Communication - Hal-SHS

1- Revue et examen de la littérature 12. 2- Méthodologie ..... Pour notre
recherche nous intéressons à la prévision des séries temporelles. La prévision
...... Les analystes commencent par déterminer une prévision des cash-flows.
Ayant choisi ...

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DESAGREGATION DES ACCRUALS DISCRETIONNAIRES ET PERTINENCE DU
BENEFICE COMPTABLE Hamadi Matoussi
Professeur (ISCAE Tunis)
Laboratoire Interdisciplinaire de Gestion Université-Entreprise (LIGUE)
Email : hamadi.matoussi@iscae.rnu.tn Samia Ben Hamadi
Docteur (ISCAE Tunis)
Laboratoire Interdisciplinaire de Gestion Université-Entreprise (LIGUE)
Email: samia.benhamadi@iscae.rnu.tn Mohamed Oussama Baklouti
Assistant contractuel (ISAA Sfax)
Tél : 98 97 28 14
Email : oussamabaklouti@yahoo.fr
Résumé
De nombreux travaux récents ont mis en évidence le rôle informationnel des
accruals en général et ceux des accruals discrétionnaires en particulier.
Certains ont testé cette relation d'une manière directe en étudiant l'effet
des accruals sur la pertinence des bénéfices. D'autres l'ont fait d'une
manière indirecte en étudiant leur effet sur les cash flows futurs ou sur
la valeur de l'entreprise. Toutefois, aucune recherche ne s'est posée la
question de voir si la désagrégation des accruals discrétionnaires
augmenterait le pouvoir explicatif et prédictif du bénéfice. Les résultats
de notre étude ont montré que les accruals discrétionnaires sont valorisés
par les investisseurs français et que la désagrégation de ce type
d'accruals améliore la pertinence du bénéfice comptable.
Mots clés
accruals discrétionnaires, désagrégation, pertinence du bénéfice comptable.
1- Introduction
Si les investisseurs utilisent les données comptables dans un objectif
d'évaluation, il est possible de concevoir une relation entre ces données
et la valeur d'entreprise. Cette relation peut toutefois être perturbée par
les politiques comptables conduites par l'entreprise. De nombreux travaux
ont tenté de mettre en évidence une relation entre le résultat publié et la
valeur de l'entreprise. En la matière, l'article de Ball et Brown publié en 1968 correspond à la
première étude ayant marqué la littérature. Cette dernière va par la suite
être complétée par des travaux qui tentent de mettre en évidence une
relation entre les rendements anormaux et le montant du résultat inattendu.
Le but de ces études est d'expliquer le comportement de la valeur de
l'action par rapport au résultat publié par l'entreprise. Le résultat
obtenu par ces études montre qu'il peut exister une relation entre les
données comptables et la valorisation de l'entreprise par le marché. Or on
sait que ces données sont influencées par des politiques comptables visant
à maximiser ou à minimiser le résultat comptable. En effet, le résultat
comptable correspond à la somme de divers éléments qui peuvent être classés
en trois catégories selon qu'ils correspondent à des flux financiers, à des
accruals non discrétionnaires ou à des accruals discrétionnaires. La somme
des éléments compris dans les deux premières catégories représente un
résultat normé et objectif sur lequel le préparateur des comptes ne peut
exercer aucune influence. En revanche, les éléments de la troisième
catégorie correspondent à une composante du résultat dont le montant est
laissé à la discrétion du préparateur des comptes. Pour cette composante,
il existe deux scénarios possibles. Dans un premier cas de figure, les
dirigeants peuvent adopter une position totalement opportuniste et fixer
les accruals discrétionnaires dans le but de maximiser leurs intérêts
propres. Dans le deuxième cas, ils peuvent utiliser les accruals
discrétionnaires pour transmettre aux investisseurs une information qui
leur permettra de mieux appréhender la valeur de l'entreprise. Le concept d'accruals discrétionnaires n'a cessé d'évoluer sur le plan de
la conception de modèles de plus en plus aptes à isoler la composante
discrétionnaire que sur l'objectif de la recherche dans le cadre de la
théorie positive de la comptabilité. En effet, la manipulation des accruals
discrétionnaires a attiré l'attention des chercheurs vers l'examen du
comportement du marché financier face à de telles pratiques comptables
discrétionnaires supposées influencer les titres des sociétés cotées. Les résultats relatifs au contenu informationnel des accruals
discrétionnaires ne font pas cependant l'objet d'un consensus général.
Subramanyam (1996) détermine la corrélation entre la valeur boursière et
trois mesures du résultat d'un échantillon conséquent d'entreprises
américaines cotées à la NYSE. Les résultats de Subramanyam sont
révélateurs. Il montre d'abord que le résultat net déclaré est fortement
corrélé à la valeur boursière de l'entreprise. Il montre aussi que le
résultat net est moyennement corrélé au simple excédent de trésorerie
d'exploitation. Ceci suggère qu'il est pertinent de pratiquer la
comptabilité telle qu'on la pratique, puisque le résultat déclaré reflète
mieux la valeur de l'entreprise qu'un résultat issu d'une simple
comptabilité de caisse. Les résultats de Subramanyam montrent aussi que le
résultat net théorique, qui aurait été déclaré si l'entreprise n'avait pas
manipulé ses comptes, est moins fortement corrélé à la valeur boursière de
l'entreprise que le résultat déclaré, censé avoir été manipulé. Ceci
suggère qu'en manipulant, le dirigeant incorpore au résultat l'impact de
certains évènements qui ont été pris en compte dans l'évaluation boursière
de la firme. Toutefois, les résultats de ce type d'études, ainsi que leur interprétation
dépendent de la capacité des modèles de mesure des accruals
discrétionnaires, à identifier correctement la partie manipulée. En effet,
étant donné que les accruals discrétionnaires ne sont pas observables et ne
peuvent pas être déterminés comptablement, ils sont donc tributaires du
modèle utilisé pour les déterminer .Le modèle le plus utilisé dans les
recherches antérieures est celui de Jones modifié. Cependant, Dumontier et
Chalayer (1996), ont proposé un modèle d'évaluation basé sur la
désagrégation des accruals totaux. En nous inspirant à la fois du modèle de décomposition de Dumontier et
Chalayer (1996) et du modèle de Jones modifié pour estimer la partie
discrétionnaire des accruals, nous essaierons de voir si la décomposition
des accruals discrétionnaires améliore la pertinence du bénéfice comptable. Ainsi et pour répandre à notre question de recherche nous utiliserons la
méthodologie des études d'association afin de tester l'apport
informationnel additionnel de la désagrégation des accruals
discrétionnaires au bénéfice comptable. En effet les études d'associations
mesurent la relation entre les rendements boursiers et les différentes
composantes du bénéfice comptable. L'intensité de cette association est
mesurée par le coefficient de détermination (R2). Notre analyse portera sur un échantillon d'entreprises françaises cotées
ou' les données couvrent la période : 1994 à 1998 Un modèle de régression sur les données de panel sera appliqué à ces
données afin de voir si la désagrégation de la composante discrétionnaire
des accruals augmentait le pouvoir explicatif du modèle.
Dans cet article, la deuxième section, sera dédié à l'examen des
principales études ayant analysé le contenu informationnel des accruals
discrétionnaires. Au niveau de la troisième section, nous allons essayer
tout d'abord de résumer les hypothèses de l'étude. Nous présenterons,
ensuite les différentes étapes de la méthodologie que nous mettrons en
?uvre pour valider ces hypothèses ; nous présenterons dans une quatrième
section les résultats obtenus accompagnés des interprétations alors que la
conclusion de l'étude est présentée dans la cinquième section.
2- LE CONTENU INFORMATIONNEL DES ACCRUALS DISCRETIONNAIRES : revue de la
littérature
Plusieurs études empiriques tendent à valider l'hypothèse selon laquelle le
processus de la gestion des résultats est porteur d'informations sur la
valeur des entreprises. Subramanyam (1996) utilise le marché financier comme référence et établit
des régressions ayant pour variable à expliquer les rendement boursier
annuel et comme variable explicative les composantes du résultat net de
l'exercice tel que le cash- flow d'exploitation, les accruals non
discrétionnaires, le bénéfice non discrétionnaire et les accruals
discrétionnaires. Il affirme que les accruals discrétionnaires ont un
contenu informationnel supplémentaire à celui fournit par les flux de
trésorerie ou celui du résultat non discrétionnaire. De plus, les accruals
discrétionnaires prévoient les niveaux de rentabilité futurs ainsi que les
changements des dividendes distribués.
Chan (1996) a mené une étude visant à identifier les raisons économiques
qui laissent les accruals prévoir les rendements futurs. Il s'est intéressé
à trois composantes principales des accruals : la variation des créances
clients, la variation des stocks et la variation des dettes fournisseurs.
L'étude de Chan (1996) met en évidence le contenu informationnel de la
gestion du résultat. En effet, les variations dans les composantes
d'accruals peuvent constituer soit des bons ou des mauvais signaux
concernant les performances futures de l'entreprise. Nwaeze (2002) s'est intéressé à trois composantes principales des accruals
relatifs au fond de roulement : la variation des créances clients, la
vari