christianisme & spiritisme - ALLAN KARDEC

44 : le 3 juin : loi sénatoriale accordant le gouvernement des provinces pour les
consuls ..... des examens détaillés, fondés essentiellement sur les travaux de
Confucius. ...... 1351 : octobre, création de l'ordre de l'Étoile par Jean II le Bon.
...... Molière, Les Femmes Savantes J. Racine, Bajazet G. Ménage, Observations
sur la ...

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LEON DENIS ________
Christianisme et Spiritisme _______
PREUVES EXPERIMENTALES DE LA SURVIVANCE
RELATIONS AVEC LES ESPRITS DES MORTS
LA DOCTRINE SECRETE
LA NOUVELLE REVELATION
Vitam impendere vero.
_______
NOUVELLE EDITION CONFORME A L'EDITION DE 1920 UNION SPIRITE FRANÇAISE ET FRANCOPHONE INTRODUCTION
_______ Ce n'est pas un sentiment d'hostilité ou de malveillance qui a dicté ces
pages. De la malveillance, nous n'en avons pour aucune idée, pour aucune
personne. Quelles que soient les erreurs ou les fautes de ceux qui se
recommandent du nom de Jésus et de sa doctrine, ils ne peuvent diminuer le
profond respect et la sincère admiration que nous avons pour la pensée du
Christ. Elevé dans la religion chrétienne, nous savons tout ce qu'elle
renferme de poésie et de grandeur. Si nous avons abandonné le domaine de la
foi catholique pour celui de la philosophie spirite, nous n'avons pas
oublié pour cela les souvenirs de notre enfance, l'autel orné de fleurs
devant lequel se courbait notre front juvénile, la grande harmonie des
orgues succédant aux chants graves et profonds, et la lumière tamisée par
les vitraux peints, qui se joue sur les dalles parmi les fidèles
prosternés. Nous n'avons pas oublié que la croix austère étend ses bras sur
la tombe de ceux que nous avons le plus aimés en ce monde. S'il est pour
nous une image vénérable entre toutes et sacrée, c'est celle du supplicié
du Calvaire, du martyr cloué sur le bois d'infamie, blessé, couronné
d'épines et qui, agonisant, pardonne à ses bourreaux.
Encore aujourd'hui, c'est avec une attention émue que nous prêtons
l'oreille aux appels lointains des cloches, aux voix de bronze allant
réveiller les échos sonores des vallées et des bois. Et, aux heures de
tristesse, nous aimons à méditer dans l'église solitaire et silencieuse,
sous l'influence pénétrante qu'y ont accumulée les prières, les
aspirations, les larmes de tant de générations.
Mais une question se pose : tout cet appareil, qui frappe les sens et
touche le coeur, toutes ces manifestations de l'art, la pompe du rite
romain et l'éclat des cérémonies ne sont-ils pas comme un voile brillant
qui cache la pauvreté de l'idée et l'insuffisance de l'enseignement ? N'est-
ce pas le sentiment de son impuissance à satisfaire les hautes facultés de
l'âme, qui a poussé l'Eglise dans la voie des manifestations extérieures et
matérielles ?
Le protestantisme, lui du moins, est plus sobre. S'il dédaigne les formes,
le décor, c'est pour mieux faire ressortir la grandeur de l'idée. Il
établit l'autorité unique de la conscience et le culte de la pensée, et, de
degrés en degrés, de conséquences en conséquences, aboutit logiquement au
libre examen, c'est-à-dire à la philosophie.
Nous savons tout ce que la doctrine du Christ renferme de sublime ; nous
savons qu'elle est par excellence la doctrine de l'amour, la religion de la
pitié, de la miséricorde, de la fraternité entre les hommes. Est-ce là
celle qu'enseigne l'Eglise romaine ? La parole du Nazaréen nous est-elle
parvenue pure et sans mélange, et l'interprétation que l'Eglise nous en
donne est-elle exempte de tout élément parasite ou étranger ?
Il n'est pas de question plus grave, plus digne de la méditation des
penseurs, comme de l'attention de tous ceux qui aiment et cherchent la
vérité. C'est là ce que nous nous proposons d'examiner dans la première
partie de cet ouvrage, avec l'aide et l'inspiration de nos guides de
l'espace, en écartant tout ce qui pourrait troubler les consciences et
fomenter la division parmi les hommes.
Ce travail, il est vrai, d'autres l'ont entrepris avant nous. Mais leur
but, leurs moyens d'investigation et de contrôle différaient des nôtres.
Ils ont moins cherché à édifier qu'à détruire tandis que nous avons voulu,
avant tout, faire oeuvre de reconstitution et de synthèse. Nous nous sommes
attaché à dégager de l'ombre des âges, de la confusion des textes et des
faits, la pensée maîtresse, pensée de vie qui est à la fois la source pure,
le foyer intense et radieux du christianisme, et l'explication des
phénomènes étranges qui caractérisent ses origines. Ces phénomènes se
renouvellent chaque jour sous nos yeux, et peuvent s'expliquer par des lois
naturelles. Dans cette pensée cachée, dans ces phénomènes jusqu'ici
inexpliqués, mais qu'une science nouvelle observe et enregistre, nous
trouvons la solution des problèmes suspendus depuis tant de siècles au-
dessus de la raison humaine.
Une des plus fortes objections adressées par la critique moderne au
christianisme, c'est que sa morale et sa doctrine de l'immortalité reposent
sur un ensemble de faits dits « miraculeux ».
La question s'éclairera d'une vive lumière s'il est possible d'établir que
ces faits se sont produits dans tous les temps, qu'ils sont le résultat de
causes libres, invisibles, perpétuellement agissantes et soumises à
d'immuables lois ; or, c'est précisément là un des buts du spiritisme. Par
une étude approfondie des manifestations d'outre-tombe, il démontre que ces
faits ont eu lieu à toutes les époques, que presque tous les grands
missionnaires, les fondateurs de sectes et de religions ont été des médiums
inspirés ; qu'une communion permanente unit deux humanités, en reliant les
habitants de l'espace à ceux du monde terrestre.
Ces faits se reproduisent autour de nous avec une intensité nouvelle.
Depuis cinquante ans, des formes apparaissent, des voix se font entendre,
des messages nous arrivent par voie typtologique ou d'incorporation, ainsi
que par l'écriture automatique. Des preuves d'identité viennent en foule
nous révéler la présence de nos proches, de ceux que nous avons aimés sur
la terre, qui ont été notre chair et notre sang, et dont la mort nous avait
momentanément séparés. Par leurs entretiens, par leurs enseignements, nous
apprenons à connaître cet Au-delà mystérieux, objet de tant de rêves, de
disputes et de contradictions. Les conditions de la vie future se précisent
dans notre entendement. Le passé et l'avenir s'éclairent jusque dans leurs
intimes profondeurs.
Ainsi le spiritisme, nous apportant les preuves naturelles et tangibles de
l'immortalité, nous ramène aux pures doctrines chrétiennes, au fond même de
l'Evangile, que l'oeuvre du catholicisme et la lente édification des dogmes
ont recouvert de tant d'éléments disparates et étrangers. Par son étude
scrupuleuse du corps fluidique ou périsprit, il rend plus compréhensibles,
plus acceptables, les phénomènes d'apparition et de matérialisation sur
lesquels le christianisme repose.
Ces considérations feront mieux ressortir l'importance des problèmes
soulevés dans le cours de cet ouvrage, et dont nous présentons la solution,
en nous appuyant à la fois sur les attestations de savants impartiaux et
éclairés, et sur les résultats d'expériences personnelles, poursuivies
depuis plus de trente ans.
Jamais d'ailleurs le besoin de lumière sur des questions vitales,
auxquelles se rattache d'une manière étroite le sort des sociétés, ne s'est
fait sentir d'une façon plus impérieuse. Fatiguée des dogmes obscurs, des
théories intéressées, des affirmations sans preuves, la pensée humaine
s'est laissé, depuis longtemps, envahir par le doute. Une critique
inexorable a passé au crible tous les systèmes. La foi s'est tarie dans sa
source ; l'idéal religieux s'est voilé. En même temps que les dogmes, les
hautes doctrines philosophiques ont perdu leur prestige. L'homme a oublié à
la fois le chemin des temples et celui des portiques de la sagesse.
La critique et la science matérialistes ont resserré les horizons de la
vie. Elles ont ajouté aux tristesses de l'heure présente la négation
systématique, l'idée accablante du néant. Et par là, elles ont aggravé
toutes les misères humaines ; elles ont enlevé à l'homme, avec ses armes
morales les plus sûres, le sentiment de ses responsabilités. Elles ont
ébranlé, jusque dans leurs profondeurs, les assises mêmes du moi. Aussi, de
proche en proche, les caractères s'affaissent, la vénalité s'accroît,
l'immoralité s'étend comme une plaie immense.
Contre ces doctrines de négation et de mort, les faits parlent aujourd'hui.
Une expérimentation méthodique, prolongée, nous conduit à cette certitude :
l'être humain survit à la mort, et sa destinée est son oeuvre.
Les phénomènes se sont multipliés, innombrables, apportant des données
nouvelles sur la nature de la vie et l'évolution non interrompue de l'être.
La science les a dûment constatés. Maintenant, il importe de les
interpréter, de les mettre en lumière et surtout d'en dégager la loi, les
conséquences, tout ce qui peut en découler pour la vie individuelle et
sociale.
Ces faits vont réveiller au fond des consciences les vérités endormies. Ils
rendront à l'homme l'espérance, avec l'idéal élevé qui éclaire et fortifie.
En prouvant que nous ne mourons pas tout entiers, ils dirigeront les
pensées et les coeurs vers ces vies ultérieures, où la justice trouve son
accomplissement.
Par là, tous comprendront que l'existence a un but, que la loi morale est
une réalité et qu'elle a une sanction ; qu'il n'y a pas de souffrances
inutiles, pas de travail sans profit, pas d'épreuves sans compensation, que
tout est pesé dans la balance du divin Justicier.
Au lieu de ce champ clos de la vie, où les faibles succombent fatalement,
au lieu de cette aveugle et gigantesque machine du monde qui broie les
existences, et dont nous parlent les philosophies négatives, le nouveau
Spiritualisme fera apparaître aux yeux de ceux qui cherchent et de ceux qui
souffrent, la puissante vision d'un monde d'équité, de justice et d'amour,
où tout est régl