Dermatoses d'origine microbienne du chien : Les pyodermites canines

Dermatologie Dermatoses d'origine allergique 3
Généralités 3
HS aux piqûres/morsures d'arthropodes 4
Urticaire/Angi?dème 4
Réactions alimentaires 6
Dermatite de contact 9
Dermatose atopique 11
Bétisier des notions dépassées 11
Définitions 11
Etude clinique 11
Infections cutanées 12
Diagnostic 12
Traitement 13
Dermatoses d'origine microbienne du chien : Les pyodermites canines 16
Les défenses de la peau 16
Etiologie 16
Pyodermites de surface 18
Pyodermites superficielles (épiderme) 19
Pyodermites profondes (derme et hypoderme) 20
Pseudopyodermites 20
Diagnostic 21
Pronostic 22
Traitement 22
Dermatoses microbiennes du chat 23
Pyodermites félines 23
Acné féline 23
Infection à mycobactéries 23
Biopsies cutanées 24
Indications 24
Réalisation 24
Limites 25
Principales dermatoses de la face des carnivores 26
Atteinte de la truffe 26
Présence d'érythème 26
Présence de papules 26
Présence de vésicules ou de pustules 26
Présence de squames et de croûtes 27
Présence de dépigmentations 27
Présence d'ulcères 27
Présence de nodules 27
Manifestations cutanées des maladies internes 28
Dermatofibrose nodulaire 28
Erythème nécrolytique migrant 29
Dermatomyosite familiale 31
Calcinoses cutanées 33
Amyloses cutanées 34
Xanthomes cutanés 35
Syndrome d'automutilation podale 35
Syndrome syringomyélique 36
Dermatoses virales 38
Papillomavirus 38
Maladie de Carré 40
Poxviroses 41
Herpesviroses 41
Parvovirose 42 Microbiologie cutanée La peau et le pelage constituent une barrière de défense à la fois
physique, chimique et microbiologique contre les agressions extérieures. Le
microenvironnement cutané est un endroit idéal pour la survie de certains
micro-organismes, au sein desquels plusieurs espèces de bactéries et
champignons sont observées. Il existe de nombreuses publications sur la
flore cutanée, pilaire et muqueuse du Chien. Toutefois, ces études ont été
effectuées en utilisant des techniques souvent très différentes, dans des
zones géographiques distinctes. Leurs résultats ne sont donc pas forcément
comparables. Il est important de garder à l'esprit le fait que le micro-
environnement cutané est dynamique, et par conséquent sujet à certains
changements. Les chiens présentent fréquemment des infections cutanées dues à un défaut
des défenses locales. Une borne connaissance de la flore de la peau saine
et des facteurs qui contrôlent sa croissance permet de mieux comprendre la
pathogénie et le traitement des pyodermites ou des levuroses cutanées.
Bactéries Les bactéries retrouvées à la surface de la peau et des poils sont de trois
types : flores résidente, transitoire et nomade. Ces bactéries sont
déposées par contact avec l'environnement extérieur, d'autres animaux ou
encore lors du toilettage. Les micro-organismes résidents vivent sur la peau et sont capables de s'y
multiplier en surface sans que cela se fasse au détriment de l'hôte. Les
micro-organismes transitoires sont présents à la surface de la peau mais
n'y survivent pas longtemps. Les micro-organismes nomades ne sont pas des
résidents habituels, mais ils sont capables de coloniser la peau si les
facteurs environnementaux permettent leur implantation et peuvent provoquer
des dommages et si les moyens de défense ne sont pas efficaces lorsque
cette colonisation intervient. Pour chaque espèce, il peut exister un
recoupement entre ces différentes populations.
Bactéries résidentes La surface de la peau, l'infundibulum du follicule pileux et l'ostium
folliculaire hébergent des bactéries aérobies et anaérobies : Micrococcus
sp, Acinetobacter sp, staphylocoques coagulase négatifs ou positifs,
streptocoques hémolytiques, Clostridium sp et Propionibacterium acnes.
Parmi ces espèces, le staphylocoques à coagulase positif, Staphylococcus
intermedius a été largement étudié en raison de son rôle dans les
pyodermites canines. Staphylococcus intermedius peut être isolé au sein des
narines, de la cavité buccale et de la muqueuse anale. Des souches
différentes peuvent être rencontrées chez un même animal, selon la
localisation sur le corps, voire celle sur le poil (dans la partie
infundibulaire ou à l'extrémité). Les souches de Staphylococcus intermedius isolées à l'extrémité des poils
proviendraient des sites muqueux et peuvent êter considérés comme des
bactéries transitoires à la surface du poil, alors que ceux isolés dans
l'infundibulum représentent probablement une population résidente. Des staphylocoques coagulase négatifs sont également isolés à partir de la
peau du Chien. Dans la plupart des études, l'identification des bactéries
n'a pas été réalisée, à l'exception d'une, dans laquelle Staphylococcus
xylosus, Staphylococcus scluri et Staphylococcus warneri étaient les
espèces les plus fréquentes. Ces espèces sont considérées comme non-
pathogènes, mais sont parfois isolées à partir de lésions cutanées. Il faut
alors s'interroger sur leur pathogénicité en prenant en compte notamment le
statut immunitaire de l'animal. Micrococcus sp, Streptococcus sp et Propionibacterium acnes sont aussi
isolés à partir de la partie proximale des poils et au sein des follicules
pileux.
Bactéries transitoires Ces bactéries sont représentées par des bactéries Gram négatif (Acinebacter
sp, Escherichia coli, Proteus mirabilis, Pseudomonas sp) et Gram positif
(Corynebacterium sp, Bacillus sp). Ils n'ont une importance médicale que
lorsqu'ils sont impliqués dans un processus pathologique, comme une
pyodermite profonde ou une démodécie.
Bactéries nomades Parmi ces bactéries nomades, Staphylococcus intermedius est l'exemple-type
du pathogène qui peut être introduit lors d'un toilettage excessif alors
qu'il existe une dermatite allergique sous-jacente.
Champignons Il existe plusieurs espèces de champignons saprophytes cutanés chez le
Chien. Ces champignons se retrouvent sur la peau à partir de
l'environnement ; ils ne sont généralement pas impliqués dans des processus
pathologiques. Les seuls importants, sur le plan dermatologique chez le
Chien, sont ceux du genre Malassezia. Malassezia pachydermatis est une levure non lipodépendante, isolée à partir
de la peau, des muqueuses et des conduits auditifs externes de chiens sains
ou malades. Elle est considérée comme une levure commensale de la peau et
des muqueuses. La présence de Malassezia pachydermatis a été démontrée par
des techniques qualitatives et quantitatives tant chez des chiens sains que
chez d'autres mammifères présentant des affections cutanées. Toutefois, son
association à certains processus pathologiques reste discutée.
Facteurs influençant le micro-environnement De nombreux facteurs influençant cet écosystème complexe sont mis en cause
dans l'étiopathogénie des infections cutanées bactériennes et fongiques. Il
s'agit de facteurs environnementaux et de modifications du micro-
environnement créées par les micro-organismes. Par conséquent, il est
important de pouvoir les identifier, tant pour le traitement, que pour la
prévention de l'infection.
Température et humidité Une augmentation de la température et de l'humidité sont des éléments bien
connus comme des facteurs favorisant le développement microbien. La
température corporelle est différente de celle de la peau qui dépend de la
température extérieure. Toutefois, l'air capté entre les poils crée une
protection à l'extérieur de la peau limitant les variations lors de faibles
changements de la température extérieure. Une étude expérimentale utilisant
l'échauffement artificiel de la peau à l'aide d'une lampe infrarouge montre
qu'il peut exister une augmentation de la température et de l'humidité
cutanée. Ce dernier effet pourrait être le résultat de l'évaporation de la
sueur. Par conséquent, une augmentation de la température extérieure peut
provoquer une augmentation de la sudation corporelle et in fine celle de
l'humidité du microclimat cutané favorable au développement des micro-
organismes. Dermatoses d'origine allergique Le point clé d'une dermatose allergique, quelle qu'en soit l'origine, est
le prurit. Or ce dernier est le premier motif de consultation pour les CN
et les CT (30 à 40% des consultations totales). Il n'y a pas de dermatose allergique sans prurit !! La plupart des dermatoses allergiques sont chroniques et récurrentes.
Certaines sont aigues et sévères, et conduisent parfois à la mort de
l'animal.
Généralités
Terminologie clinique de l'allergie Hypersensibilité au sens immunologique : C'est un état de haute réactivité
vis-à-vis d'un antigène (Ag) donné, ce qui provoque une réaction
symptomatique (c'est-à-dire des signes cliniques) lors d'une ré-exposition
(nouveau contact avec l'Ag source de l'hypersensibilité). Différents
mécanismes peuvent entrer en jeu : HS I : médiation IgE HS II : Allergie via activation du complément HS III : Allergie en relation avec le dépôt d'immun-complexes HS IV : HS retardée Hypersensibilité au sens clinique : Maladie traduite par des signes
reproductibles, de façon objective, en réponse à l'exposition à un stimulus
toléré par un animal sain, sans préjuger du mécanisme. Cette définition a été posée par consensus entre médecins (Johansson et al,
2004 Revised nomenclature for allergy for global use. J Allergy Clin
Immunol 113: 832-6). Allergie : C'est avant tout une hypersensibilité (HS) clinique initiée par
une HS immunologique. On fait donc intervenir d'abord le système
immunitaire, ce qui restreint l'HS clinique. Il faut donc faire attention à
l'utilisation du mot « allergie » : il faut que le mécanisme soit prouvé !
La vraie allergie au sens strict est plus restrictive que l'HS. C'est une réaction vis-à-vis d'Ag du non-soi (à la différence des maladies
auto-immunes) normalement inoffensif, environnemental ou infectieux. Cela
entraîne une inflammation d'origine allergique qui cause des dommages
tissulaires (à la différence des prédispositions immunitaires). Les signes cliniq