l'au-dela et la survivance de l'etre - ALLAN KARDEC

Tout d'abord, dans cet examen, une chose nous frappe. ... profond des heures
nocturnes, des heures d'insomnie, lorsque tout repose autour de .... l'
automatisme (écriture mécanique, transe et incorporations) et en dehors de celui
-ci une ... Le célèbre Lombroso, professeur à l'Université de Turin, écrivait dans
la Lettura :.

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L'AU-DELA
ET LA SURVIVANCE DE L'ETRE ______ Nouvelles preuves expérimentales PAR
LEON DENIS
NOUVELLE EDITION CONFORME A L'EDITION DE 1913 UNION SPIRITE FRANÇAISE ET FRANCOPHONE
L'AU-DELA
ET LA SURVIVANCE DE L'ETRE _______________________________________________ Je me propose d'aborder, en ces pages, une des questions les plus hautes et
les plus graves qui se dressent devant la pensée humaine.
Y a-t-il en nous un élément, un principe quelconque, qui persiste après la
mort du corps ? Y a-t-il quelque chose de notre conscience, de notre
personnalité morale, de notre intelligence, de notre moi, qui subsiste
après la décomposition de notre enveloppe matérielle ?
Dans cette courte étude, nous laisserons de côté le domaine des espérances
religieuses, si respectable soit-il, ainsi que celui des théories
philosophiques, pour rechercher exclusivement les preuves expérimentales
susceptibles de fixer notre opinion. Aujourd'hui, les affirmations
dogmatiques, les théories spéculatives ne suffisent plus. L'esprit humain,
rendu plus difficile par les méthodes scientifiques et critiques en usage
dans notre temps, exige pour toute croyance une base positive, un critérium
de certitude.
Tout d'abord, dans cet examen, une chose nous frappe. A notre époque, où
tant de convictions s'affaiblissent et s'éteignent, où tant d'illusions
tombent en lambeaux, le respect, le culte de la mort reste une des rares
traditions vivantes. Le souvenir des êtres chéris persiste, intense et
profond, au coeur de l'homme. C'est à Paris, ne l'oublions pas, que s'est
établi l'usage de saluer au passage les convois funèbres.
N'est-ce pas un touchant spectacle que de voir, les 1° et 2 novembre, sous
un ciel généralement bas et sombre, et souvent même sous une pluie
opiniâtre, maussade et glacée, des foules nombreuses s'acheminer vers les
cimetières, pour aller fleurir de chrysanthèmes les tombes de ceux qu'elles
ont aimés !
Pour tous ceux qui viennent d'accomplir ce pieux pèlerinage et même, à
toutes les époques de l'année, pour ceux qui accompagnent un convoi
mortuaire, est-ce que la question ne se pose pas ? Qu'est-il advenu de tous
ces voyageurs qui ont franchi le seuil du monde invisible ? Et notre pensée
interroge l'océan silencieux des morts !
Oui, malgré l'amour effréné de la matière qui caractérise notre temps,
malgré cette lutte ardente pour la vie qui nous saisit dans son engrenage
et nous absorbe tout entiers, la pensée de l'Au-delà se dresse à chaque
instant en nous. Elle est suscitée par le spectacle quotidien des deuils de
l'humanité, par la vue des générations qui se succèdent et passent, par les
arrivées et les départs qui se produisent autour de nous, par ces passages
constants d'un monde à l'autre de ceux qui ont partagé nos travaux, nos
joies, nos douleurs, de ceux qui ont tissé à nos côtés la trame parfois si
douloureuse de l'existence.
A tous ceux qui se sont posé cette question je dirai : N'avez-vous pas
perçu quelquefois, dans le silence profond des heures nocturnes, des heures
d'insomnie, lorsque tout repose autour de nous, n'avez-vous pas perçu
quelque bruit mystérieux, qui ressemblait à un avertissement d'ami ou bien
encore le murmure d'un être cher essayant de se faire entendre ? N'avez-
vous pas senti passer sur votre front comme un souffle léger, doux comme
une caresse, ou comme le frôlement d'une aile ? Cela, je l'ai ressenti bien
souvent.
Mais, me direz-vous, cela est beaucoup trop vague et très peu concluant. Il
faut à notre époque sceptique des manifestations autrement précises, des
phénomènes plus tangibles, plus probants.
Or, ces manifestations existent, et c'est d'elles que nous allons nous
entretenir, abordant ainsi le domaine du spiritualisme expérimental, de ces
sciences psychiques nouvelles qui jettent sur le problème de l'Au-delà une
vive lumière.
Ces sciences ont pris une extension considérable depuis quelques années, et
il n'est plus possible à tout homme intelligent de les ignorer ou de les
dédaigner. En dépit des fraudes et des supercheries, les phénomènes
psychiques réels, de tous ordres, se sont tellement multipliés que leur
possibilité ne saurait plus être mise en doute. Si certains savants les
discutent encore, c'est bien plutôt au point de vue de l'explication des
causes en action, que de la réalité des faits pris en eux-mêmes.
Depuis vingt ou trente ans, une nouvelle science est née. Brisant le cercle
étroit dans lequel la science d'hier, la science matérialiste, s'était
confinée, elle a ouvert à l'esprit humain d'immenses trouées sur la vie
invisible.
La découverte de la matière radiante, c'est-à-dire d'un état subtil de la
matière qui échappait complètement à nos perceptions, la découverte des
rayons X, des ondes hertziennes et de la radioactivité des corps ont
démontré l'existence de forces, de puissances incalculables et la
possibilité de formes de vie que nos sens chétifs et bornés sont
insuffisants à percevoir.
De même que le monde des infiniment petits nous demeurait inconnu avant
l'invention du microscope, de même, sans les découvertes de W. Crookes,
Roentgen, Berthelot et Curie, nous ignorerions encore qu'un infini de
forces, de radiations, de puissances nous entoure, nous enveloppe, nous
baigne dans ses profondeurs.
Mais, après ces constatations, quel homme oserait, désormais, fixer des
limites à l'empire de la vie ? La mort, elle-même, ne semble être qu'une
porte ouverte sur des formes impalpables, impondérables de l'existence ;
les flots de la vie invisible roulent sans cesse autour de nous.
On se demande souvent où est l'Au-delà ; mais l'au-delà et l'en deçà se
pénètrent, se confondent : ils sont l'un dans l'autre.
L'au-delà est simplement ce que nos sens n'atteignent pas. Ceux-ci sont
très pauvres, on le sait. Ils ne nous laissent distinguer que les formes
les plus grossières de la vie universelle. Les formes subtiles leur
échappent absolument. Pendant longtemps, qu'est-ce que l'humanité a su de
l'univers ? Presque rien ! Le télescope et le microscope ont élargi, en
deux sens opposés, le champ de nos perceptions. A celui qui, avant la
découverte du microscope, aurait parlé des infusoires, de cette vie
débordante s'épanouissant en myriades d'êtres dans les airs et dans les
eaux, on aurait répondu par un haussement d'épaules.
Voici que de nouvelles perspectives s'ouvrent, et des domaines inconnus de
la nature se révèlent. On peut dire que l'enfance du vingtième siècle
marque une nouvelle étape de la pensée et de la science. Celle-ci
s'affranchit de plus en plus des limites étroites dans lesquelles elle a
été enfermée si longtemps, pour prendre son essor, développer ses moyens
d'investigation et de raisonnement, et explorer les vastes horizons de
l'inconnu. La psychologie, notamment, est entrée dans des voies nouvelles.
L'étude du moi, de la personnalité humaine, est passée du domaine de la
métaphysique à celui de l'observation et de l'expérience. Parmi les
sciences nées de ce mouvement, figure le spiritualisme expérimental.
Sous ce nom, le vieux spiritisme, tant raillé et bafoué, si souvent
enterré, a reparu plus vivant et voit s'accroître de jour en jour le nombre
de ses partisans.
N'est-ce pas là une chose singulière ? Jamais peut-être on n'avait vu un
ensemble de faits, considérés d'abord comme impossibles, dont l'idée ne
soulevait, dans la pensée de la majorité des hommes, que l'antipathie, la
méfiance, le dédain, qui étaient en butte à l'hostilité de plusieurs
institutions séculaires, finir par s'imposer à l'attention et même à la
conviction d'hommes instruits, de savants compétents, autorisés par leurs
fonctions et leur caractère. Ces hommes, d'abord sceptiques, en sont venus,
par leurs études, leurs recherches, leurs expériences, à reconnaître et à
affirmer la réalité de la plupart des phénomènes spirites.
Sir William Crookes, le plus grand physicien des temps modernes, après
avoir observé, pendant trois ans, les matérialisations de l'esprit de Katie
King et les avoir photographiées, a déclaré :
« Je ne dis pas : cela est possible, je dis : cela est. »
On a prétendu que W. Crookes s'était rétracté. Or, il a répondu lui-même à
cette insinuation dans son discours d'ouverture au Congrès de Bristol,
comme président de l'Association britannique pour l'avancement des
sciences. Parlant des phénomènes qu'il a décrits, il ajoute :
Je n'ai rien à rétracter, je m'en tiens à mes déclarations déjà publiées.
Je pourrais même y ajouter beaucoup.
Russell Wallace, de l'Académie Royale de Londres, dans son ouvrage
intitulé : le Miracle et le moderne spiritualisme, a écrit : « J'étais un
matérialiste si parfait et si éprouvé que je ne pouvais, en ce temps,
trouver place dans ma pensée pour la conception d'une existence
spirituelle... Les faits, néanmoins, sont choses opiniâtres : les faits
m'ont vaincu. »
Le professeur Hyslop, de l'Université de Columbia, New-York, dans son
rapport sur la médiumnité de Mrs. Piper entrancée, a dit :
« A en juger d'après ce que j'ai vu moi-même, je ne sais comment je
pourrais me dérober à la conclusion que l'existence d'une vie future est
absolument démontrée. »
F. Myers, professeur à Cambridge, dans son bel ouvrage : la Personnalité
humaine, en arrive à cette conclusion, « que des voix et des messages nous
reviennent d'au-delà de la tombe ».
Parlant de Mrs. Thompson, il ajoute : « Je crois que la plupart de ces
messages viennent d'esprits, qui se servent temporairement de l'organisme
des médiums pour nous les donner. »
Richard Hodgson, président de la Société américaine des Recherches
psychiques, écrivait dans les Proceedings of Society Psychical Research :
« Je crois, sans avoir le moindre doute, que les communicants spirites sont
bien les personnalités qu'ils disent être ; qu'ils ont survécu au
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