Les situations complexes pour évaluer des compétences

Les situations complexes pour évaluer des compétences .... compter un à un à
partir du nombre le plus élevé (parce que c'est plus court!) ex. ..... performances à
l'examen, parce qu'il sait comment orienter son effort dans la préparation.

Part of the document

Les situations complexes pour évaluer des compétences « Ce qui compte à l'école, ce n'est pas que les élèves soient évalués,
mais qu'ils apprennent à l'école. ... L'enseignant devrait toujours se
demander : « Qu'ai-je fait pour que mes élèves apprennent cette
compétence ? » Si rien n'a été fait, alors autant ne pas évaluer. » F.M
GERARD
I/ La notion de compétence.
Les définitions d'une compétence sont très nombreuses, cependant l'une
d'entre elles semble la moins controversée : Il y a compétence lorsqu'un individu est capable de mobiliser des
ressources à l'occasion d'une tâche originale. On se refuse donc à nommer «compétence» la simple possession de ressources
: qu'un élève soit capable, quand on lui en fait la demande, d'exécuter une
opération à laquelle on l'a entraîné ou de répéter un énoncé qu.il a
mémorisé, ne constitue pas une compétence au sens propre.
Pour qu.il y ait compétence, il faut qu.il soit capable de choisir lui-
même, parmi les ressources
qu.il possède, celle qui convient à la situation présente. Les ressources peuvent être : (MASCIOTRA)
. Des ressources cognitives : connaissances, savoir-faire,..
spécifiques à une discipline, à une activité particulière (billard,
jeu d'échec,...).
. Des ressources corporelles : position du tronc, regard,...
. Des ressources conatives : (du latin conatus, -us : « effort, élan ;
essai, entreprise ») indique ce qui a rapport à la conation, c'est-à-
dire à un effort, une tendance, une volonté, une impulsion dirigée
vers un passage à l'action. Confiance en soi, motivation, audace,...
. Des ressources matérielles : règle, compas, jeu d'échec,...
. Et des ressources humaines : partenaire, adversaire, ... Illustration : l'enseignant compétent (MASCIOTRA)
La connaissance de la matière, des théories de l'apprentissage, de diverses
méthodes pédagogiques, ... Suffisent-elles pour être un enseignant
compétent ?? C'est dans la situation de classe, dans le feu de l'action que
l'on devient un enseignant compétent. L'autonomie de l'enseignant repose
sur son agir compétent dans les situations de classe. Cet agir repose lui-
même sur des ressources (appel d'un médiateur, regard sévère, changement
d'intonation, photocopies, connaissances, assurance,...).
Certains affirment que les compétences devraient être rédigées de
manière à pouvoir être évaluées. Un exemple : "Résoudre une situation
problème faisant appel aux grandeurs proportionnelles, à la moyenne
et/ou aux pourcentages". La contextualisation ou l'habillage
(situation problème), les notions à mobiliser (grandeurs
proportionnelles, moyenne, pourcentages) sont précisées. L'élève doit
déterminer quel type de notion il doit utiliser pour résoudre la
situation-problème. SCALLON, lui, décortique chaque compétence en ses composantes. L'utilisation par l'individu de chacune de ses ressources peut être évaluée
séparément. Par exemple, en lui demandant directement d'appliquer des
règles grammaticales. Dans une situation de compétence, il revient à l'élève de penser lui-même
à toutes les ressources qui doivent être utilisées pour accomplir une tâche
complexe ou résoudre un problème. Sans qu'on le lui demande directement ! C'est cette capacité de « penser à... »,en toute autonomie, qui constitue
le fondement même de la notion de compétence. II/ Compétence, savoir, savoir-faire, savoir-être : la consigne permet
d'identifier ce que l'on évalue.
Essayez de répondre à cette question :
La rivière qui traverse la ville de Fribourg se nomme...? On doit connaître d'avance la réponse à cette question pour y répondre. On
ne peut la déduire en appliquant une règle quelconque ni y arriver par
induction. On sait ou on ne sait pas ! Telle est la marque distinctive
des situations dites de connaissance ou des situations devant servir à
vérifier un ou des savoirs. Essayez de répondre à ces questions :
1. Quel est le produit de 328 par 237 ?
2. Choisis la bonne orthographe « ma / m'a » dans : C'est ____ s?ur.
3. Quel moyen peut-on utiliser pour orthographier l'homophone 1.- compter un à un à partir du nombre le plus élevé (parce que c'est
plus court!)
ex. : pour 12 + 3 il s'agit de compter 12, 13, 14 et 15.
>2.- effectuer une transformation sur les nombres (compensation)
ex. : pour 17 + 13 il est facile d'additionner 20 et 10 (17+3 et
13-3) ce qui fait 30 * Une stratégie peut être plus ou moins pertinente : on comprendra que le
simple comptage n'est pas approprié avec de grands nombres. Une stratégie peut se définir comme étant le choix délibéré et
l'utilisation efficace d'un ou de plusieurs moyens pour résoudre un
problème ou pour atteindre une fin. En conséquence, la vérification d'un comportement stratégique exige au
moins deux précautions :
. la description par l'individu du ou des procédés empruntés pour
atteindre le but fixé,
. la justification de ce choix.
Seule, la réussite de la tâche ne permet pas d'inférer le comportement
stratégique visé.
Un savoir faire peut être commandé directement, voire exercé, alors qu'un
savoir être doit être démontré spontanément, sans aucune incitation
extérieure...
Le cas du calcul de l'aire d'un triangle
Dans un problème réel d'application de la géométrie (arpentage d'un
terrain) le calcul de l'aire d'un triangle est une étape à laquelle
l'individu doit penser par lui-même. Mobilisation (utilisation spontanée)
Dans un exercice bien identifié, on demande directement à l'individu de
calculer l'aire d'un triangle dont on fournit les dimensions de la base et
de la hauteur. savoir-faire(utilisation sur demande) III/ Qu'est-ce qu'une situation complexe ?
X. ROEGIERS distingue les situations compliquées des situations complexes : . Une tâche est compliquée si elle mobilise des savoirs et des savoir-
faire nouveaux.
. Une tâche est complexe si elle combine des éléments que l'élève
connait, qu'il maîtrise, qu'il a déjà utilisé plusieurs fois mais de
façon séparée, dans un autre ordre ou dans un autre contexte. Exemple du jongleur : Il est compliqué, pour le jongleur de jongler avec 4
balles de masses différentes alors qu'il est habitué avec 4 balles de même
masse. Il est complexe, pour ce même jongleur de dialoguer en langue étrangère en
même temps qu'il jongle. La difficulté ne vient pas de la nouveauté, mais
d'articuler deux savoir-faire connus. Exemple en mathématiques Par ailleurs, on peut lire : . La complexité est « l'irréductibilité à un modèle fini » L'élève doit
chaque fois s'adapter et développer une nouvelle stratégie. (LE MOIGNE
1990) (AVERNIER 1997) parle de stratégie tâtonnante.
. La complexité est relative, elle dépend de la relation entre l'objet
et le sujet. (DELORME 1999). (ASHBY 1973) expliquait déjà que la
cervelle d'agneau n'a rien de complexe pour le boucher qui doit la
découper, pour le neurophysiologiste, le fonctionnement et les
caractéristiques de cette même cervelle en font un objet éminemment
complexe.
. La situation complexe nécessite de la part de l'élève une production
elle-même complexe. (SCALLON 2004)
Notons que certains ont essayé de classer les situations en fonction de
certaines caractéristiques : C'est théorie des situations. Elle est loin de
faire l'unanimité dans les sciences de l'éducation. (Rey, Crahay, Carette,
Defrance et Kahn) entre autres, ne pensent pas que ce soit possible du fait
de la relativité des situations en fonction du sujet. Tous sont d'accord,
cependant pour dire que :
Il y a compétence lorsque le sujet affronte avec succès une situation
nouvelle et complexe : - la situation doit être «nouvelle» en ce sens que l'élève ne doit pas
avoir été entraîné spécifiquement à répondre à cette situation; car s'il y
a été entraîné, il n'a plus à mobiliser des ressources de sa propre
initiative; il n'a qu'à appliquer mécaniquement une procédure de base; - la situation doit être «complexe». Sur ce point, il semble que plusieurs
chercheurs s'entendent pour dire qu'une situation complexe n'est pas
nécessairement «difficile», mais plutôt qu'elle est «ouverte». Mais une
ambiguïté subsiste manifestement sur le sens à donner à cette notion de
«situation ouverte».
Trois possibilités semblent émerger : on peut appeler «situation
ouverte » : - une situation qui peut prendre un nombre infini de formes.
Dans ce cas, parler de «situation ouverte» revient à parler de
situations dont chacune est «nouvelle»;
- une situation que l'on peut traiter au moyen de plusieurs
démarches également légitimes. C'est une position explicitement
formulée par M. DAHMEN et F. VAN HOOF (ULg);
- une situation qui requiert la mise en ?uvre de plusieurs
procédures de base. C'est la position de V. CARETTE et S. VAN
LINT (ULB).
ROEGIERS les nomme situations cibles. Il distingue les situations
problèmes didactiques, des situations complexes à fonction d'intégration ou
d'évaluatio