Développement : des Objectifs du Millénaire encore lointains - RFI

Ces microorganismes sont nourris par du carbone, des matières premières
azotées et ..... Propreté du mélangeur; Calendrier écrit d'entretiens pour l'examen
du ...

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Développement / OMD / FIM / Banque mondiale Développement : Des Objectifs du millénaire encore lointains ?
(MFI / 16.10.2012) Lancés en 2000, les Objectifs du millénaire pour le
développement de l'ONU marquent le pas malgré les progrès accomplis. Ils
ont fait l'objet d'un examen approfondi en marge des réunions annuelles du
FMI et de la Banque mondiale à Tokyo au Japon. A Tokyo, il s'agissait de faire le point sur les Objectifs du millénaire
pour le développement (OMD) et d'examiner les moyens de rendre leur
application plus efficace. Au nombre de huit, les OMD étaient destinés
avant tout à combattre l'extrême pauvreté et la faim. Et aussi à mettre en
place un partenariat mondial pour le développement, à assurer l'éducation
primaire pour tous, l'égalité des sexes, la réduction de la mortalité
infantile et un environnement durable, ainsi qu'à améliorer la santé
maternelle tout en combattant les maladies endémiques.
Aujourd'hui, 45 pays sur 84 sont en voie de réaliser l'Objectif n°1 de
réduction de moitié de la pauvreté d'ici 2015, date à laquelle il y aura
27 % de pauvres de moins qu'en 1990. Autre chiffre, 25 pays sur 55 ont
réduit de moitié leurs taux de malnutrition infantile ou sont en voie d'y
parvenir. Et 1,6 milliard de personnes ont eu accès à l'eau potable entre
1990 et 2006. Amortir l'impact des crises alimentaires et financières Rappelons qu'en 1996, la Banque mondiale et le Fonds monétaire
international avaient lancé l'Initiative en faveur des pays pauvres très
endettés (PPTE) pour que les pays écrasés par le fardeau de la dette
puissent se redresser. En 2006, l'Initiative d'allègement de la dette
multilatérale (IADM) était censée allouer aux PPTE des ressources
additionnelles en vue de la réalisation des OMD. En juin 2010,
76,4 milliards de dollars étaient encore engagés au titre de l'allègement
de dette en faveur de 36 pays, 30 d'entre eux bénéficiant en outre d'un
allègement de dette additionnel de 45,8 milliards de dollars au titre de
l'IADM.
Mais les récentes crises alimentaire, énergétique et économique, sont
venues entamer les gains obtenus notamment dans la poursuite de l'OMD n° 1.
En réponse, la Banque mondiale a créé en 2008 le Programme d'intervention
pour aider les pays les plus lourdement touchés par la flambée des prix
alimentaires. Mais pour réduire la pauvreté et la faim de moitié d'ici
2015, il aurait fallu amortir l'impact des crises alimentaires et
financières en accroissant l'appui à l'agriculture et à la sécurité
alimentaire, estiment les experts. Ce qui signifie investir dans
l'agriculture, créer des emplois, élargir les filets de protection sociale,
étendre les programmes de nutrition destinés aux enfants de moins de 2 ans,
mettre l'éducation à la portée de tous, promouvoir la parité hommes-femmes
et protéger les pays vulnérables pendant les crises. Sans oublier une
stratégie qui permette de fournir aux pays des crédits sans intérêt pour le
financement du développement, des dons et des garanties, d'offrir une
assistance technique, des services-conseil et des programmes de protection
sociale et de nutrition.
Selon la Banque mondiale, les pays qui investissent dans la promotion du
statut social et économique des femmes ont généralement des taux de
pauvreté plus bas. Par exemple, une année supplémentaire d'enseignement
secondaire pour les filles peut accroître de 10 à 20 % leurs futurs
salaires. Dès 2006, 51 % des projets financés par l'Association
internationale de développement (IDA), l'institution de la Banque mondiale
chargée de répondre aux besoins des pays les plus pauvres, incluaient une
composante liée à la parité. Pour accélérer ce processus, il faut donner
aux filles les moyens d'accéder à l'éducation, augmenter les taux
d'alphabétisation des femmes, et le nombre d'interventions pour le
développement du jeune enfant. Mais aussi renforcer les politiques en
matière d'emploi des femmes. La mortalité maternelle a diminué de moins de 1 % Parmi tous les OMD, c'est l'éducation des enfants, en particulier des
filles, qui a le plus d'impact sur la lutte contre la pauvreté. Deux tiers
des pays en développement avaient réalisé l'objectif de parité garçons-
filles dans les écoles primaires dès 2005. La baisse du nombre d'enfants
non scolarisés ces dix dernières années est estimée à 37 millions. Hélas,
seuls 3 des 22 États fragiles avaient réalisé l'OMD n° 2 en 2009. En
revanche, la mortalité infantile a diminué de moitié durant les dernières
décennies grâce à l'amélioration de la nutrition, des soins de santé et des
conditions de vie. En 1990, 13 millions d'enfants des pays en développement
mourraient avant leurs 5 ans de causes liées à la malnutrition et de
maladies telles que la diarrhée, la pneumonie, le sida, le paludisme et la
tuberculose. Seize ans plus tard, ce chiffre est tombé à 10 millions.
Les taux de mortalité infantile demeurent intolérablement élevés :
8 millions d'enfants de moins de 5 ans meurent chaque année de causes
évitables. Près de la moitié de ces décès surviennent en Afrique
subsaharienne, où l'épidémie du VIH-sida et les conflits civils entravent
les progrès. L'amélioration de la santé maternelle est, parmi tous les ODM,
celui qui a enregistré le moins d'avancées : dans le monde entier, le taux
de mortalité maternelle a diminué de moins de 1 % entre 1990 et 2005. Près
de 13 % des pays concernés sont en voie de réduire la mortalité maternelle
aux trois-quarts de son niveau de 1990 mais, 1 décès maternel sur 10 est dû
à des avortements pratiqués dans des conditions insalubres. Le paludisme tue 1 million de personnes par an Près de 99 % des personnes qui meurent du sida, du paludisme et de la
tuberculose vivent dans le monde en développement. Si des progrès ont été
accomplis en termes de diminution des nouvelles infections au VIH et
d'augmentation du nombre de personnes sous traitement antirétroviral,
33,4 millions de personnes vivent toujours avec cette maladie. L'Afrique
subsaharienne est le foyer de l'épidémie, avec 68 % de toutes les nouvelles
infections chez les adultes et 91 % des nouvelles infections parmi les
enfants. Alors que les contributions à la lutte contre le VIH-sida se sont
tassées ces dernières années, la Banque mondiale a pris un rôle de chef de
file pour former de nouveaux partenariats de bailleurs de fonds en vue de
renforcer les systèmes de santé nationaux. La Banque participe également
aux efforts mondiaux de lutte contre le paludisme. Le paludisme tue environ
1 million de personnes chaque année, crée un lourd fardeau du fait de la
perte de productivité, et coûte à l'Afrique environ 12 milliards de dollars
chaque année en termes de perte de PIB.
La bonne nouvelle vient toutefois de l'élargissement de l'accès à l'eau
potable que la plupart des régions sont en voie d'atteindre : la proportion
de la population mondiale qui a accès à l'eau potable a augmenté de 76 à
86 % entre 1990 et 2006. Près de 1,6 milliard de personnes ont eu accès à
l'eau potable dans cette période et de ce fait, 76 pays sont en voie
d'atteindre la cible des ODM relative à l'eau potable. Toutefois, 2,5
milliards de personnes ne disposent pas encore d'installations sanitaires
de base.
Les progrès sont plus lents en matière d'accès à l'assainissement et
d'intégration du développement durable dans les politiques et les
programmes nationaux.
Sur le plan de l'environnement, dégradation des sols, pertes du couvert
forestier et disparition des espèces perdurent tandis que les émissions de
carbone continuent d'altérer le milieu dans lequel nous vivons. Il faudrait
investir dans de l'énergie propre, améliorer les infrastructures, élargir
l'accès à des installations d'assainissement, offrir une assistance
technique et promouvoir des solutions éco-systémiques. En outre, 13
millions d'hectares de forêts sont encore détruits dans le monde chaque
année.
Il faudrait aussi combler le fossé numérique. Des études montrent qu'un
accroissement de 10 % des connexions internet à haut débit se traduirait
par une croissance économique de 1,3 % dans les pays en développement. Mais
beaucoup de personnes vivent dans des zones rurales sans accès à l'internet
ou sont trop pauvres pour s'en procurer. Marie Joannidis