Mes enfants - Silvia Montevecchi

L'ensemble des actions ayant pour objectif de prévoir ou de constater, et le cas ...
La crise de 1929 voit se produire des phénomènes de sur-production et de ...... et
une bonne estimation de ce chacun achètera (examen d'un historique de .... qu'
au lieu de définir le problème de façon précise (comme pour le brainstorming), ...

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Memoires de Békamba
Travaux rèalisés par les maitres des écoles communautaires en formation au Centre Pédagogique de Békamba 2004-2005
Introduction de Silvia Montevecchi[1] Les textes rassemblés ici sont issus d'un cours de formation pour
enseignants des écoles communautaires qui a eu lieu à Bekamba
(Mandoul, Tchad méridonal) au mois de décembre 2004.
Le cours abordait plusieurs aspects de la pédagogie en général, du
rapport entre pédagogie et visions de l'homme, donc entre pédagogie
et politique, la didactique active, l'éducation à la paix et à la
démocratie, etc.
Au cours des activités de formation, on a demandé aux participants
(des enseignants fréquentant le Centre de formation pédagogique de
Bekamba pendant une année) d'écrire leurs réflexions concernant deux
thèmes, cela
en deux différentes journée : le premier était : « Une école de bonne
qualité », et le deuxième « Les caractéristiques d'un bon maitre ».
Les résultats de ces travaux, considérés comme le produit du groupe,
ont été rassemblés et se trouvent au début de ce recueil. Ce travail
rédactionnel a cependant tout de suite mis en évidence le manque
d'habitude de l'écriture et donc la nécessité, pour les enseignants,
à s'exercer dans cette pratique. C'est ainsi que, étant la formatrice
du cours et écrivain de profession, de même que passionnée de
l'écriture autobiographique, à propos de laquelle j'ai entrepris des
études spécifiques, j'ai eu l'idée d'un « cours dans le cours », dans
le sens que, aux activités prévues, on a rajouté un exercice de «
formation à l'écriture ». Cette formation visait des objectifs multiples. Il s'agissait d'un
côté, d'une formation presque exclusivement grammaticale : les
enseignants communautaires ne possédant généralement que des
connaissances très élémentaires du français, il s'agissait d'évaluer
les difficultés en vue d'une formation spécifique ultérieure.
De l'autre côté, l' « objectif rédactionnel » ou de style au sens
étroit visait à faire comprendre comme on écrit une composition
sensée et agréable à lire. Pour quelqu'un qui n'a jamais rien fait de
tel, il n'est pas évident d'écrire de sorte que le récit ait un
début, un parcours et une fin. En effet, dans les premiers travaux
régnait souvent une grande confusion, les buts des récits n'étaient
pas reliés entre eux, les arguments souvent répétés ou n'ayant pas de
suite logique. L'objectif premier pour les enseignants consistait
donc à acquérir un moyen d'expression et à être capable de l'aimer et
de le faire acquérir à leur tour à d'autres : les enfants.
Au sein de la formation générale entre pédagogie et politique, et
dans l'idée de l'école formatrice à la participation, à la conscience
critique, le fait d'être capables de s'exprimer, de s'exprimer
librement, sans peur d'être jugés est fondamental. Un enseignant de
l'école de base ne peut pas se permettre de ne pas utiliser cet
instrument.
Après les premiers essais, on a donc commencé à travailler « un thème
par semaine », ce qui a d'abord engendré quelques protestations mais
a aussitôt apporté des résultats. Le fait que les enseignants, en
écrivant, ont commencé à s'amuser, à apprécier l'écriture pour elle-
même, est pour moi le plus significatif.
L'objectif n'étant pas de former des écrivains et de donc stimuler
l'invention de sujets fantaisistes, et puisqu'à mon avis la réalité
est toujours plus riche que la plus riche fantaisie, nous nous sommes
concentrés sur des sujets à caractère autobiographique.
Cela s'est révélé intéressant dès le début, pour moi en tant
qu'étrangère en particulier, mais aussi pour eux-mêmes. Certes, il
n'a pas été facile de convaincre ces enseignants à écrire par exemple
sur « Mon village». Tout le monde paressait vouloir dire « Mais que
peut-il y avoir d'intéressant à dire sur mon village ?!? Rien ! ».
Par la suite, en discutant, en effectuant une sorte de brainstorming
à chaque fois, ils ont compris qu'effectivement il y a des choses
intéressantes à raconter, et même beaucoup (ce qui équivaut à dire
que ... le village EST intéressant).
Un autre point qui a soulevé des émotions a été ma requête d'écrire «
Mes souvenirs de la guerre dans mon pays». C'était comme une
barrière. Plusieurs se sont demandés « Mes quels souvenirs peut-on
avoir de la guerre ? Il ne s'agit que de souffrance ! », comme une
affirmation qu'il ne faut pas parler, et moins ancore écrire, à
propos de la souffrance ! J'ai insisté, en expliquant qu'il
s'agissait justement de cela : raconter la douleur. Pour quelqu'un
qui ne l'a jamais fait cela aussi n'est pas évident. En effet, les
résultats ne sont pas tous autobiographiques. Certains ont glissé sur
le sujet, en parlant de guerres qui n'ont pas été vécues
personnellement.
Les résultats les plus positifs, dans le sens de la participation,
ont été atteints avec les sujets sur "Le jour des mariages" et "Mes
enfants". C'est ici que j'ai éprouvé de la vraie satisfaction, quand
quelqu'un, après les avoir traités, m'a dit « Ecrire c'est vraiment
beau, je me suis bien amusé ! ». Ou encore « Ecrire aide à réveiller
des souvenirs ». Et c'est justement une chose que les enseignants
devraient aider les enfants à faire : les aider à s'exprimer, à
revivre le passé, à parler de soi-même si possible en s'amusant, en
éprouvant du plaisir tout en travaillant. Parce que nous pouvons
seulement exercer un travail au mieux si nous l'aimons. Si les sujets
sont perçus uniquement comme une obligation pour apprendre à lire et
à écrire ... plusieurs enfants finiront par les détester.
Pour moi, une étrangère, ces brefs récits ont été extrêmement
intéressants et utiles aussi sur un plan anthropologique. Grâce à ces
textes autobiographiques, il est possible d'acquérir énormément de
connaissances
sur les us et coutumes sans devoir lire plusieurs volumes, parfois
peut-être ennuyeux. Apprendre en lisant des récits vivants et
personnels est toujours extrêmement beau.
Sur le plan formel, les textes présentent beaucoup de fautes
grammaticales et de syntaxe. Certains participants avaient déjà de
bonnes connaissances de français, d'autres pas. Il n'a pas été
possible, ni aurait été correct envers les auteurs, de les corriger
intégralement. Dans certains cas, lorsqu'il y avait trop de fautes
rendant le texte incompréhensible, seules certaines phrases, à notre
avis les plus importantes, en ont été extraites. Nous estimons que ce recueil peut également stimuler un travail
d'écriture parmi des gens simples, vivant dans de simples villages
africains. Des gens obligés quotidiennement à faire face à la
pauvreté, à la sécheresse, à la chaleur étouffante, aux criquets qui
dévorent les fatigues de mois de travail, et à bien d'autres
fatigues... Récolter les mémoires des gens est une des tâche du monde des adultes
dont l'objectif est de laisser aux générations futures un patrimoine
culturel (ainsi qu'affectif) qui constitue nos propres racines, notre
identité sociale et individuelle, donc notre futur.
Je souhaite que d'autres, à Bekamba et dans d'autres villages du
Tchad, continuent à faire écrire et récolter les témoignages de vie,
en particuliers dans ces mondes qui, de plus en plus rapidement, sont
en train de disparaître.
Avril 2005.
Quelles sont les caractéristiques d'un bon maître ? Les réponses des stagiaires. - a des bons principes moraux
- fait attentions aux élèves, les écouter, les connaître
- aime les enfants
- sollicite les idées des enfants, les stimule
- sait observer leur comportement, et leurs changements
- respecte la personnalité des élèves, l'originalité de chacun
- son comportement doit être un exemple pour les enfants, voire
pour leurs parents
- est précis en la gestion des documents et rapports obligatoires
- prépare chaque jour sa leçon
- doit être un guide, non pas un « dictateur » !
- doit éveiller, stimuler l'intelligence, la pensée des élèves
- est très gentil, aimable, solidaire, accueillant
- est travailleur, non paresseux, ponctuel, propre
- accepte de « se salir les mains »
- respecte les Droits des enfants (et fait connaître la Carte aux
APE)
- utilise des méthodologies actives, il fait la « tempête de
cerveau » (=brainstorm)
- entretien des bonnes relations avec tout le monde, est un homme
(ou une femme) de paix
- est capable de discuter avec les élèves pour mieux les
comprendre
- ne doit pas être trop sévère, mais doit aider l'enfant en lui
montrant le chemin à suivre
- collabore avec les APE, voire les organise
- étudie tous les jours, suive une formation permanente
- est capable de faire des plans de travail en mettant en
relation les objectifs à atteindre avec les activités à faire
et les contenus à apprendre aux élèves
- connaît bien les disciplines à enseigner
- s'exprime bien et sait écrire bien (soit en langue maternelle
soit ne français)
- sait lire couramment en français
- est simple et humble
- est un agent de développement de son village
- travail comme une sage-femme : il n'impose pas sa connaissance,
mais fais sortire de l'enfant son propre esprit et sa propre
vie Qu'est ce qu'une école de bonne qualité ? Les réponses des stagiaires. Pour une école de bonne qualité il faut : - des maîtres bien formés
- une formation permanente des enseignants
- des maîtres qui a