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Les grands économistes écrivant au cours de la première moitié du ...... de la
Société se trouve donc toujours et nécessairement lié à l'exécution pleine et
entière de ...... Une diminution plus grande est tout à fait exceptionnelle, et ces
tristes ...... lors même que les hommes présents et futurs ne seraient que des X
en algèbre, ...

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DE L'EDUCATION
DES
SOURDS-MUETS
DE NAISSANCE
PAR M. DE GERANDO
MEMBRE DE L'INTITUT DE FRANCE, ADMINISTRATEUR DE L'INSTITUT
ROYAL DES SOURDS-MUETS, ETC., ETC.
TOME SECOND.
___ A PARIS
CHEZ MEQUIGNON L'AINE PERE, EDITEUR ;
Libraire De La Faculté De Médecine, Des Hôpitaux
Civils Et Militaires, De L'institution Royale Des Sourds-Muets,
Rue De L'école De Médecine, N° 9.
1827
(1) DE L'EDUCATION
DES SOURDS-MUETS
DE NAISSANCE.
SUITE DE LA SECONDE PARTIE. RECHERCHES COMPARÉES SUR L'HISTOIRE DE I.'ART
D'INSTRUIRE LES SOURDS-MUETS.
_____ CHAPITRE X.
Coup d'?il général sur les travaux récents exécutés
en Allemagne. - MM. Newnann, Eschke, etc.
J
USQU'ICI nous avons vu les divers systèmes conçus pour l'éducation des
sourds-muets, naître, se développer tour à tour, mais d'une manière
solitaire, et sans que leurs auteurs cessassent de rester presque
entièrement étrangers les uns aux autres. L'abbé de l'Épée, qui imagina le
dernier de ces systèmes, ignorait tout ce qui s'était fait avant lui, quand
il commença ses travaux, et aujourd'hui encore beaucoup de gens le
considèrent comme le (2) premier inventeur de l'art. Le système des signes
méthodiques, en complétant la provision des ressources offertes à l'art,
imprima une direction nouvelle aux travaux de ceux-là mêmes qui ne
l'adoptèrent point, les invita ou les contraignit à approfondir la partie
essentielle de cet art, ses éléments philosophiques trop négligés
jusqu'alors. Ce système, porté en divers pays par les élèves des abbés de
l'Épée et Sicard, s'y rencontra avec d'autres procédés qui s'y trouvaient
déjà pratiqués, se combina avec eux, se modifia; des communications furent
ouvertes, des voyages furent entrepris, des parallèles furent établis. De
là naquit un second ordre de travaux, produit par cette comparaison, par le
choix ou le mélange de ces systèmes primitifs, et qui ne pouvait être bien
exposé et bien compris que lorsque les éléments dont il avait été formé
auraient été étudiés dans les travaux solitaires dont nous avons esquissé
le tableau.
L'Allemagne est entrée la première dans cette nouvelle carrière; elle y a
joué, elle y joue le rôle le plus considérable; elle est la seule contrée
de l'Europe où l'art d'instruire les sourds-muets est cultivé sans
interruption depuis plus d'un siècle ; elle est celle qui a soumis cet art
aux modifications les plus variées et les plus nombreuses.
Si nous avons le tort en France, en cette matière comme en beaucoup
d'autres, de trop négliger (3) l'étude des travaux faits en Allemagne, les
Allemands sont bien loin de nous imiter; ils examinent avec le plus grand
soin ce qui se fait et se publie parmi nous. Le professeur Björnstähl fit
connaître à l'Allemagne les travaux de Péreire, et le phénomène que
présentait Saboureux de Fontenai[1]; Rudiger, la manière de procéder du P.
Vanin[2]. Les journaux scientifiques de l'Allemagne annoncèrent
immédiatement les Mémoires de Péreire, et l'ouvrage de l'abbé Deschamps[3].
L'institut fondé par l'abbé de l'Épée attira, dès sa naissance, l'attention
de l'Allemagne savante. Dès 1798, Petschke a traduit l'abbé Sicard, en
accompagnant sa traduction de remarques. Nous ne comptons pas moins de
cinquante écrivains allemands qui ont traité avec plus ou moins de
développement des écrits de ces deux instituteurs, ont décrit
l'établissement dirigé par eux tour à tour, et même les établissements des
sourds-muets en France, indépendamment des articles fréquemment insérés sur
(4) le même sujet dans les divers recueils périodiques[4]. C'est, en
général, avec l'expression d'une profonde et sincère estime, que les
écrivains allemands ont parlé des instituteurs français et de leurs
méthodes, quoiqu'ils aient souvent fait, sur celles-ci, des observations
critiques. Mais aucun auteur n'a recueilli avec un soin plus scrupuleux les
détails de tout ce qui s'est fait en France pour l'instruction des sourds-
muets, que M. le docteur Ferdinand Neumann, directeur de l'Institut royal
des sourds-muets à K?nigsberg, dans l'intéressant ouvrage qu'il vient de
publier[5]. Cet ouvrage est le fruit d'un voyage que l'auteur a fait en (5)
France, en 1822. On y rencontre sans doute encore quelques légères erreurs,
qu'il faut attribuer à l'inexactitude des renseignements fournis à M.
Neumann[6]; mais, en général, on y reconnaît un observateur judicieux,
impartial, quoique sévère. Nous pouvons retrouver dans ses critiques un
résumé général de celles qu'à diverses reprises ont suggérées aux étrangers
l'Institution de Paris, et les procédés qui y sont employés.[7]
Les deux principales critiques de M. Neumann roulent sur le développement
que les instituteurs français ont donné au langage mimique du sourd-muet,
et sur les préventions qui les empêchent de faire usage de la prononciation
artificielle.
Les instituteurs français lui paraissent s'être (6) essentiellement mépris
sur le véritable emploi des signes mimiques dans l'instruction des sourds-
muets. L'erreur de l'abbé de l'Épée a consisté, suivant lui, à vouloir
prêter au langage mimique du sourd-muet un genre de perfection dont il
n'est pas susceptible. Dans son opinion, les signes de nomenclature sont
trop arbitraires et souvent dérivés d'une analyse étymologique trop
infidèle; les signes grammaticaux sont sans valeur et sans mérite pour le
sourd-muet, incapable encore de saisir les notions et les formes qu'ils
sont destinés à exprimer : l'abbé Sicard, en voulant étendre encore et
développer le système de son illustre maître, n'a fait qu'accroître et
exagérer aussi ces inconvénients; et ses signes, moins simples que ceux de
l'abbé de l'Épée, sont d'autant plus vicieux, qu'ils renferment plus
d'art[8]. L'erreur de l'abbé Sicard, à ses yeux, a consisté dans le dessein
de vouloir tout définir directement. Il reproche aux signes mimiques de
doctrine, renfermés dans la Théorie des Signes de l'abbé Sicard, leur
excessive étendue, qui en fait une description exubérante, sans que ces
signes puissent faire cependant l'office d'une définition exacte. Il
reproche aux signes mimiques de rappel, employés dans l'usage de
l'Institut, d'être à peu près arbitraires, et de perdre par conséquent
l'avantage attaché à la pan- (7) tomime. Il reproche au procédé de
réduction, par lequel la seconde espèce de signes est tirée de la première,
d'être contraire à la marche naturelle de l'esprit humain, qui va toujours
du simple au composé. En général, tout cet appareil de signes artificiels
n'est, dans l'opinion de M. Neumann, qu'un obstacle aux progrès de l'élève
; il ne donne le plus souvent que des idées vagues et confuses ; il retarde
l'étude de la langue nationale. Ce n'est pas que l'instituteur de
K?nigsberg ne reconnaisse la haute importance de l'emploi des signes
mimiques dans l'enseignement relatif aux sourds-muets; mais il veut que ce
langage reste renfermé dans les limites qui lui sont propres, que
l'instituteur se borne à recueillir les signes institués par son élève, en
aidant toutefois celui-ci à les corriger, à leur donner plus de précision,
en les faisant servir à exercer les facultés intellectuelles de l'élève, et
à appliquer les mots lorsque la connaissance déjà acquise de la langue ne
fournit pas, pour cette application, des ressources suffisantes : il y
voit, en un mot, une préparation nécessaire; mais il ne les admet que comme
une préparation[9].
M. Neumann désavoue, au nom des instituteurs allemands, la prévention qu'on
leur suppose en France contre l'emploi légitime des signes mimi- (8) ques;
il réclame aussi contre les fausses idées qu'on s'est faites parmi nous,
des motifs qui les portent à employer l'articulation artificielle dans
l'enseignement des sourds-muets, de l'importance qu'ils lui attachent, et
du rôle qu'ils lui font jouer. A l'exception d'un petit nombre d'esprits
exaltés, qui ont attribué à la parole une sorte d'influence directe sur les
opérations de l'esprit, et dont M. Neumann est loin de partager les
illusions, les instituteurs allemands n'ont point prétendu faire, de
l'articulation artificielle, le moyen de la culture intellectuelle, comme
ils n'ont point négligé l'emploi de la pantomime pour cette culture ; ils
n'ont vu, dans la parole artificielle, qu'un moyen mécanique, accessoire,
mais cependant indispensable pour l'étude de la langue usuelle, et pour le
succès réel de l'instruction. « Les instituteurs français se méprennent, à
leur tour, lorsqu'ils veulent associer directement des images de l'objet à
son expression par le mot écrit ; car cette association n'est pas
naturelle, les lettres de l'alphabet n'étant que la représentation des
éléments de la[10] parole.
« Si l'abbé de l'Épée s'est égaré en accordant trop, dans son enseignement,
aux règles grammaticales, l'abbé Sicard, par un excès contraire, (9) s'est
égaré en accordant trop aux analyses logiques. La métaphysique du langage
ne saurait appartenir à un en