QUENEAU - ''Les fleurs bleues' - Comptoir Littéraire
puis successivement l'examen de : l'intérêt de l'action (page 7) ...... conçoit qu'il
est nourri de souvenirs culturels, tandis que l'inverse n'est pas possible. ..... le
duc emploie, en 1439, le mot «tiercé» pour parler de ses trois filles, alors que le
...... (une «clé» des ''Fleurs bleues'' pourrait avoir été donnée par Queneau dans
une ...
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www.comptoirlitteraire.com André Durand présente ''Les fleurs bleues''
(1965) roman de Raymond QUENEAU (270 pages) pour lequel on trouve un résumé
puis successivement l'examen de :
l'intérêt de l'action (page 7)
l'intérêt littéraire (page 13)
l'intérêt documentaire (page 41)
l'intérêt psychologique (page 51)
l'intérêt philosophique (page 63)
la destinée de l'?uvre (page 65) Bonne lecture !
Résumé Chapitre I «Le vingt-cinq septembre douze cent soixante-quatre, au petit jour, le duc
d'Auge se pointa sur le sommet du donjon de son château pour y considérer,
un tantinet soit peu, la situation historique.» Il se parle à lui-même, et
parle aussi à son «percheron favori», Sthène, qui lui répond. Il veut qu'il
l'emmène loin de la boue qui est faite de «fleurs bleues». Vêtu de son
armure, il fait abaisser le pont-levis pour quitter son château féodal,
aller vers la «ville capitale» y présenter son «feudal hommage au saint roi
Louis neuvième du nom», en compagnie de son page, Mouscaillot qui, lui, est
monté sur un autre cheval, Stéphane. Mais le duc s'endort, et surgit...
Cidrolin, qui habite «une péniche amarrée à demeure» près de Paris, appelée
«l'Arche». Venant de se réveiller, il se parle aussi à lui-même ; il a fait
un rêve où il était sur un cheval, et cherche une explication. Sa fille,
Lamélie, lui sert un repas «pas fameux», et il s'exclame : «Encore un de
foutu». Puis il s'endort...
Et on revient au duc d'Auge qui se trouve près des murailles de «la ville
capitale» où il vient voir «les travaux à l'église Notre-Dame». Il a rêvé
qu'il a fait un mauvais repas, mais mange superbement. On apprend qu'il
habite Larche près du pont.
La péniche étant amarrée près d'un «camp de campigne pour campeurs»,
Cidrolin est réveillé par «deux nomades», qui s'adressent à lui dans un
mélange de mots de langues étrangères. Il leur offre de «l'essence de
fenouil», sa boisson favorite. À peine sont-ils partis, qu'il ne se
souvient plus d'eux, et s'endort à nouveau. Chapitre II On apprend que le duc avait une femme qui est morte et lui a laissé des
triplées. À Paris, il se trouve auprès du «saint roi» Louis IX qui veut
mener une huitième croisade, et se rendre à Carthage. Mais le duc s'y
refuse ; aussi «manants, artisans et borgeois» lui lancent-ils des tomates
pourries et une pluie d'insultes. Dégainant son «braquemart», il «en occit
quelques dizaines». Puis il prend un bain et s'y endort.
Cidrolin s'intéresse aux travaux de construction d'un immeuble effectués en
face de chez lui, vérifie que sa clotûre n'est souillée d'aucun graffiti,
et constate que son repas est, une fois de plus, «foutu». Il n'arrive pas à
suivre une conversation normale avec un passant.
À l'auberge, le duc se voit offrir du «bortch», demande une «liqueur
ecphratique, de l'essence de fenouil par exemple». Comme un palefrenier est
venu dire que le cheval du duc parle, il lui faut fuir l'auberge à la porte
de laquelle une foule s'en prend à lui à cause de son refus d'aller à la
croisade : «dégainant son braquemart pour la seconde fois», il «occit deux
cent seize personnes, hommes, femmes, enfants et autres ». Chapitre III Cidrolin est réveillé par une acerbe et harmonieusement musclée campeuse
canadienne à laquelle il indique le chemin du camping proche de sa péniche,
tout en la questionnant sans mettre «d'ire au quoi». Puis il se rendort.
Le duc écoute la messe, puis s'entretient, à coups de «gnons», avec l'abbé
Onésiphore Biroton, des rêves, du langage des animaux et de «l'histoire
universelle en général». Le duc rêve souvent qu'il est sur une péniche et
qu'il fait une sieste, qu'il voit des «houatures», ce qui fait que, pour en
parler, il «néologise».
Cidrolin, qui, avec d'autres badauds, observe la variété des campeurs
peuplant le camping, se fait traiter d'«emmerdeur», et constate que «sur la
clôture et le portillon [qui donne accès à sa passerelle] des inscriptions
injurieuses avaient été barbouillées».
Chapitre IV À la terrasse d'un café, Lamélie et un «ératépiste» se consacrent à la
«languistique», «font la ventouse». Puis, revenue sur la péniche, elle
retrouve Cidrolin qui rapporte les éloges qu'on lui a faits de sa péniche,
tandis qu'elle ne pense qu'à son «ératépiste» et qu'elle reproche à son
père d'abuser de «l'essence de fenouil».
Le duc ayant «occis quelques bourgeois qui l'embrenaient», arrivent des
«compagnies royales de sécurité» (des «céhéresses»), et un héraut lui
signifie le montant de l'amende qu'il a à payer au roi, et le condamne à
réciter des prières, à moins «qu'il se joigne au saint roi pour aller
découdre du Sarrasin à la croisade prochaine», ce à quoi il se refuse, se
préparant alors au combat. Chapitre V Cidrolin et Lamélie reçoivent ses autres filles, Sigismonde et Bertrande,
et leurs maris, Lucet et Yoland. Ils boivent de «l'essence de fenouil».
L'un d'eux s'étonne que Cidrolin n'ait pas la «tévé» car «les actualités
d'aujourd'hui, c'est l'histoire de demain». Mais la discussion tourne en
rond, et, comme l'un des gendres fait allusion au «milieu» où Cidrolin
vient de vivre, celui-ci, prétextant vouloir faire sa sieste, leur fait
comprendre qu'ils doivent partir.
Le duc se réveille et constate l'absence de l'abbé Biroton, qui est sans
doute au concile de Bâle. Déçu par «la situation historique», il confie à
son «queux» sa volonté d'obtenir de «Charles septième du nom» la libération
du «noble seigneur Gilles de Rais» avec lequel il a «pourfendu tant de
Godons sous le commandement de Jehanne la Pucelle». Il se rend à Paris,
monté sur Sthène, qui récite un rondeau de Charles d'Orléans, tandis que
Mouscaillot est sur Stèphe. Chapitre VI À Paris, le duc apprend du vicomte de Péchiney que le roi se trouve «sur
les bords de la Loire», ce qu'il trouve «mal séant».
Cidrolin semble continuer le dialogue du duc, mais parle à un passant. Il
reçoit la visite du «ératépiste» qui veut épouser Lamélie, et qui,
répugnant à habiter un «achélème», voudrait s'établir avec elle dans la
péniche. Mais Cidrolin s'y refuse et annonce qu'il ne donnera rien à
Lamélie, d'autant plus qu'il lui faudra la remplacer par une autre femme
qui prenne soin de lui. Après son départ, sur la clôture, avec de la
peinture, il cache une lettre «A» puis une lettre «S».
Par l'entremise du vicomte, le duc entre dans une conjuration contre
Charles VII avec d'autres seigneurs et même le dauphin, qui veulent
défendre les droits des gens «bien nés» et délivrer Gilles de Rais. Chapitre VII Pour se défendre contre «les compagnies royales de sécurité», le duc a
acquis des canons dont il fait l'essai sur l'abbé Biroton et le diacre
Riphinte, les effrayant fort. Ils annoncent l'échec de la conjuration, le
duc «restant seul en face du roi de France, en état de rébellion ouverte».
Mais il est heureux, car il a trouvé pour ses trois filles, Phélise,
Pigranelle et Bélusine, les gendres «les plus cloches parmi les cloches» :
le sire de Ciry, le comte de Torves et le vidame de Malplaquet. Comme il a
tiré l'oreille de l'abbé Biroton, celui-ci, indigné, lui brûle la main, le
menace d'excommunication, exige et obtient qu'il lui demande pardon.
Cidrolin, après s'être assuré que «clôture et portillon sont vierges de
tout graffite», prend l'autobus «qui le mène vers le centre de la ville
capitale». Il y entre au «bar Biture» dont le patron a une casquette
minutieusement décrite. Cidrolin regarde le reflet d'un tableau :
''L'Hercule mourant'' de Samuel-Finlay-Breese Morse, et il ne manque pas de
prendre de «l'essence de fenouil». «C'est alors qu'entre Albert»...
Chapitre VIII avec lequel Cidrolin converse, ce qui nous apprend qu'il a fait de la
prison. Il lui dit être inquiet des «inscriptions sur la clôture». Surtout,
il demande à celui qui semble bien être un proxénète de lui trouver «une
jeune personne ni trop moche ni trop conne» qui tiendra la péniche «en son
état coquet».
Le duc d'Auge, à la chasse, fait tirer au canon sur un mammouth qui met en
déroute ceux qui l'accompagnent. Aussi, considérant «un tantinet soit peu
la situation historique», il préfère «reprendre le chemin qu'il avait
suivi», mais se perd dans la forêt. Il arrive dans une chaumière où ne se
trouve qu'«une pucelle d'une insigne saleté mais d'une esthétique
impeccable», qui lui chante "Dansons la Carmagnole". Comme il menace de
faire pendre son père, qui est un de ses bûcherons, elle jette dans le feu
la poivrade qu'elle avait préparée. Il songe un instant à manger la jeune
fille, mais elle lui propose de jouer, avec pour enjeu «la vie de papa» :
«Ils jouèrent jusqu'à l'aube». Chapitre IX Cidrolin, qui, «depuis qu'il avait passé dix-huit mois en prison», ne va
plus dans des «restaurants gastronomiques», s'apprête tout de même à entrer
dans «un de-luxe» où on ne veut pas le servir parce qu'il n'a pas réservé.
Mais il y voit entrer «ses