Les frontières efficientes - HEC Montréal

A l'examen, il ne sera pas demandé aux étudiants d'écrire ces formules, par
contre, ils pourront avoir à en reconnaître ... Régulation de l'activité enzymatique.

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Gestion des Institutions Financières : Modélisation et Gestion
L'efficience
opérationnelle Remis à
Jean Roy Par François Boudreault
Anouar Lamane
[pic] Hiver 1999
École des Hautes Études Commerciales de Montréal "Efficient banks don't have low expense / revenue
ratios - they are simply big and profitable."
Jon Osborne
Bank of America, 1995
Table des Matières
Introduction 4 Les mesures et les méthodes 6 Le ratio dépenses / revenus 6 Les frontières efficientes 7
Les frontières de coûts 7
Les frontières de revenus 7
Les frontières de profits 8
Les méthodes de frontières non-paramétriques 9
Les méthodes de frontières paramétriques 10
Comparaison des différentes approches de frontières 11 Résultats empiriques et déterminants de l'efficience opérationnelle 13 Principaux résultats des études de frontières efficientes 13 Comparaison internationale 14 La qualité du management 16 Les fusions et les acquisitions 19 La diversification 20 la réglementation 21 Les activités non traditionnelles 25 Conclusion 26 Bibliographie 28
Introduction
Depuis de début des années 90, la globalisation des marchés et les
assouplissements du cadre réglementaire touchant les institutions
financières des pays industrialisés, principalement en Europe et aux États-
Unis, ont poussé les banques[1] à vouloir accroître leur performance
notamment par une plus grande efficience opérationnelle.
Il existe une littérature considérable sur l'efficience opérationnelle
des institutions financières. La littérature, pouvant être caractérisée de
traditionnelle, considérait les institutions financières comme des unités
de production de services financiers avec une relation simple entre les
intrants et les extrants. La plupart de ces études ont ainsi cherché à
comprendre et démontrer la présence d'économies d'échelle et d'économies
d'envergure dans l'industrie bancaire.
Le consensus est que les économies d'échelle et d'envergure ne sont
pas les facteurs déterminant l'efficience opérationnelle pour une banque
spécifique. En effet, une partie de la littérature récente se concentre sur
la notion de X-efficiency (Lebenstein 1980). Il s'agit d'une mesure de
performance d'une organisation qui n'est pas liée aux économies d'échelle
ou d'envergure. En fait, il s'agit d'une description de l'efficience
technique et d'allocation[2] au sein d'une même banque qui permet de
déterminer de quelle manière la qualité du management joue un rôle dans
l'efficience opérationnelle. Ainsi, on essaie de comprendre comment les
gestionnaires utilisent la technologie, les ressources humaines et les
autres actifs (méthode de gestion....) à leur disposition pour produire un
niveau donné d'extrants. Il en ressort que l'efficience opérationnelle
totale d'une banque se décompose en deux parties: d'abord la partie reliée
aux économies d'échelle et d'envergure et ensuite celle provenant de
l'efficience managériale.
Il s'agit en effet d'une question importante à la fois pour les
gestionnaires qui cherchent à identifier les pratiques non efficientes de
leur institution de même que pour les organismes de réglementation et les
gouvernements qui font face à un mouvement important de consolidation du
secteur financier et ce, souvent au nom d'une efficience accrue des
institutions. Pour Berger et Humphrey (1997), une meilleure compréhension
des composantes de l'efficience opérationnelle de même que certaines
mesures permettent:
> d'informer les gouvernements et organismes réglementaires sur les effets
de la déréglementation, les fusions et la structure de marché sur
l'efficience des banques;
> de décrire l'efficience pour l'industrie et d'établir un classement des
banques; > d'améliorer la gestion en identifiant les meilleures pratiques. Ces études ne sont donc pas uniquement utiles aux gestionnaires d'une
banque spécifique mais également aux gouvernements et même, à des banques
concurrentes qui visent à améliorer leur efficience opérationnelle. Notre réflexion portera sur l'efficience opérationnelle des banques et
ce, principalement par un survol de la littérature portant sur les X-
efficiency, c'est-à-dire de quelle façon la qualité du management, qui se
traduit par une bonne gestion de la technologie et des ressources
humaines, peuvent influencer l'efficience d'une banque. En premier lieu,
nous présenterons un survol des différentes méthodes de mesures de
l'efficience opérationnelles utilisées, tout en faisant une distinction
entre les méthodes utilisées par les praticiens et celles utilisées par les
académiciens. Il y aura une présentation des méthodes de frontières
efficientes, de même que les limites qui leur sont rattachées. En deuxième
lieu, nous présenterons quelques-uns des résultats les plus intéressants
des études de frontières. Par la suite, à l'aide de résultats de
recherches, nous tenterons d'identifier les éléments favorisant ou ayant un
impact sur l'efficience opérationnelle au sein d'une banque. Enfin, nous
tenterons d'énoncer les enjeux réglementaires et de structure de
l'industrie bancaire de même que les implications pour les fusions.
Les mesures et les méthodes
Le ratio dépenses / revenus Depuis le début des années 90, plusieurs grandes banques américaines
ont utilisé le ratio de dépenses/revenus comme mesure d'efficience
opérationnelle, notamment dans leurs annonces de résultats trimestriels.
En effet, il s'agit d'une mesure intuitive pouvant s'interpréter comme
suit: moins il y a d'argent dépensé pour chaque dollar de revenu, plus il
restera un profit élevé pour proportionnellement aux revenus. Osborne
(1995) a étudié ce ratio, dont l'utilisation par les banquiers est répandue
mondialement, et en conclut qu'il ne s'agit pas d'une bonne mesure. Son
argumentation est simple, les organisations les plus efficientes, tel que
mesuré par un ratio relativement bas, devraient également générer un
rendement du capital plus élevé. Cependant, après vérification empirique,
il n'y a pas de relation explicite entre ce ratio des (dépenses / revenus)
et la rentabilité (ROE). En fait, ce ratio n'est pas une mesure de la
détermination de la banque à atteindre une plus grande rentabilité mais
plutôt une fonction des (revenus / équité), qui est le produit de
portefeuille d'affaires et du levier. D'autre part, il souligne le danger
relié à l'utilisation de cette mesure dans l'analyse de projet. En effet,
cela a comme conséquence d'ajouter une contrainte supplémentaire et
entraîne le rejet de projets économiquement rentables. L'analyse de Osborne montre bien le manque de fondement théorique de
cette mesure qui, par surcroît, repose sur les mesures comptables, avec
toutes les conséquences que l'on connaît. Une autre faiblesse dont Osborne
ne fait pas référence est le manque de nuance de cette mesure étant donné
que le prix des intrants n'est pas ajusté et que par conséquent, les
facteurs externes (externalities) ne sont pas pris en compte. Ainsi, un
système de rémunération basé sur cette mesure comporterait des biais non
négligeables. D'autre part, ce ratio comporte également quelques éléments positifs
qui permettent de modérer la conclusion de Osborne. En se basant sur
l'approche fonctionnelle proposée par Merton (1995), on peut considérer les
six fonctions comme extrants. De cette façon, le ratio mesure
implicitement les services de transactions, les services liés aux dépôts
(agrégation de l'épargne), les services de crédit et les services de
gestion des risques. De plus, cette mesure intuitive répond bien au
pragmatisme des gestionnaires puisqu'elle se calcule rapidement et qu'elle
est également peu coûteuse comparativement à d'autres méthodes favorisées
dans le domaine académique. Le ratio dépenses/revenus peut donc être
utilisé, avec une certaine prudence et en ayant conscience de ses limites.
Les frontières efficientes L'évaluation de la performance des banques doit permettre de
distinguer, en se basant sur des standards, celles qui ont une bonne
performance de celles qui en ont une mauvaise. La méthode la plus commune
est le calcul d'une frontière efficiente afin d'établir une comparaison
entre les banques d'une même industrie ou encore entre les succursales
d'une même banque. Ainsi, il s'agit de vérifier où se situe une banque par
rapport aux frontières des meilleures pratiques ("best pratice" frontier).
Pour une frontière donnée, chaque banque est comparée à celle qui possède
les meilleures pratiques et un score compris entre 0 et 1 lui est assigné.
Par construction, la banque la plus efficiente, pour la spécification
utilisée, aura le score de 1. Dès lors, les scores facilitent le
classement et la comparaison des banques composant l'échantillon et ce,
pour chaque spécification de frontière. Les trois spécifications les plus
couramment utilisées sont les frontières de coûts, les frontières de
revenus de même que les frontiè