Recherches_principaux_faits_physiques.doc - ?uvres et ...

Je passe après cela, à l'examen de la digestion, de la formation du chyle, de sa
.... (1) Dans une dissertation dont j'ai déjà tous les matériaux, et que je tâcherai
de ...... étant composé d'environ trois parties de gaz azote et d'une partie d'air
vital], ...... dans l'état naturel, et suspend totalement la faculté qu'on nomme
nutrition.

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1 RECHERCHES SUR LES CAUSES DES PRINCIPAUX FAITS PHYSIQUES, TOME PREMIER. Et particulièrement sur celles de la Combustion, de l'Elévation de
l'eau dans l'état de vapeurs ; de la Chaleur produite par le frottement
des corps solides entre eux ; de la Chaleur qui se rend sensible dans
les décompositions subites, dans les effervescences et dans le corps de
beaucoup d'animaux pendant la durée de leur vie ; de la Causticité, de
la Saveur et de l'Odeur de certains composés ; de la Couleur des
corps ; de l'Origine des composés et de tous les minéraux ; enfin de
l'Entretien de la vie des êtres organiques, de leur accroissement, de
leur état de vigueur, de leur dépérissement et de leur mort. 1 Avec une Planche PAR J. B. LAMARCK,
Professeur de Zoologie au Museum National d'Histoire
Naturelle.
TOME PREMIER
A PARIS,
Chez MARADAN, Libraire, rue du Cimetière
André-des-Arts, n°. 9
SECONDE ANNÉE DE LA RÉPUBLIQUE.
AU PEUPLE FRANÇAIS,
ACCEPTE, Peuple magnanime et victorieux, de tous tes ennemis, Peuple
qui as su recouvrer les droits sacrés et imprescriptibles que tu reçus
de la nature ;
Accepte, dis-je, non l'hommage adulateur qu'adressoient dans l'ancien
régime (1) des esclaves rampans, à des Rois, des Ministres, ou des
Grands qui les protégeoient ; mais le tribut d'admiration que tes
vertus et ton énergie, développées par la sagesse et l'intrépide
constance de tes Représentans, t'ont mérité ;
Accepte enfin un ouvrage, fruit de beaucoup de méditations et de
recherches, qui
(1) J'ai été fortement engagé par Anisson-Duperron, de dédier ma Flore
Française au Ministre, lorsqu'on l'imprima au Louvre ; d'autres
vouloient que j'en fisse hommage à Louis Capet ; d'autres enfin me
témoignèrent le plaisir particulier qu'une dédicace de mon ouvrage
feroit à un ci-devant Seigneur qu'on m'indiquoit. J'ai persisté dans le
goût particulier que j'avois dès-lors de ne me courber devant personne.
J'ai conservé le même penchant, lorsque j'ai commencé à publier mes
travaux de Botanique pour la nouvelle Encyclopédie.
< VI >
peut, sous divers points de vue, devenir très utile à l'humanité
entière, qui peut donner lieu aux découvertes les plus précieuses, soit
dans les travaux ordinaires de la vie, soit sur-tout dans les
principales parties de l'art de guérir ; un ouvrage en un mot que je
n'ai composé que dans ces vues, et dont je te fais hommage, et par
attachement, et par le désir que j'ai de partager ta gloire, en
contribuant au moins, selon mes faibles facultés, à être utile à mes
semblables, mes frères, mes égaux.
Signé, LAMARCK. < VII >
1 AVERTISSEMENT Je donne maintenant au public un ouvrage que j'ai composé il y a
environ dix-huit ans, et que je présentais quatre ans après [le 22
avril 1780], à la ci-devant Académie des Sciences de Paris. Cette
Compagnie savante n'eut connoissance que du titre de l'ouvrage, parce
qu'ayant nommé des commissaires pour l'examiner et lui en rendre
compte, le rapport ne lui en fut point fait. Les motifs qui portèrent
les commissaires à mettre des lenteurs énormes dans l'examen de cet
ouvrage, enfin à éloigner et même à éluder entièrement le rapport dont
ils étoient chargés, intéressent trop peu le lecteur, pour que je lui
en fasse part aujourd'hui. Je dirai seulement que, frappé de la
vraisemblance, j'ose même ajouter de l'évidence, que me parurent avoir
les idées qui naquirent de mes recherches sur un grand nombre de faits,
physiques ; et que cependant des considérations relatives à la
tranquillité par [... pages manquantes]
< XII >
qui m'appartiennent, ont donné naissance à cet ouvrage qu'on pourroit
nommer en quelque sorte une logique physico-chymique. En effet, je
viens étayé de tous les faits connus et des expériences qu'on a
publiées, lesquelles maintenant m'appartiennent autant qu'à leurs
propres auteurs ; je viens, dis-je, avec ces moyens, examiner les
conséquences qu'il est convenable de tirer de ces faits, et proposer
mon sentiment sur leur résultat.
J'ai pu le faire, m'étant aperçu que les conséquences qu'on avoit
tirées n'étoient pas rigoureusement nécessaires et qu'elles formoient
une théorie compliquée et incomplète ; enfin j'ai dû le faire, dès que
j'ai été convaincu que cela étoit avantageux au progrès de nos
connoissances.
Quant à l'utilité de cet ouvrage, peut-elle être un instant douteuse ?
Le taxera-t-on d'être un amas d'hypothèses futiles, quand on saura que
les principes qui y sont développés, sont par-tout liés
< XIII >
entre eux, et tous véritablement dépendans les uns des autres, ce qui
ne pourroit être, si ces principes étoient absolument sans fondement ?
Pourra-t-on dire que ces mêmes principes sont stériles dans leurs
résultats, quand on verra qu'ils offrent l'explication simple et
naturelle, non-seulement des faits qui dans le cours ordinaire de la
vie, se passent tous les jours sous nos yeux, et dont les causes
véritables doivent nous intéresser, mais même des principaux faits
organiques, qu'il nous importe tant de bien connoitre ; quand on
sentira que ces principes nous conduisent à connoitre la véritable
cause des développemens de nos organes, celle de l'accroissement des
parties de notre corps, celle même qui y met un terme, et qui amène
ensuite nécessairement celui de la durée de notre vie ; quand on verra
qu'ils nous font connoitre la cause de la chaleur animale ; qu'ils nous
apprennent pourquoi le chyle est constamment blanc, tandis que le sang
< XIV >
est constamment rouge ; qu'ils nous font comprendre ce qui doit
réellement se passer dans la digestion ; enfin qu'ils déterminent en
quoi consiste l'état de santé dans l'homme, et ce qui constitue dans
cet être l'état de maladie ; qu'ils nous éclairent sur la cause même de
la fièvre et sur ses effets immédiats? &c. &c.
Si ces applications sont justes, et si de pareils résultats sont
fondés, mon travail n'est-il pas d'une utilité évidente, et
conséquemment n'est-il pas du plus grand intérêt à tous égards ? On
sera sans doute fondé à nier cette utilité de mon ouvrage, et on devra
le condamner à l'oubli, lorsqu'il sera prouvé qu'il est sans vues
utiles, que ses principes sont incohérens et erronés, que les
conséquences qu'on en a tirées, sont fausses, et que les résultats
qu'il présente sont des erreurs : mais c'est ce qui reste à faire. J'ai
de la peine à croire qu'on veuille l'entreprendre, lorsqu'on aura
mûrement examiné les propositions et
< XV >
sur-tout les applications contenues dans le second volume (1). Je cite
ce volume, parce que, quoiqu'il offre par-tout des résultats déduits
des principes exposés dans le premier, les vues qu'il présente me
paroissent de la plus grande importance, et je ne doute pas qu'il
n'obtienne beaucoup d'intérêt. J'engage donc ceux de mes lecteurs qui,
par des préventions dont on n'est jamais maître, éprouveront dans la
lecture du commencement de cet ouvrage du dégoût et même de
l'impatience, à vouloir bien cependant en continuer la lecture jusqu'à
la fin. S'ils ont la patience d'y parvenir sans avoir par des
interruptions, &c,
(1) Je n'entends pas dire ici qu'il ne se trouve aucune erreur dans mon
ouvrage ; une pareille présomption indiqueroit au contraire qu'il ne
peut guère contenir autre chose : mais je veux parler des bases de la
théorie que je présente, et des principes les plus généraux que j'ai
établis ; principes qu'on ne pourra réfuter, que lorsque de nouvelles
expériences, contradictoires à toutes celles qui sont connues, et à
tous les faits observés, en auront fourni les moyens. 1 < XVI > perdu le fil ou la liaison de mes principes, je me flatte qu'alors
aucun d'eux ne me blâmera d'avoir publié ces Recherches.
Dans beaucoup de notes, on trouvera des objections qui me furent faites
en marge de mon manuscrit, par un des commissaires chargés de l'examen
de mon ouvrage. J'ai imprimé ces objections, et je les ai accompagnées
d'une réponse.
< 1 >
DISCOURS PRÉLIMINAIRE.
TOUT ce qui nous environne, et tout ce que nos sens peuvent
appercevoir, nous présentent sans cesse une multitude énorme de
phénomènes divers, que le vulgaire, sans doute, voit avec d'autant plus
d'indifférence, qu'il les trouve plus communs, mais que l'homme
vraiment philosophe, ne peut considérer sans intérêt. Il règne dans
tout l'univers une activité étonnante, qu'aucune cause ne paraît
affoiblir, et tout ce qui existe, semble constamment assujetti à un
changement nécessaire.
Sans cesse la vie se