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Son examen débouche sur deux catégories de problèmes : celui d'abord de la
...... 1976, p. 707, obs. J. Larguier), d'autres ont admis la solution contraire (Cass.
crim., 23 mai 1844 : Bull. crim. ..... P. Bouzat ; J. Pradel et A. Varinard, op. cit., n°
34), pour complicité d'exercice illégal de l'art ...... 1965 : JCP G 1965, IV, p. 126.
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GISME, Centre d'Addictologie
* Informations, Soins, Recherche sur les conduites addictives * *
*
D'une conduite addictive à l'autre...
- étude comparative des diverses manières de conjurer le Manque et l'Incomplétude - (élaborée à partir d'exemples donnés lors des "Rencontres du jeudi")
* Achats compulsifs, "rétentionnisme", boulimies en tout genre, alcoolisme,
activisme forcené, jeu pathologique, kleptomanie, anorexie, délinquance,
automutilations, "suicides à répétition", déviances sexuelles,
cyberaddiction... 27 rue Emile Zola 38400 Saint Martin d'Hères Tél : 04 76 24 69 24 Fax :
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* Conduites de remplissage et quête fébrile d'apaisement
* Maîtrise du vide et du plein, et sentiment de toute-puissance
* Gestuelles compulsives et agressions sur le corps
* Soulagements immédiats à portée de main et compulsions sexuelles
* Attachements irrationnels en tout genre et cocktail d'addictions * * Conduites de remplissage et quête fébrile d'apaisement Nombre de conduites humaines mobilisent tel(s) ou tel(s)
déterminant(s) psychique(s) mis en ?uvre dans l'alcoolo-tabagisme. C'est le
cas, notamment, de toutes les "toxicomanies sans drogue". C'est également
le cas de toutes les conduites fébriles d'incorporation ou d'acquisition.
En fait partie le comportement qui consiste à acheter toutes sortes de
choses, de manière totalement irréfléchie et impulsive, en outrepassant ses
possibilités financières. Généralement, les objets achetés de cette manière
(chaussures, produits de beauté, appareils ménagers, meubles, matériel
vidéo, accessoires automobiles, etc.) perdent rapidement tout intérêt aux
yeux de l'acquéreur. Une telle "fringale d'achats" se présente comme une
"séquence psycho-comportementale" où se manifestent successivement une
tension interne (vécue sans distanciation), une envie irrépressible
débouchant sur un passage à l'acte impulsif, des sensations fortes
(excitation, exaltation, euphorie passagère...), puis un sentiment
d'insatisfaction de soi, mêlé de regret, de honte, de culpabilité. Le
besoin complexe qui se manifeste au début d'une telle séquence - et qui se
manifeste sous la forme d'une appétence à acquérir et à dépenser - se
satisfait souvent en cachette des proches et finit par entraîner des
problèmes financiers (interdits bancaires, endettement, chèques sans
provision, etc.).
Un comportement voisin, qu'on pourrait appeler "le rétentionnisme",
consiste à accumuler des choses sans pouvoir se défaire de la moindre
d'entre elles. Tout l'espace habité finit, en conséquence, par être occupé
par les objets amassés. Ce comportement d'entassement permet à l'intéressé
de "traiter", tant bien que mal, une angoisse diffuse qui pourrait être
exprimée en termes de "peur de perdre" ou de "peur d'être privé de quelque
chose d'essentiel".
Les "amasseurs compulsifs" et les "rétentionnistes" essayent parfois de
lutter contre leur comportement, lorsqu'ils le trouvent excessif et
"absurde". Si leur entourage fait pression sur eux pour qu'ils déblayent
l'espace, ils font état de l'utilité potentielle des choses amassées. S'ils
s'en débarrassaient, ils auraient peur de gaspiller quelque chose dont ils
pourraient avoir besoin plus tard. Dans la "logique inconsciente" d'une
telle conduite, les objets ainsi thésaurisés sont investis
fantasmatiquement d'une qualité essentielle, liée à leur acquisition, à
leur possession, à leur conservation et à leur sauvegarde, plus qu'à leur
utilité matérielle effective. Ils servent de substituts symboliques à une
substance indispensable pour vivre, qui donnerait ancrage et identité, et
qu'il s'agirait, surtout, de ne pas perdre.
L'alcool et/ou la nourriture peuvent, eux aussi, être (sur)investis de la
sorte, en tant que substances "vitales" qu'il "faut", absolument, prendre
et incorporer, envers et contre tout. Une telle disposition d'esprit peut
se manifester avec tant de force répétitive qu'elle finit par susciter chez
la personne qui y est assujettie un douloureux sentiment de perte de
liberté.
La survenue inopinée d'épisodes répétitifs de suralimentation solitaire et
incontrôlable - et ce, malgré tous les efforts déployés par l'intéressé(e)
pour les différer et les combattre (en évitant, par exemple, d'avoir du
temps libre, en dépensant l'argent autrement, en prenant une autre rue que
celle qui passe devant la pâtisserie, etc.) - illustre cette dépossession
de soi. Les "crises" sont précédées d'une période de tension, et la seule
manière d'y échapper semble être d'opérer un auto-remplissage hâtif avec un
maximum de nourriture. L'après-crise est marquée par un profond malaise
psychique (remords, auto dépréciation, sentiment d'être gros(se) et
difforme, honte d'avoir perdu - une fois de plus - la maîtrise de soi),
accompagné de phénomènes physiques désagréables (nausée, mal de tête,
sensation de gonflement, fatigue).
« La plupart des comportements boulimiques répondent précisément aux
critères de l'addiction tant par la consommation avide et irrésistible, que
par la répétition, la résolution d'un état de tension intérieure par sa
poursuite malgré ses conséquences physiques, psychologiques, sociales et
financières (achat ou vol de nourriture), par ses effets de polarisation
(la vie du sujet est entièrement centrée sur la nourriture) ».[1]
Ces caractéristiques sont communes à l'alcoolisme et la boulimie, mais on
peut les retrouver également dans d'autres conduites addictives.
L'hyperactivité, par exemple, peut, au même titre que l'alcoolisme ou la
boulimie, équivaloir à une "défonce", à un remplissage compulsif, à une
façon exclusive de museler le mal-être intérieur. Certaines personnes
alcooliques en démarche de sevrage ont d'ailleurs tendance à rétablir leur
équilibre intérieur en ayant recours à ce type de solution de remplacement.
L'attitude qui consiste à se précipiter dans une hyperactivité fébrile
chargée de meubler tout le temps libre, représente, en fait, une manière
assez commune de conjurer le vide. Se sentir constamment débordé de choses
à faire, avoir toujours un coup de téléphone à donner, faire des "heures-
sup" à n'en plus finir, ?uvrer samedis et jours de fêtes, se sentir
coupable de passer un moment à ne pas être "productif"... peuvent faire
partie des stratagèmes pour se rassurer sur sa légitimité. En transformant
ainsi l'activité en activisme, en devenant un "bourreau de travail", on
peut finir par se sentir irremplaçable, indispensable, et conférer ainsi à
sa vie un caractère de nécessité (matériellement contraignante, mais
psychiquement rassurante).
"Drogué du travail", en anglais, se dit "workaholic"...
* Maîtrise du vide et du plein, et sentiment de toute-puissance Nombreuses et diverses sont les conduites qui, à l'image de
l'alcoolisme ou de la boulimie, actualisent une dialectique du vide et du
plein, une recherche de contrôle absolu sur "les entrées" (de nourriture,
d'argent...), et l'obtention de sentiments furtifs de toute-puissance. On
retrouve par exemple de telles caractéristiques tant dans le jeu
pathologique et la kleptomanie (où il s'agit de se remplir les poches) que
dans l'anorexie (où il s'agit de ne pas se remplir le corps - et de se
prouver, du même coup, que l'on n'est pas soumis aux "appétits" de ce
dernier -).
En ce qui concerne les jeux d'argent et de hasard, la passion peut devenir
dévorante, obsédante, envahissante, au détriment de tout autre
investissement affectif ou social. Comme l'alcoolique, le joueur
pathologique a d'ailleurs tendance à "augmenter les doses" sans pouvoir se
limiter (en Australie, la mention "à consommer avec modération" a été
inscrite sur les billets de loterie et les tickets à gratter, comme elle
figure, dans certains pays, sur les bouteilles d'alcool).[2] Le jeu ne
prend pas pour autant une dimension pathologique chez toutes les personnes
qui s'y intéressent (de la même manière : les alcooliques ne représentent
qu'une proportion relativement faible des buveurs d'alcool). Si l'on
tentait de définir la dérive pathologique uniquement en termes
quantitatifs, la question serait alors de savoir, pour le jeu comme pour
l'alcoolisme : à partir de quand c'est "trop" ? Quoi qu'il en soit, le
joueur pathologique sacrifie tout à sa passion et persiste à vouloir
"gonfler la mise" envers et contre tout.[3] Qui plus est, il finit par
s'enfermer dans un système où la poursuite du jeu lui apparaît comme étant
la seule solution possible pour échapper aux conséquences néfastes de sa
passion.
Les pertes qu'il doit subir tôt ou tard peuvent le soulager temporairement
de sa culpabilité (bienfaits de la "punition"). La phase de perte aiguë
(complications légales, atteintes à la santé, isolement, dettes,
désinsertion, etc.), chez le joueur pathologique, rappelle ce qui se passe
dans d'autres toxicomanies.
L'accompagnement thérapeutique proposé aux joueurs pathologiques - comme
celui proposé aux alcooliques - permet d'abord aux intéressés de remettre
en cause leurs représentations. La plupart des joueurs semblent ignorer,
par exemple, que