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17 mai 2016 ... Le dortoir sera-t-il assez grand pour accueillir tous les PS ? ... En l'état actuel des
effectifs connus d'élèves de petite section, la salle de ... La municipalité indique
que l'examen du permis peut prendre de 2 à 5 mois. .... chacune (les titulaires de
CAP petite enfance resteront en priorité auprès des enfants).
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[pic] CENTRE RHONE -ALPES D'INGENERIE SOCIALE SOLIDAIRE & TERRITORIALE
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REVUE DE PRESSE
DU 6 AU 11 AVRIL 2017 [pic] [pic] [pic] [pic] [pic] [pic] [pic] [pic]
. La gauche ne peut pas mourir
. Décisions du Premier secrétaire lors du Bureau national du 6 avril
2017
. « Un appel des solidarités » pour peser sur la présidentielle
. Un accord pour l'assurance chômage
. Le compte personnel de formation peut financer le permis de conduire
. De quoi Jean-Luc Mélenchon est-il le nom?
. Liberté, égalité, informés
. Quand la jeunesse se lève
. Voter, pour quoi faire ? Par Bruno Guigue
. UNE ÉLECTION CHAMBOULE-TOUT
. PAROLES DE FRANÇAIS : ET LA CAMPAGNE REPLONGEA...
. La saga des 35h où la réalité n'est pas ce que l'on pense
. Lutte contre le chômage : que proposent les candidats ?
. Quelle Europe voulons-nous ?
. «Les tensions de notre société naissent dans le refus de voir la
situation de domination des catégories aisées»
. Benoît Hamon est résolument «féministe», son revenu universel l'est
peut-être moins...
. 55 000 DIRIGEANTS D'ENTREPRISE ONT PERDU LEUR EMPLOI EN 2016, QUE
FAIRE ? La gauche ne peut pas mourir
Malgré l'échec de sa politique libérale, le président François Hollande
n'en démord pas : « Il n'y a pas d'échappatoire. » Redoutant de devoir
bientôt payer le prix d'une telle obstination, un nombre croissant de
socialistes et d'écologistes réclament un coup de barre à gauche.
par Frédéric Lordon
Dans le débat public ne circulent pas que des sottises : également des
poisons. De toutes les navrances complaisamment relayées par la cohorte des
experts et éditorialistes, la plus toxique est sans doute celle qui annonce
avec une gravité prophétique la fin des catégories « droite » et
« gauche », et le dépassement définitif de leur antinomie politique. On n'a
pas assez remarqué la troublante proximité formelle, et la collusion
objective, du « ni droite ni gauche » de l'extrême droite et du
« dépassement de la droite et de la gauche » (« qui ne veulent plus rien
dire ») de l'extrême centre.
Etonnante ironie qui veut qu'on pense identiquement dans le marais et dans
le marécage, le second poursuivant son fantasme de réconciliation
unanimitaire sous le primat de l'identité nationale éternelle, le premier
sous l'égide du cercle de la raison gestionnaire telle qu'elle fait
« nécessairement » l'accord général - et il faudra sans doute encore un peu
de temps pour que le commentariat médiatique, qui défend avec acharnement
cette unanimité-là, prenne conscience de ce qu'il a formellement en commun
avec ceux qui défendent l'autre.
Passe alors un premier ministre qui vaticine que « oui, la gauche peut
mourir (1) », trahissant visiblement sous la forme d'une sombre prédiction
son propre sombre projet, et la cause semble entendue. A plus forte raison
quand lui emboîtent le pas quelques intellectuels : « La gauche est déjà
morte ; ce qui en survit est soit pathétique, soit parodique ; si on
s'occupait d'autre chose ? », déclare Régis Debray au Nouvel
Observateur (3 juillet 2014). Mais ce sont deux erreurs en une phrase :
l'une qui confond la gauche, comme catégorie politique générale, avec ses
misérables réalisations partidaires, l'autre qui, par paraphrase, devrait
remettre en tête que si tu ne t'occupes pas de la gauche, c'est la droite
qui s'occupera de toi.
Il y a de quoi s'étonner en tout cas que « gauche » soit ainsi
implicitement rabattu sur « Parti socialiste », parti dont il est
maintenant solidement avéré qu'il n'a plus rien que de droite. Et s'il est
vrai que ce dernier peut mourir - on pourrait même dire : s'il est
souhaitable qu'il meure -, la gauche, elle, est d'une autre étoffe et,
partant, d'une autre longévité. Car elle est une idée. Egalité et
démocratie vraie, voilà l'idée qu'est la gauche. Et il faut être aveugle,
intoxiqué ou bien dépressif pour se laisser aller à croire que cette idée
est passée : non seulement elle n'a pas fini de produire ses effets, mais
en vérité elle a à peine commencé. Bref, elle est encore entièrement à
faire entrer dans la réalité.
Rétablir la polarité droite-gauche, contre le poison de la dénégation,
suppose alors de mettre au clair à nouveau ce que gauche signifie pour
circonstancier un peu plus précisément l'idée qu'elle est à l'époque du
capitalisme mondialisé. Or cette circonstance tient en un énoncé assez
simple : égalité et démocratie vraie ne peuvent être réalisées quand la
société est abandonnée à l'emprise sans limite du capital - compris aussi
bien comme logique sociale que comme groupe d'intérêt.
Que le capital vise l'emprise totale, la chose découle du processus même de
l'accumulation, dont la nature est d'être indéfinie. Aucune limite n'entre
dans son concept - ce qui signifie que les seules bornes qu'il est
susceptible de connaître lui viendront du dehors : sous la forme de la
nature épuisée ou de l'opposition politique. Faute de quoi, le processus
est voué à proliférer comme un chancre, développement monstrueux qui
s'opère à la fois en intensité et en extension. En intensité, par l'effort
de la productivité sans fin. En extension, par l'envahissement de nouveaux
territoires, aires géographiques jusqu'ici intouchées, à la manière dont,
après l'Asie, l'Afrique attend son tour, mais aussi domaines toujours plus
vastes de la marchandisation.
Refuser la souveraineté du capital, ne pas le laisser régner
Le capital, à la fois compris comme logique générale et comme groupe
social, est une puissance. Or il est d'une puissance de poursuivre
indéfiniment son élan affirmatif tant qu'elle ne rencontre pas une
puissance plus forte et opposée qui la détermine au contraire - et la tient
à la mesure. C'est pourquoi, en l'absence de toute opposition
significative, il ne faut pas douter que le capital n'ait autre chose en
vue que la mise sous coupe réglée de la société tout entière - soit une
tyrannie, douce sans doute, sucrée à la consommation et au divertissement,
mais une tyrannie quand même.
Cela étant bien posé, ce qu'est la gauche s'en déduit aisément. La gauche,
c'est une situation par rapport au capital. Etre de gauche, c'est se situer
d'une certaine manière vis-à-vis du capital. Et plus exactement d'une
manière qui, ayant posé l'idée d'égalité et de démocratie vraie, ayant
reconnu que le capital est une tyrannie potentielle et que l'idée n'a
aucune chance d'y prendre quelque réalité, en tire la conséquence que sa
politique consiste en le refus de la souveraineté du capital. Ne pas
laisser le capital régner, voilà ce qu'est être de gauche.
Les événements ouverts par la crise financière de 2007-2008 offrent une
illustration particulièrement parlante à cette manière de poser le
problème, repérable en une pluralité d'instances : les banques, le « pacte
de responsabilité » (lire l'article de Martine Bulard, « Purge à la
française »), l'assurance-chômage. Car en chacune de ces occasions, on peut
voir le fond du capital, c'est-à-dire son projet d'emprise totale sur la
société, sa manière de se la subordonner entièrement - et, par symétrie, en
quoi consiste être de gauche.
Pour légitime qu'il ait été, le sentiment de scandale né du sauvetage des
banques en 2009 était mal placé. Ce n'est pas qu'il ait fallu sauver les
banques en soi qui était scandaleux ; c'est qu'on les ait sauvées sans la
moindre contrepartie, en les munissant d'un blanc-seing implicite pour la
reprise bonasse de leurs petits (grands) trafics. Il fallait sauver les
banques, en effet, sauf à nous détruire nous-mêmes ; car les banques
occupent une position telle dans la structure sociale du capitalisme que
leur chute généralisée, abattant non seulement tout le système du crédit
mais surtout le système des paiements, et volatilisant toutes les encaisses
monétaires du public, était vouée à entraîner dans l'abîme en moins de
quelques jours la totalité de la production et des échanges - c'est-à-dire
à nous ramener en l'équivalent économique de l'état de nature.
La conclusion à tirer de cet état de fait n'était pourtant pas qu'il
fallait se contenter de sauver les banques, merci, au revoir. Elle était
qu'après les avoir tirées du gouffre, et nous avec, il n'était plus
possible de les laisser prendre le risque de nous y entraîner de nouveau.
En d'autres termes, si l'on fait vraiment l'analyse que les banques
occupent dans la structure d'ensemble du capitalisme cette position
névralgique depuis laquelle leurs excès exposent systématiquement la
société à l'alternative de les rattraper à ses frais ou de mourir avec
elles, il s'ensuit : premièrement, la qualification adéquate de cet état de
fait comme prise d'otages structurelle ; deuxièmement, une réponse de
gauche qui, voyant cet effet implacable des structures, conclut qu'il faut
impérativement changer les structures.
Si, en effet, la capture - de la société tout entière - est ainsi rendue
inévitable dans la configuration présente de la banque-finance, alors il ne
peut plus être toléré d'abandonner le financement de l'économie au capital
financier privé et à ses tendances incoercibles à l'abus. Au sauvetage de
2009, il ne pouvait donc y avoir de contrepartie moindre que la
déprivatisation intégrale du système bancaire, d'abord sous la forme de la
nationalisation, puis de sa socialisation - pour tenir au loin les preneurs
d'otages.
Il suffit de pose