WIESEL - ''Le testament d'un poète juif assassiné' - Comptoir Littéraire

Au collège, la guerre est étudiée en troisième, année d'examen. ... que guerre d'
anéantissement, en particulier à travers le génocide des Juifs et des Tziganes.

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www.comptoirlitteraire.com André Durand présente ''Le testament d'un poète juif assassiné''
(1980) roman d'Élie WIESEL (280 pages) pour lequel on trouve un résumé
des notes explicatives (page 4)
puis successivement l'examen de :
l'intérêt de l'action (page 14)
l'intérêt littéraire (page 18)
l'intérêt documentaire (page 20)
l'intérêt psychologique (page 26)
l'intérêt philosophique (page 30) Bonne lecture ! Résumé (la pagination est celle de l'édition dans la collection Point) En 1972, à Jérusalem, Gershon Kossover, dit Grisha, jeune Juif soviétique,
en 1972, arrive en Israël, où il a obtenu la permission d'émigrer (pages 9-
14).
Un court texte en italiques contient des propos dont on comprendra plus
tard qu'ils lui furent tenus par un certain Zupanev (page 15).
Grisha lit le testament que son père a écrit en prison, et qui a été dérobé
par un greffier nommé Viktor Zupanev. Mais seuls de courts extraits nous en
sont donnés (pages 16, 18-19). On revient à Grisha qui attend sa mère dont
il se demande si elle aimait son père, et qui découvre la vie en Israël
(pages 19-27).
Un plus long extrait du testament de Paltiel Kossover (pages 28-40) lui
permet d'évoquer son enfance dans le quartier juif de la petite ville russe
de Barassy où il est né en 1910, dans une famille de juifs orthodoxes qui
échappa miraculeusement à un pogrom.
Puis est évoquée l'enfance de Grisha dans la ville russe de Krasnograd, et
la jalousie qu'il éprouva à l'égard du Dr Mozliak qui était devenu l'ami de
sa mère (pages 41-46).
Un court texte en italiques (page 46) redonne la parole à Zupanev, alors
veilleur de nuit à Krasnograd et dont on a appris qu'il était l'ami de
Grisha.
Le testament de Paltiel Kossover reprend (pages 47-60), et nous le montre
émigrant en Roumanie avec sa famille, en 1917. Il grandit dans le ghetto
juif de Lianov, étudia le ''Talmud'' et la Kabbale, attendit le Messie
jusqu'à ce qu'un condisciple, Éphraïm, lui fasse connaître un communisme
qu'il pratiquait «sans le savoir» puisqu'il avait pris conscience des
inégalités sociales.
Grisha à Krasnograd (pages 61-63) posa des questions sur son père à sa
mère, qui était réticente. À Jérusalem, une amitié se noue avec Katia
(pages 63-66).
Le testament de Paltiel Kossover (pages 67-76) montre la poursuite des
conversations avec Éphraïm, qui lui apprit qu'on peut hâter la venue du
Messie par l'action révolutionnaire, dans laquelle Paltiel s'engagea en
partant à l'étranger, pour échapper au service militaire, avec l'accord de
son père qui lui fit promettre de rester juif.
Une lettre de Paltiel à Grisha (pages 76-78) reprend les conseils de père à
fils qu'il avait lui-même reçus en 1925.
Un texte de Zupanev (page 79) indique, sans plus, «l'accident» dont a été
victime Grisha, ce qui crée un suspense, et est racontée la naissance de la
relation entre le jeune homme et le veilleur de nuit qui savait plein de
choses (pages 79-86).
Le testament de Paltiel Kossover (pages 87-99) raconte son arrivée à Berlin
en 1928, où il participa à l'effervescence intellectuelle, non sans «un
dédoublement de personnalité» car ses amis communistes, Bernard Hauptmann
et Inge (avec laquelle il découvrit l'amour), entreprirent de lui faire
abandonner ses pratiques religieuses.
À Jérusalem (pages 100-107), Grisha raconte à Katia son amour pour Olga,
empêché par l'antisémitisme ; évoque, mais sans l'expliquer, l'accident qui
l'a rendu muet ; fait enfin l'amour.
Le testament de Paltiel Kossover (pages 108-116) raconte la montée du
nazisme à laquelle les communistes assistèrent, les élections de 1933
détruisant leurs espoirs de porter le peuple au pouvoir puisque ce fut
Hitler qui le prit. Bernard Hauptmann se suicida. Paltiel fut contraint de
quitter Berlin pour Paris, où Inge refusa de le suivre. Le dernier jour, il
remarqua un «Juif souverain», inconscient du danger (page 121).
Des poèmes de Paltiel Kossover qui sont inédits, qui ont été écrits en
prison, sont insérés (pages 124-126), et apparaissent les questions que se
posa Grisha au sujet de l'amitié que lui portait Zupanev (pages 126-127).
Le testament de Paltiel Kossover (pages 128-146) le montre faisant la
connaissance, dans le train qui le conduisait à Paris, de cette étrange
personne qu'il avait vue à Berlin : c'était un certain David Aboulesia qui
prétendait être à la recherche du Messie, partout dans le monde ; qui
offrit son aide à Paltiel, et le logea dans son hôtel, place de la
République (pages 128-133, 140). C'était le temps du Front populaire.
Paltiel pénétra très vite dans le milieu juif communiste du journal ''La
Feuille'' et de son rédacteur en chef, Pinsker. Ses premiers poèmes furent
publiés, ainsi que des articles qui déclenchèrent des polémiques
politiques. Il eut une liaison avec sa logeuse, Sheina Rosenblum, et devint
l'ami d'un grand communiste, Paul Hamburger.
Il interrompt son récit pour s'adresser à un «citoyen magistrat» (pages 146-
147), et comparer la situation d'alors à celle de 1952.
Le retour au passé se fait habilement (pages 147-159) avec les amours de
Paltiel et de Sheina Rosenblum, les manifestations du Front populaire, et,
bien qu'il n'était pas membre du Parti, ses missions clandestines à
Hambourg et à Jérusalem, où il retrouva David Aboulesia (pages 155-156).
D'autres adresses au «citoyen magistrat» (pages 159, 165) soulignent les
analogies entre le passé et le présent, car le récit est celui du destin de
Paul Hamburger qui, comme la plupart des agents du «Komintern» en Europe,
fut alors rappelé à Moscou lors des grands procès staliniens. Il savait
qu'il s'agissait vraisemblablement d'une purge, mais il s'y rendit quand
même, et y fut liquidé. Paltiel décida de s'engager dans les Brigades
internationales pour participer à la guerre d'Espagne (page 167).
Une plus longue intervention de Zupanev (pages 168-179) est un hommage à la
résistance du poète lors des interrogatoires et des tortures, en dépit de
l'efficacité de la répression par le système soviétique. S'intercale un
passage du testament où Paltiel médite sur l'importance du silence (pages
171-174).
Un très long extrait du testament de Paltiel Kossover (pages 180-246) le
suit en Espagne où, ayant été reconnu inapte au combat parce que trop
chétif, trop maladroit, il ne fit donc guère qu'assister aux combats. Très
vite, il s'interrogea sur Ia politique de Moscou : mise à l'écart des
anarchistes et des trotskistes, arrestations et exécutions sommaires de
nombreux communistes. Il y avait tant de combats internes chez les
républicains qu'ils ne purent s'opposer efficacement aux franquistes. Dans
la débâcle, Paltiel, qui se sentait plus juif que communiste, qui rencontra
encore David Aboulesia (page 196), revint en France, où il échappa aux
camps de réfugiés grâce à son passeport roumain. Mais, à la suite du pacte
de non-agression germano-soviétique, il fut, comme tous les communistes
étrangers, interrogé par la police, et expulsé. Il ne voulut pas rentrer en
Roumanie, où il était recherché comme déserteur. Comme il était né en
Russie, à Barassy, devenue Krasnograd, il put donc se prévaloir de la
nationalité soviétique. Malgré toutes ses réticences à l'égard du régime
stalinien, il choisit cette solution-là. Accueilli à Moscou par les
écrivains juifs, il devint correcteur des Éditions d'État, fit des
traductions, publia ici et là de ses poèmes, et connut les lenteurs et
l'angoisse de la vie en Union soviétique. Puis la Deuxième Guerre éclata, à
laquelle il participa avec enthousiasme, lui, «qui n'est pas un héros» et
qui fut réformé, se rendant tout de même sur le front en tant que
brancardier, et faisant alors la rencontre de celle qui est une jeune
officière autoritaire, son chef méprisant, Raïssa. Il traversa les horreurs
de cette guerre sans merci, se dépensa au-delà de ses forces, constata
l'extermination des juifs par les Allemands, ce qui laissait les Russes
indifférents, et découvrit qu'à Lianov toute sa famille en avait été
victime. Devenu fossoyeur, il crut voir David Aboulesia (page 245), mais
c'était le fossoyeur du cimetière de Lianov, «veilleur messianique».
D'autres poèmes de Paltiel Kossover, écrits en prison et inédits, sont
insérés (pages 247-249).
En 1972, à Jérusalem, à l'annonce de l'arrivée de sa mère, Grisha
s'interroge sur sa conduite et sur celle du Dr Mozliak (pages 250-256), la
nature de «l'accident» étant enfin révélée : il s'était volontairement
coupé la langue pour endormir la méfiance de celui dont il supposait qu'il
travaillait «pour les Organes» (page 252), c'est-à-dire pour le K.G.B., qui
ne l'aurait donc laissé partir que parce qu'il le croyait condamné au
silence.
Le récit de Paltiel Kossover reprend (pages 257-282). Blessé, il retrouva à
l'hôpital Raïssa, qui, ne reconnaissant pas le brancardier, s'intéressa au
poète. Elle était juive, en proie à la culpabilité elle aussi. Elle devint
sa femme. Paltiel adhéra au Parti par reconnaissance pour l'Armée rouge et
en dépit du stalinisme, voyant dans la révolution communiste un idéal qui
ne s'opposait pas au judaïsme puisque l'U.R.S.S. était alors sioniste.
Quand re