L'école, l'école et encore l'école - ICEO
De nombreux enseignants sont contraints de corriger les copies de leurs ...... d'
expliquer les mesures de l'astrophysique et les résultats des expériences ...... Ils
ont révisé 150 règles de grammaire et d'orthographe avant de passer un examen
.
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L'école, l'école et encore l'école !
Ce n'est pas en augmentant les moyens d'un système qui ne marche pas
que l'on obtient un système qui marche. Le 24 juin 2013
|Louis CALMELS, professeur agrégé R, Jean CASTEL, professeur d'université R, |
|Pierre CHEVALLET, docteur habilité, ingénieur de recherche R, Dominique |
|DOMURADO, chargé de recherche INSERM, Jean-Claude GALLEYRAND, professeur |
|d'université, biophysique, Jean-Claude GÉGOT, maître de conférences, R histoire |
|contemporaine, Michel LABONNE, directeur de recherche INRA R, Jean MAROT, |
|professeur d'université R, mathématiques, Jean-Marie ROUSSIGNOL, consultant |
|international honoraire réforme administrative et formation, etc., etc., ... (R |
|pour retraité). |
Le président François HOLLANDE a confirmé dès son élection que l'Éducation
nationale était la priorité des priorités. Lors de sa prise de fonction,
Vincent PEILLON, confirmant que « la priorité accordée à l'éducation
rester(ait) ... prioritaire », annonça le lancement d'une large
concertation pour « refonder l'école ». Le nouveau ministre de l'Education
nationale souhaite ouvrir le débat à toutes les bonnes volontés. Répondant
à cette invitation, plusieurs adhérents d'ICEO se sont associés pour écrire
L'école, l'école et encore l'école ! fruit de leur expérience
professionnelle et internationale. Aucun responsable politique conséquent ne peut contester que l'amélioration
de l'enseignement soit une impérieuse nécessité, économique, culturelle et
politique, en Europe en général et en France en particulier. En effet, dans une économie mondialisée, les pays européens[1] ne peuvent
espérer retrouver la compétitivité nécessaire à leur croissance s'ils ne
préservent pas, ou n'améliorent pas, la qualité de l'enseignement délivré
dans leurs écoles et leurs universités. [pic] [pic] Source : Aujourd'hui en France jeudi 30 août 2012 Depuis de très nombreuses années, les syndicats d'enseignants majoritaires
font de l'augmentation des postes et des moyens l'alpha et l'oméga de leurs
revendications et de leurs propositions. Pour répondre aux attentes de son « électorat naturel », François HOLLANDE
a annoncé son intention de mobiliser de nouveaux moyens pour l'Éducation
nationale, notamment la création de 60 000 postes[2] durant son
quinquennat, à raison de 12 000 postes par an. Permettons-nous de lui faire remarquer que ces 12 000 postes, s'ils sont
tous attribués à l'enseignement, ne permettront d'augmenter, en cinq ans,
le personnel de chaque établissement[3] que d'une unité. Il est donc évident que ces postes, qui seront bien sûr les bienvenus[4]
pour les heureux bénéficiaires, ne peuvent pas à eux seuls régler les
nombreux problèmes posés au futur ministre de l'Éducation. Cependant, en raison des mesures d'austérité réclamées par les agences de
notation, et conséquemment imposées par les responsables de la zone euro,
il est aujourd'hui hautement improbable que le nombre d'enseignants puisse
être augmenté rapidement et massivement. De toute façon, si, miraculeusement, la situation économique permettait de
créer cinq fois plus de postes par an, le ministère serait dans
l'incapacité de trouver tous les personnels à recruter. En effet, le vivier
d'enseignants potentiels est minuscule pour de nombreuses disciplines, même
si l'on est particulièrement peu exigeant sur les critères de recrutement. D'autre part, maints observateurs indépendants font remarquer depuis des
années[5] que les augmentations du nombre d'enseignants[6], quand elles ont
pu avoir lieu, n'ont jamais permis à elles seules de lutter contre l'échec
scolaire. Dès lors, comment peut-on espérer pallier la dégradation du système
éducatif français si on est dans l'impossibilité de répondre aux attentes
du corps enseignant, telles que formulées par la plupart de ses syndicats ? Bien que l'école ne soit pas une entreprise ordinaire, rien n'interdit de
lui appliquer les mesures de bon sens qui permettent d'optimiser les moyens
dont on dispose. Le nombre d'heures d'enseignement étant limité, par la capacité
d'absorption des élèves, par le nombre d'enseignants, lui-même limité, il
faut que le temps de présence des enseignants devant leurs élèves soit
utilisé au mieux pour instruire et transmettre les savoirs fondamentaux
puis ensuite les savoir-faire. Actuellement on est souvent loin du compte. Dans le secondaire, sur les 60 minutes de présence en classe, prévues par
l'emploi du temps scolaire, certains enseignants ne peuvent espérer que
quelques rares minutes d'attention de leur auditoire. Les multiples causes de cette situation sont parfaitement identifiées[7]. En face d'élèves en difficulté et souvent perturbés, il est très difficile
pour des enseignants mal préparés et souvent mal formés de capter leur
attention, de les persuader de l'importance de la connaissance des savoirs
fondamentaux, de les préparer ensuite au monde du travail. Les enseignants 1° Salaires Exiger du ministre de l'Éducation nationale qu'il accroisse la quantité et
la qualité des enseignants à budget constant revient à lui demander de
résoudre la quadrature du cercle, car on ne peut espérer recruter les
enseignants de qualité[8] dont on a cruellement besoin sans revaloriser
significativement leurs salaires. Pour que le métier d'enseignant redevienne attractif, il faut lui redonner
l'autorité et le prestige qu'il a petit à petit perdus. Bien que le niveau
de rémunération ne soit pas la seule motivation des postulants, si l'on
veut pouvoir embaucher de bons maîtres respectés, il faut commencer par
leur donner un salaire respectable. Dans l'état actuel de la gestion de la carrière des fonctionnaires, il
faudrait modifier le nombre de points d'indice attribué aux échelons de
chaque catégorie d'enseignants (professeurs agrégés, professeurs certifiés,
professeurs des écoles etc.). Cela aurait pour conséquence de provoquer
très rapidement des revendications salariales dans les catégories de
fonctionnaires ayant des diplômes équivalents à cause des règles de la
fonction publique[9]. Par conséquent, si l'on veut faire de l'Éducation
nationale une priorité, il faut changer les règles de gestion des
personnels. 2° Vivier Le système de recrutement des jeunes enseignants et les conditions
d'enseignement actuels ne permettent pas de fournir aux établissements
scolaires les professionnels dont ils ont le plus grand besoin. La dernière session de recrutement du CAPES est particulièrement
éclairante. De très nombreux postes n'ont pu être pourvus, faute de
candidats compétents, notamment en mathématiques[10]. Il faut être
singulièrement étranger au marché du travail, tel qu'il est aujourd'hui,
pour penser pouvoir recruter de bons professeurs de mathématiques avec les
conditions professionnelles et salariales qui sont actuellement proposées.
La finance et l'informatique pillent depuis plusieurs décennies toutes les
filières du supérieur d'où provenaient traditionnellement les scientifiques
et les mathématiciens d'excellence français. Dans l'économie libérale actuelle, il n'est pas étonnant qu'un détenteur
d'une maîtrise de mathématiques soit peu enclin à affronter, en début de
carrière, une classe rebelle pour un salaire de moitié inférieur à ce que
la plus modeste entreprise informatique peut lui proposer, d'autant plus
que pour être titulaire il doit passer un concours de recrutement (CAPES,
Agrégation). Il y a finalement peu de candidats pour accepter de se diriger vers le
métier d'enseignant dans les matières scientifiques et ceux qui acceptent
ces conditions, le font malheureusement plus souvent par défaut ou par
facilité que par vocation. Il n'y a pas d'enseignement possible sans une
part de vocation et la relation « enseignant - élèves » passe
obligatoirement par une composante affective. C'est pourquoi, bien que les conditions de travail soient encore plus
difficiles que pour leurs collègues masculins, les femmes acceptent de
postuler, pensant à tort ou à raison, que l'emploi du temps de cette
activité est plus compatible avec leur projet parental. Cela entraîne une
forte féminisation du corps enseignant (sauf en physique et dans les
disciplines technologiques). Est-ce une bonne chose pour l'équilibre des
établissements ? La République française a toujours su user de modes de recrutement
originaux pour trouver les personnels dont elle avait une nécessité
urgente. Il n'est donc nul besoin de faire preuve de beaucoup d'imagination
pour créer, ou recréer, les contrats de travail et les profils de carrière
propres à attirer de bons postulants pour les emplois mis au concours. 3° Ancien régime En raison du nombre croissant d'étudiants dans les universités, on a pensé
pouvoir faire des économies en se passant des écoles et des filières de
formation spécifiques. En comptant sur le marché pour résoudre des
problèmes qui relèvent d'une saine planification, on a obtenu le triste
résultat qu'on déplore aujourd'hui. Il est regrettable que l'Éducation nationale ait abandonné les écoles de
formation précoce, au moment où les dirigeants des clubs de football
désargentés les mettaient en pratique avec succès[11]. Le nouveau président « normal » serait bien inspiré d'?uvrer pour la remise
en routes des écoles normales que les instituts