Coûts et financement de l'enseignement supérieur - World Bank Group

L'examen de la composition des coûts unitaires permettra de compléter l'analyse.
..... S'agissant du premier point au sujet de la distribution des étudiants selon les
filières, ...... a/ L'école nationale d'informatique (ENI) délivre aussi des diplômes ...
c1/ Le chiffre entre parenthèses rapporte le coût unitaire du CNTEMAD à ...

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Coûts et financement de l'enseignement supérieur
dans les pays d'Afrique francophone Mathieu Brossard et Borel Foko
Pôle de Dakar (UNESCO-BREDA) Version préliminaire (22/05/06) Remerciements Cette étude a été commanditée par la Banque mondiale, en préparation de la
Conférence sur les Réformes de l'Enseignement Supérieur en Afrique
Francophone : Comprendre les Clefs du Succès, tenue à Ouagadougou, Burkina
Faso, du 13 au 15 juin 2006. Les résultats, les interprétations et les
conclusions exprimées ici sont ceux des auteurs uniquement et ne reflètent
ni une prise de position de l'UNESCO, ni les points de vue des membres du
conseil d'Administration de la Banque mondiale, ni des gouvernements qu'ils
représentent.
Les auteurs remercient l'équipe du Pôle de Dakar, particulièrement, Paul
Coustère, Nicolas Reuge, Kokou Amelewonou, Laure Pasquier et Serge
Matchinidé, pour leurs commentaires, Elsa Duret pour les références
suggérées. Ils remercient également Pierre Antoine Gioan et spécialement
William Experton et Alain Mingat pour les orientations générales et
commentaires spécifiques ainsi que d'autres personnes à la Banque mondiale,
notamment Adiaan Verspoor, pour leur réaction vis-à-vis du document. Résumé exécutif Des défis importants à relever 1. Une faible couverture mais une demande sociale très forte Avec un faible taux de scolarisation (estimé à moins de 3% en 2004, contre
7% dans l'ensemble des pays du monde à faibles revenus), les systèmes
d'enseignement supérieur des pays d'Afrique francophone font face à un
immense défi quantitatif. Le désir d'expansion forte est par ailleurs
soutenu par une demande sociale croissante et qui devrait continuer de
croître. La pression interne du système éducatif (avancées vers la
scolarisation primaire universelle, expansion du secondaire) conduira à une
demande sociale pour l'enseignement supérieur estimée à un peu moins de 1,8
millions d'étudiants dans les pays d'Afrique francophone en 2015, soit 2,5
fois plus qu'en 2004 (800 000 étudiants).
Graphique 1 : Evolution des effectifs d'étudiants et projection de la
demande sociale
(Ensemble Pays d'Afrique francophone)
[pic]
2. Des problèmes flagrants de qualité et d'efficacité externe A côté du défi de la quantité se pose celui de la qualité et de la
pertinence des formations dispensées. Dans les pays d'Afrique francophone,
ce sont parmi les sortants de l'enseignement supérieur que l'on compte les
plus grandes proportions de chômeurs (ou de sous-emplois par rapport aux
niveaux d'éducation reçus). Même si une partie de ce chômage s'explique par
des contextes économiques limités en termes de capacités d'absorption de la
main d'?uvre la plus qualifiée[1] (ce qui d'ailleurs doit nous amener à
réfléchir sur les rythmes d'expansion quantitative souhaitable d'un point
de vue économique), il est certain qu'une amélioration de la qualité des
formations (ou l'arrêt de sa détérioration) et une meilleure mise en
correspondance de l'offre de formations avec les besoins nationaux du
marché du travail sont souhaitables pour améliorer l'efficacité interne et
externe de l'enseignement supérieur et mieux justifier son financement,
notamment public.
Les systèmes d'enseignement supérieur des pays d'Afrique francophone sont
dans un contexte de ressources contraintes 3. Une croissance économique encore faible et des contextes macro-
économiques et fiscaux difficiles Les systèmes éducatifs africains francophones évoluent dans des contextes
macroéconomiques et fiscaux structurellement plus difficiles qu'ailleurs.
La croissance économique est encore faible et irrégulière même si depuis le
milieu des années 1990, l'environnement macroéconomique semble s'être
amélioré dans certains pays. D'autres pays, en revanche, du fait de
contextes socio-économiques encore fragiles, peinent à retrouver un sentier
de croissance économique forte. Les recettes fiscales quant à elles ne
représentent en moyenne que 15% du PIB contre près de 22% dans les pays
anglophones à faibles revenus (cf. tableau 1). 4. Une priorité budgétaire pour l'éducation qui décroît A ces contraintes macroéconomiques et fiscales s'est ajouté une baisse de
la part budgétaire pour les dépenses courantes d'éducation qui en 2003 est
nettement inférieure à celle des pays anglophones (18 contre 22%). Ces
difficultés macroéconomiques et budgétaires conduisent à ce que les
ressources pour l'éducation en % du PIB dans les pays francophones sont, en
moyenne, beaucoup plus faibles que celles des pays anglophones (2,7% contre
4,5%). 5. Une priorité pour le supérieur à l'intérieur des dépenses publiques
d'éducation plus forte qu'ailleurs mais qu'il est difficile de
justifier En revanche, la priorité pour le supérieur à l'intérieur des dépenses
publiques d'éducation est restée plus forte en Afrique francophone
qu'ailleurs pendant les 15 dernières années. Le sous-secteur de
l'enseignement supérieur mobilise en moyenne 21% des dépenses publiques
courantes d'éducation (avec une variation de 8 à 40%), contre 14% dans les
pays à faibles revenus situés en dehors de l'Afrique et 20% dans les pays
d'Afrique anglophone. Cette priorité n'est cependant pas en cohérence avec
la forme actuelle de la pyramide scolaire dans de nombreux pays (du fait
d'un achèvement du primaire loin d'être universel, la priorité budgétaire
devra certainement être marquée pour les niveaux bas du système éducatif).
En conséquence elle pourra difficilement augmenter dans la plupart des pays
(voire même devoir baisser en proportion de l'ensemble des ressources
publiques pour l'éducation). 6. Des ressources publiques pour le supérieur très contraintes Ainsi, les ressources publiques allouées à l'enseignement supérieur seront
fortement contraintes dans la plupart des pays (sauf dans les cas où un
desserrement des contraintes macroéconomiques et des arbitrages budgétaires
plus favorables au secteur de l'éducation sont possibles) et d'autres
sources/mécanismes de financement doivent être envisagés. |Tableau 1 : Ressources, modes d'organisation et couverture de |
|l'enseignement supérieur |
|(pays à faibles revenus, année la plus récente 2000-2005) |
| |
| |Afrique |Pays |
| | |hors |
| | |Afrique |
| |Francopho|Anglopho|Afrique | |
| |ne |ne |a/ | |
|Recettes publiques, hors dons, |15,1 |21,5 |17,6 |15,9 |
|en % du PIB | | | | |
|Dépenses publiques courantes | | | | |
|d'éducation | | | | |
|En % des Recettes publiques hors|18 |22 |20 |19 |
|dons | | | | |
|En % du PIB |2,7 |4,5 |3,4 |3,1 |
|Dépenses publiques courantes | | | | |
|pour le supérieur | | | | |
|En % des dépenses publiques |21 |20 |21 |14 |
|courantes d'éducation | | | | |
|En % du PIB |0,52 |0,79 |0,6 |0,35 |
|Couverture du supérieur | | | | |
|Etudiants pour 100 000 habitants|328 |512 |446 |953 |
|Couverture pour 1% du PIB alloué|631 |648 |743 |2 723 |
|au supérieur b/ | | | | |
|Coût unitaire public du |2,82 |3,97 |3,24 |0,69 |
|supérieur (PIB/tête) c/ | | | | |
|Comme multiple de celui du |25 |29 |26 |7 |
|primaire | | | | |
|Comme multiple de celui du |7 |14 |9 |4 |
|secondaire | | | | |
|% Etudiants dans le privé |20 |15 d/ |19 |24 |
|% Elèves dans le privé au |24 |17 |20 |8 |
|secondaire | | | | |
| |
|a/ Il s'agit de l'ensemble des pays africains à faibles revenus. |
|b/ Rapporte le nombre d'étudiants pour 100 000 habitants aux dépenses |
|publiques courantes pour le supérieur en % du PIB. |
|c/ Rapporte la dépense publique courante pour le supérieur (nette des |
|bourses à l'étranger et des transferts aux établissements privés) au |
|nombre d'étudiants dans le supérieur public. Ce résultat est exprimé |
|en unités de PIB/tête pour pouvoir comparer les pays. |
|d/ Moyenne pour 5 pays uniquement. |
Des résultats faibles, au regard des ressources mobilisées
7. Une mauvaise transformation des ressources en résultats... En comparaison des ressources publiques mobilisées, les systèmes
d'enseignement supérieur des pays d'Afrique francophone ont une perform