B) Réalisation pratique - mclcm

6) EPCC en DAEU-B, en Licence, en DUT, en filière d'Ingénieur ... ma carrière d'
enseignant, j'étais convaincu qu'un « bon » sujet d'examen devait ..... questions
communiquée aux élèves avant le contrôle, ainsi que les corrigés. ..... Les
étudiants qui préparent des examens ou des concours utilisent ..... Professeur à l'
ENAC ...

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Propositions et contributions
du Mouvement contre la constante macabre (MCLCM) Pour une évaluation plus juste du travail et des acquis des étudiants
|SOMMAIRE |
|A) UNE ÉVALUATION DES ÉLÈVES ET DES ÉTUDIANTS À AMÉLIORER SENSIBLEMENT |Page|
|1) Constante macabre, Évaluation par contrat de confiance |André Antibi |02 |
|(EPCC), | | |
| et évaluation par compétences | | |
|2) Formation Post-Bac et évaluation : de nouvelles attentes|Gérard Lauton |03 |
|de la société | | |
|B) PROPOSITION |
|1) Pour une reconnaissance du phénomène de Constante |Gérard Lauton |05 |
|macabre dans le post-bac | | |
|C) CONTRIBUTIONS D'ACTEURS DE LA MISE EN PRATIQUE DE L'EPCC |
|1) Le protocole de l'EPCC dans le Post-Bac |Gérard Lauton |06 |
|2) Enquête sur le vécu de l'EPCC |André Antibi |11 |
|3) EPCC en Licence |Xavier Buff |14 |
|4) EPCC en Classe préparatoire |Jean-Paul |15 |
| |Keller | |
|5) EPCC en École d'ingénieur |Ludovic d'Estam|16 |
| |pes | |
|6) EPCC en DAEU-B, en Licence, en DUT, en filière |Gérard Lauton |17 |
|d'Ingénieur | | |
|D) ANNEXES |
|2) Appel « Pour une évaluation plus juste du travail des | |20 |
|élèves et des étudiants » | | |
|3) Liste des 46 organisations signataires de l'Appel au 1er| |21 |
|octobre 2012 | | |
|1) Bibliographie - Liste des Coordonnateurs de l'EPCC | |22 |
|4) Programme du Colloque du MCLCM -21 Juin 2012 - Hôtel de | |23 |
|Ville de Paris | | |
Réalisation : Gérard Lauton.
1) Constante macabre, évaluation par contrat de confiance (EPCC),
et évaluation par compétences 1. La constante macabre : de quoi s'agit-il ?
Imaginez un professeur excellent avec des élèves[1] excellents. Si dans un
tel contexte, toutes les notes sont bonnes (elles devraient l'être bien
sûr), le professeur est montré du doigt, et est considéré comme un
professeur laxiste, voire pas très sérieux. Les parents d'élèves et les
élèves eux-mêmes suspecteraient a priori un professeur d'une matière
importante dont la moyenne de classe serait souvent de 14 ou 15 sur 20.
Ainsi, sous la pression de la société, les enseignants semblent obligés,
pour être crédibles, de mettre un certain pourcentage de mauvaises notes,
même dans les classes de bon niveau : une constante macabre en quelque
sorte.
Il y a quelques cas où ce dysfonctionnement existe peu ; par exemple dans
les matières considérées, à tort, comme secondaires (musique, arts
plastiques, éducation physique et sportive), dans l'enseignement
professionnel. Ces exceptions sont encourageantes car elles montrent que la
constante macabre n'est pas liée en profondeur à la nature des français,
puisque il suffit de changer de matière pour ne plus la rencontrer.
Les enseignants sont-ils conscients d'un tel dysfonctionnement ?
Non, en général. Moi-même, durant les vingt premières années de ma carrière
d'enseignant, j'étais convaincu qu'un « bon » sujet d'examen devait donner
lieu à une moyenne de 10 sur 20, quelles que soient les conditions de
travail et les qualités de l'enseignant et des élèves. Or, avec une moyenne
de classe de 10 sur 20, la moitié des élèves environ est en situation
d'échec. C'est aberrant, absurde, grotesque quand on en prend conscience,
et pourtant cela est vrai. Une tradition ridicule qui se perpétue de
génération en génération : il est très difficile de remettre en cause un
système dans lequel on baigne.
Cependant, après mes conférences sur ce thème, une énorme majorité
d'enseignants (96%) reconnaît l'existence de ce phénomène, surtout lorsque
j'explique comment nous faisons, inconsciemment, pour obtenir une telle
constante : difficulté des questions, longueur du sujet, barème...
Ce résultat encourageant a été obtenu par une enquête réalisée dans quinze
académies auprès de 3020 enseignants à la fin d'une réunion sur ce thème à
laquelle ils étaient tenus d'assister.
Pourquoi ce phénomène est-il inconscient ?
Je propose trois réponses possibles à cette question :
- la tradition :
L'être humain n'aime pas ne pas faire comme tout le monde ; donc lorsqu'une
situation existe, on la reconduit sans se poser de questions, tout bêtement
en quelque sorte. Certains aimeraient peut-être y voir des raisons
hautement politiques ; je suis convaincu du contraire. Cette conviction est
d'ailleurs étayée par l'origine des soutiens au mouvement contre la
constante macabre : on y retrouve une très grande diversité de
sensibilités, dans l'enseignement public et dans l'enseignement privé.
Signalons que pratiquement tous les partenaires du système éducatif
reconnaissent l'existence de la constante macabre et souhaitent sa
disparition : Ministère, syndicat d'Inspecteurs d'académie, associations de
Responsables territoriaux de l'Enseignement privé, de Parents d'élèves,
syndicats de Professeurs, de Chefs d'établissement, d'étudiants, de
lycéens,... (voir le site : http://mclcm.fr).
- La courbe de Gauss :
On pense qu'une répartition de notes est un phénomène naturel, et donc
qu'il est normal qu'elle donne lieu à une courbe de Gauss. Or une
répartition de notes n'est évidemment pas un phénomène naturel analogue par
exemple à une répartition de tailles ou de poids d'individus. D'autre part,
même si c'était un phénomène naturel, pourquoi une telle courbe serait-elle
centrée à 10 ?
Une remarque à ce sujet : ce qui est un phénomène naturel, c'est la vitesse
d'acquisition d'une notion par un élève. Il n'y a aucune raison pour que
tous les élèves comprennent une notion nouvelle à la même vitesse. Mais
lors d'une évaluation, si les règles du jeu sont bien définies, la
situation est tout à fait différente : deux élèves ayant consacré un temps
différent à leurs révisions, peuvent avoir les mêmes résultats si les
compétences exigibles sont acquises.
- Confusion entre phase d'apprentissage et phase d'évaluation[2]
Pendant la phase d'apprentissage, il est normal que certains élèves
éprouvent plus de difficulté que d'autres ; Par suite, si on ne prend pas
garde à différencier cette phase et la phase d'évaluation, on pourrait en
déduire que le phénomène de constante macabre est normal. Signalons à ce
sujet que la phase d'évaluation représente une très petite partie du temps
d'enseignement, 10% environ. Pendant la phase d'apprentissage, il est
souhaitable de proposer aux élèves des activités riches, parfois sources
d'obstacles ; sans oublier bien-sûr de motiver les bons élèves.
Quelques conséquences catastrophiques de ce dysfonctionnement
- Chaque examen est un concours déguisé. La lutte contre l'échec scolaire
restera donc vaine.
- Échec injuste et artificiel de nombreux élèves qui, faisant partie des
moins bons élèves d'une classe, ont une mauvaise note malgré leur travail
et la compréhension des notions de base.
- Perte de confiance dans les rapports entre élèves et enseignants.
- Perte de confiance en soi des élèves français.
- Trop nombreux cours particuliers : il ne suffit pas de comprendre pour
s'en sortir; il faut absolument éviter de faire partie du mauvais « tiers »
de la classe.
- Mal-être des élèves français à l'école.
À ce sujet, une enquête internationale PISA est particulièrement
éloquente : sur 41 pays (250 000 élèves interrogés), la France occupe la
dernière place dans le domaine du bien-être à l'école.
- Baisse inquiétante du nombre d'étudiants dans les filières scientifiques.
Plus précisément, la sélection des élèves s'appuie souvent sur leurs
résultats en math et en physique (à une époque, c'est le latin qui jouait
ce rôle). Par suite, ces disciplines, pourtant passionnantes, sont
considérées comme difficiles et plaisent moins.
Comment les enseignants obtiennent-ils « leur » constante macabre ?
J'ai repéré dix pièges dans lesquels les enseignants tombent inconsciemment
pour ne pas échapper à la constante macabre. À titre d'exemples, en voici
cinq dont je suis pleinement victime.
- La question cadeau : il s'agit d'un phénomène bien français : « En
France, si un professeur est convaincu que tous les élèves répondront à une
question, il ne la pose pas »
- Des sujets bien équilibrés : lorsque l'on élabore le sujet de contrôle,
on commence par des questions faciles (mais pas cadeau...), puis on y met
des questions de plus en plus difficiles, et à la fin des questions pour
les meilleurs qu'il ne faut surtout pas oublier. Je dois avouer que lorsque
je fais un sujet de ce type, j'éprouve un réel sentiment de satisfaction,
sans me rendre compte qu'en réalité je construis « ma courbe de Gauss »...
- Barème : pour illustrer ce point, je vais d'abord présenter une situation
que j'ai souvent connue. Je