2) Portée efficace de Saint-Lys-Radio
Mise au point d'une méthode d'évaluation du fonctionnement d'un réseau de
drainage. Cas du périmètre ..... Examen des drains,. - Etude de la ....
Equipements de la station de pompage ;. - Bordereau .... Guides et Manuel (08). [
1] Gaaloul N.
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HISTOIRE
DE
SAINT-LYS-RADIO
Station Radiomaritime en Ondes Courtes ( 1948 - 1998 ) ( Origine, évolution et disparition )
par
Edgar AMBIAUD , Retraité des PTT, ancien opérateur
puis cadre à St-Lys-Radio de 1950 à 1987 AVANT-PROPOS Un matin de Février 1998, un mois à peine après la fermeture de St-
Lysradio, je songeai à cette station si particulière et unique en France.
J'en vins à considérer, avec un brin de nostalgie, qu'elle méritait
mieux que quelques lignes, voire quelques pages, tout au plus, dans une
future histoire des radiocommunications mondiales.
Je la connaissais bien, cette station. J'y avais travaillé longtemps
avec beaucoup d'ardeur, d'enthousiasme, de sérieux et d'attachement. Je
pensais être capable de la décrire minutieusement et d'en raconter
l'histoire. Volontaire pour les services radioélectriques des PTT, j'avais débuté
comme opérateur à Marseille-radio fin 1948 et je fus nommé à StLysradio le
premier Août 1950.
Pour cause d'avancement de grade, je fis un séjour d'un hiver au
service fixe du BTI (Bureau Télégraphique International) en 1967/68. Je
revins à StLysradio où, dés Janvier 1969, je fus chargé du contrôle des
stations radio privées, des radioamateurs, et des stations de navires pour
le Sud de la France.
Je terminai ma carrière comme adjoint du Chef de Centre de St-Lysradio,
chargé de l'exploitation de 1979 à 1987.
Ce matin de Février 1998 donc, je décidai de faire une sorte d'exposé
historique approfondi de StLysradio.
Mon objectif était de relater avec précision, clarté et suffisamment de
détails, ce que fut cette station dans son rôle au service des marins, la
tâche de ses opérateurs, opératrices et techniciens, aussi bien que les
difficultés de sa gestion et son évolution dans le temps.
Dans mon esprit, cet ouvrage devait constituer un témoignage
irréfutable qui resterait dans mes archives pour les générations futures.
Chapitre 1
Naissance de Saint-Lys-Radio
1.Origine On peut s'étonner de voir une Station Radiomaritime à l'intérieur des
terres pour communiquer avec des navires en mer mais, en raison de la
portée des ondes courtes, cela n'a aucune importance. En réalité,
l'implantation de cette station près de St lys résulta de la guerre 39-45. En 1941, l'Administration des P.T.T. décida de construire en "Zone
libre" le "Groupe Radioélectrique de Toulouse" pour assurer et sécuriser
les liaisons radiotélégraphiques entre la métropole et nos colonies.
Ce groupe comprenait : 1. un centre récepteur à St Lys ; 2. un centre émetteur au Vernet : 3. un centre d'exploitation à Muret. Les travaux commencèrent en 1942. En 1945 les trois centres étaient presque
achevés et assuraient une liaison en morse avec Bamako.
Pendant la guerre, le Bureau Central Radio (BCR) s'était replié de
Paris à Roanne. La guerre terminée, Paris reprit peu à peu toutes ses
liaisons avec l'outremer. Finalement le Groupe Radioélectrique de Toulouse
ne fut plus nécessaire.
La Station Radiomaritime en ondes courtes utilisée avant la guerre aux
Saintes-Maries-de-la-Mer ayant été détruite par l'occupant, la Direction
des Services Radioélectriques (DSR) décida en 1946 d'utiliser le Centre
Récepteur de Saint-Lys et le Centre Emetteur du Vernet pour en faire une
station radio maritime en ondes décamétriques qu'on appela "SAINT LYS
RADIO".
A l'époque, Boulogneradio et Bordeauxportradio assuraient un service
radiotélégraphique provisoire en ondes courtes avec les navires en mer.
Après quelques aménagement indispensables :
4. antennes supplémentaires pour les deux centres,
5. positions de réception et de trafic plus un minimum de liaisons
télégraphiques et télex pour St-Lys,
6. émetteurs supplémentaires pour le Vernet,
STLYSRADIO fut ouverte au trafic avec les navires en Octobre 1948.
L'ouverture officielle ne fut fixée qu'au 1er Janvier 1949, les mois
précédents étant considérés comme une mise en route progressive.
Elle devait cesser d'émettre le 16 Janvier 1998. 2. Les Ondes Courtes
1) Propagation Les ondes hertziennes sont un rayonnement de même nature que la
lumière. Elles n'en diffèrent que par la fréquence. Elles peuvent être
déviées, réfléchies, absorbées, ou arrêtées par un obstacle.
Les ondes courtes ou décamétriques (100 à 10 mètres = 3 à 30 Mhz) ont
la particularité de se réfléchir sur des couches ionisées de la haute
atmosphère, surtout la couche F située vers 250 km d'altitude. Il faut
ajouter à ces réflexions celles qui se produisent sur le sol ou la surface
des océans. Ainsi, par réflexions successives dans l'espace qui sépare deux
sphères concentriques, la terre d'une part et l'ionosphère d'autre part,
les ondes courtes peuvent atteindre les antipodes ou faire le tour du
monde.
Malheureusement cette propagation est capricieuse. Le soleil est
responsable de l'ionisation des diverses couches créées dans l'ionosphère
par les radiations ultraviolettes et les particules qu'il émet. Ainsi les
propriétés réfléchissantes de ces couches dépendent de son activité et de
sa position par rapport à la Terre, donc de l'heure, de la saison, du jour
et de la nuit. On "monte" en fréquence pour un parcours diurne. On
"descend" en fréquence pour un parcours nocturne.
Liée à l'activité solaire la propagation des ondes courtes varie comme
elle selon un cycle de 11 ans. La gamme du 22 Mhz y est particulièrement
sensible.
Depuis une station terrestre ou de navire, certaines régions sont plus
difficiles d'accès que d'autres en radio. Il en est ainsi notamment des
régions polaires où le phénomène des "aurores" peut interrompre les
communications radio.
Parfois les éruptions solaires provoquent brusquement une ionisation
très forte des couches les plus basses de l'ionosphère, les couches D et E,
ce qui arrête soudain les ondes courtes par absorption dans ces couches.
Cet accident est appelé "perturbation ionosphérique à début brusque" (PIDB)
et ne dure que quelques heures au maximum. 2) Portée efficace de Saint-Lys-Radio "St-Lys-Radio peut communiquer avec les navires du monde entier sur
tous les océans du globe" disait-on souvent dans les médias, pour faire
bref. Cela n'était pas tout à fait vrai. Il aurait fallu ajouter..."mais
pas forcément 24 heures sur 24 suivant leur position".
On admettait, qu'un navire se trouvant à moins de 8000 km de St-Lys
pouvait nous contacter aisément en cours de journée. Au delà de cette
limite approximative et jusqu'aux antipodes les contacts devenaient de plus
en plus difficiles, pendant quelques heures par jour seulement et certains
jours impossibles. Il fallait choisir la gamme de fréquences qui "passait"
le mieux. Par exemple, en fin de nuit, vers 4 heures TU sur 8 Mhz pour un
navire se trouvant dans le Nord-Est du Pacifique (parcours des ondes
entièrement nocturne). 3) Partage des fréquences et brouillages Périodiquement des conférences internationales des radiocommunications
sont chargées de répartir au mieux les fréquences des ondes courtes entre
leurs utilisateurs. Depuis les débuts de la radio, ces conférences se sont
efforcées, chaque fois, de tenir compte du trafic et de l'évolution des
techniques pour améliorer les communications maritimes. Dans les bandes des
4, 6, 8, 12, 16, 22 et 25 Mhz, des fréquences ont été réservées au service
mobile maritime, les unes pour les stations terrestres, les autres pour les
stations mobiles de navire.
. Pour les stations terrestres les fréquences étaient attribuées aux Etats
suivant leurs demandes et selon l'importance de leur flotte de commerce
et de pêche. 7. Pour les stations de navire, en raison de la pénurie de fréquences, de
leur nombre très élevé et du faible trafic de chacune d'elles prise
isolément, elles partageaient fréquemment entre elles une fréquence
d'émission.
Dans certains cas, deux stations terrestres devaient se partager dans
le temps une fréquence d'émission. Naturellement les risques d'interférences augmentaient avec
l'accroissement du trafic.
4) Autres risques de brouillage La réception des ondes courtes pouvait être gênée :
8. par des parasites atmosphériques en cas d'orage surtout dans les
fréquences basses (4, 6 et 8 Mhz) ;
9. par des parasites industriels ou domestiques heureusement très
rares à St-Lys car des servitudes radioélectriques étaient imposées
à l'intérieur d'un périmètre de protection du Centre ;
10. par des émissions parasites produites par des émetteurs proches,
puissants et mal réglés. 3. Installations (deux centres pour une station) La station de StLysradio était un ensemble de deux centres éloignés
l'un de l'autre de 22 km.. Pourquoi ?
- Parce qu'il était impossible d'installer un centre récepteur d'ondes
courtes à proximité d'émetteurs d'au moins 10 kW. Malgré une petite
différence de fréquence entre l'émission et la réception, tous les circuits
des récepteurs auraient été saturés et n'auraient pu capter le moindre
signal d'un navire. 1) Centre de réception et d'exploitation de Saint-Lys Ce centre était situé à environ 21 km dans l'ouest-suroit de Toulouse
sur un plateau très dégagé. A 2,5 Km à vol d'oiseau du bourg de St Lys,
chef lieu de canton, il était en fait,