archange et merveilles - École normale supérieure de Lyon

Cela laisse à l'examen une grande marge de liberté. ... leur trouver des solutions
dans le cadre théorique de l'astrologie » [Popper 1963 : 1985, 282 note 5].

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Eléments de gnomonique religieuse chrétienne et recherche de ses
manifestations éventuelles dans quelques sanctuaires de la France
médiévale. MADAME,
Monsieur,
Vous venez d'ouvrir ces "Éléments"...
Vous n'y trouverez que très peu de certitudes mais, pensons nous
une méthode honnête et modeste pour réfléchir sur des idées ou des faits
qui se rattachent à la gnomonique religieuse.
L'auteur est bien conscient de l'immensité de la recherche à
laquelle il s'est adonné avec de faibles lumières et peu de moyens.
Vos critiques seront reçues avec gratitude, mais aussi vos
suggestions, corrections, informations ou compléments de tous ordres.
Ce texte a été conçu comme un bien commun, à partager, à enrichir
par un aller-retour de questions et réponses.
Merci à vous qui voudrez bien le faire vivre.
Paul Gagnaire
I Introduction 3 II Les astres, la Terre et le Sanctuaire 4 I Chapitre premier: Les astres et la Terre 4
1) Les coordonnées locales 4
2) Les coordonnées horaires et équatoriales 5
3) Le Soleil 7
4) La Lune 8
5) Les étoiles 9
6) Les planètes 10
7) Mini-formulaire de gnomonique 10 II Chapitre deuxième: La Terre et le Sanctuaire 13 III Chapitre Troisième: Les astres et le sanctuaire 13 IV Chapitre quatrième: Le vade mecum du chercheur 15 III L'Homme et le sanctuaire 18 I Le hasard ou l'intention? 18 II A propos de la méthode 19
1) L'axe majeur du sanctuaire. 20
2) Le lever des astres 20
3) La concordance des calendriers. 20
4) La définition du lever 21
5) La variation de la déclinaisons des astres. 21
6) Les grands saints et les autres 22
7) Quelques questions pratiques 22 III Bilan, découvertes et interrogations 23
1) Section I : Les Liaisons Terrestres 23
2) Section II : Les Liaisons Terre-Ciel 25 IV Conclusion 30 V Annexes 31
1) Annexe I : Notions sommaires sur la réforme grégorienne du
calendrier 31
2) Annexe II : De la nocivité de certains écarts 34
3) Annexe III: Longitudes dans les hautes époques 35
4) Annexe IV: A propos des clous de la Saint Jean 36
5) Annexe V: Méthodes modernes pour établir l'azimut de l'axe
majeur 37 VI Orientations bibliographiques 38 VII Planches 40
1) Planche 20 40
2) Planche 21 41 VIII ARCHANGE ET MERVEILLES 42 I Généralités 42 II Les Hypothèses 43 III Remarques 45 IV Conclusion 46 V Liste des Annexes 47 VI Bibliographie 52
Introduction L'organisation du culte public requiert une maîtrise du temps et de
l'espace dont témoigneraient, dans leur structure même, certains édifices
chrétiens où apparaissent, selon plusieurs auteurs, des préoccupations
relatives à l'orientation du bâtiment et à l'articulation de celle-ci avec
la mesure du temps. Ainsi, l'astronomie qui avait déjà servi à construire
des calendriers liturgiques ou civils et à déterminer les heures des
prières, de jour ou de nuit, aurait aussi guidé le maître d'?uvre pour axer
convenablement son sanctuaire et le doter de systèmes de repérage des jours
et des heures.
L'espace à structurer et à sacraliser par l'érection du sanctuaire
s'appréhende comme une réalité stable, aussi bien dans les deux dimensions
de son plan que dans son développement volumétrique. Il en va tout
autrement du temps qui toujours passe et dont, peut-être, l'homme n'est
conscient que parce qu'il déplace péniblement et lentement son corps dans
l'espace.
De cette infirmité proviennent, sans doute, toutes les techniques de
mesure du temps qui lient celui-ci à l'espace par l'observation des trajets
apparents de ces mobiles particuliers que sont les astres.
De là naît la gnomonique, cette démarche subtile, art autant que
science, qui établit, mesure et manifeste les indissolubles corrélations
qui marient l'espace au temps.
Certes, l'orientation d'un sanctuaire chrétien médiéval n'est-elle
qu'un élément des rites de sacralisation, moins fondamental que la
dédicace; on trouve même, souvent, des églises où la justification de
l'orientation n'apparaît pas relever de considérations autres que d'ordre
pratique.
Bien souvent, aussi, cette inscription dans l'espace n'engendre pas de
technique de mesure du temps par l'apparition de signaux chronologiques qui
signaleraient des dates de fêtes ou l'origine de cycles liturgiques. Mais
il y aurait, sans doute, quelque témérité à nier opiniâtrement que telle ou
telle cathédrale ait reçu son orientation pour des raisons où l'astronomie
n'aurait eu aucune part.
Outre le contenu symbolique qui s'abrite aussi derrière une telle
démarche, une fonction d'horloge ou de calendrier a pu peser dans le choix
de l'orientation.
De telles manifestations, même si elles demeurent peu nombreuses, du
moins à notre connaissance, invitent à réfléchir à cette gnomonique
chrétienne, pour en analyser les variantes et présenter les connaissances
astronomiques mises en oeuvre.
Cette recherche pourrait s'encadrer par deux questions. L'une,
préalable, consisterait à se demander si les phénomènes aperçus ne relèvent
pas du hasard plutôt que de la volonté délibérée des maîtres d'?uvre
médiévaux. Nous tenterons d'y répondre et ce sera, évidemment, par la
négative, sinon nous n'aurions pas écrit ces pages.
La seconde question, conclusive, égrènerait tout un chapelet de
"pourquoi". Pourquoi ont-ils fait ceci ou cela dans telle église et pas
dans telle autre ? Pourquoi ont-ils ainsi manifesté telle intention ici et
telle préoccupation ailleurs ? Pourquoi, aussi, semblent-ils s'en être
désintéressés dans beaucoup d'endroits ? Nous devrons laisser ces
interrogations sans réponses: nous hasarder à en proposer serait sortir,
indûment, de notre petit domaine de compétence. Nous pouvons, cependant,
tenir pour assuré que, dans un sanctuaire, conçu comme une sorte d'athanor
où se spiritualise le fidèle, rien de ce qui le constitue et le
particularise n'est dépourvu de rôle et d'efficacité.
Il convient, d'abord, de nous attarder un peu sur les données
astronomiques, en rassemblant quelques définitions et en explicitant les
formules qui permettent de les faire fonctionner.
Vouloir faire l'économie de cette première partie interdirait d'entrer
dans la discussion du hasard et de l'intention et obligerait le lecteur à
recourir à un Traité d'Astronomie, forcément surdimensionné par rapport aux
très simples exigences de cette recherche d'amateur. Les astres, la Terre et le Sanctuaire
1 Chapitre premier: Les astres et la Terre Bien entendu, la Terre aussi est un astre, mais elle diffère de tous
les autres en ceci qu'elle est, dans les siècles qui nous intéressent, le
lieu unique d'où nous observons les phénomènes célestes. Cette observation
consiste à repérer des points, à identifier les objets célestes et à suivre
leurs trajectoires.
Cela revient à construire des systèmes de coordonnées. Pour notre
recherche il suffit de présenter et d'utiliser deux de ces systèmes, mais
il en existe bien d'autres. Ce sont:
1°) les coordonnées locales (ou coordonnées horizontales):
-la hauteur de l'astre
-l'azimut de l'astre.
2°) les coordonnées horaires et équatoriale:
-l'angle horaire de l'astre
-la déclinaison de l'astre.
On notera que ces quatre paramètres sont des angles. 1 Les coordonnées locales Très tôt, sans doute, l'homo sapiens a pris conscience de l'immense
plan horizontal sur lequel il se tenait debout et, en raison de la présence
des astres, surtout des étoiles, il a imaginé ce plan comme recouvert d'un
non moins immense dôme constellé; un jour, plus tardivement, il a dû
émettre l'hypothèse d'un second dôme, identique au premier mais "en
dessous" et s'ajustant au premier. Cette "bulle de cristal", vue et rêvée,
éprouvée et imaginée, n'est autre chose que la sphère locale des
cosmographes, constituée par un axe vertical, (zénith-nadir), et par un
plan horizontal.
Dans cette première représentation du monde, l'observateur n'a qu'à
peine inauguré l'abstraction; il a plutôt regardé ce qui se passait à ses
pieds et au dessus de sa tête. Mais c'était déjà un modèle.
Saisissant les positions successives des astres et, singulièrement, du
Soleil et de la Lune, mais, probablement, pas encore, leur marche, dans ce
système de repères, l'un horizontal et l'autre vertical, l'observateur va
pouvoir mesurer et enregistrer la hauteur de l'astre, c'est à dire l'angle
qu'il forme avec l'horizon local et son azimut, c'est à dire l'angle que
forme sa direction avec une direction-origine, choisie plus ou moins
arbitrairement et tracée sur le sol.
Un azimut-origine a dû s'imposer assez vite, le Sud où le Soleil
culmine, en même temps qu'il signale l'écoulement de la moitié du jour
clair, du moins sous nos latitudes (hémisphère Nord, hors zone tropicale).
Hauteur et azimut constituent le système des coordonnées locales ou
horizontales. Elles renseignent un observateur établi en un point précis de
la Terre, mais, comme elles sont locales, elles sont, au même instant,
immédiatement différentes pour tout autre observateur éloigné du premier,
si peu que ce soit.
Malgré tout l'intérêt qu'elles présentent pour un commencement
d'organisation de la vie sociale locale, elles ne peuvent donc pas convenir
pour fonder un système de mesure du temps qui serait valable pour toute la
Terre. D'autre part, il faut savoir que les déplacements d'un astre en
azimut et également en hauteur ne s'effectuent pas en des temps égaux pour
des déplacements égaux. Cela est vra