Leucémie Aiguë Myéloblastique

Des tests spécialisés, à faire sur l'examen de moelle, sont nécessaires pour ...
rapidement après le diagnostic, dans un service d'hématologie spécialisée.

Part of the document


Informations aux patients atteints de leucemie aigue myeloblastique
Dans certains cas les symptômes et le traitement peuvent différer de ce que
y est présenté dans ce livret. A tout moment les explications de votre
médecin référant et des spécialistes qui vous ont pris en charge dans le
service sont à votre disposition pour des explications personnalisées
concernant votre diagnostic et votre prise en charge thérapeutique. ? Qu'est-ce qu'une leucémie aiguë myéloblastique (LAM) ? La LAM est une forme de cancer qui touche les cellules de la moelle
osseuse, qui produisent normalement les globules rouges, les plaquettes,
les polynucléaires. Dans la LAM, les précurseurs des polynucléaires ou des
monocytes prolifèrent de façon anarchique, sans "mûrir" (sans se
différencier). L'accumulation de ces cellules "immatures" (cellules
leucémiques ou blastiques) empêche la production des autres types
cellulaires, ce qui conduit à une anémie (manque de globules rouges et
baisse de l'hémoglobine), une neutropénie (manque de polynucléaires) et une
thrombocytopénie (baisse des plaquettes). Les cellules leucémiques
présentes dans la moelle osseuse ont tendance à passer dans le sang, ce qui
permet un diagnostic facile par une numération formule sanguine.
? Qui peut souffrir de Leucémie Aiguë Myéloblastique ?
La LAM peut être détectée à tout âge, mais seulement 25% des cas sont
diagnostiqués avant l'âge de 25 ans. Il y a une augmentation importante de
la fréquence de ce type de leucémie après l'âge de 40 ans, l'âge moyen
étant de 65 ans.
? Quels sont les types de Leucémies Aiguës Myéloblastiques ?
La classification des LAM est basée sur l'aspect des cellules leucémiques
observées au microscope (cytologie) et sur l'analyse des chromosomes des
cellules leucémiques.
La classification internationale FAB (Franco-Américano-Britanique) est le
plus souvent utilisée.
Le tableau suivant présente la fréquence et les aspects particuliers de
chacune.
-LAM0-M2:myéloïde, de très peu différenciée à différenciée (50%)
-LAM3:promyélocytaire (fagots de Corps d'Auer), avec troubles de
coagulation (10%)
-LAM4: myélo-monocytaire : monocytes dystrophiques dans le sang,
myéloblastes médullaires (fréquence de l'atteinte cutanée et gingivale)
(25%)
-LAM5A et B: monoblastes ± différenciées (fréquence de l'atteinte cutanée
et gingivale) (10%)
-LAM6: érythroblastiques (4%)
-LAM7 : mégacaryocytaires (1%)
Tableau de la classification FAB.
Des tests spécialisés, à faire sur l'examen de moelle, sont nécessaires
pour préciser le type de leucémie et donc le traitement qui en découlera :
la détection des péroxydases, l'immunophénotype, le caryotype et la
biologique moléculaire.
La classification de M0 à M7 ne reflète pas la sévérité de la maladie. Le
traitement est essentiellement le même pour tous les sous-types de leucémie
sauf pour la LAM3 qui bénéficie, en plus de la chimiothérapie, de l'ajout
de l'acide transrétinoïque.
L'analyse des chromosomes et des gènes, modifiés au cours des leucémies
aiguës myéloblastiques (caryotype et biologie moléculaire) prennent de plus
en plus d'importance pour la classification et, peut-être demain, pour le
traitement.
Lorsque la LAM survient dans un contexte d'anomalie déjà connu de la
moelle, ou après avoir reçu des chimiothérapies et/ou de la radiothérapie,
elle est dite "secondaire". Ces leucémies secondaires peuvent plus
difficiles à traiter.
? Quelles sont les causes des Leucémies Aiguës Myéloblastiques ?
La cause des LAM est le plus souvent inconnue. Les radiations ionisantes et
l'exposition au benzène sont reconnues en France comme des causes
professionnelles pouvant être responsables de leucémie aiguë. Les
chimiothérapies données pour d'autres cancers ont également pu être rendues
responsables de LAM.
L'existence préalable d'une myélodysplasie (anémie réfractaire), d'une
Leucémie Myéloïde Chronique, d'une polyglobulie, d'une splénomégalie
myéloïde prédisposent également à la survenue d'une LAM. ? Quels sont les signes et symptômes de la Leucémie Aiguë
Myéloblastique ?
Le plus souvent les personnes atteintes d'une LAM souffrent :
- d'anémie (manque d'hémoglobine), responsable
- de fatigue, essoufflement et malaise
- de thrombocytopénie (baisse des plaquettes), responsable de survenue
d'hématomes ("bleus") sans traumatismes ou exagérés au moindre traumatisme,
de saignements des gencives, du nez, voire d'hémorragies digestives ou
cérébrales,
- de neutropénie (baisse des polynucléaires), prédisposant aux infections
rapides, graves et récidivantes à type de septicémie, pneumonie, infection
cutanée...
L'ensemble de ces manifestations est la conséquence d'un arrêt de
fonctionnement de la moelle osseuse, qui se voit dans d'autres maladies de
al moelle osseuse (aplasie médullaire, myelodysplasie). L'atteinte de la
production de la moelle osseuse peut prédominer sur une des lignées. Le
diagnostic peut être fait sur une numération formule sanguine faite de
façon systématique sans qu'aucun de ces signes ne soient présents.
Moins fréquemment, d'autres symptômes dus à la leucémie peuvent être
présents : douleurs osseuses, augmentation de la taille des ganglions, de
la rate, du foie, des gencives, tuméfactions sous-cutanées, atteinte des
méninges...
? Comment la Leucémie Aiguë Myéloblastique est-elle diagnostiquée ?
L'examen clinique n'a rien de spécial. Seul l'examen du sang et de la
moelle osseuse permet de porter le diagnostic.
La NFS n'est jamais normale : elle montre le plus souvent une baisse de
l'hémoglobine, des plaquettes et des polynucléaires. Toutefois les globules
blancs (leucocytes) peuvent être augmentés, voire très augmentés, en raison
de la présence de cellules leucémiques dans le sang.
L'examen de la moelle osseuse se fait à partir d'un frottis d'un
prélèvement de moelle du sternum ou du bassin, effectué sous anesthésie
locale. Cet examen, essentiel pour le diagnostic, montre une moelle très
riche en cellules, mais qui est anormal par la présence d'au moins 20%
(normalement moins de 5%) de cellules immatures (myéloblastes et/ou
monoblastes). C'est l'examen approfondi de ces cellules anormales qui va
permettre un diagnostic précis du type de leucémie. Une ponction lombaire
peut être nécessaire pour l'examen du liquide céphalo-rachidien. En effet,
dans certains cas, des cellules leucémiques peuvent également être
détectées dans ce liquide. Ceci impliquera un traitement supplémentaire par
ponction lombaire.
Comment la Leucémie Aiguë Myéloblastique est-elle traitée ?
Sans traitement, la LAM cause rapidement la mort par infection, hémorragie
ou troubles respiratoire et cérébraux par augmentation importante des
globules blancs.
Le but du traitement est d'obtenir la disparition des blastes anormaux de
la moelle osseuse et une remontée des polynucléaires, des plaquettes et de
l'hémoglobine dans le sang. Cet état est appelé "rémission complète". Sans
traitement complémentaire, la rechute (réapparition des blastes dans la
moelle osseuse) est le plus souvent observée. C'est pour cette raison,
qu'après le premier traitement (dit "traitement d'induction"), les médecins
proposent le plus souvent un traitement de "consolidation", et enfin un
traitement d' "intensification" comportant soit une allogreffe de moelle,
soit une autogreffe, soit d'autres cures de chimiothérapie.
Chez les patients au-dessus de 60ans, des traitements de chimiothérapie
intensifs sont plus mal tolérés et les allogreffes de moelle
conventionnelle ne sont pas possibles.
Le traitement doit être débuté rapidement après le diagnostic, dans un
service d'hématologie spécialisée. En raison de la toxicité des
traitements, un examen cardiaque et la pose d'un cathéter central (sauf en
cas de troubles graves de la coagulation) sont programmés avant le début de
la chimiothérapie. Dans la grande majorité des cas, les chimiothérapies
proposées entrent dans le cadre de protocoles de recherche clinique,
nécessitant une information complète et l'accord écrit du patient. Seul ces
types de protocoles cliniques permettent de progresser dans le traitement
de cette maladie.
Traitement d'induction.
Ce traitement comporte l'utilisation de plusieurs chimiothérpaie ou agents
anti-cancéreux, dont certains sont plus spécifiquement utilisés dans le
LAM, comme l'Aracytine. La durée du traitement par voie intraveineuse est
de 7 à 10 jours, et la conséquence majeure de cette chimiothérapie est la
baisse rapide des globules blancs, des plaquettes et des globules rouges,
conséquences de la toxicité des chimiothérapies sur la moelle osseuse. A la
fin du traitement, cette moelle doit être "désertique" (= aplasie
médullaire), ce qui expose le patient à des risques infectieux et
hémorragiques majeurs. Cette aplasie nécessite une surveillance de tous les
instants en milieu spécialisé et protégé. Le risque d'infection grave
(septicémie, pneumonie) fait pratiquer, en cas de fièvre, des recherches de
microbes (hémocultures, examens d'urine, examens de selles...) et oblige à
entreprendre très rapidement un traitement antibiotique large par voie
intraveineuse. La baisse prolongée des polynucléaires expose aussi à un
risque de contamination par des champignons (Candida, aspergillose), qui
oblige à répéter les examens pulmonaires (radio, scanner), et à commencer
souvent un traitement sans preuve de l'infection.
La chimiothérapie a également une toxicité digestive, entraînant souvent
nausée, diarrhée et inflammation des muqueuses (mucite), cette dernière
pouvant nécessiter l'administration d'antalgi