Chapitre II Le complexe de Wotan - Tetralogos
Le quadrivium : arithmétique, géométrie, musique, astronomie. ...... contraire, et
développer la géométrie riemannienne, sans éprouver la moindre gêne, ..... Ce
sont les examens et concours de recrutement ; l'auxiliaire est l'objet d'un profond
...
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Première partie
Le complexe de Wotan Tout livre, même s'il est écrit avec une
honnêteté totale, peut toujours être tenu, d'un
certain point de vue, comme sans valeur aucune.
Et ce, parce qu'en réalité nul n'a besoin
d'écrire un livre étant donné qu'il y a bien
autres choses à faire dans ce monde.
Ludwig Wittgenstein, cité par Etienne
Klein, in Il était sept fois la
révolution.
TABLE DES MATIERES 1. Prologue 2 2. Chapitre I Mythes et symboles 30 INTRODUCTION 30 L'anneau 38 Le Walhalla 40 L'Epée 43 Les jumeaux 49 L'arbre 49 L'oeil manquant 52 Le dragon 53 Le Feu 55 Le chant de l'oiseau 59 Les philtres 60 Le heaume magique, le Tarnheln. 61 Le héros. 63 Albérich 66 Le Juif 70 L'androgyne 72 L'amour 74 La Mère 74 La lance de Wotan 76 Quatre. 78 Chapitre II Le complexe de Wotan 95 Le « triangle » selon R. Girard 95 Complexe et complexité 98 Le double-bind 99 Le complexe de castration 102 Complexe...complexe. 104 L'échec du réductionnisme 113 Wotan . 126
1.1.1. Le héros 130
1.1.2. L'antihéros 132
1.1.3. L'autre comme miroir 133
1.1.4. Le bouc émissaire 134
1.1.5. L'autre, l'ami le plus cher, et l'ennemi le plus redoutable 135
1.1.6. La fin, la fin ! 140
1.1.7. Le guerrier et le magicien 141
1.1.8. L'amour 143
1.1.9. La passion du pouvoir 143
1.1.10. Pouvoir et désespoir 144 Au-delà de Wotan 146 Index 151 Première partie Prologue Il y a...quelque cinq cents à six cents millions d'années, la vie,
déjà installée depuis trois milliards d'années, « se donnait » les moyens
de voir la lumière... d'entendre, de sentir.
Puis se fut l'émergence de la conscience, événement aussi inouï que la
naissance de la vie... Voir, entendre, sentir, mais en des sens nouveaux.
Maintenant des entités mystérieuses « habitent » certaines créatures :
L'âme, l'esprit... Il faut probablement être homme pour comprendre ou plus
exactement prendre conscience de ce cheminement.
Une quasi certitude envahit d'abord tout ce qui « pense » ; il y
derrière tout cela une mystérieuse puissance. L'idée d'un démiurge s'impose
à toutes les sociétés qui lentement se constituent. Puis les philosophies
s'écartant peu à peu des religions constituées, font du démiurge, qui
devient « dieu » - ou éclate en dieux divers - une ou des entités
insaisissables dont on s'efforce, mais pour des raisons peut-être déjà
politiques[1], de donner des images anthropomorphiques.
C'est encore trop au regard d'une critique de plus en plus sensible
aux invraisemblances accumulées par des religions qui rivalisent
d'imagination. Comme tout se passe comme si une mystérieuse volonté,
toujours plus forte, agissait depuis le début des temps pour donner à la
matière les moyens de se comprendre, de comprendre l'univers, on invente un
courant tout aussi mystérieux, que Bergson nommera « élan vital »,
traversant la matière et tendant à réaliser, ce que nous, hommes, rêvons.
En même temps, et au cours d'une longue gestation, naissait, ou plutôt se
constituait la science.
Conscience se matérialisant en science et philosophie. C'est en fait
un sixième sens[2] qui émergeait et qui aujourd'hui se développe chez
l'homme à une vitesse déconcertante, au regard des vitesses typiques de
l'évolution des caractéristiques des espèces vivantes. Nul doute qu'il ne
s'agisse là d'une nouvelle aventure de la vie.
Il y a toujours eu des privilégiés de l'évolution ; voici trois
milliards d'années certaines molécules, géantes par rapport à leurs
antécédentes pré-biotiques sont dotées du don mystérieux de duplication.
Elles échappent ainsi à la dégradation inexorable des édifices moléculaires
trop complexes[3]. Des êtres unicellulaires sont dotés d'une enveloppe, se
créant ainsi un monde intérieur... des agrégats deviennent
photosensibles... etc. « L'injustice » naît avec les balbutiements de la
vie et s'installe comme principe général de l'évolution. Si l'on en croit
les théories néo darwiniennes, Il y a les « gagnants » à la grande loterie
des mutations accidentelles, ceux qui reçoivent ainsi les meilleures
facultés adaptatives, et les autres, condamnés à la dégénérescence et à la
mort. Est-il exagéré de dire, qu'aujourd'hui les choses n'ont pas changé ?
Plus que jamais n'y a-t-il pas des privilégiés de l'évolution ? Pour ce qui
est l'essentiel de la connaissance, donc de la science[4], nous ne voyons
plus, nous ne sentons plus nous n'entendons plus les objets, enjeux des
discours scientifiques, seules les théories leur donnent une existence. Une
existence purement formelle qui est la seule que nous puissions
appréhender[5]. Ce qui, peut-être, peut nous rassurer c'est que nos savants
les plus illustres, nos découvreurs, inventeurs de génies, nos
visionnaires, ne sont pas autre chose que des « mutants », des précurseurs
d'un monde à venir. N'ont-ils pas, comme sixième sens ce qu'étaient, il y a
cinq cents millions d'années les premières cellules photosensibles pour
l'?il d'aujourd'hui ?[6] Sans nul doute, ces hommes voient mieux que nous
autres. Mais sont-ils capables de décrire ce qu'ils « voient » ? Ne restent-
ils pas incapables de dire clairement ce que sont l'espace et le temps ;
Incapables, par exemple, de décider du nombre réel de dimensions de notre
espace[7]. Incapables de dire pourquoi nous sommes là...pourquoi il y a
quelque chose plutôt que rien...Et pourtant, pour nous autres, esprits
vulgaires, ils sont d'essence supérieure, puisqu'ils ont accès à la seule
vision du monde capable de donner un sens au mot vérité : La vision que
donne la théorie[8].Est-ce faire la part trop belle à la science ? Car les
chemins menant à la Vérité sont multiples. Je voudrais, comme la majorité
des hommes croire à la multiplicité des chemins...pouvoir renier cette foi
scientiste, mortelle à plus d'un titre...Mais il est des chemins que l'on
ne rebrousse pas. Aveugle qui a cru parfois apercevoir quelque lumière,
j'ai consenti trop d'efforts pour accepter de m'être totalement trompé[9].
Naguère encore, la vie, sous toutes ses formes appartenait à la
nature. Puis ce fut la naissance de l'homme, l'émergence de la conscience
et cette fabuleuse volonté de savoir qui s'exerce maintenant contre la
nature. Rompue la chaîne (la corde d'or) qui unissait toutes les espèces
vivantes à la matière, faisant que, dans un vaste cycle, chacun se
nourrissait d'un autre, en deçà du bien et du mal. Rupture purement
symbolique, car l'homme, malgré ses efforts est resté un maillon de la
vaste chaîne. Non seulement ses immenses efforts ne l'ont conduit ni très
loin ni très haut, mais la ligne de rupture ne s'est pas faite entre
l'univers et lui, mais au travers de lui-même. L'homme n'a pas exactement
perdu une unité qu'il n'a jamais possédée. Il a perdu l'espoir d'une unité
future. Car à n'en pas douter son « sixième sens », en se développant fait
naître, depuis quelques millénaires une nouvelle espèce (Je ne dis pas
race) Sans doute sommes-nous à l'aube d'un nouvel embranchement scindant
l'humanité actuelle, indépendamment des races, en deux espèces, l'une
ouverte à de nouvelles visions de l'univers, l'autre constituant un maillon
supplémentaire entre l'Homme et les autres espèces déjà inférieures !
A moins que la facétieuse nature ne décide que ce chemin n'était pas
le bon[10]. Pas de quoi se désespérer cependant ; il reste à notre système
solaire, trois à quatre milliards d'années de bon soleil... le temps de
tout recommencer à zéro.
Au moment où se lève le rideau de la tétralogie, les « mutants », qui
grâce à leur sixième sens ont pris le meilleur sur toutes les espèces se
nomment les « dieux ». Ils ont un maître, Wotan [11]: Celui-ci est au faîte
de sa puissance. Le prix de son ascension a été exorbitant, si bien que
l'univers porte déjà en lui les germes de sa destruction. Car c'est lui,
Wotan qui a rompu l'ancienne alliance[12] symbolisée par la corde
d'or...mais n'anticipons pas...!
II
Concept au c?ur de la pensée moderne la communication justifie
amplement l'importance qu'on lui donne. Mais cet intérêt soudain pour ce
qui est à la base de la constitution de toute société[13] révèle une
extraordinaire contradiction : Alors que les techniques de communication ne
cessent de progresser à pas de géant, l'isolement des individus devient de
plus en plus dramatique[14]. Communiquer, ce n'est pas seulement échanger
des signes. Encore faut-il que ces signes soient porteurs de sens, et
autant que possible, d'un sens déchiffrable ! On sait depuis toujours,
qu'aucun langage n'est apte à véhiculer un sens univoque. Certes les
formalismes réalisent presque cet idéal, mais leur compréhension exige,
pour les communs des mortels des interprétations qui les éclairent
subjectivement de manières différentes[15].
Ce qui s'affirme aujourd'hui, c'est une forme atténuée de solipsisme.
L'homme moderne sait fort bien, même si les débats scientifiques continuent
sur ce thème, que le monde ext