Lettres - Chazfest

20 juil. 2012 ... Le groupe a félicité tous les membres de l'OMPI et d'autres parties prenantes
ayant fait ... S'agissant des exceptions et limitations en matière de droit d'auteur,
...... dans cette proposition devaient faire l'objet d'un examen minutieux, ...... des
autres, en particulier parce qu'il s'agissait d'un document évolutif.

Part of the document


g h Lettres de
Marc de Chazal à
son Père
Pierre Edmond de Chazal du 15 février 1900
au
14 février 1912
e f ( mdas 6/1998-12/2002 Première Partie Mars 1900
à
Juillet 1903 9/3/900 [sic] Cher Père,
J'ai l'honneur de t'annoncer que je suis croché chez moi pour huit ou
dix jours avec le mal de mouton. Philippe a été pris avant-hier, & je l'ai
suivi de 24 heures. C'est excessivement ennuyeux de ne pas pouvoir aller
au collège, je vais perdre tout le travail de laboratoire qu'on va faire
pendant ce temps.
Je t'ai dit que je devais me mettre dans une classe de dessein
(Graphics), j'ai donné mon nom pour les mathématiques aussi. Je suis dans
la Class "C", on a déjà fait la moitié du cours mais grâce aux leçons de
Robert Pitot je pourrais la suivre très bien.
J'ai été voir Mr. Chamney dimanche après-midi avec The Water
Authority parce que Lucien avait une névralgie, Philippe était dans sa
chambre avec un Froid. Il nous a gardés à dîner, & je suis rentré chez
moi vers onze heures.
Mardi dernier, j'ai été au Collège par une nouvelle route. On marche
environ cinq minutes, puis on prend le "bus" jusqu'au coin de Kensington
gardens. Je marche à travers le jardin & je suis presque rendu. Ça me
coûte 2 pence au lieu de 5 pence pour le tram. Bénéfice net de 3d.
Hier a été un jour pas tout-a-fait ordinaire.
Vers onze heures & demi ou midi, nous sommes tous partis voir la
reine qui arrivait de Richmond. Nous l'avons vu dans le Hyde Park. Une
vieille bonne femme affaissée, ayant l'air très fatiguée. Mais enfin c'est
une brave vieille, il ne faut pas trop critiquer.
J'ai vu de très jolis chevaux, mais les cavaliers étaient horribles,
écrasant du poivre sur leurs selles ; je ne sais pas si ce sont les gens
qu'on trouve si épatants, mais réellement ils ne valent pas la peine.
De là j'ai été prendre mon modeste Roast beef sans pommes de terre
(trop cher, deux pour 2 pence). Ensuite j'ai été travailler, trouver la
densité de différents minéraux.
A quatre heures j'ai été cherché Leclézio au City and Guilds. Leur
collège touche presqu'au notre. Nous avons été prendre les nouvelles de
Neddy Rogers qui vomissait du sang depuis mardi. On dit qu'il a beaucoup
de veine s'il s'en échappe.
Je crois que c'est de la Phtisie qu'il a.
En retournant à la maison, j'ai attendu une demi-heure à la gare
avant d'avoir un train. Je suis arrivé à la maison n'ayant que dix minutes
pour m'habiller & aller rejoindre Lucien qui était déjà parti pour la gare.
Nous devions dîner chez les Anderson. Je suis arrivé à la gare en
courant, mais j'ai eu à attendre un quart d'heure avant l'arrivée du train,
ma montre allait tout de travers. Lucien m'a dit que je devrais m'acheter
une montre, que c'était essentiel, idem pour un habit. J'aurais bientôt
des sommes folles à dépenser : habit £8 ; montre £5 ; costume pour tous les
jours £4 ; bicyclette £12 ; encore £6 pour mon collège je crois pour les
instruments de dessein, etc., etc., etc. 15-3. Je n'ai pas continué ma lettre l'autre jour, parce que je ne me
sentais pas bien, j'ai croché la fièvre pendant cinq ou six jours. Ma
figure était devenue énorme, elle était à voir. Ce qu'il y a de plus
ennuyeux, c'est que nous allons perdre du temps. Ils ne veulent pas nous
accepter au collège sans un certificat de médecin déclarant que la
contagion n'est plus à craindre de nous. Savoir si Lucien voudra nous en
donner un avant quelque temps. C'est principalement le laboratoire que je
regrette, je peux toujours m'arranger pour les cours.
Mme. Routh a été très chic pour nous & fait des choses faciles à
manger pendant que nous ne pouvions pas ouvrir la mâchoire. Veux-tu dire à
Pierre que je n'a pas encore fait arranger son porte cigare. J'irai le
donner à Whiteley le plus tôt possible.
Le temps commence à devenir beaucoup meilleur. Il n'y a plus de boue
dans les rues, on est même oblige d'arroser. On voit de temps à autre des
vestiges de verdure mais la fumée dans l'air n'a pas le moindrement changé. Tu ne peux pas rester sans gants dehors pendant une demi-heure sans
avoir les mains noires. Je crois qu'Alix se laverait les mains cinquante
fois par jour si elle était ici.
C'est curieux, on ne peut pas garder de l'argenterie, le soufre qui
se trouve dans la fumée du charbon de terre la noircit au bout de 3 ou 4
jours.
J'attends des lettres de vous avec impatience. Je crois qu'elles
étaient attendues depuis hier. Voila trois semaines qu'on n'entend pas
parler de vous à Maurice.
C'est le mauvais temps maintenant, pourvu que vous n'ayez pas eu de
cyclones pour briser les cannes, & déraciner les petits légumes d'André.
Je crois que vous n'avez pas trop de malchance de ce côté-là, parce que
nous l'aurions su d'Anderson.
Lucien a pris des abonnements de journaux pour vous il y a quelques
jours de cela, il avait une peur bleue qu'on lui fasse payer deux fois
comme il n'avait pas encore eu de reçu.
Il est sorti très tard ce matin, environ vers 10 hres, il sort
généralement vers huit heures & demi. Je crois que je vais aller
m'habiller pour mettre cette lettre à la post, je ne peux plus rester
enfermé. Embrasse Maman, ser, frer avec tout mo bande belle ser. Ton fils Marc de Chazal 9 Darnley Road
Royal Crescent
19/4/00 Notting Hill Mes chers enfants,
Je suis en vacances depuis mardi soir. Je vais vous raconter comme
je les ai passées jusqu'à présent.
Je suis retourné vers trois heures & demi à la maison, mardi. Terry,
le camarade de Richard, est venu nous voir, nous avons blagué de toutes
sortes de choses, entre autre de bicyclettes. J'en avais commandé une un
ou deux jours avant. Il me dit que c'est dommage, parce qu'il avait un ami
qui pouvait avoir 20% d'escompte, & qu'il m'en donnerait 10%.
Naturellement le lendemain je me pressé à décommander celle que je devais
recevoir. Bon marche contre cher, j'en ai eu pour dix huit livres environ,
tout compris, soit environ quatre livres de plus. Mais j'ai une machine de
premier ordre qui est "thought much of".
J'espère que tu ne me trouveras pas trop extravagant, mais je crois
que surtout pour un habitant de grandes villes, c'est une qui est plutôt
une nécessité qu'un luxe.
Jeudi après-midi, Philippe est allé chercher les machines. Nous
avons été faire une promenade à Kew chez Mr. Anderson, il nous a garde à
dîner. Nous avons eu de la pate de pêches de Maurice. Je leur ai dit que
je vais écrire à ma mère lui disant que je suis très malheureux ici, &
qu'elle m'enverrait un peu par pitié pour son pauvre gosse.
Le lendemain Vendredi saint, nous avons été au park de Richmond, il y
avait un vent à tout casser. On aurait dit que c'était pour nous punir
pour avoir pédalé un tel jour. Le park était rempli de cerfs apprivoisés.
Nous n'avons pas pu y rester longtemps, à cause du vent.
L'après-midi, nous avons été à un tea ou réunion des membres de la
nouvelle église. Il paraît qu'il y avait eu un service le matin, mais je
n'en savais rien. Après le thé, on a chante plusieurs hymnes. Mr. Childs
a fait un discours. Nous avons été élus membres de la société.
Je me suis arrangé à aller à la côte sud avec un des fils Childs.
J'ai été chercher un réveil matin, pour ne pas être en retard. Samedi
matin à cinq ½ heures, j'étais rendu chez eux, pour prendre le petit
déjeuner. Nous devions partir à 6 heures, mais il n'avait pas encore pu
avoir les bicyclettes (location). À sept heures nous nous sommes mis en
route. Nous étions cinq ; le fils aîné & les deux filles aînées du Père
Childs, Philippe & moi.
J'étais passablement fatigué en partant de la course de la veille (25
milles) avec le vent qu'il faisait que je n'étais pas prédisposé.
Il y a un orgue de barbarie qui fait un tapage insensé devant ma
fenêtre, je ne puis pas réunir mes idées, mais voyons toujours.
La première partie du chemin était principalement en montées. Nous
nous sommes arrêtés deux fois pour boire du lait, je n'avais pas soif, mais
j'au bu par gourmandise. Vers midi & demi, nous nous sommes arrêtés pour
manger. Pour ma part, j'ai eu une tasse de chocolat, quatre ?ufs, du pain
& beurre & deux ou trois oranges.
Nous avons été nous reposer une demi heure de plus à deux ou trois
milles de la. Le reste de la route a été beaucoup plus agréable. Nous
avons traversé une forêt de pins, d'un beau vert foncé, sans couleur de
fumée, c'est épatant surtout après Londres. Il faut dire aussi que nous
descendions un peu, ce qui m'a mis de bonne humeur tout à fait.
A un moment donné, Philippe a eu mal au pied, il s'est arrangé tant
bien que mal en baissant sa selle, pour qu'il ait moins de mouvement à
faire. P