Les personnels enseignants du Lycée Paul DUEZ - SNES Lille

16 févr. 2009 ... Depuis plusieurs années les résultats aux examens ont progressé : les ... Le BTS
ATI avait prouvé depuis de nombreuses années qu'il .... collègue de Physique
appliquée) sont eux mêmes obligés de quitter l'établissement.

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Les personnels enseignants du Lycée Paul DUEZ La section syndicale SNES- FSU
La section syndicale SNEP-FSU
La section syndicale UNSA-Education
Les élus enseignants au Conseil d'administration
A Monsieur le Recteur de l'Académie de Lille Sous couvert de Mme la Proviseure du
Lycée Paul Duez
Monsieur,
C'est avec gravité que l'ensemble des personnels du lycée
Paul Duez de Cambrai tient aujourd'hui à nouveau, par la présente, à vous
faire part de sa très vive inquiétude et de son incompréhension face à la
baisse des moyens d'enseignement envisagée pour la rentrée 2009 dans notre
établissement.
Le lycée Paul Duez, vous le savez, offre aux jeunes du Cambrésis sans
aucune sélection et dans un climat d'ouverture et de prise en compte des
difficultés de chaque élève, des possibilités de formation diversifiées qui
permettent à chaque jeune de trouver sa voie.
Inséré dans une des plus grosses cités scolaires de l'Académie, fort de ses
9 séries de bacs généraux et technologiques, de ses 16 profils de bacs
différents, de ses 6 BTS, il assure des parcours scolaires réussis auprès
d'une population pas forcément favorisée culturellement et financièrement.
Depuis plusieurs années les résultats aux examens ont progressé : les
résultats au bac général sont passés ainsi entre 2006 et 2008 de 73% à 81%
en taux brut de réussite ; en bac technologique de 78,6% à 80%, dépassant
même la moyenne académique ; pour les BTS de 64% à 84%, les BTS IPM et
Electrotechnique étant même à 100% en juin dernier alors que la moyenne
académique était à 85%.
Tout cela s'inscrit dans une progression plus globale depuis plusieurs
années de tous les indicateurs : les taux de redoublement se sont réduits,
la polyvalence a été maintenue, de nombreuses options ont été maintenues ou
développées (LV de complément en ES par exemple, arts plastiques, CAV,
spécialité maths en ES, section européenne...), les groupes de langue
vivante ont pu être réduits à 20 élèves offrant de bonnes conditions
d'enseignement. Des dispositifs de soutien aux élèves en maths et en
français (« français plus, maths plus ») ont été mis en place depuis 2 ans.
Cette situation est le résultat de l'engagement de toute la communauté
éducative centrée sur la réussite de l'élève : les équipes de direction,
d'éducation et d'enseignants ont su, depuis de nombreuses années se
mobiliser pour progresser ainsi à travers un engagement constant aux cotés
des élèves, à travers des travaux d'équipes, des projets pédagogiques
pluridisciplinaires, à travers le souci de favoriser leur ouverture
culturelle dans tous les domaines. Demain, cette situation est menacée : vos services ont en effet
décidé dans un contexte académique de réduction globale et drastique des
moyens budgétaires de l'éducation nationale de supprimer 108 heures postes
(soit l'équivalent de 6 postes environ) de la dotation attribuée à notre
établissement pour la rentrée 2009 : cela correspond à supprimer 1 poste
pour 7 élèves en moins puisque vos services envisagent une perte de 42
élèves.
Si nous avons noté avec satisfaction que le Rectorat avait tenu compte de
la montée en charge des 1ère L en nous octroyant une demi division de plus
en 1ère L, cette dotation horaire en baisse s'accompagne de fermetures de
demi divisions en 1ère S (SVT), en TS (SI), en 1ère STI GM, en TSTG CFE
mais aussi en BTS Electrotechnique 1ère année et 2ème année. Tout cela
s'accompagne de la fermeture de la 2ème année de BTS ATI dont la 1ère année
avait été fermée l'an dernier.
Si nous avons bien conscience que l'équipe de direction de l'établissement
a cherché à minimiser les conséquences humaines de ces suppressions de
postes tout en visant à maintenir la qualité de l'enseignement, nous ne
pouvons que refuser cette situation.
Nous ne comprenons pas en effet les raisons qui poussent le Rectorat à
poursuivre la fermeture de sections de BTS et à réduire l'offre de
formation dans ce domaine. Le BTS ATI avait prouvé depuis de nombreuses
années qu'il permettait à des jeunes de s'insérer professionnellement. Vos
services, l'an dernier, nous avaient expliqué que ne disposant plus d'un
vivier suffisant pour 3 sections de BTS, il fallait nous résoudre à en
supprimer un pour conforter les deux autres. Voilà que cette année, le BTS
électrotechnique à son tour voit ses effectifs diminués de moitié dans
votre prévision de structure.
Nous ne pouvons nous résoudre à penser que c'est d'abord une logique
comptable et financière qui s'impose avant celle de proposer aux jeunes du
Cambrésis une offre de formation cohérente. Ces mesures qui aboutissent en
quelques années au passage de 3 BTS Industriels complets à une division et
demie l'an prochain font peser de terribles menaces sur toute la filière
STI en réduisant les possibilités de poursuites d'études au niveau du
bassin : il faudra en effet désormais pour retrouver la même formation soit
faire 71km pour aller à Fourmies (BTS ATI), soit se trouver des places dans
les établissements privés !
Que dire aux jeunes qui s'engagent dans ces filières STI au sujet des
formations post-bacs qui leur sont offertes ? Ces filières ont par le passé
largement participé à la démocratisation de l'enseignement secondaire et
permis d'augmenter sensiblement le niveau de qualification.
S'agit-il à terme de fermer toutes les filières STI alors que dans le même
temps les équipes enseignantes se sont engagées massivement dans l'option
ITSI (initiation aux technologies et sciences de l'ingénieur) en seconde et
que nous avons su attirer davantage d'élèves qu'avec le couple ISI-ISP.
Nous avons en effet cette année 103 élèves inscrits en ITSI en seconde :
vos services ne prévoient que 78 places en 1ère STI GE, STI GM et 1ère S-
SI. Tout porte à croire (expérience des années précédentes) qu'il nous
faudra monter en 1ère S-SI à 25 élèves et ouvrir un groupe en plus en 1ère
STI GE ou 1ère STI GM. Pourquoi supprimer des postes alors que l'on sait
déjà que nous aurons besoin d'heures d'enseignement en plus à la rentrée
par rapport à vos prévisions ?
Dans le domaine STI, la dotation horaire globalisée de l'établissement et
sa répartition risquent d'aboutir à la suppression à nouveau de 2 postes en
électrotechnique, 1 poste en productique, 1 poste en construction. Ces
disciplines ont déjà l'an dernier été touchées : ces suppressions de postes
apparaissent comme la négation de l'important investissement des équipes
d'enseignants autour de cette formation depuis plusieurs années
(préparation et organisation des examens, conception de sujets, mise en
place de réforme) ; elle casse des équipes de travail expérimentées qui
avaient fait leurs preuves au service de la réussite des jeunes.
Vous le savez très bien, de nombreux collègues dont les postes sont
supprimés risquent parfois de se retrouver sans charge d'enseignement alors
que les collègues restant dans l'établissement auront parfois des heures
supplémentaires à assurer.
Nous ne comprenons pas non plus pourquoi le Rectorat refuse depuis
deux ans d'ouvrir un groupe supplémentaire de seconde option BLP-SMS alors
que le taux de pression pour cette formation est de l'ordre de 2 pour 1, et
que sur le bassin, nous sommes le seul établissement public à pouvoir
répondre à cette demande. S'agit-il d'encourager le secteur privé à
développer ces formations en abandonnant ainsi notre rôle de service
public ? Le tout dans un bassin où les besoins dans ce domaine sont
reconnus comme importants et appelés à se multiplier (voir Schéma régional
des formations), dans une cité scolaire qui comporte déjà un pôle
paramédical intéressant autour de l'école d'aide soignante et du BEP
Carrières sanitaires et sociales.
Quelle logique aussi faut-il voir derrière la réduction des effectifs en
1ère ST2S à 24 pour la deuxième division (celle appelée autrefois
d'adaptation) : nous faisons la démonstration de deux classes pleines
chaque année et limitées volontairement à 32-33 élèves pour y avoir des
conditions de travail correctes. En réduisant à 24, vous ne financez plus
le dédoublement obligatoire dans les matières d'enseignement général. Cela
vous permet ainsi de supprimer un poste en STMS et de laisser aux 3
collègues 14 Heures supplémentaires devant élèves à assurer.
En Terminales STG CFE, vous limitez à 17 élèves le nombre d'élèves en
Terminales alors que nous avons déjà 23 élèves en 1ère STG gestion. Tout
porte à croire que nous aurons 24 élèves au moins en TSTG CFE l'an
prochain. Alors pourquoi ces suppressions massives de moyens
d'enseignement ? Comment supporter enfin les conséquences humaines de ces choix ? Des
personnels impliqués dans la vie de l'établissement depuis de nombreuses
années (22 ans parfois, 10 le plus souvent) sont obligés de muter, des
équipes de travail sont cassées, des personnels voient leurs conditions de
vie et de travail se détériorer, souvent appelés à des situations précaires
de TZR ou multipliant les compléments de service, parfois contraints
d'envisager à terme des reconversions.
Que dire enfin des options menacées (avionique), de la gestion informatique
de l'établissement parce que les personnels qui s'y sont impliqués (le
collègue de Physique appliquée) sont eux mêmes obligés de quitter
l'établissement.
Pour en minimiser les effets, l'équipe de direction de l'établissement a
choisi les années précédentes de tenter au maximum d