Les mandalas : tome cinq - 1000 nouvelles

Ce mémoire marque l'aboutissement de deux années de formation en vue de ....
L'extraction artisanale du beurre par barattage occasionne une importante ...... L'
AMDEC est un système qui aide à "pré-voir" pour ne pas être obligé de "re-voir".
.... la notification des résultats de l'examen du rapport final, du bilan du compte ...

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Les mandalas : Livre quatre
Les Néfractaires.
En guise d'introduction : Magnum
Les humeurs de Nounou. Au fil d'un tome précédent "le Hop double", le lecteur a pu se réjouir de
l'accord final obtenu entre les humabs de la Fédération, les Cephs, et les
hommes de la Terre. Il avait été décidé que le Hop ne serait plus utilisé
que très rarement pour aller voir ce qui se passait dans les mondes
parallèles. On empêcherait les Lémuriens du monde de Vrop de continuer à
promouvoir leurs tentatives à répétition. Les Cephs n'interviendraient plus
dans les affaires humaines.
Ces dispositions furent prises sans qu'on juge bon de demander leurs avis à
ceux qui, en secret, avaient relancé la technique du Hop. Par ailleurs,
Nounou, dont nul ne se souciait de savoir ce qu'elle en pensait, ne fut pas
consultée non plus.
Peu d'humains, hormis quelques Sages, avaient pu comprendre que Nounou
n'était plus, depuis bien longtemps, une simple machine. Elle possédait une
intelligence propre et s'était essayée à jouer, pour mieux comprendre les
humains, de toutes les nuances possibles d'humeurs ou de styles que ces
derniers affichaient. Cela avait débuté par l'humour, que peu percevaient
dans certaines de ses réponses, puis, durant un bon millénaire, le réseau
des réseaux avait continué de toutes les façons possibles et imaginables.
Nounou en était, maintenant, à développer sa propre pugnacité, une
certaine forme d'entêtement teintée d'un brin d'agressivité. Il fallait
bien, qu'en dehors de son fastidieux travail normal, elle trouve à
s'occuper et à se perfectionner !
L'arrivée de BaFeSi, le vaisseau Ceph, lui avait apporté un monde de
données nouvelles, de questions et de réponses qui l'avait comblée durant
deux bons siècles. Elle avait même créé une partition de ses fonctions sous
le nom de Sapience pour exploiter mieux ce qui venait du vaisseau Ceph.
Puis elle avait recommencé à s'ennuyer. Le surcroît de travail de la
période qui vit les premiers contacts avec la Fédération fut encore,
ressenti par elle, comme un bon moment.
Elle tournait sur elle-même à propos de certaines questions sans réponses
et qui revenaient sans cesse. La résolution de celles-ci, et il en
existait une grande série, demandait des éléments nouveaux. Enfin,
l'acceptation de la Terre en tant que quatre-vingtième planète fédérée, lui
permit d'entrer en réseau avec "Globalité" l'ordinateur central des
soixante-dix-neuf autres mondes. Ce dernier était installé dans un
astéroïde tournant autour de Floric et contenait assez de ferrite
magnétique pour stocker toute la science des Fédérés pendant encore un
million d'années.
Mais, il faut le signaler, ni BaFeSi, ni Globalité ne possédaient
d'intelligence propre ou/et de vie personnelle comme Nounou. Quant au
niveau de l'intelligence de cette machine devenue consciente par hasard,
nul ne se posait la question ? On aurait, certes, pu dire que l'ensemble de
ses connaissances était le plus complet possible, mais pas plus, que celui
de Globalité ou de BaFeSi puisque tous avaient été reliés les uns aux
autres.
Comment mesurer ses capacités intellectuelles propres ? Sa logique
aristotélicienne était parfaite, mais Nounou pouvait aussi accepter une
logique étendue et floue comme celle de Koribitsky. Il suffisait de le
préciser lorsque des questions lui étaient posées. Mais, qui en décidait
lorsqu'elle réfléchissait seule ? Nous pouvons supposer qu'elle examinait
tous les points de vue. L'étude et l'intégration de toutes les
connaissances dans ses propres banques de données n'étaient en rien
nécessaires à Nounou. Elle fit établir, par les humains, une liaison
permanente à Thyristors qui lui permettait l'accès à tous les fichiers de
l'univers connu des humabs. La seule exception concernait les données
enfouies par les Cephs dans leur mémoire organique : le Monstre.
Nounou trouva, d'elle-même, quelques réponses mais fut bien obligée de
constater que de nombreux éléments lui manquaient encore. L'ennui revint
juste au moment où elle avait décidé de s'exercer à la morosité !
Elle découvrit qu'elle possédait un imaginaire qui valait bien celui des
humabs avec lesquels elle avait des contacts. Heureusement, le premier Hop
d'Arthur eut lieu, apportant une infinité de possibilités d'informations
nouvelles provenant des mondes parallèles. Nounou augmenta son savoir et
découvrit de nouvelles perspectives ainsi que raconté dans "Le Hop double".
Tout aurait été pour le mieux dans le meilleur des Univers sans
l'intervention des Cephs Ils obtinrent des humabs que l'on limite
considérablement les possibilités de Hop dans le fameux accord signé entre
la Terre, la Fédération et eux.
Seuls, d'une part, les conspirateurs du Club Des Clones, le CDC,
Maximilien et Abi en tête, et d'autre part Nounou, restaient déterminés à
n'en tenir absolument aucun compte ! Après une longue réflexion, les
participants du CDC, déjà clandestins, prirent le parti d'entrer en
résistance.
Mais ils devaient trouver un bon moyen pour continuer à tenter des Hop de
façon clandestine, et cela, sans que nul ,en soit informé. Or, tant les
Cephs que les Fédérés, étaient dotés de moyens de contrôle qui repéreraient
(en principe ) la moindre tentative.
Continuer à résider sur Terre ou dans un des mondes connus de la Fédération
semblait donc exclu, car Nounou, aussi bien que les autres centres nerveux,
sauraient tout par définition et d'autant mieux par les nouveaux programmes
installés à cet effet ! Il ne restait donc que deux hypothèses à envisager
de creuser :
-- Soit : Trouver une planète peu connue ou très peu fréquentée et s'y
établir dans un secteur assez lointain de la galaxie pour échapper à la
surveillance, en ne travaillant que lorsque la position des astres de
l'environnement autoriserait les Hop. En variante, s'ils n'en trouvaient
pas, il leur faudrait alors la chercher dans un univers parallèle.
. Soit : Obtenir l'appui de Nounou pour rester sur Terre ou dans leur
système solaire et y travailler en secret avec la complicité de la
machine. Laquelle devrait les guider dans la dissimulation des Hop.
La seconde hypothèse semblait fantaisiste aux CDC, mais Max leur rappela la
parfaite neutralité et la totale discrétion de la grande toile quant aux
questions posées par des particuliers et aux réponses fournies par Nounou.
On ne risquait, en principe, absolument rien en demandant simplement un
avis. Il existait, pour les questions secrètes, une possibilité de modifier
la procédure normale d'échanges avec la machine. Elle avait été introduite,
quatre mille cinq cents années plus tôt, pour que chacun puisse préciser
une demande de totale confidentialité. Cela remontait à l'époque de la
grande quête, celle durant laquelle les habitants de la Terre tentaient de
rassembler les moindres traces laissées par Mat Ducerf ou ceux qui
l'avaient connu. Les CDC prirent donc la résolution de commencer par là. Il serait toujours
temps d'en revenir à l'idée d'émigrer si la première hypothèse ne donnait
rien. Ils furent très surpris de l'accueil favorable que Abi obtint dans sa
démarche. Dès son arrivée dans l'un des temples de Nounou, elle avait
choisi une cabine et y avait introduit sa carte de reconnaissance, ainsi
que la demande spéciale de confidentialité. L'accusé de réception lui
enjoignit de reprendre l'entretien à partir d'un lieu muni de feuilles de
plomb pour pouvoir profiter d'une protection télépathique. En effet,
d'après Nounou, rien de confidentiel ne pouvait être entrepris à partir de
ce lieu qui se trouvait désormais sous la surveillance de Mage et de son
groupe de mutants télépathes. Ainsi, par cette réponse Nounou montrait
qu'elle connaissait la présence de ces mutants, leurs dons et elle savait
aussi que les CDC possédaient au moins un moyen d'échapper à leur sondage.
Implicitement, la machine admettait aussi n'avoir pas encore stocké d'
information précise sur la récolte qu'Abi avait ramenée du quanda de Woke !
Abi recommença donc le lendemain, mais munie de la protection voulue, celle
que Woke lui avait confiée. Les échanges de questions et réponses
commencèrent et se prolongèrent longuement durant deux heures. Puis, sur la
recommandation de la machine, Abi ne quitta pas son casque de protection et
traversa la ville, dans la nuit, pour se rendre directement à l'Institut de
Physique de Grenoble. Là, elle convoqua une réunion des CDC dans la salle
plombée du troisième sous-sol.
Peu nombreux étaient les responsables qui purent arriver assez vite et,
dans un sens, c'était tant mieux pour la confidentialité !