Des Ponts vers l'Amérique I - cral - ehess
Des Ponts vers l'Amérique I ..... Cet article portera sur l'examen de certains traits
de quelques compositions de Beyer des années 30 dans lesquelles l'influence ...
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Des Ponts vers l'Amérique I
Colloque organisé par le
Centre de recherches sur les arts et le langage (EHESS-CNRS) Les 7 et 8 décembre 2006 École des Hautes Études en Sciences Sociales
105, boulevard Raspail
75006 Paris
Argument L'objectif de ce premier colloque est de faire progresser la
connaissance de la musique nord-américaine encore trop souvent limitée à
des lieux communs et à des idées reçues. L'observation de l'histoire des
rapports entre Européens et Américains dans le domaine de la création
musicale « savante » montre une constante ambivalence oscillant entre
admiration et mépris. Le jugement européen a souvent été faussé par une
attitude condescendante ou partiale, par un sentiment de supériorité ou
d'incompréhension qui ont considérablement limité la curiosité et l'intérêt
pour ce qui se passait outre-Atlantique. Ainsi, des pans entiers de
l'histoire musicale américaine restent encore largement ignorés en France.
Pour faire évoluer cette situation, il convient d'abord d'accepter et de
prendre en compte la très grande diversité musicale des Etats-Unis par un
champ d'études aussi large que possible tant dans le choix des compositeurs
et des courants musicaux que dans les modes d'approche analytique,
esthétique, historique, sociologique...
Ouvert, constructif et critique, ce premier colloque a pour ambition
de lancer des ponts vers l'Amérique et d'inciter la musicologie française à
les emprunter. Les communications et les discussions du colloque seront faites en
français et en anglais.
Elles seront mises en ligne sur le site musique du CRAL
Programme Jeudi 7 décembre (Amphithéâtre) 9 h - 9 h 30 : Accueil des participants
9 h 30 - 9 h 45 : Ouverture du colloque Modération : Evan Rothstein, Université de Paris 8 9 h 45 - 10 h 30 : David Nicholls, University of Southampton
« Defining American Music »
10 h 30 - 11 h 15 : Max Noubel, IUFM de Dijon / CRAL
« Les ultramodernes ou l'élan brisé »
11 h 15 - 11 h 30 : Pause
11 h 30 -12 h 15 : Gianfranco Vinay, Université de Paris 8
« Candide de Leonard Bernstein : un laboratoire permanent
de dramaturgie spectaculaire »
12 h 15 - 14 h : Pause midi Modération : Gianfranco Vinay, Université de Paris 8
14 h -14h 45 : Evan Rothstein, Université de Paris 8 « Le Quatuor Kronos : parcours postmoderne d'une anomalie
devenue modèle »
14h 45 h - 15 h 30 : Béatrice Ramaut-Chevassus, Université Jean-Monet de
Saint-Etienne
« L'énergie « tonale » : l'opéra selon John Adams »
15 h 30 - 15 h 45 : Pause
15 h 45 - 16 h 30 : Esteban Buch, EHESS/CRAL, Paris
« On the Transmigration of Souls de John Adams :
un monument musical pour le 11 septembre » 16 h 30 - 17 h : Débat (président : Jean-Marie Schaeffer, EHESS/CRAL)
Vendredi 8 décembre (salle 7) Modération : Max Noubel, IUFM de Dijon/CRAL 9 h - 9 h 45 : Denis Vermaelen, Université François Rabelais, Tours
« L'image sonore de l'utopie »
9 h 45 - 10 h 30 : Marguerite Boland, Sydney Conservatorium of Music
« Le Langage Musical de Johanna Beyer » 10 h 30 - 10 h 45 : Pause Modération : Laurent Feneyrou, CNRS/CRAL, Paris 10 h 45 - 11 h 30 : Paul Griffiths, Royaume-Uni
« Being in Time : Milton Babbitt » 11 h 30 - 12 h 15 : Pierre-Albert Castanet, Université de Rouen
« Pour une histoire sociale de la musique de George Crumb,
dans les années 1970 »
12 h 15 - 14 h : Pause midi Modération : Modération : Esteban Buch, EHESS/CRAL 14 h - 14 h 45 : Jean-Yves Bosseur, CNRS, Paris
« L'École de New York »
14 h 45 - 15 h 30 : Giordano Ferrari, Université de Paris 8
« A City Wears A Slouch Hat : Vers une nouvelle esthétique
du son »
15 h 30 - 15 h 45 : Pause
15 h 45 - 16 h 30 : Laurent Feneyrou, CNRS/CRAL, Paris
« Morton Feldman et la clairière » 16 h 30 - 17 h : Débat (président : à déterminer )et clôture du
colloque
Présentation des communications
Jeudi 7 décembre (matinée)
David Nicholls, University of Southampton
(Communication en anglais) « Defining American Music » In 1893, in The New York Herald, Antonín Dvorák suggested to American
composers that '...the future music of this country must be founded upon
what are called the Negro melodies. This must be the real foundation of any
serious and original school of composition to be developed in the United
States...' Subsequently, Dvorák qualified his view and conceded that not
just African American, but also Native American and other folk or ethnic
musics might equally serve as the basis of an American national music. The
search for an 'American' music had in fact begun some time before 1894, as
is evinced by the work of such dramatically different figures as A. P.
Heinrich, Louis Moreau Gottschalk, and George W. Chadwick; but Dvorák's
remarks certainly served to concentrate the minds of America's composers on
the search for a national music.
By the mid-twentieth century, however, it appeared that the quest had
no single destination : a number of seemingly incompatible manifestations
of 'American music' jostled for public recognition, as is clear when, for
instance, the Indianist works of Arthur Farwell are placed alongside the
symphonic jazz of George Gershwin, the dissonant counterpoint of Carl
Ruggles, and the 'skyscrapers and prairies' music of Aaron Copland.
This paper attempts to separate myth from reality in American music of
this crucial period. First, it shows that 'American music' in Dvorák's
sense of the term could only exist in specific, localised circumstances of
region or ethnicity, such as the New England pieces of Charles Ives, or the
works of the African American composer William Grant Still. Second, it
argues that truly American music, as a reflection of America's unique
societal and demographic mix, must be fundamentally pluralistic (and
preferably hybridic) in nature.
****************** Max Noubel, IUFM de Dijon / CRAL
« Les ultramodernes ou l'élan brisé » De la fin de la Première Guerre mondiale jusqu'au début de la Seconde,
l'Amérique connut un âge d'or de la création musicale. Au c?ur de cette
période d'une extraordinaire effervescence les « ultramodernes »
représentèrent le courant le plus radical de l'avant-garde. Résolument
tournés vers des options expérimentales ils cherchèrent à créer une musique
américaine authentique à l'écart des compromissions néoclassiques ou
néoromantiques. Pourtant, au bout de deux décennies, l'esprit ultramoderne
s'affaiblit rapidement et le courant tomba dans l'oubli. Les conséquences
dévastatrices de la crise de 1929 contribuèrent grandement à briser cet
élan créateur car l'urgente reconstruction de l'Amérique imposait pour
beaucoup l'abandon de conceptions trop élitistes au profit d'une expression
plus proche du peuple. Mais aussi réels qu'aient été les désastres de la
crise sur la création artistique américaine, ils ne suffisent pas à
expliquer ces « renoncements » qui affectèrent l'ultramodernisme et
entraînèrent sa disparition. L'analyse de leurs raisons multiples permet de
mieux comprendre la singularité et la complexité de ce courant musical au
sein de la pluralité créatrice de cette époque et ouvre plus généralement
la réflexion sur la place de l'avant-garde dans la musique américaine.
*********************** Gianfranco Vinay, Université de Paris 8 « Candide de Leonard Bernstein : un laboratoire permanent de dramaturgie spectaculaire » Depuis sa création en 1956 sous forme d'opérette comique politiquement
«engagée», «Candide» de Leonard Bernstein sur un livret de Lillian
Hellmanriche en allusions à la chasse aux sorcières de la HUAC («House Un-
American Activities Committee»), fut transformé en comédie musicale (en
1973) et ensuite, produit par des théâtres d'opéra. L'histoire de ces
transformations est très instructive, permettant de comprendre à la fois
les caractéristiques de la dramaturgie musicale de Bernstein et les
mécanismes de la communication spectaculaire aux États-Unis. Jeudi 6 décembre (après-midi) Evan Rothstein, Université de Paris 8
« Le Quatuor Kronos : parcours postmoderne d'une anomalie devenue modèle »
Depuis sa création en 1973, la carrière du Quatuor Kronos suit une
trajectoire qui semble sans précédent : résolument iconoclaste, destructeur
de barrières, constructeur de passerelles, l'ensemble - qui a été à
l'origine de plus de 450 créations - a reformulé sans cesse les questions
fondamentales de l'image médiatique, de la fonction artistique et du
répertoire du quatuor à cordes. Sa politique de commandes, son style de jeu
et sa démarche esthétique ont eu un impact visible et audible sur la
création musicale et l'activité des compositeurs, qu'ils soient
traditionnellement associés à la musique de concert ou non. La relation
intime que ces musiciens ont fidèlement nouée avec