Fleur du mâle - Je me livre ... Eric Vincent

C'est du SVGA pour l'affichage et le pack office n'est plus tout jeune. .... devrait
prendre des cours de français et qu'elle ne comprenait pas comment elle avait
...... et des fermetures afin de conjurer le sort et de calmer les ires de l'inspection
du travail. ..... Si la C.I.A l'avait aussi bien formée, c'était uniquement dans le but
de ...

Part of the document

ERIC VINCENT
FLEUR DU MALE
Site : http://ericvincent.no-ip.org/ © Eric Vincent 2002. Tous droits réservés. Toute ressemblance avec des situations ou des personnages ayant existé,
existant ou à venir, serait fortuite. Episode 1 : L'ARRIVEE DE FLEUR
La Mercedes SLK rouge, strict et bouillant coupé deux places, dévala la
rampe d'accès à vive allure, jaillit au troisième sous-sol et traversa le
parking sur une cinquantaine de mètres à plus de soixante kilomètres à
l'heure comme si elle roulait sur une piste de karting. Puis, à l'aide d'un
dérapage savamment contrôlé au frein à main, le pilote gara le bolide entre
deux paisibles berlines familiales. Aucune éraflure ! Un exploit, dans ces
conditions...
La porte s'ouvrit et une paire de jambes longues comme une nuit d'hiver au
Pôle Nord se posa un court instant sur le sol bétonné du garage souterrain.
Une jeune femme s'extirpa de l'automobile ; un terme approprié car
l'étroitesse de sa jupe empêchait toute liberté dans ses mouvements, bien
que la faible longueur de tissu rattrape le handicap. Une jeune femme...
Quelle brève description pour témoigner d'un chef d'?uvre de la combinaison
génétique des chromosomes ! Seulement, l'absence de détails croustillants
sur son anatomie ne dénotait pas une absence totale d'imagination de
l'auteur mais plutôt la volonté de réserver à plus tard les révélations qui
provoqueraient d'importantes salivations chez les lecteurs masculins de
votre serviteur.
Par contre, aucune surprise ne serait gâchée en dévoilant que la belle se
nommait Fleur de Hohenberg et qu'elle était aristocrate, vêtue
impeccablement en toutes circonstances, de marque de prestige uniquement et
qu'elle sentait bon, bon... Forcément... Du Chanel, en tailleur ou en
bouteille, ses placards en étaient remplis ! Vous, moi, nous
collectionnions les timbres, les images dans les tablettes de chocolat, des
autocollants Panini pour les plus chanceux. Elle remplissait ses étagères
de Chanel dès sa plus tendre enfance. Elle était vernie... jusqu'au bout
des doigts ! Dame Nature l'avait non seulement dotée de toutes les options
possibles et imaginables, des airbags pulmonaires aux délicieux coussins
sous ses jupes mais Dame Economie l'avait plongée dans une famille bourrée
de fric à craquer. La nature et l'économie étaient vachement bien faites,
quand même ! Surtout pour les autres ! Enfin...
Elle avait délibérément délaissé la coiffure sophistiquée au profit d'une
simple barrette ornée de diamants blancs et noirs pour entraver les
mouvements de sa longue chevelure. Elle jouerait plus facilement de leur
amplitude, de leur volume. Son chemisier blanc, masqué en partie par le
haut de son tailleur rouge passion, baillait un tantinet, juste assez pour
laisser les seins pointer leurs bouts de nez. Pour pointer, cong, comme on
dit dans le Midi, ils pointaient, les saligauds, étant donné qu'elle ne
portait pas de soutien-gorge ! D'ordinaire, elle ne s'en passait pas, son
généreux et plantureux 95D ne supportant pas l'absence de dentelle. Mais
Dame Nature et gnagnagna... Bref, elle se payait le luxe d'une paire ronde,
ferme et au garde à vous ! A vous dégoûter, je vous dis !
Bas noir de rigueur, escarpins laqués de la même couleur, la propulsant à
cent quatre-vingt-deux centimètres (un mètre soixante-quinze plus sept
centimètres de talon nous donnent... le compte est bon !) et une parure à
dix ou douze mille euros complétaient un tableau idyllique. Ayant mis tous les atouts de son impeccable présentation de son côté, la
jeune femme pénétra dans l'ascenseur menant à la surface, munie de son seul
sac à main, accordé comme il se devait à sa marque fétiche (Pour ceux qui
n'auraient pas compris, le logo du sac représente un C à l'envers pris dans
un C à l'endroit : vu ?). Là, comme une jeune comédienne s'entraînant en
vue de passer un casting, elle répéta inlassablement : - Tu es la meilleure ! Tu auras le job ! Personne d'autre ne l'aura ! Il
est fait pour toi ! Tu vas vaincre ! Plus curieusement, elle ajouta : - Tu n'as pas d'amis ! Tu n'en auras pas ! Pas de pitié : quand il faut
tuer l'adversaire, tu le tues ! Tu es la meilleure ! Le job est pour toi ! Quand elle eut bien bourré son crâne des leitmotivs serinés à longueur
d'année dans sa prestigieuse école d'HEC, elle attendit que les portes de
l'ascenseur s'ouvrent sur le semi étage précédant la surface. Elle grimpa
les marches de l'escalier à vive allure, témoignant d'une forme à toute
épreuve. Elle fit irruption sur l'esplanade de la Défense et se dirigea
vers la tour "De Vinci", l'immense monument de verre et de béton abritant
le personnel dirigeant de "La Bouate". Elle traversa les immenses allées
continuellement balayées par le vent, sous les regards envieux de femmes,
les regards libidineux de mâles frustrés et sous les objectifs indiscrets
de quelques touristes japonais égarés dans les labyrinthes de bâtiments.
Elle ne leur accorda pas un regard, l'air hautain et dédaigneux atténuant
parfois la perfection de sa plastique.
Elle stoppa à quelques dizaines de mètres de la tour "De Vinci". La
Bouate... Cette multinationale de l'alimentaire était née dans les années
folles. A l'origine, elle fabriquait du chocolat en poudre, quelques
friandises, des sucreries. Rapidement, la petite usine avait développé ses
produits, étendu sa ligne de fabrication et essaimé des unités de
fabrication dans son pays d'origine, les Pays-Bas. Après la seconde guerre
mondiale, les actionnaires avaient vu grand. Ils s'étaient lancés à
l'assaut du monde entier, multipliant les créations. Après la crise
pétrolière, le groupe "La Bouate" avait connu des difficultés financières.
La firme était devenue un immense Cerbère à mille têtes, ne sachant plus où
la donner, justement. Le temps de la restructuration était arrivé, avec son
cortège de plans de licenciement. Une pause dans la progression, un simple
accident de parcours. En 1978, John X.Wing, l'actuel PDG du groupe, avait
pris les commandes. Sa politique, simple comme bonjour, consistait à
laisser les autres se casser les reins avec une politique de recherche et
de développement. Aux autres les coûts gargantuesques de réalisation de
nouveaux produits. Lorsque les concurrents étaient exsangues
financièrement, il arrivait, tel Zorro, rachetant la société intéressante,
gardant les produits porteurs, virant le reste, personnel compris. Plus tôt
que tout le monde, il avait compris qu'il fallait manger pour ne pas être
mangé.
Aujourd'hui, avec un chiffre d'affaires en hausse de vingt pour cent, à
quatre-vingt-dix milliards d'euros, la "Bouate" était le numéro un mondial
de l'alimentaire. Ses produits bébé, ses plats cuisinés, ses gâteaux,
desserts et chocolats envahissaient la planète entière. Elle fournissait
différentes armées en rations alimentaires, elle sponsorisait même les
?uvres humanitaires. La "Bouate" nourrissait le monde. Même le monde animal
où elle grappillait tout de même trente pour cent du marché. Son expansion
était sans limite, sa rentabilité financière totale : en toute logique,
elle jouait les vedettes sur les places boursières, de Tokyo à New York. Fleur nourrissait de hautes ambitions. Elle voulait les bouffer tout cru,
les uns après les autres, atteindre les plus hautes sphères de la
direction, comme son oncle. Tonton, le frère de sa mère, n'était autre que
Xavier Vandenhoengaard, l'un des membres du directoire.
Elle leva les yeux jusqu'au sommet de la tour. Le trentième étage... Le
saint du saint, l'étage entièrement dévoué au PDG, John X.Wing. D'après la
rumeur, il y disposait d'un appartement spacieux, luxueux, avec Jacuzzi,
Hammam, salle de squash, piscine, des cuisines de Relais et Châteaux, du
personnel féminin dévoué corps et âme...
Le trentième étage était desservi par un ascenseur privé et un escalier
réservé. En dessous, il y avait toutes les forces vives de la direction.
Plus on descendait, plus les responsabilités diminuaient. Cette
construction pyramidale de la hiérarchie était typique de la "Bouate".
Grimper dans les étages, c'était attraper une promotion au passage. A moins
que cela ne soit que pour apporter un café ou un repas commandé chez
Lenôtre, Dalloyau, Fauchon ou Hédiard (J'espère n'avoir oublié personne
parmi les grands ! Qu'on me pardonne dans le cas contraire !). Fleur se décida. Un jour, les étages flirtant avec les nuages seraient pour
elles. Qui sait ? Elle aurait peut-être même droit au Jacuzzi et au Hammam.
Elle entra dans le bâtiment et fut dirigée vers les portiques de détection
par un membre de la sécurité. Inutile de discuter avec eux mais pas
question de passer à la fouille manuelle, non mais ! Même si les blacks
ténébreux, super sapés, musclés à souhait, ne la laissaient pas
indifférente d'ordinaire.
Cependant, le jour n'était pas au batifolage (Désolé ! Ce sera pour plus
tard !). Elle s'approcha de l'accueil où une escouade d'hôtesses, triées
sur le volet dans une agence de mannequins, trônait derrière un comptoir en
loupe d'orme. Toutes munies d'une oreillette discrète, d'un micro-cravate,
d'un ordinateur dernier cri et d'un écran plat à la mode, elles incarnaient
la première image de la "Bouate" perçue par le visiteur. Elles devaient
donc être parfaites. - Fleur de Hohenberg ! Annonça l'intéressée sur un ton emprunté, sans
attendre qu'une hôtesse ne l'invite à décliner so