En route toute vers la précarité - Snes

6 juin 2016 ... 1662 Assurances vie Equitable. 1680 Assurance maritime Lloyd .... [AITKEN
1947] A.C. AITKEN, Statistical Mathematics, 5th ed., New ...... Les deux premières
catégories sont soumises à la condition de réussite à un examen.

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En route toute vers la précarité .....
Témoignages de Ma, contractuels, vacataires (2003-2005)° Les vagues successives de suppressions d'emplois depuis 3 années scolaires
constituent un véritable plan de licenciement sans équivalent, et de très
loin, parmi les plus grands plans sociaux du privé ! Après avoir eu recours
aux non-titulaires, depuis la fin des années 1990, au point d'avoir recruté
en 1999 /2000 plus de non-titulaires que de titulaires, le ministère se
débarrasse de ses personnels précaires, sans autre forme de procès. La
« déprécarisation », selon la terminologie de la haute administration se
fait au prix du chômage . Pour de plus en plus de jeunes enseignants, la
précarité est le premier contact avec le métier. Il en tirent beaucoup
d'amertume. Le Ministère de l'Education Nationale, après avoir employé des
jeunes diplômés, les avoir envoyés à droite et à gauche, au rythme des
vacations ou de contrats plus ou moins courts, les licencie, purement et
simplement10% à 40 % des non-titulaires seulement ont eu un emploi, à la
rentrée 2005 , selon les académies et les disciplines et encore sur des
temps partiels quand ce n'est pas directement comme vacataires.Ils
connaissent aussi nombreux la misère de la fin de droits. Alors que le
gouvernement prétend mener « la bataille pour l'emploi » , avec force
publicité nous n'acceptons pas que la vacation 6 heures, le CDD/CDI ,
viennent rejoindre la liste des contrats à la « carte » CNECA, CAE, CIE,
CI-RMA , Pacte ........
Ces témoignages sont un contre-feux aux affichages comptables
insupportables des dépêches ministérielles et de ces différents rapports
de la « stratégie ministérielle de réforme » ou de « la cour des
comptes » qui annonce une diminution de la précarité
Ils analysent sans concession le développement de la précarité à l'école. Et surtout ce sont des témoignages pour revendiquer, continuer à
construire la mobilisation de tous contre la précarité .
O rage
« O rage , ô désespoir , ô précarité
ennemie
N'ai-je donc enseigné que pour
tant de mépris
Et ne suis-je blanchi (e)
dans les travaux scolaires
que pour voir en un jour
tout foutre en l'air » A.J Elles refleurissent ....les petites annonces de l'ANPE
« Professeur H/F (Code Métier ROME 22121)
Vous serez chargé de concevoir et préparer le travail à réaliser en classe,
Votre domaine d'intervention Lettres et Anglais, pour des élèves des BEP et
BAC Pro. Vacations avec possibilité d'être contractuel à la suite de votre
contrat.
Lieu de travail : 93 - LE RAINCY
Type de contrat : contrat à durée déterminée de 5 mois
Nature d'offre : contrat de travail
Expérience : débutant accepté
Formation et connaissances : licence anglais exigée
Autres connaissances :
Qualification : employé qualifié
Salaire indicatif : mensuel de 1 300 à 1 400 Euros (8 527,44 à 9 183,40 F)
nets environ
Durée hebdomadaire de travail : 18 h
Déplacements
Taille de l'entreprise 50 à 99 salariés
Secteur d'activité : enseignement second techn/prof.
Si cette offre vous intéresse, veuillez téléphoner à : Lycée Polyvalent
René Cassin - Mme PERNET - Proviseur - Tél. : 01.43.01.30.30 ou son
adjoint Mme BOURGUIGNON »
Commentaires : on apprend qu'un lycée , c'est une entreprise , qu'un
professeur est "CHARGE DE CONCEVOIR ET PREPARER LE TRAVAIL A REALISER EN
CLASSE », pas d'enseigner ! qu'aucune expérience n'est exigée et bien sûr
que les frais de déplacement ne sont pas payés.....
Sur le chemin......
« Sur le chemin, de retour d'une nuit agitée de travail dans un institut
d'éducation spécialisée où j'avais obtenu un contrat à durée déterminée qui
pouvait déboucher sur un CDI, un 15 décembre 2000 je reçois un appel de la
Dpe 2 du service du rectorat de Rouen sur mon portable :
- On vous appelle pour un remplacement de CPE ... »
- Ah oui ? ! Pour quand ?
- Demain !!!
- Mais je travaille actuellement...il faut que je réfléchisse ...
- Bah dépêchez-vous..., il-me faut une réponse immédiatement !!!
Depuis le temps que je l'espère cet appel !! J'ai fait demi-tour et j'ai
rompu mon contrat de travail... J'ai commencé dans mon premier collège le
16 décembre 2000... la joie s'est vite transformée en angoisse lorsqu'on
m'a fait signer mon premier contrat de 3 jours !!! Et oui les vacances de
Noël !!! Il ne fallait pas rêver on n'allait pas me les payer !! Joyeux
Noël et bonne année !!!
Mon deuxième contrat (dans le même établissement et au même poste ) se
prolongea jusqu'à fin mai, un vendredi... mais, lundi, oh ! surprise coup
de téléphone du rectorat :
- Vous êtes prête pour un remplacement de principale adjointe ? !!
Cela fait six mois que je suis CPE contractuelle !!! je ne crois pas avoir
l'expérience requise pour...
- Bon tant pis...vous serez CPE mais à Rouen.
(J'habite à 65 km de Rouen... à 1090 euros/ mois pour 2080 km... au diable
l'avarice, ce métier je l'aime et jouer Zorro au mois de juin dans un
établissement très remuant rien de plus motivant !!!
....9 septembre 2001 !!!! sur le chemin d'un entretien d'embauche à trois
minutes de chez moi, le téléphone sonne ...
- Rectorat de Rouen...on vous propose deux mi-temps (à 70 km
d'intervalle !!). Vous prenez ?
- Bah ! là je suis ...
-... Dépêchez-vous sinon on le donne à quelqu'un d'autre...
- ...D'accord !
Une entrée dans le métier porteuse d'espoir
«Un D.E.A. de géographie en poche en novembre 2001 et n'ayant aucun revenu
personnel, il m'est urgent de me tourner vers le monde professionnel. Ayant
l'envie de préparer les concours de l'enseignement et ayant déjà travaillé
auprès d'enfants, je me décide à envoyer C.V. et lettres de motivations
dans plusieurs établissements de l'agglomération montpelliéraine, il paraît
que le rectorat recrute... Dix jours plus tard, un collège classé en Z.E.P.
me propose des vacations jusqu'aux vacances de Noël. Aucun justificatif
demandé, je découvre combien il est facile d'entrer dans l'Education
Nationale. Au retour des vacances je reçois quatre propositions de
remplacements. J'opte pour deux 5èmes dans un établissement montpelliérain,
également classé en Z.E.P.. Ce remplacement me permettra de travailler
jusqu'au mois de juin - t ainsi obtenir un revenu mensuel- tout en ne
dépassant pas les 200 heures de vacations autorisées. Ce service était
auparavant effectué par un surveillant. A peine débuté, le collège dans
lequel j'étais en décembre me propose de poursuivre le remplacement. Trop
tard, mon installation est signée, les élèves connaîtront un troisième
professeur d'histoire-géographie en moins de cinq mois ! Au mois de mai,
j'apprends -par l'intermédiaire d'une collègue vacataire- que le rectorat
recrute des contractuels pour la rentrée scolaire 2002. Une réflexion me
vient alors à l'esprit : le rectorat officialise, par ces recrutements, un
besoin en enseignants, or si il en est de même dans toutes les académies,
pourquoi ne pas augmenter les places aux concours ? Durant l'année, j'ai
participé à toutes les réunions parents-professeurs, aux conseils de
classes, sans que l'administration ne me verse un seul centime, je n'avais
« soit disant » pas à y aller ! Par contre, j'ai bien reçu la convocation à
la correction du Brevet des Collèges alors que je n'avais pas enseigné en
3ème. Un travail de surveillant dans les écoles de Montpellier m'a permis
de boucler mes fins de mois. »
Corvéable et déplaçable à merci :
« Habitant dans le Loir et Cher, j'ai été contactée en janvier pour un
remplacement dans l'Eure et Loire ; j'en suis à cinq départements en sept
ans... »
« En février 2004, j'ai été appelée pour un poste en physique au collège de
Vierzon ; j'ai eu deux jours pour préparer mes cours et faire face à 200
élèves. Initialement, on m'avait dit que c'était un poste de contractuel
jusqu'à la fin de l'année scolaire. J'ai eu au moins 5 contrats. A la fin
mars, je n'ai pas eu de nouveau contrat, mais le prof prévu pour assurer le
remplacement n'est pas venu ; donc j'ai reçu un nouveau contrat. Ensuite,
rien jusqu'au mois de décembre, où l'on m'a proposé un poste à Vendôme,
mais Vendôme ce n'est pas la porte à côté : plus de 135 km et 1h 30 de
route. C'est impensable ; comment veulent-ils qu'on fasse un enseignement
correct si on arrive fatigué ?
En ce mois de février 2005, j'ai accepté une vacation en math à Bourges ;
c'est pas de la physique, donc on se replonge dans les bouquins... »
« Je suis maître auxiliaire, j'ai 15 ans d'ancienneté. J'ai deux enfants
âgés de 6 et 2 ans. En début d'année, j'ai dû effectuer un remplacement de
5 semaines à 200 km de chez moi ; avec le chef d'établissement, nous avons
dû supprimer une heure par semaine à trois classes d'espagnol, une seule
gardant son horaire normal. Obligée de déstabiliser mes enfants, je n'ai
reçu aucune compensation financière pour les trajets et les frais de
logement le soir. »
La valse des contrats
« On décide de me contractualiser mi-janvier, et de prolonger mon contrat
ainsi de suite (toutes les trois semaines) jusqu'à la première semaine de
mai, j'en étais informée, si possible, le dernier jour de chaque contrat...
Tout se déroule plus ou moins bien jusqu'au mois de mai où, pour une fois,
j'ai su avant le rectorat que la personne que je remplaçais était encore
arrêtée.
Du coup, j'ai eu une interruption de rémunération, la première semaine de
mai rémunérée...fin mai, et le reste...fin juin ( fallait pas rêver !).
Mon contrat s'est terminé le 30 juin malgré l'insistance du chef
d'établissement qui souhaite ma présence pour les journées administratives.
Mais d'après le rectorat, il y avait eu trop de contractuels cette année-
là, tous ne pouvaient pas être totalement rémunérés en août, il fallait
donc interrompre les contrats le 30 juin !!!
Conclusion : « Durs, durs les remplacements, si on nous prend pour des
pions, bien utiles d'ailleurs ! »
Mon maigre salaire ! :
« Contractuel d'Arts Plastiques, j'ai enchaîné l'an dernier les CDD sur