CÉLINE - ''Voyage au bout de la nuit' - Comptoir Littéraire
puis successivement l'examen de : .... En 1933, elle ne revint pas et Céline profita
de son voyage aux États-Unis de l'été ... «puceau» : garçon, homme vierge.
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www.comptoirlitteraire.com André Durand présente ''Voyage au bout de la nuit''
(1932) roman de Louis-Ferdinand CÉLINE (500 pages) pour lequel on trouve un résumé
des notes (page 3)
puis successivement l'examen de :
l'intérêt de l'action (page 34)
l'intérêt littéraire (page 41)
l'intérêt documentaire (page 54)
l'intérêt psychologique (page 58)
l'intérêt philosophique (page 62)
la destinée de l'?uvre (page 66). Bonne lecture ! En France, en 1914, Ferdinand Bardamu a vingt ans et est étudiant en
médecine. À la suite d'une discussion animée avec un camarade et, un peu
par hasard, parce qu'un régiment passe devant la terrasse du bistrot où il
discute, il court s'engager. Mais, au front, sur une route de campagne
qu'arpente nerveusement son colonel sans prendre garde aux Allemands qui
mitraillent, il réalise qu'il ne veut pas mourir, qu'il préfère fuir pour
rester vivant. Envoyé en reconnaissance, il rencontre Léon Robinson, un
déserteur qui souhaite se constituer prisonnier. Ils n'y arrivent pas et il
faut qu'il soit blessé pour pouvoir revenir à Paris où il rencontre Lola,
une Américaine bien en chair et peu avare de sa personne, venue en France
se dévouer auprès des pauvres soldats pour lesquels elle façonne puis goûte
les beignets des hôpitaux. Une fin d'après-midi, alors qu'il contemple les
restes d'une baraque foraine, le "Tir des Nations", il est subitement
frappé de terreur, « voit » des soldats ennemis embusqués partout et est
embarqué vers un hôpital psychiatrique. Il se lie avec une violoniste,
Musyne, qui, cependant, lui préfère des Argentins.
Enfin réformé, il s'embarque pour l'Afrique à bord de l'"Amiral Bragueton".
Passé le Portugal, la chaleur et l'alcool aidant, les passagers non payants
(fonctionnaires et autres militaires), à force d'ennui, conçoivent les plus
noirs soupçons vis-à-vis de ce «payant». À moins de fuir quelque horrible
passé, quelle autre raison aurait pu pousser ce passager à quitter
l'Europe? Peu à cheval sur l'amour-propre, il se tire du mauvais pas in
extremis en invoquant l'esprit patriotique et la grandeur de la France.
Débarqué précipitamment à Bombola-Fort-Gono, il est embauché par une
compagnie coloniale qui l'envoie dans un comptoir de la brousse, via Topo
où il tombe sur de frénétiques militaires : le lieutenant Grappa qui exerce
la justice à coups de triques ; le sergent Alcide qui entretient un petit
commerce de tabac avec ses douze miliciens nudistes. Puis Bardamu remonte
le fleuve à la recherche du comptoir qui n'est qu'une vieille case
délabrée. Il voit son prédécesseur, en qui il reconnaîtra plus tard
Robinson, s'enfuir après avoir tout volé. Atteint de malaria, rongé par les
fièvres, il est vendu par les indigènes à une galère espagnole en partance
pour New York.
Embauché au port pour l'incroyable capacité qu'il développe à dénombrer les
puces, il retrouve Lola et, après lui avoir soutiré quelque argent, gagne
Détroit où il travaille dans les usines Ford. Il se lie avec Molly, une
prostituée proche de la sainteté tant son amour et son désintéressement
sont grands. Un soir, il croise Robinson à présent nettoyeur de nuit.
Il repart pour l'Europe et, après avoir achevé ses études de médecine,
s'établit en banlieue, à La Garenne-Rancy. Trop compatissant, gêné d'avoir
à réclamer des honoraires, il vivote. De Bébert, le neveu de la concierge,
à la fille du cinquième qui mourra des suites d'un avortement, il se traîne
au milieu de ses malades qu'il décrit sans complaisance. Les Henrouille lui
proposent de le payer pour qu'il fasse enfermer la vieille mère qui les
empêche de faire des économies. Il refuse mais les visite régulièrement.
Robinson reparaît, accepte d'assassiner la vieille Henrouille mais prend en
pleine figure la charge de chevrotines qu'il lui destinait. La famille se
retrouve avec la mère et son assassin, devenu aveugle, sur les bras. L'abbé
Protiste, moyennant finance, trouve le moyen d'envoyer Robinson et la
vieille à Toulouse.
Une fois cette épine hors du pied, Bardamu attrape un rhume tenace qui
précipite sa décision d'abandonner Rancy. Il est figurant au théâtre
Tarapout jusqu'au jour où, une fois de plus, il part. À Toulouse, Il
rejoint Robinson qui va se marier avec Madelon, la fille de la vendeuse de
cierges. Au moment où Bardamu va prendre le train pour Paris, il apprend
que la mère Henrouille «s'est tuée» dans un escalier. Il fuit de nouveau,
rencontre un certain Parapine qui, chercheur à l'Institut Bioduret, a perdu
son emploi et travaille à présent dans l'hôpital psychiatrique du docteur
Baryton où il fait entrer Bardamu. La vie s'y écoule tranquillement
jusqu'au soir où Baryton se targue d'apprendre l'anglais. Bardamu joue au
professeur, et les progrès de l'élève sont tels qu'après trois mois,
Baryton se décide à tout plaquer pour courir l'aventure au nord ! Nommé
directeur de l'asile par intérim, Bardamu s'accommode de la situation
jusqu'au retour de Robinson qui ne veut plus épouser sa Madelon. Elle
arrive et le poursuit de ses assiduités. Robinson lui avoue sa lassitude
des hommes et des sentiments, la vie le dégoûte. Madelon le tue de trois
balles de revolver. La police emporte le corps, Bardamu finit dans un
bistrot, près d'une écluse ; un remorqueur passe, emportant les péniches,
le fleuve, la ville entière et tous les personnages du voyage.
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(la pagination est celle de l'édition Folio) Page 3 : «Élisabeth Craig» : Élisabeth Craig était la danseuse américaine,
née en 1902, que Céline avait connue à Genève en 1927 et avec laquelle il
vécut à Paris de 1927 à 1933, en une liaison très libre qui était
interrompue par les séjours qu'elle faisait aux États-Unis. En 1933, elle
ne revint pas et Céline profita de son voyage aux États-Unis de l'été 1934
pour tenter de la convaincre de revenir en France. Mais elle avait décidé
de rompre. Il ne fait pas de doute qu'elle a été la femme à laquelle il a
été le plus attaché et qui avait, plus qu'aucune autre avant elle, joué un
rôle dans sa vie. Page 4 : "la Chanson des Gardes suisses" : elle a été composée, au cours de
la campagne de Russie de Napoléon, devant la Bérésina, par «les soldats
d'un régiment suisse qui, sur le point de mourir, auraient repris le début
d'un cantique qu'ils auraient adapté et prolongé. Page 7
- «carabin» : étudiant en médecine.
- «le Président Poincaré» : le président de la République élu en 1913. Page 8
- « "Le Temps" » : journal qui «n'avait nullement les positions racistes,
nationalistes ou revanchardes qu'Arthur Ganate lui prête ici.
- «les mignons du Roi Misère» : par allusion aux mignons du roi Henri III,
ses favoris. Page 9 : «rouspignolles» : testicules (création de Céline). Page 12
- «coffret» : poitrine et, par métonymie, la personne.
- «Déroulède» : écrivain et homme politique français représentant du
patriotisme à caractère nationaliste et revanchard. Page 13 : «en plein bidon» : en plein ventre. Page 14
- «croisade apocalyptique» : guerre fanatique inspirée par la peur d'une
fin du monde telle que celle décrite dans "l'Apocalypse".
- «puceau» : garçon, homme vierge.
- «mariole» : qui fait le malin, l'intéressant.
- «carne» : viande de mauvaise qualité. Page 15 : «pépère» : propre aux grands-pères, donc tranquille. Page 16
- «Bélisaire» : général byzantin du VIe siècle qui, après avoir sauvé
Constantinople, fut «victime de l'ingratitude de l'empereur Justinien et,
aveugle, aurait été obligé de mendier dans les rues de la capitale en
tendant aux passants son propre casque.
- «foirer» : évacuer les excréments à l'état liquide. Page 18 : «colon» : «colonel» en argot militaire. Page 19
- «Flandres» : région du Nord de la France et de Belgique où les Allemands
attaquèrent en août 1914.
- «l'Alhambra» : music-hall parisien dont une des vedettes était le
chanteur Harry Fragson. Page 20 : «bidoche» : viande. Page 21
- «étouffer quelque chose» : faire disparaître, voler subrepticement.
- «aloyau» : région lombaire du b?uf. Page 22 : «gastritique» : qui souffre de maux d'estomac. Page 23 : «former les faisceaux» : appuyer les fusils les uns contre les
autres en pyramide (= se mettre au repos). Page 24 : «garenne» : étendue boisée où les lapins vivent à l'état sauvage. Page 25 : « poser sa chique » : mourir (car la chique, étant gardée
continuellement dans la bouche, devient symbole de la continuité de la vie
même). Page 26
- « vétillard » : qui s'attache à des vétilles, à des détails (page 423 :
« vétilleux »).
- « canard » : cheval. Page 27
- « couillon » : imbécile.
Page 28 : « Les Ardennes » : région montagneuse et forestière à la
frontière entre la France et la Belgique. Page 31 : « troussequin » : arcade postérieure relevée de l'arçon de la
selle. Page 32
- « Brandebourgeois » : soldats du Brandebourg, province de Prusse, les
plus terribles des soldats allemands.
- « l'active » : armée active, par opposition à la réserve. Page 33 : « rabiot » : supplément dans une dis