Annexe 3 : Discours contre l'impôt sur le revenu, par Adolphe Thiers ...

PSIA Analyse d'impact sur les conditions de vie et la pauvreté .... Pour la Banque,
l'élaboration de cette stratégie est intervenue à un moment où elle accumule .... D
'importants investissements, conjugués à des réformes des institutions et des ......
la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne et le Luxembourg, et des processus ...

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Le socialisme
en chemise brune Le socialisme
en chemise brune Essai sur l'idéologie hitlérienne Benoît Malbranque
[pic] Paris, septembre 2014
Institut Coppet
www.institutcoppet.org © Institut Coppet, 2014
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Hjalmar Schacht
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« Aucune nation ne se brûlera deux fois les doigts. La ruse
de l'homme aux rats de Hamelin ne réussit qu'une fois. »
Adolf Hitler
PRÉFACE
De longues années sont passées depuis l'époque où je conçus pour la
première fois l'idée de ce livre et où j'en entamai la rédaction. Bien que
des circonstances personnelles en aient dès le départ retardé l'écriture,
ce délai doit surtout sa longueur à la multiplication des projets annexes
qui m'ont poussé à mettre rapidement de côté le présent ouvrage, et qui,
finalement, m'ont longtemps gardé hors d'état de le terminer.
Ce livre était né d'une déception. Lorsque l'Allemagne Nazie arriva
enfin au programme de mes cours d'Histoire, je n'étais pas impatient de
comprendre comment s'était diffusée cette idéologie : j'étais d'abord
impatient de découvrir cette idéologie elle-même. Pourquoi elle avait
séduit le peuple allemand, pourquoi elle avait entraîné la guerre, pourquoi
elle signifiait la perte des libertés fondamentales - la compréhension du
national-socialisme hitlérien suffirait, me disais-je, pour répondre à ces
questions. Quelques semaines de cours suffirent pour me faire perdre mes
illusions. Il me fallait apprendre, en somme, que le nazisme avait été
totalitaire par hasard, antilibéral par hasard, anticapitaliste par hasard,
et socialiste par hasard. Une déception du même ordre intervint avec
l'étude du communisme soviétique.
Dès le début, je refusais d'accepter que l'Histoire puisse se dérouler
par hasard. Bien que je la savais insensible aux grandes règles et aux lois
supposément « intangibles », j'étais conscient que l'intelligence humaine
finirait par se détruire par la recherche des effets sans cause. Au fil de
mes lectures, je voyais la grande image se dessiner devant moi. De
l'Allemagne Nazie et de son histoire, je connaissais déjà les faits, et
leur enchainement logique. Je venais d'en découvrir les idées, et leur
enchainement logique.
La conséquence que je tirais de mon analyse était trop importante pour
que je la laisse mourir dans des notes éparses ou des réflexions
personnelles. Ainsi me vint l'idée de ce livre. Dans La route de la
servitude de Friedrich Hayek, je reconnaissais le modèle général et étendu
de l'étude particulière et spécifique que je souhaitais réaliser sur le
national-socialisme. Bien que mes conclusions soient les mêmes, mon point
de vue diffère. Qu'on ne se méprenne pas néanmoins : cet ouvrage est bien
plus qu'un traité sur le nazisme. Les principes généraux sont illustrés par
l'exemple du national-socialisme hitlérien, mais ils restent valides pour
toutes les époques. La nôtre comprise.
Il serait imprudent de supposer que le livre que je présente ici au
lecteur puisse faire naître un consensus autour des thèses qu'il développe.
Parce qu'il s'oppose frontalement et volontairement à la manière qu'ont eue
la majorité des historiens traditionnels de considérer l'idéologie
hitlérienne - sans parler de ceux qui nièrent jusqu'à son existence - il a
la double tâche de bâtir et de déconstruire : d'abord, de fournir une
interprétation cohérente et intellectuellement satisfaisante des douze
années du régime national-socialiste ; ensuite, d'exposer les
interprétations erronées et les biais idéologiques qui les ont causées.
Le récit de l'histoire n'a de sens que s'il participe à la
compréhension rétrospective de l'histoire ; s'il se place dans la logique
positive selon laquelle, pour reprendre les mots du poète allemand
Schiller, « l'Histoire du monde est le tribunal du monde ». S'il refuse de
juger les événements historiques ou de leur donner suffisamment de sens
pour que le lecteur fasse lui-même ce travail critique, l'historien se
relègue de lui-même au rang d'un vulgaire passeur de témoin : d'un fait
historique en apparence incohérent il offre un récit resté incohérent. En
évitant de tomber dans cette trappe malheureuse, l'historiographie du
national-socialisme peut être d'une utilité considérable pour notre époque.
Replacé dans l'enchaînement causal des évènements et des idées, le nazisme
peut apparaître non comme une folie inexplicable, mais comme l'échec
prévisible de principes politiques destructeurs, dont l'antisémitisme n'en
était qu'un parmi d'autres.
Dans la mesure du possible, je me suis efforcé de laisser au livre sa
teneur originelle. Outre quelques ajouts bibliographiques et la
reformulation de certains passages, l'ensemble de l'ouvrage est structuré
et rédigé comme il l'avait été dès sa naissance. Les quelques modifications
textuelles ont essentiellement consisté à retirer des éléments que des
recherches historiques ultérieures ont invalidé, ou qui reposaient sur des
preuves dont la validité me semblait être devenue trop douteuse. Benoît Malbranque
Institut Coppet INTRODUCTION
Le nom d'Adolf Hitler occupe une place tout à fait particulière dans
l'histoire du XXe siècle et, par certains côtés, elle pourrait presque
paraître excessive. Après tout, ni le fascisme, ni le totalitarisme, ni la
barbarie elle-même n'avaient commencé avec lui. D'un point de vue
strictement factuel, il est établi que certains dictateurs tels Pol Pot ou
Mao Zedong massacrèrent une proportion nettement plus considérable de leur
population. Par sa durée même le Troisième Reich est dépassé par bien des
régimes tyranniques et dictatoriaux ; loin d'être millénaire comme les
Nazis l'avaient souhaité, il constitua une parenthèse dans l'histoire
allemande : elle s'ouvrit le 30 janvier 1933 pour se refermer à peine douze
ans plus tard.
Pourtant, lorsque le citoyen européen s'interroge sur ce qui constitue
le fait marquant du XXe siècle, la barbarie nazie est souvent l'élément
historique qui lui vient à l'esprit de prime abord. Bien que les choix de
l'Histoire « collective » aient évidemment leur raison que la raison
ignore, cette fixation sur Hitler est due en large partie à un sentiment
fort compréhensible d'horreur. Il n'en reste pas moins que notre époque a
plus que jamais le besoin de comprendre, non de sentir, d'analyser, non
d'imaginer, la nature et les causes du national-socialisme hitlérien.
L'usage du terme « national-socialisme » n'a sans doute pas heurté la
sensibilité du lecteur ni questionné son intelligence. Il faut dire que ces
deux mots assemblés l'un à l'autre sont devenus un véritable concept sans
substance. Depuis des décennies, d'innombrables historiens ont prétendu en
clarifier le sens. Ils n'ont fait que le masquer, le dissimulant derrière
l'antisémitisme, qui n'en fut qu'une des composantes, et derrière le
totalitarisme brutal, dont ils rendent responsable la seule personnalité
d'Hitler. Pourtant, les mots ont un sens, et personne ne peut
raisonnablement parler du national-socialisme sans savoir ce que veulent
dire et le nationalisme et le socialisme, et pourquoi ils furent réunis en
une seule doctrine politique. La dénomination d'un mouvement politique
n'obéit pas aux forces aveugles du hasard, et nous verrons par la suite
qu'Hitler prenait très au sérieux cette expression. Il nous faut donc la
comprendre.
Tout bien considéré, le même besoin de définition resurgit pour
l'analyse de toutes les Weltanschauungen, les grandes « conceptions du
monde ». Le communisme, par exemple, était explicitement défini comme
l'idéologie politique basée sur la volonté de mettre en commun, et donc sur
le sacrifice de chacun au profit de tous. Et l'individu a été sacrifié. Si
nous avions compris, à l'époque, la véritable nature de ce système, un tel
sacrifice aurait certainement pu être évité. Au moins une telle
connaissance empêche-t-elle à présent une « expérience » semblable de
prendre à nouveau racine dans le monde développé. Maintenant, en somme, il
semble que nous savons.
Avant tout, le communisme semble être l'objet de moins de
mystifications. Chacun en comprend maintenant la vraie nature, bien que peu
osent véritablement en tirer les conséquences jusqu'au bout. Si une grande
majorité d'européens comprend bien qu'il serait illusoire et dangereux de
mettre toutes les richesses en commun et que le communisme