Artillerie Napoléonienne - Histoire de Villejust - Association Regards ...

Ce comité est chargé de donner des avis sur les projets soumis à son examen. ...
L'arme comprend, proprement dit, 8 régiments d'artillerie à pied, 6 régiments à ....
de longue brosse mouillée, fixée à l'extrémité d'un bâton appelé écouvillon, ...

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L'ARTILLERIE, LE TRAIN D'ARTILLERIE,LES PONTONNIERS DES ARMEES DE NAPOLEON
BONAPARTE
L'artillerie va jouer un rôle considérable pendant les guerres du premier
Empire. N'oublions pas deux critères essentiels qui vont dans ce sens. Tout
d'abord l'Empereur est lui-même un artilleur de formation. Après l'école
militaire, il est affecté au régiment d'artillerie de La Fère en garnison à
Auxonne (Côte-d'Or), avant de rejoindre celui de Valence dans la Drôme.
D'autre part, l'artillerie française de la fin du xvute siècle est la plus
efficace et la plus manoeuvrière d'Europe, grâce aux réformes de
Gribauval328.
Le Comité central de l'artillerie329 est encore en place à la fin du
Consulat; cette création de la Révolution datant du 18 floréal an III (7
mai 1795) a la mainmise sur l'« arme savante »330. Un arrêté des consuls du
15 nivôse an VIII (5 janvier 1800) rétablit le premier inspecteur général
de l'artillerie331, supprimé en 1790. Cet homme, placé sous les ordres
directs du ministre de la Guerre, est chargé de la surveillance générale du
matériel et du personnel de l'armée. Il inspecte et fait inspecter les
corps, correspond avec les directeurs, il se fait rendre tous les comptes
qu'il juge convenable et se fait adresser tous les mémoires, plans et
projets sur l'artillerie et ce qui s'y rapporte. A partir de 1804, le
premier inspecteur général de l'artillerie est en même temps commandant en
chef de l'artillerie de la Grande Armée. A partir de 1811, dans le cadre de
la préparation de la campagne de Russie, il travaille de plus en plus avec
l'Empereur en privé et donne des ordres à l'insu du ministre de la Guerre
et du major général de la Grande Armée. Occuperont successivement ce poste:
F. M. d'Aboville en janvier 1800, A. Viesse de Marmont en septembre 1802,
N. M. Songis des Courbons en février 1805, J. A. Baston de Lariboisière en
février 1811, J. B. Eblé en janvier 1813 (il est nommé trois jours avant sa
mort) et J. B. Sorbier en mars 1813.
La plupart des généraux d'artillerie se trouvant généralement en campagne,
le décret du 3juin 1811 va reconstituer le Comité d'artillerie composé du
premier inspecteur général, de deux inspecteurs généraux, de deux colonels,
d'un chef de bataillon, d'un secrétaire. Ce comité est chargé de donner des
avis sur les projets soumis à son examen. Le corps de l'artillerie332 comprend en 1810 un état-major général de
l'arme composé d'un premier inspecteur général de l'arme, de il généraux de
division avec rôle d'inspecteurs généraux, 16 généraux de brigade dont 6
inspecteurs généraux et 9 commandants d'écoles, 46 colonels-directeurs, 51
chefs de bataillon sous-directeurs, 272 capitaines en second détachés, 30
capitaines en résidence fixe à vie, 10 lieutenants en résidence fixe à vie.
L'arme comprend, proprement dit, 8 régiments d'artillerie à pied, 6
régiments à cheval, 2 bataillons de pontonniers, 16 compagnies d'ouvriers
d'artillerie, 4 compagnies d'armuriers, 26 bataillons du train
d'artillerie, 114 compagnies de canonniers garde-côtes, 28 compagnies de
canonniers sédentaires, 18 compagnies de canonniers vétérans. Sous l'Empire, un régiment d'artillerie à pied est composé d'un état-major
comprenant: 1 colonel, un major, 5 chefs de bataillon, 1 quartier-maître, 2
adjudants-majors, 1 officier de santé (2 en temps de guerre), 4 adjudants
sous-officiers, 1 tambour-major, 1 caporal-tambour, 1 artificier en chef, 8
musiciens dont un chef, 1 maître-tailleur, 1 maître-cordonnier, 1 maître-
armurier. Chaque compagnie comprend: 1 capitaine en premier, i capitaine en second, 1
lieutenant en premier, 1 lieutenant en second, 1 sergent-major, 4 sergents,
1 fourrier, 4 caporaux, 4 artificiers, 12 canonniers de première classe, 36
canonniers de seconde classe y compris deux ouvriers en bois et en fer, 2
tambours. Soit un effectif de 68 hommes par compagnie en temps de paix;
chiffre porté à 120 en temps de guerre par le décret du 9 avril 1807.
Chaque régiment à pied étant composé de 22 compagnies, cela en application
de l'arrêté du 10 floréal an XI (30 avril 1803)333. Un régiment d'artillerie à cheval possède une composition un peu
différente. L'état-major comprend: 1 colonel, 1 major, 2 chefs d'escadrons,
1 quartier-maître, 1 adjudant-major, 1 officier de santé, 2 adjudants sous-
officiers, 1 trompette-brigadier, 1 artiste-vétérinaire, 1 maître-tailleur,
1 maître-bottier, 1 maître-sellier, 1 maître-armurier. Chaque compagnie comprend:1 capitaine en premier, 1 capitaine en second, 1
lieutenant en premier, 1 lieutenant en second, 1 maréchal des logis-chef, 4
maréchaux des logis dont deux montés seulement, 1 fourrier, 4 brigadiers
dont deux montés, 4 artificiers non montés, 12 premiers canonniers dont 6
montés, 36 seconds canonniers dont 18 montés, 2 trompettes; soit 68 hommes
pour le pied de paix et 120 pour le pied de guerre.
Un régiment d'artillerie à cheval comprend 180 pièces réparties en 30
compagnies à six pièces (chacune six pièces formant une batterie); il faut
dix hommes pour le service d'une pièce, dont deux à la garde des chevaux.
Les pièces de 12 livres et les forges sont tirées par six chevaux, les
autres pièces par quatre chevaux. Une division d'artillerie àcheval
comprend 6 pièces de calibre 8 tirées par 24 chevaux, 2 affûts de rechange,
14 caissons, 3 chariots, 2 forges, soit au total 27 véhicules et 156
chevaux.
À partir de 1809, Napoléon, conscient de la supériorité de l'artillerie
autrichienne dans les journées d'Essling et d' Aspem, décide d'attacher de
l'artillerie régimentaire334 a ses régiments d'infanterie. Par ordre du 24
mai et par décret du 9juin 1809, il prescrit de leur faire donner deux
pièces autrichiennes de 3 ou de 4. Ce système sera appliqué de manière
inégale sous l'Empire et le décret du il avril 1810 retirera même aux
régiments d'Allemagne et d'Italie leurs pièces de campagne335. Le service des pièces de l'artillerie336 est le même dans 1' artillerie à
pied et à cheval; les manoeuvres diffèrent très peu. L' artillerie à pied
conserve ses pièces sur l'avant-train dans toutes ses manoeuvres tandis que
l'artillerie à cheval met ses pièces à la prolonge ; il s'agit d'une grosse
corde de trois centimètres de diamètre, longue de 42 pieds (14 mètres), et
reliant l'affût à l'avant, après l'arrivée sur la position de la batterie.
L'artillerie à pied n'utilise les prolonges que pour passer les fossés. Le
canonnier-pointeur, appelé chef de pièce, est chargé de tous les
commandements à pied ou àcheval selon le cas. Les bouches à feu sont
alignées les unes à côté des autres à hauteur des essieux; on place les
plus gros calibres sur la droite de la ligne de feu et les obusiers
àgauche. Le commandant en chef, le colonel, se place toujours de façon à
être entendu de tous les chefs divisionnaires. La position de l'avant-train
est prescrite par le règlement; celle des caissons est en arrière des
pièces à 16 ou 20 toises (32 à 40 mètres), alignés entre eux. Quand
l'artillerie manoeuvre avec les troupes, elle doit veiller à ne jamais
gêner les autres troupes dans leur mouvement. Le service est réglé d'une
façon très minutieuse. Pour celui d'une pièce de 4 livres (poids du
projectile) il faut deux canonniers et six servants d'artillerie. On trouve
sur la gauche de la pièce: le 1er servant qui a une bricole337, un sac a
cartouches et qui fait fonction de pourvoyeur de la pièce, il est a hauteur
de la bouche du canon. Le 2ème servant a une bricole, un dégorgeoir et un
sac à étoupilles à la ceinture; il dégorge la pièce, met l'étoupille et
fait le signal du feu ; il est à la hauteur du bouton. Le canonnier bouche
la lumière du canon et pointe la pièce; il saisit des deux mains le levier
de pointage de gauche du canon. Le canonnier-pointeur de première classe
porte un doigtier de cuir à l'index de la main droite ce qui lui permet de
boucher la lumière du canon malgré la chaleur du fût après le tir. Le 3ème
servant a un sac à cartouches, c'est le pourvoyeur de la pièce ; il porte
les munitions au premier servant de gauche, le remplace au besoin. A droite
de la pièce se trouve un autre servant portant une bricole, un écouvillon
porté horizontalement; il écouvillonne et charge. Le 2ème servant a une
bricole, un sac à lances à feu, un porte-lance, un boutefeu qu'il porte en
dehors de la pièce, il est chargé du seau d'eau pour rincer la pièce après
chaque mise à feu; c'est lui qui met le feu au signal du 2 ème servant de
gauche. Le canonnier dirige la pièce, fait le commandement Chargez, saisit
des deux mains le levier de droite. Le 3 ème servant distribue les
cartouches du coffret au pourvoyeur de la pièce et tient ce coffret fermé.
Le coffret est toujours posé sur l'avant-train de la pièce, il contient six
charges et permet au canon d'être opérationnel dès sa mise en batterie;
ensuite les pourvoyeurs font la navette entre les caissons, situés à 30 ou
40 mètres en arrière, et la pièce. Les caissons sont situés en arrière des
pièces par protection, en cas d'explosion, pour ne pas blesser ou tuer les
artilleurs. Le service d'une pièce de 8 livres est fait par 13 hommes : 2
canonniers, 6 servants d'artillerie et 5 servants d'infanterie. Le service
des plus grosses pièces de campagne, celles de 12 livres, est fait par 15
hommes: 2 canonniers, 6 servants d'artillerie et 7 servants d'infanterie. Le service de l'artillerie peut être classé en deux grandes catégories : le
service des places et celui de campagne. D'un point de vue technique, les
canons sont essentiellement classés en pièces de 4, 8, 12 livres (du poids
du projectile envoyé), d'obusiers de 6 ou de 8 pouces (calibre des
projectiles) et des pièces de siège de 12, 16 et 24 pouces. Les projectiles
sont à classer également en plusieurs catégories. Tout d'abord le boulet
plein en fonte de fer qui n'éclate pas, puis la boîte à mitraille appelée
également biscaïen. Quant aux obusiers, ils envoient des obus sphériques creux, pleins de poudre et munis d'une
fusée; les obus éclatent plus ou moins tôt en fonction de la longueur de l