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Examen bactériologique d'un prélèvement de placenta 32 ... Plaies écoulement
purulent, tissus, escarres, ulcères ..... ou commensaux à potentiel pathogène
comparable, pour lesquels deux hémocultures positives au même micro-
organisme ...

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POINT DE VUE DU JUDAÏSME SUR LE SPERMOGRAMME Par Benjamin David Le spermogramme est un des examens de base du bilan de stérilité du couple.
Certains praticiens considèrent même que c'est la première exploration à
faire avant de commencer tout traitement de fécondité. Cela semblerait
logique, puisque les statistiques prouvent que 40% des couples souffrent
d'une stérilité ayant pour cause une déficience du sperme. De plus, cet
examen est simple à faire et donne des résultats rapides qui permettront de
définir la suite des traitements. Il n'est pas invasif et est peu onéreux.
Cependant, la logique médicale ne va pas toujours dans le sens de la
logique rabbinique, qui considère qu'il ne faut faire cette analyse qu'en
dernier recours. Avant d'entamer les explications qui vont suivre, il est
essentiel de préciser que chaque cas d'analyse est un cas particulier et
que les couples qui se trouvent dans la nécessité d'effectuer un
spermogramme doivent demander l'avis d'un rav. Spermogramme - Sortir du sperme en vain?
En effet, l'épanchement séminal volontaire en dehors des voies vaginales de
la femme est considéré par le judaïsme comme un acte interdit[1]. La genèse
nous décrit : "Alors Yéhouda dit à Onan son fils : épouse la femme de ton
frère en vertu de la loi du lévirat afin de constituer une postérité à ton
frère ; Onan comprit que cette postérité ne serait pas la sienne. Alors
chaque fois qu'il approchait la femme de son frère, il détruisait sa
semence à terre, afin de ne pas donner de postérité à son frère. Sa
conduite déplut à Dieu qui le fit mourir de même »[2]. De ce passage
biblique, Rabbi Yohanan conclut dans le talmud que celui qui agit comme
Onan serait passible de mort. Rabbi Yitsh'ak le considère même comme un
meurtrier, Rabbi Assy comme un idolâtre, et Rabbi Yichemaël comme passible
de la peine appliquée en cas d'adultère[3]. Précision que ces trois
interdits: meurtre, idolâtrie et adultère sont considérés comme les pêchés
les plus grave du judaïsme, pour lesquels il est précisé que même sous la
menace, un homme doit se laisser abattre par ses ennemis plutôt que de les
enfreindre. C'est pour cette raison que l'interdit de faire couler du
sperme en vain est considéré par le Choulh'an Arouh'(qui reprend les
paroles du Zohar) comme l'une des plus grandes fautes du judaïsme.
Le couple et les décisionnaires rabbiniques se retrouvent donc un dilemme:
réaliser, le premier des 613 commandements c'est-à-dire procréer, et
d'autre part respecter cet interdit, considéré comme l'une des « plus
grandes fautes de la Torah ». Pourquoi est-il interdit de détruire du sperme ?
Les Tossaphistes[4] (commentateurs du Talmud de l'époque médiévale)
établissent un lien entre le commandement positif de procréer et l'interdit
d'émettre du sperme en vain (par coïtus interruptus et par masturbation),
qui pourrait être considéré comme son opposé. La position du judaïsme
provient donc du respect que l'on doit à la vie. L'interdit est là pour
empêcher de gâcher le potentiel de vie contenu dans le sperme. Si nous
suivons l'esprit des commentateurs médiévaux, l'éjaculation provoquée,
ayant pour but d'explorer les causes de la stérilité et de permettre de
réaliser le commandement de procréer, ne sera pas considérée comme une
transgression de la torah. Le but n'étant pas d'empêcher la vie, mais au
contraire d'y contribuer.
On peut retrouver ce raisonnement explicité dans un passage du talmud
dans le traité de Yébamot[5]. La torah interdit à un homme émasculé de se
marier[6]. Il en est de même pour un homme qui aurait été blessé à la
verge, et dont le membre ne se serait pas rétabli complètement. « L"homme
aux testicules écrasés ou à la verge coupée n"entrera pas dans l"assemblée
de l"Eternel ». Rava, élève du rav Yossef, demande : Comment peut-on
vérifier cela ? Son maître lui répondit : En lui provoquant une
« éjaculation-réflexe » par une technique de réchauffement de l'anus (une
certaine similitude avec l'électro-éjaculation moderne). Par cet examen,
le tribunal rabbinique pourra constater si la blessure a été complètement
guérie et si l'écoulement de sperme emprunte les canaux normaux. Les
décisionnaires rabbiniques confrontés à la question du spermogramme ont
voulu prouver de ce texte talmudique qu'il est autorisé de sortir du
sperme en dehors d'un rapport conjugal afin de pouvoir permettre à un
homme de se marier et de réaliser la mitsva de «Croissez et multipliez ».
Cependant, de ce même passage, il semblerait qu'on n'autorise
l'éjaculation que par un moyen détourné, et non par masturbation. C'est
pour cette raison que les rabbins préconisent l'utilisation d'un
préservatif stérile comme unique moyen d'émission du sperme pour le
spermogramme.
D'autres décisionnaires[7] ont préconisé le coïtus interruptus afin de
recueillir le sperme. Mais cette méthode n'est pas efficace et peut, au
contraire, provoquer une perte de semence. De plus, cette méthode n'est
pas préférable car elle ressemble de trop au geste de Er et Onan,
condamnés par Dieu[8].
La technique de la masturbation est cependant autorisée en cas de force
majeure par certains décisionnaires, qui considèrent que cet acte ne peut
être comparé comme un vrai adultère. Ils expliquent que le Talmud ne fait
cette comparaison qu'afin de souligner la gravité de cet acte lorsqu'il
est fait à seule fin d'en tirer une jouissance personnelle, solitaire et
égoïste[9]. Dans quels cas un spermogramme est autorisé?
Vu la gravité de l'acte, la permission d'effectuer un examen séminal ne
peut être valides que dans le cas où l'on suppose que la cause de
l'infertilité du couple provient du mari. Il faudra donc auparavant
éliminer les possibilités de stérilité féminine de base. (Bilan hormonal
équilibré, ovulation après mikvé, existence de relations intimes
fréquentes, ...). Après ces vérifications, un test de Hunner sera
préconisé, afin de vérifier la qualité de la glaire cervicale le jour de
l'ovulation, (qui peut également être une cause de stérilité) et la
présence de spermatozoïdes mobiles. Au cas où il y aurait présence de
beaucoup de spermatozoïdes avec une très grande mobilité, il semblerait que
les causes d'infertilité ne proviennent pas obligatoirement du mari et le
rav préférera que d'autres examens soient d'abord effectués sur la femme
(salpingohystérographie par exemple). Par contre, dans le cas où le test
de Hunner montre une déficience dans la qualité, la mobilité ou le nombre
des spermatozoïdes, et que l'on est sûr du bon déroulement des rapports
intimes, alors le rav pourra donner son autorisation pour effectuer un
spermogramme. Cette position est celle de la grande majorité des
décisionnaires rabbiniques. Eviter les divorces.
Pour autoriser le spermogramme, l'argument du divorce est apporté par nos
décisionnaires rabbiniques. Le divorce est mentionné dans le Talmud comme
un fait d'une grande gravitée. Le midrache raconte que l'autel du temple de
Jérusalem (Bet Hamikdache) versait des larmes à chaque divorce prononcé.
Pour éviter la séparation d'un couple, la Torah autorise un acte absolument
interdit habituellement tel qu'effacer le nom de Dieu. En effet durant la
cérémonie de la femme « Sota », soupçonnée d'adultère, le Cohen efface le
nom divin et cela pour réconcilier les époux. On peut très bien imaginer
que dans le cas d'un couple stérile, et afin d'éviter un divorce,
malheureusement fréquent chez ces couples, il sera autorisé d'explorer le
sperme afin de définir la source du problème et la suite des traitements. Préconiser un bilan complet.
C'est sur ces bases talmudiques que les rabbins vers qui les couples se
tournent, prennent leur décision. Dans cette même ligne d'idée, afin
d'éviter des spermogrammes à répétition, le rabbin demandera que le médecin
prescrive un bilan total du sperme (numération, mobilité, vitalité,
spermocytogramme, spermoculture...).
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[1] Choulkhan Aroukh, Even ha Ezer, 23-1
[2]Genèse, XXXVIII, 6-10
[3] Talmud, Nida 13 a
[4] Talmud, traité de Sanhédrin, 19 b
[5] Talmud, traité de Yébamot, 76 a
[6] Deutéronome, chap. 23 vers. 1
[7] Responsa Zékan Aaron, I, 66-67
[8] Tsits Eliezer, IX, 51
[9]Responsa Ah'iezer, III, 24 (4)