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Etape 8 ? Vérifier la pertinence des arguments en relation avec le sujet (mon ...

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Asnières, le laboratoire de la "France d'Après" (Indymedia, 10.06.06)
Ariel Weinberg
Asnières-sur-Seine, 85'000 habitants dans la banlieue parisienne... Une
ville présentée par son député-maire, Manuel Aeschlimann (UMP), comme
modèle de la "France d'Après" promise par Nicolas Sarkozy. Cet article se
propose d'analyser les pratiques politiques locales, qui confinent à un
déni de démocratie inquiétant - et éclairant sur les promesses de la
"France d'Après" de Nicolas Sarkozy.
Manuel Aeschlimann travaille à développer son image de proche de Nicolas
Sarkozy. Nicolas Sarkozy est son témoin de mariage ainsi que le parrain de
son second fils, Haräld ; Antoine Bary, fils du maire de Neuilly et
suppléant de Nicolas Sarkozy, est son adjoint délégué à l'urbanisme - quand
Fabienne Van Aal, fille du même maire de Neuilly, est responsable de la
communication de la mairie d'Asnières ; Nicolas Sarkozy et Manuel
Aeschlimann s'affichent ensemble lors d'une soirée de rupture du jeûne du
Ramadan à Colombes fin 2005... Ou encore, Manuel Aeschlimann confie à la
lettre confidentielle Première Heure en janvier 2004 : "Il [Nicolas
Sarkozy] sait que je suis prêt à monter en première ligne, quoiqu'il
arrive, pour lui" ("La subvention évaporée de la mairie d'Asnières",
Libération, 27 février 2004).
La ville d'Asnières constitue donc un microcosme intéressant à étudier afin
de mieux saisir la "France d'après" : c'est d'ailleurs ce qui justifie la
place de choix qui lui est consacré dans l'ouvrage de Frédéric Charpier -
"Nicolas Sarkozy - Enquête sur un homme de pouvoir" - dont les quatre
derniers chapitres traitent du "cas Asnières".
C'est un visage inquiétant qui émerge d'un examen plus approfondi du
parcours politique de Manuel Aeschlimann et des pratiques de la politique
locale à Asnières. Et qui pose des questions sur les dérives possibles de
la démocratie à l'échelon local et les moyens de mieux protéger les
citoyens contre de telles dérives
Ce qui suit est une synthèse constituée à partir d'article de presse et de
sites Internet, libres d'accès. Chaque lecteur pourra, par lui-même,
reconstituer cette information en consultant les sources mentionnées (voir
notamment la liste en annexe, les articles étant numérotés dans l'ordre de
leur mention par un numéro [x]). Le site www.asnierois.org sera utilisé
souvent comme référentiel recensant la plupart des articles parus dans les
media sur Asnières depuis plusieurs années.
L'information manipulée ?
Information ou diffamation ?
Les condamnations pour diffamation de la mairie ou des proches du maire se
multiplient, à la suite de campagnes de tracts anonymes (comme dans
l'affaire "du Corbeau", cf. article du Parisien du 11 juillet 2005, "Huit
proches du maire condamnés dans l'affaire du Corbeau", [1], voire par
l'envoi de lettres diffamant une association locale par milliers aux
Asniérois, probablement en utilisant les listes électorales (Article du
site www.asnierois.org du 7 mai 2005, "Francis Delage, adjoint au maire,
condamné pour diffamation publique", réf. [2]), ou plus simplement,
diffamation de l'opposant Henri Massol (MNR) via le journal local Asnières
Info (Article du site www.asnierois.org du 10 juin 2004, "Asnières Info
encore condamnée pour diffamation», réf. [2bis]).
Ce qui se solde par des frais d'avocat faramineux payés sur les deniers
publics : Bruno Casari, conseiller municipal (UDF), confie ainsi au
Parisien du 27 septembre 2004 : "... Il faut ajouter à cette somme les
frais d'honoraires qui s'élèvent à 495 360 euros en 2003. La majeure partie
de ces dépenses concerne des frais d'avocat". Ces mêmes frais d'avocat sont
évalués par le site local asnierois.org à 592 011 euros en 2004 (cf.
article du 6 avril 2006 sur www.asnierois.org, "ASNIERES LES FRAIS
D'HONORAIRES EXPLOSENT", [3]).
La mairie d'Asnières a choisi, comme avocat, Me Olivier Schnerb, ténor du
barreau payé à prix d'or, spécialisé dans les affaires politiques (il a
défendu MM. Garreta, J-C. Mitterrand et plus récemment le sarkozyste
Christian Estrosi). M. Schnerb entretient par ailleurs une relation
personnelle avec M. Aeschlimann, puisqu'il est le parrain de Lohengrïn,
l'un des deux fils du maire (cf. article du Parisien du 6 octobre 2004, "Le
député-maire d'Asnières s'offre un ténor du barreau", [4]).
Information ou Propagande ?
Le Nouvel Observateur du 5 janvier 2006 (réf. [5]) note : "[...] sa
communication, véritable rouleau compresseur : pas moins de sept magazines
municipaux, des réverbères utilisés comme supports des messages de l'hôtel
de ville "alors que le préfet l'interdit" , un site Internet, un blog et un
marketing [...] Quant aux panneaux d'affichage, ils sont exclusivement
squattés par la majorité : "Dès que nous collons nos affiches dans un
espace réservé à l'expression d'opinion, un service municipal vient le
retirer" , assure l'un des rédacteurs du site contestataire
www.asnierois.org."
Le magazine local, Asnières Info, édité par la mairie, est accusé de servir
la propagande du maire. Il est vrai que la lecture d'Asnières Info du mois
de janvier 2006 (réf. [6]), sur le site officiel de la mairie, donne le
ton : à l'étalage dithyrambique sur l'action de l'équipe municipale,
habituel pour ce genre de publication, s'ajoutent certains détails plus
gênants : une focalisation sur la personnalité du maire, qui apparaît en
page de garde en compagnie de son épouse (également conseillère
municipale, et dont le frère est conseiller du maire), et de ses deux
enfants : "Manuel Aeschlimann, Marie-Dominique et leurs fils Lohengrïn et
Haräld vous souhaitent une très belle et heureuse année 2006." Aux tribunes
parfois virulentes de l'opposition, la majorité municipale répond avec des
attaques personnelles cinglantes - ainsi écrit-elle en réponse à la
tribune de deux opposants : "Pour 2006, nous leur souhaitons une bonne
psychanalyse", ou ailleurs, humiliation publique et sans appel d'un ex-
adjoint devenu depuis opposant : "M. Martin Saint Léon, délégataire à la
recherche de subventions publiques pour nos projets municipaux, n'a jamais
trouvé un centime ni même monté un seul dossier en ce sens."
Une propagande financée par les fournisseurs de la Ville ?
Le mélange des genres est pratiqué parfois de manière troublante : Le
Parisien du 7 juillet 2004 ("Les publicités contestées du magazine
municipal", [7]) rapporte ainsi l'existence d'une publication signée de
Manuel Aeschlimann, "La lettre du député-maire Manuel Aeschlimann", envoyée
aux Asniérois, comportant des encarts publicitaires. Manuel Aeschlimann y
précise qu'elle est "entièrement financée sur fonds privés ; qu'elle ne
coûte rien aux contribuables" : de fait les encarts sont achetés par des
titulaires de marchés publics de la ville d'Asnières, qui n'ont pourtant
aucune notoriété à développer auprès des Asniérois.
Dans le même ordre d'idée, l'association Vitavil, édite un journal du même
nom, dont la direction de publication est assurée par Bernard Loth, actuel
directeur général des services de la ville d'Asnières. L'association,
probablement bénéficiaire de subventions municipales, y rédige des articles
louant l'action municipale et affiche des sponsors qui ne sont autres que
des fournisseurs de la Ville (Avenance, Champeroux, Veolia).
(cf. article du 6 novembre 2005 sur www.asnirerois.org, "ASNIERES INFOS NE
SAIT PAS LIRE, VITAVIL NE SAIT PAS COMPTER" ; et article du 22 octobre 2005
sur www.asnieres-news.com, "Coup de Gueule" de J-J. Semoun, [8] et [8bis])
Une information segmentée selon la "clientèle électorale" ciblée
Plus récemment, le magazine L'Expansion fait une place de choix à la mairie
d'Asnières dans son numéro de mars 2006, article "Fièvre éditoriale chez
les élus locaux"(réf. [9]) : Manuel Aeschlimann y reconnaît que "Le coût de
mes publications avoisinent les 500 000 euros, soit à peine 0,48% du budget
total de la ville". Il faut considérer ce montant comme un minimum, dans la
mesure où Manuel Aeschlimann ne précise pas les frais couverts ; les frais
de personnels (agents municipaux se consacrant à ce type de mission),
notamment, représentent probablement à eux seuls des montants bien
supérieurs. L'Expansion analyse : "Le sémillant Manuel Aeschlimann, premier
magistrat UMP de la Ville, y concocte sept publications, tirées chacune à
plusieurs milliers d'exemplaires. Au traditionnel magazine généraliste
Asnières Infos s'ajoutent des éditions très ciblées. Selon une sélection
effectuée à partir des listes électorales, chaque Asniérois reçoit sa
revue : les petits, les ados, les seniors, les femmes. Sans oublier les
suppléments week-end, distribués le dimanche sur les trois marchés de la
ville par des agents communaux, un par marché."
Une stratégie de communication "segmentée" qui emprunte aux techniques du
marketing, qui s'inscrit dans l'idéologie communautariste prônée par Manuel
Aeschlimann, ainsi que souligné dans Le Monde du 7 mars 2006, "A Asnières,
il faut cibler chaque groupe" (réf [10]) : "Rien de ce qui est groupe
organisé sur Asnières ne m'est étranger", annonce fièrement Manuel
Aeschlimann... Les critères plus classiques de l'âge et du sexe ont
engendré pas moins de cinq publications mensuelles, éditées par la mairie
et "envoyées nominativement" selon des "listes de diffusion propres à
chaque support" : au généraliste Asnières infos s'ajoute Emploi du temps,
pour les retraités, et Citadine, pour les femmes ; les jeunes reçoivent
Passe l'info. Quant aux "petits Asniérois", ils