Pékin et ses habitants. Etude d'hygiène

Le millet est une céréale pauvre en azote, mais sa culture est facile et productive,
...... mais il ne semble pas que cet excès de nutrition porte sur le canal du vagin
...... son médecin, lui fournira matière à des dissertations plus ou moins pédantes,
.... Il voudrait demander à Votre Majesté que des examens périodiques, aussi ...

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|Georges MORACHE |
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|PÉKIN |
|ET SES |
|HABITANTS |
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|Étude d'hygiène | à partir de : PÉKIN ET SES HABITANTS par le docteur Georges MORACHE (1837-?) Baillère et fils, Paris, 1869, 164 pages.
Mise en format texte par
Pierre Palpant www.chineancienne.fr
mai 2011
TABLE DES MATIÈRES Plan de Pékin I. - Constitution du sol. - Climatologie.
Situation de la province du Pe-tche-ly - Géologie - Météorologie. II. - Topographie de la ville. - Population.
Plan de Pékin - Dimensions de la ville et population - Voies de
communications - Jardins et promenades. III. - Irrigations urbaines. - Voiries. - Inhumations.
Eaux de Pékin - Égouts - Voiries des boues - Inhumations -
Cimetières. IV. - Constructions privées. - Édifices publics.
Procédés de chauffage - Théâtres - Casernes - Camps. V. - Alimentation publique. - Substances alimentaires.
Produits du règne animal - Produits du règne végétal - Boissons -
Distribution des repas. VI. - Population suivant les races.
Tartares et Chinois - Musulmans - Population flottante. VII. - Conditions de la vie. - Hygiène générale.
L'industrie - L'instruction publique - Hygiène du corps -
Déformation des pieds chez les Chinoises - Question de l'opium. VIII. - La misère à Pékin.
Mendiants - Enfants trouvés - Infanticide - Prostitution féminine -
La syphilis - Prostitution masculine - Eunuques. IX. - Exercice de la médecine. - Profession médicale.
Le médecin dans la société chinoise - Les avortements - Les
aphrodisiaques - Maison médicale de l'Empereur - Absence
d'enseignement médical - La médecine aux armées - Médecine
judiciaire. X. - Considérations physiologiques et pathologiques.
Développement de l'individu - Mortalité - Suicides - Maladies
saisonnières - Maladies telluriques - Maladies tenant à des
pratiques anti-hygiéniques - Endémo-épidémies - Maladies
accidentelles. Conclusion. I CONSTITUTION DU SOL - CLIMATOLOGIE @ p.005 Avant d'étudier, ainsi que nous nous proposons de le faire ici, la
ville de Pékin au point de vue de l'hygiène publique et privée, il ne sera
pas indifférent de jeter un coup d'?il sur les territoires au milieu
desquels elle s'élève, et dont les dispositions géographiques et
telluriques ont évidemment une grande importance dans son histoire. La province du Tché-ly, dans laquelle est située la capitale politique de
l'empire chinois, fait partie du groupe Nord des dix-huit provinces de
l'empire et son nom, en traduction littérale « règle directe », doit
indiquer que de son sein part l'impulsion gouvernementale qui conduit une
masse de deux ou trois cent millions d'hommes. La statistique de la Chine
n'a pas été faite depuis un siècle environ ; p.006 en 1764, elle renfermait
360.279.897 habitants, et c'est encore le chiffre accusé par l'almanach
impérial officiel chinois pour 1864. Mais ce serait bien mal connaître les
Chinois que de prendre ce chiffre comme absolument exact et admettre qu'il
existe en cela un contrôle rigoureux. Tout porte à croire que, depuis un
siècle, la Chine s'est dépeuplée ; le fait est prouvé par le seul aspect
des villes surtout dans le Nord. Un appauvrissement graduel du sol par
excès de culture mal entendue, des famines, des épidémies, des massacres
nombreux en sont les causes, auxquelles, depuis quelques années, vient se
joindre l'émigration progressive vers l'Amérique, l'Océanie et l'Inde. Le Tché-ly, forme au N. E. de la Chine un grand quadrilatère irrégulier,
situé entre les 110e et 117e degrés de longitude Est et les 37e et 41e
degrés de latitude Nord, qui envoie une pointe de 60 kilomètres de large
jusqu'au 31e degré de latitude Nord. Sa surface peut être évaluée à 15
millions d'hectares d'après les triangulations faites par les jésuites au
XVIIe siècle ; sa population serait de 20 millions d'habitants en nombre
rond, ce qui lui constitue une densité analogue à celle de la Belgique. Deux massifs montagneux l'encadrent : au N. et N.O. les premiers
échelons du grand plateau de l'Asie centrale qui envoient des ramifications
jusqu'à Pékin, au S et au S.O. quelques petites montagnes qui la séparent
du bassin du Hoang-Ho, ou fleuve Jaune. Ainsi formée, la province du Tché-ly constitue une vaste plaine dont la
surface, à peine coupée de quelques collines, descend en pente douce vers
la mer, qui la baigne à l'est sur une étendue de 320 kilomètres. Elle ne
forme en réalité qu'un seul bassin commun aux divers cours d'eau se rendant
à la mer et dont le plus important est le Paï-ho, ou fleuve Blanc ; celui-
ci passe à Tien-Tsin, y reçoit deux affluents considérables et va se jeter
dans cette partie des p.007 mers de Chine qui constitue le golfe du Pé-tché-
ly ; son embouchure, célèbre dans l'histoire contemporaine, est défendue
par les forts de Ta-Kou qui firent éprouver un cruel échec à l'escadre
anglo-française en 1859 et furent enlevés en 1860 par le corps
expéditionnaire français débarqué à quelques lieues plus loin vers le Nord. Toutes les rivières de la province sont à leur origine des torrents
venant des montagnes ; beaucoup sont desséchées la majeure partie de
l'année, leur cours devient lent et flexueux dans la plaine où la pente est
presque nulle ; leurs eaux, que n'arrête aucun travail d'endiguement,
s'étendent sur les bords et inondent les campagnes pendant la saison des
pluies puis sont réduites à un mince filet d'eau, pendant le reste de
l'année. La province du Tché-ly est de formation récente. A une époque peu
reculée, la mer venait battre le pied des montagnes qui en sont maintenant
distantes de quarante à cinquante lieues et où l'on trouve encore des
coquilles entièrement semblables à celles que l'on recueille actuellement
vivantes sur le bord de la mer ; la tradition chinoise ne fait pas remonter
bien haut le temps où la ville de Tien-Tsin était port de mer, maintenant
elle est à 50 kilomètres dans l'intérieur des terres. Ce retrait des eaux
doit être attribué aux énormes quantités de vases que déverse dans le golfe
du Pé-tché-ly le fleuve Jaune, le plus limoneux de tous les fleuves du
monde. La plaine du Tché-ly est en général sablonneuse, elle présente même en
certains points de vastes dunes amoncelées ; parfois cependant la couche
d'humus est assez considérable ; au-dessous se trouve une couche de terre
jaunâtre un peu argileuse, mais non compacte. On ne saurait dire quel en
est l'élément constitutif dominant, les montagnes qui lui ont donné origine
renfermant tout autant de calcaires que de masses granitiques ou
porphyriques ; à p.008 certains points le fond argileux affleure à la
surface ; il contient une forte proportion de nitrate de potasse dont on
rencontre de vastes efflorescences, aussi bien que d'autres concrétions de
nature calcaire, de forme arrondie auxquelles Chinois donnent le nom de
Batates de terre, et qu'ils utilisent dans l'industrie. La végétation est assez pauvre dans la plaine ; il n'existe aucune forêt
et peu d'amas d'arbres, si ce n'est artificiellement dans les monastères
boudhiques, les parcs et résidences impériales. Il est impossible de rendre
la triste impression que cause au voyageur l'aspect rabougri et misérable
de la végétation spontanée pendant la majeure partie de l'année ; au
contraire, les parties cultivées avec la patiente ardeur du paysan chinois,
sont assez prospères, grâce à d'ingénieux systèmes d'irrigation. Disons-le
cependant en passant, l'art de la culture n'a, ainsi qu'on l'a trop
prétendu, rien à puiser dans les systèmes employés par les Chinois, par
ceux du Nord tout au moins. Ce n'est point ici le lieu d'étudier la flore du pays, elle ne nous
intéressera qu'au point de vue des productions alimentaires ou
industrielles, et nous y reviendrons plus tard. Contentons-nous de signaler
ce fait important et caractéristique : Rareté de la végétation spontanée et
absence de forêts. Des montagnes peu élevées forment au nord les premiers gradins du haut
plateau de la Mongolie, immense étendue qui joue un rôle considérable dans
la nature du climat. Par son altitude, dépassant de 2.000 mètres le niveau
de la plaine du Tché-ly, il constitue un immense réservoir de froid se
combinant avec l'action de la mer voisine pour donner naissance aux vents
qui soufflent à peu près régulièrement du N. et N.E. en hiver, du S. et
S.O. en été. Ces plans montagneux sont constitués au centre par