Université de Mons-Hainaut
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Université de Mons-Hainaut
Psychologie de l'éducation
Christian Depover Année académique 2007-2008 Psychologie de l'éducation
Université de Mons-Hainaut 1
Psychologie de l'éducation 1
Christian Depover 1
Année académique 2007-2008 1
Psychologie de l'éducation 2
Introduction : Les modèles d'apprentissage 4
Partie I : Le behaviorisme 7
Objectifs 7
Concepts clés 7
Partie II : Le néo-béhaviorisme 14
Objectifs 14
Concepts clés 14
Partie III : Le modèle gestaltiste 23
Objectifs 23
Concepts clés 23
Partie IV : Le cognitivisme 26
Objectifs 26
Introduction 26
Partie IV.1 : Modèle centré sur le traitement de l'information 28
Objectifs 28
Concepts clés 28
Partie IV.2 : Le constructivisme 38
Objectifs 38
Concepts clés 38
Illustration 39
Partie IV.3 : Le cognitivisme pédagogique 41
Objectifs 41
Concepts clés 41
Partie IV.4 : Quelques concepts clés issus du modèle cognitiviste 44
Objectifs 44
Concepts clés 44
Partie V : Le néo-cognitivisme 49
Objectifs 49
Concepts clés 49
Illustration 52
Partie VI : La pédagogie de maîtrise 57
Objectifs 57
Concepts clés 57
Partie VII : L'apprentissage social 61
Objectifs 61
Concepts clés 61
Objectifs généraux Décrire les principaux modèles d'apprentissage en mettant en évidence les
hypothèses sur lesquelles ils reposent, la conception de l'apprentissage
qu'ils véhiculent et les principes qu'ils fournissent pour analyser ou
concevoir une action de formation.
Mettre en évidence et expliciter les liens qui existent entre les
différents modèles d'apprentissage.
Analyser une action de formation ou une situation d'apprentissage en
fonction d'un ou plusieurs modèles d'apprentissage.
Cours en ligne Une version en ligne de ce cours est disponible sur le site de l'Unité de
Technologie de l'Education (www.umh.ac.be/ute). Cette version comporte de
nombreux exercices autocorrigés que l'étudiant pourra mettre à profit pour
vérifier sa bonne compréhension des notions. Introduction : Les modèles d'apprentissage
En sciences humaines, la connaissance que l'on a des phénomènes n'a pas la
valeur universelle qui caractérise les sciences exactes. Tout fait même
démontré à travers des méthodes d'investigation rigoureuse n'a de sens qu'à
travers l'interprétation qu'il recevra à l'intérieur d'un système structuré
de connaissances que l'on désigne habituellement par le terme modèle.
C'est ainsi que le développement des sciences humaines a été jalonné par
l'émergence de différents modèles qui ont abordé les phénomènes selon des
points de vue particuliers en mettant en ?uvre des méthodes
d'investigations spécifiques.
En particulier dans le domaine qui nous intéresse ici qui est celui de
l'apprentissage, différents modèles ont été proposés pour expliquer la
manière dont un individu acquière des connaissances.
Le concept de modèle que nous utiliserons ici rejoint celui souvent utilisé
de théorie. On parle habituellement des théories de l'apprentissage pour
désigner un ensemble de lois ou de principes qui décrivent la manière dont
l'apprentissage se déroule. Bien que cette définition puisse aussi être
appliquée à la notion de modèle, ce dernier terme renferme en plus une
référence à la relativité des choses.
Un modèle est un système d'explication d'une réalité qui repose sur
certains présupposés, certaines hypothèses. Par exemple, l'idée que
l'apprentissage implique une construction active de la part du sujet qui
apprend a donné lieu à une appréhension radicalement différente des
phénomènes d'apprentissage et a engendré la naissance de nouveaux modèles
qui tranchaient radicalement par rapport à la manière dont l'apprentissage
était compris jusqu'alors.
Comme nous venons de le souligner, la connaissance des modèles
d'apprentissage nous aide à comprendre comment se déroule l'apprentissage
mais elle nous permet également de concevoir des dispositifs de formation
plus cohérents et plus efficaces.
Les modèles d'apprentissage dont nous traiterons dans cette unité
concernent ce qu'on pourrait appeler l'ère moderne des théories de
l'apprentissage. Ainsi, les premiers travaux auxquels nous ferrons
référence remontent au début du 20ème siècle.
Sans nier l'apport des grands philosophes de l'antiquité comme Platon ou
Socrates ou encore des théoriciens de la pédagogie du 18ème et 19ème
siècles tels que Coménius, Rousseau, Pestalozzi et plus récemment de l'
"école nouvelle" (Dewey, Montessori, Decroly), nous considérerons que ces
travaux, malgré l'impact qu'ils ont pu avoir sur les conceptions
pédagogiques en vigueur à l'époque, ne conduisent pas à un ensemble de
connaissances constituées sous la forme d'un modèle.
Dans le cadre d'une première approche, on peut considérer que les cinq
grands modèles que nous étudierons dans cette unité (gestaltisme,
behaviorisme, néo-behaviorisme, cognitivisme et néo-cognitivisme) se
structurent selon les principes décrits par la figure 1.
Ainsi, pour expliquer l'apprentissage on peut faire appel à deux catégories
de facteurs : des facteurs internes à l'individu et des facteurs externes
principalement issus de l'environnement ou du milieu.
Le début du 20ème siècle a été marqué par une tension entre deux approches.
La première issues des travaux des chercheurs américains Watson et
Thorndike et du chercheur soviétique Pavlov est connue sous l'appellation
Béhaviorisme traduite en français par le terme comportementalisme qui
souligne l'intérêt de ces chercheurs pour l'étude du comportement. La
seconde trouve sa source dans les travaux de chercheurs allemands
(Wertheimer, Kohler, Kofka) qui, à partir de leurs expériences sur la
perception, ont mis en évidence un certain nombre de principes qui
régissent l'apprentissage humain.
Par la suite ces deux modèles ont évolué. L'un se radicalisant sous
l'impulsion de Skinner pour aboutir à ce que l'on a coutume d'appeler le
néo-behaviorisme et l'autre donnant naissance à un courant connu sous le
nom de cognitivisme qui continue aujourd'hui encore à influencer les
recherches dans le domaine.
La perspective cognitiviste en se développant à intégrer de nouveaux
aspects tels que l'importance de la culture ou des autres individus
(approche socioculturelle) dans l'apprentissage (socioconstructivisme). |[pic] |
|Figure 1: Structuration des principaux modèles d'apprentissage |
Partie I : Le behaviorisme Objectifs o Identifier les principes qui régissent l'apprentissage par essai et
erreur
o Décrire les conditions d'installation d'un comportement par
conditionnement répondant
o Identifier les situations auxquelles les principes du
conditionnement opérant s'appliquent Concepts clés o Association
o Apprentissage par essai et erreur
o Conditionnement répondant 1. Ebbinghaus et l'étude de la mémorisation Lorsque la psychologie s'est définitivement détachée de la philosophie sous
l'impulsion de chercheurs comme Ebbinghaus (1850-1909), c'est au nom de la
revendication d'asseoir la psychologie sur une approche scientifique des
phénomènes que le schisme a eu lieu.
Par la suite différents auteurs tels que Watson puis Skinner ont approfondi
l'exigence énoncée par Ebbinghaus en insistant sur le fait que l'étude des
processus psychologiques ne pouvait se faire qu'à travers l'observation
objective des comportements manifestés par l'individu. C'est de la
systématisation de cette exigence qu'est née, sous l'impulsion de Watson,
la dénomination béhaviorisme.
Très rapidement Ebbinghaus s'est attaché à systématiser ses observations
qui portaient sur la mémorisation de syllabes sans signification sous forme
de lois dont la plus connue décrit le phénomène d'oubli: l'oubli du
matériel mémorisé est important en début de période puis décroît ensuite
plus lentement conformément à la courbe présentée dans la figure 1.
|[pic] |
|Figure 1: La courbe d'oubli d'après Ebbinghaus |
Pour interpréter ses résultats Ebbinghaus fait appel à la notion
d'association pour expliquer que le réapprentissage est beaucoup plus
facile lorsque les syllabes sont placées dans le même ordre que lors de
l'apprentissage initial: "Au cours du premier apprentissage, il s'est créé
une association directe entre les termes immédiatement contigus dans la
série. La force de cette association directe est relativement élevée
puisqu'elle se traduit par une économie (une réduction du temps consacré au
réapprentissage par rapport au temps consacré à l'apprentissage initial)
importante au niveau du réapprentissage des mêmes syllabes, placées dans le
même ordre, le jour suivant.".
La notion d'association qui est utilisée par Ebbinghaus pour interpréter
ses résultats est loin d'être nouvelle puisqu'elle a déjà servi, dans le
cadre d'approches purement spéculatives, aux philosophes du XVIIe siècle
comme Locke ou Hume pour tenter d'expliquer le fonctionnement de l'esprit
humain. D'autre part, le concept d'association, sous des formes diverses,
continuera à marquer le dév