Clipperton : Activités pédagogiques - Eduscol

Aucun parasite interne ou externe n'a été détecté à l'examen direct. ... nids révèle
la présence de nombreuses carapaces du crabe, d'os et de plumes d'oiseaux ...

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Clipperton : Activités pédagogiques ; Série de questions n° 1 Questions posées par des élèves au courant du mois de janvier 2005 et
transmises à Jean-Louis Etienne et à l'équipe de scientifiques qui ont
apporté des réponses au fil de leurs activités. 1) Vie des membres de l'équipe :
Réponses du Dr Jean-Eric Blatteau
Médecin de l'expédition / février 2005 - Comment se gère la vie commune ?
Les repas sont pris en commun à heure fixe (13 et 20 heures) au « bar des
fous ».
A tour de rôle des tâches d'intérêt général sont établies par équipe de
trois, gestion de la vaisselle, propreté etc...
Toutes les activités du lendemain sont préparées la veille : besoins
particuliers des scientifiques ou des équipes de tournage, gestion des
plongées en fonction des heures de marée, etc... - Comment se gèrent les conflits, s'il y en a ?
Pas de soucis de conflit, les gens qui viennent à Clipperton sont
généralement très enthousiastes et se plient sans problème aux contraintes
de la vie en commun et à l'austérité du milieu. - Qui dirige les travaux à effectuer ?
Chaque équipe de scientifique est autonome, les besoins de chacun ont été
exprimés et coordonnés avant le départ. Toutes les activités sont
programmées dans la concertation. - Est-ce qu'il y a des moments de régulation de la vie de groupe ?
3 sous-populations sont à distinguer : les membres permanents qui restent 4
mois sur l'île, les scientifiques qui se succèdent lors des rotations et
restent une dizaine de jours et les touristes qui ne restent sur l'île que
deux jours dont une nuit. Chaque groupe fonctionne selon des rythmes et des
besoins différents mais chacun est heureux d'échanger ses impressions ou
ses connaissances. - Comment se déroulent les soirées ?
Repas, discussion, travail pour les scientifiques (analyse des travaux de
la journée)
sinon belote pour certains, voire pêche de nuit à la langouste sur le
platier (pour les grandes occasions) , mais coucher en général pas trop
tardif en raison des nombreuses activités diurnes 2) La faune : a) les rats : (par Michel Pascal & Olivier Lorvelec) 1400 pièges ont été placé sur 4 sites : la cocoteraie Bougainville, la
piste d'aviation, le Rocher et le champ de munition US. L'indice
d'abondance est deux fois plus élevé dans la cocoteraie du camp de vie que
dans les 3 autres sites.
174 rats noirs ont été capturés et autopsiés. 30 d'entre eux ont été
conservés en alcool et sont destinés aux collections.
Aucun parasite interne ou externe n'a été détecté à l'examen direct.
Exception faite de quelques anomalies du tractus génital de vielles
femelles, tous les animaux examinés étaient en parfaite santé. Aucun risque
de peste.
L'examen direct de quelques contenus stomacaux laisse apparaître la
consommation du crabe terrestre très commun à Clipperton, de végétaux
chlorophyllien et de coprah. L'examen de nids révèle la présence de
nombreuses carapaces du crabe, d'os et de plumes d'oiseaux et de morceaux
de poissons. Impact potentiel du rat noir sur l'écosystème de Clipperton :
Sur les Oiseaux
Parmi les 23 espèces d'oiseaux observés au cours de la mission, seules
celles de petite taille et nichant à terre sont susceptibles de pâtir
grandement de la présence du rat. Il s'agit notamment de sternidés (noddis
brun...) et de rallidés (foulque d'Amérique, poule d'eau d'Amérique),
rallidés dont des nids pourvus d'?ufs n'ont été observés que sur les îles
Egg situées à l'intérieur du lagon. À noter que le rat noir ne semble pas
avoir atteint actuellement les îles Eggs mais qu'il en a la possibilité. À
noter que le crabe terrestre en semble également absent.
Impact aussi sur les reptiles (lézards et geckos) ainsi que sur les crabes. Recommandations
L'éradication de la population de rats noirs de l'île de Clipperton est
parfaitement recommandée pour éviter de menacer les populations d'oiseaux,
reptiles et crabes.
La méthode développée par l'équipe INRA de Rennes consiste à utiliser
successivement le piégeage (élimination de 95 % des individus) puis le
toxique (de type anticoagulant qui entraîne une mort différée). Cette
dernière méthode présente des risques pour les espèces autochtones
susceptibles de consommer les appâts toxiques et d'en pâtir. Dans l'état
actuel des connaissances, aucune espèce autochtone n'entre dans ce cas à
Clipperton. b) les oiseaux : ( par Matthieu Lecorre) Il existe une dizaine d'espèces de reproducteurs sur l'île :
La population la plus importante est représentée par les fous :
Les fous masqués (sula dactylatra) sont les plus nombreux : 100 000 à
120 000 individus. Ils sont partout sur les zones exposées au soleil, mais
moins présents dans les cocoteraies et le rocher. L'adulte mâle a une
« voix » flûtée et plus rocailleuse pour la femelle, ils couvent
alternativement leur unique petit (bien que deux ?ufs soient pondus en
général) qu'ils nourrissent de poissons : le petit vient chercher au fond
du gosier de ses parents les poissons qui ont été pêchés jusqu'à plusieurs
centaines de km de l'île parfois (mesures à 250 km). Les petits sont
revêtus d'un duvet blanc, et prennent au cours de leur évolution une taille
supérieure aux adultes (constitution de réserves), ce duvet disparaît
ensuite pour laisser la place à un plumage noir avant de devenir blanc à
l'âge adulte.
Les fous bruns (sula leucogaster), environ 5000, nombreux dans les
cocoteraies et le rocher
Les fous à pieds rouges(sula sula),environ 700 individus.
Autres espèces de reproducteurs :
Le paille en queue à brins rouges (phaeton rubricanda) : environ 10
individus très gracieux qui nichent dans des anfractuosités du rocher.
La Sterne fuligineuse (sterna fuscata) environ 1000 individus mais pas en
reproduction en ce moment.
Les noddis noir et bruns (anous minutus et stolidus), mais pas en
reproduction en ce moment.
Gygis blanche (gygis alba), pas en reproduction en ce moment. Autres oiseaux « de passage » (ne se reproduisant pas sur l'île) :
Les frégates du pacifique (fregata magnicens), environ 2500 individus,
aspect majestueux, bec crochu vers le bas et queue bifide, les mâles ont
une coloration pectorale rouge qui contraste avec le plumage noir.
Frégate magnifique : 50
Sarcelle à ailes bleues (40) et sarcelles d'hiver (5)
Héron garde b?uf : >20
Grand héron bleu : >5
Chevalier errant : 20
Canards pilet (20), souchet (20) et siffleur américain (10)
Aigrette neigeuse : >10
Petite filigule : 10
Oie rieuse : 7
Tournepierre à collier : 5
Autres oiseaux vus :
Talève violacée
Bernache du canada
Balbuzard pêcheur
Limnodrome gris
Pluviers argenté et fauve
Bécassine sp
Chevalier solitaire
Hirondelle de cheminée
Faucon des prairies 3) La géographie : a) Mesures de distances (en vue de cours de géométrie à l'école
primaire), en m ou en km :
- point d'embarquement (port Jaouen) - rocher de Clipperton :
2500 m
- rocher de Clipperton - camp de Bougainville : 3500
- camp de Bougainville - Extrémité ouest Piste d'aviation : 1300
- station météo (ancienne) - point d'embarquement : 4000
- station météo (ancienne) - extrémité ouest piste d'aviation :
1500 b) Mesures d'altitude (en vue de la réalisation d'une maquette de
l'atoll) aux points suivants :
- rocher : 29 m
- stèle : 7m
- cabane NASA : 3 m
- espace débarquement : 4 m
- pointe Nord : 3 m
- bosquet situé par 109°13 W et 10° 18 N : 5m
c) bathymétrie : Mesures effectuées par Loïc Charpy, IRD Profondeurs cohérentes avec les mesures antérieures (cf. carte de Mission
Passion 2001) :
- fosse occidentale jusqu'à 32 m,
- fosse orientale jusqu'à 45 m, mais le point signalé à 43 m coté le plus à
l'est de la fosse en regard de l'épave Lily Mary n'est pas retrouvé :
présence d'un herbier avec 1 mètre de fond maximum.
- trou « sans fond » jusqu'à 35 m, le fameux « trou » >90 m n'a pas été
observé (observation unique lors de la mission Bougainville jamais
retrouvé). d) Positions GPS (en vue d'un travail de géoréférencement sur l'image
SPOT 2004)
- station météo actuelle (piquet de l'anémo) : 10 17 990 N et
109 13 787 W
- stèle - pavillon : 10 18 107 N et 109 13 873 W
- épave de la lily : 10 18 526 N et 109 12 123 W
- épave sud (nouvelle épave) : 10 17 251 N et 109 12 741 W
- rocher (intérieur, proche phare) : 10 17 540 N et 109 12 441 W
- port Jaouen (pavillon) : 10 17 514 N et 109 13 277 W
- ancienne station météo : 10 19 092 N et 109 13 402 W
- extrémités de la piste d'aviation (balises des extrémités,
côté large et côté lagon)
point sud ouest :
côté mer : 10 18 452 N et 109 14 009 W
côté lagon : 10 18 446 N et 109 13 994 W
point nord-est :
côté mer : 10 18 938 N et 109 13 755 W
côté lagon : 10 18 928 N et 109 13 744 W
4) La Radioactivité : Mesures en différents points de l'île (les mêmes que pour les mesures GPS +
points particuliers (différents points du camp, stock de munitions...) :
pas de radioactivité observée à chaque point y compris dans le rocher et
stock de munitions
5) Eau du lagon : (Mesures effectuées par Loïc Charpy, IRD)
NB : profils comparable en tous les points du lagon
pH
eau du lagon basique, avec pH de 8.5 à 9 en surface, à partir de 13 à 14
mètres de profondeur, pH à 6.5 ne variant pas avec l'augmentation de la
profondeur.
Salinité
eau saumâtre en surface de l'ordre de 5 pour mille et jusqu'à environ 13-14
mètres de profondeur qui cède la place à une couche profonde d'eau salée de
salinité équivalente à l'eau de mer, proche de 35 pour mille. Des mesures
de traceurs (tritium notamment) devrait permettre de dater la couche
profonde salée (eau résiduelle de l'époque où le lagon était ouvert ?).
H2S (présence établie à partir du potentiel redox), apparaît vers 13-14 m
de profondeur, produit probablement par le dépôt de matière organique en
décomposition au fond d