faire de l'economie et de la sociologie avec star wars - La revanche ...

FAIRE DE
L'ECONOMIE
ET DE LA
SOCIOLOGIE
AVEC
STAR WARS
Renaud Chartoire Contact : renaudchartoire @gmail.com 06 18 28 16 52 PLAN
Introduction
Résumé des six films
Faire de la sociologie avec Star wars
1) Star wars et la typologie des actions humaines
2) Star wars et le désenchantement du monde
3) Star wars et l'évolution des rôles masculins et féminins dans
la société
4) Star wars et les relations familiales
5) Star wars et la mobilité sociale
6) Star wars et la montée de l'individualisme
7) Star wars et l'explication des relations de pouvoir au sein
d'une société
8) Star wars et l'explication sociologique des conflits
9) Star wars et l'explication sociologique du don
10) Star wars et la question des finalités de l'existence humaine
Faire de l'économie avec Star wars
1) Star wars et l'échange marchand
2) Star wars et l'organisation du travail
3) Star wars et l'innovation technologique
4) Star wars et l'efficacité de la combinaison productive
5) Star wars et l'impact du progrès technique sur l'emploi
6) Star wars et l'analyse keynésienne
7) Star wars et l'altermondialisme
Conclusion
INTRODUCTION
Faire de l'économie et de la sociologie avec Star
wars, voilà un titre a priori incongru... qu'est-ce que Star
wars peut bien avoir de commun avec les acquis de la science
économique et de la sociologie ?
Star wars est un phénomène cinématographique sans
précédent.
Phénomène financier, tout d'abord, avec des recettes
longtemps inégalées, et une rentabilité exceptionnelle ;
ainsi, si l'épisode 4 sorti en 1977 a coûté 11.5 millions de
dollars, il en a rapporté... plus de 798 millions ! Les six
épisodes ont été largement rentabilisés par leurs seules
recettes liées aux entrées en salle, comme le montre le
tableau suivant :
[pic]
Phénomène financier aussi, car Star wars est le
premier film a avoir engendré une telle économie liée à la
fabrication de produits dérivés, à tel point que les recettes
liées aux produits dérivés l'emportent pour Lucasfilm sur les
recettes directement tirées des films. Ca a été le coup de
génie de George Lucas : lorsque la Fox lui propose son
contrat sur ce qui deviendra plus tard l'épisode 4, Lucas
préfère un salaire peu élevé en échange de la possession des
droits liés aux suites et aux produits dérivés, ce que la Fox
a accepté sans discussion. La vente de produits dérivés était
en effet à l'époque quasiment nulle, et le studio ne croyait
absolument pas que ce film de science-fiction de série B
allait générer suffisamment de recettes pour induire une
suite !
Phénomène social ensuite, car Star wars a engendré le
premier véritable phénomène de fanitude lié à un film, au
même titre que celui pouvant déjà exister dans le monde de la
musique. Une communauté s'est ainsi mise en place, avec ses
codes, ses rites, ses références communes, ses évènements
réguliers (les fameuses « convention » de fans), mélangeant
les sexes, les générations et les nationalités dans une même
passion pour une saga d'exception.
Phénomène cinématographique aussi, car si Star wars a
révolutionné les effets spéciaux, il a aussi posé les jalons
d'une nouvelle forme de narration qui allait durablement
influencer les films à grand spectacle.
Au moment d'écrire La guerre des étoiles, George
Lucas avait le projet de proposer un nouveau mythe aux jeunes
américains, un mythe fondateur permettant de retrouver un
certain sens des valeurs, au moment où les Etats-Unis
s'enlisaient dans la guerre du Vietnam et où une nouvelle
génération de cinéastes avait, depuis le fin des années 60,
fait émerger dans leurs films de nouveaux thèmes bien plus
sombres que ceux qui avaient marqués l'âge d'or d'Hollywood.
Pour ce faire, George Lucas s'est appuyé sur les
connaissances qu'il avait acquises dans les cours
d'anthropologie suivi durant ses études supérieures, et sur
le lecture des livres de Joseph Campbell, un spécialiste des
civilisations primitives ayant cherché, dans son ouvrage, Le
héros aux mille visages, à montrer que derrière toutes les
mythologies de par le monde se cachaient quelques archétypes
communs, qu'il a ainsi mis en lumière. George Lucas, en
écrivant son scénario, s'est aperçu qu'il intégrait
progressivement ces mythes, ce qui était une façon pour lui
de donner à son film de science-fiction une profondeur que
l'on ne retrouve pas dans les autres films de ce genre.
Si Star wars a été un tel phénomène, c'est parce que,
au-delà des effets spéciaux, il a su développer des
personnages et des situations dans lesquelles chacun se
reconnaît, car ce sont des personnages et des situations
d'ordre archétypaux, c'est-à-dire universels. Que ce soit
Luke, Leïa, Obiwan, Han ou Dark Vador, ils symbolisent tous
ce que nous retrouvons dans tous les grands mythes présents à
toutes les époques et sur tous les continents.
Il y a deux ans, à l'occasion d'une exposition sur
Star wars à la cité des sciences de la Villette, est sorti un
petit livre intitulé Faire de la science avec Star wars, qui
s'interrogeait sur la pertinence scientifique des phénomènes
physiques présents dans la saga, à la lumière des dernières
théories connues en sciences physiques. Dans le même temps,
des philosophes ont commencé à analyser le 7ème Art à partir
de leur propre démarche, en mettant en avant l'idée selon
laquelle les films véhiculent des concepts bien plus larges
qu'un simple visionnage superficiel pourrait laisser penser.
Cela a d'ailleurs donné lieu à plusieurs ouvrages, tels que
Matrix, une machine philosophique, ou encore Ciné philo.
George Lucas est un cinéaste, ce n'est ni un
physicien, ni un philosophe. On pourrait aisément ajouter
qu'il n'est pas non plus sociologue, et encore moins
économiste. Quel peut donc être l'intérêt de lire son ?uvre à
la lumière de démarches qui ne sont pas les siennes ?
L'ambition est de montrer que les films d'une manière
générale, et Star wars en particulier, véhiculent des
messages qui dépassent très largement leur cadre premier, et
qu'ils sont en mesure de nous apporter beaucoup -pour peu que
l'on sache utiliser les lunettes adéquates pour cela. Pour ce
faire, nous nous proposons de faire ce qui à notre
connaissance n'a jamais été réalisé: relire la saga Star wars
à la lumière des théories économiques et sociologiques. Mais
alors que Faire de la science avec Star wars visait à
utiliser des théories scientifiques pour découvrir si oui ou
non les phénomènes physiques présents dans la saga étaient
plausibles, nous nous proposons ici d'adopter plutôt la
démarche inverse: utiliser Star wars pour illustrer des
théories économiques et sociologiques, et montrer par là que
cette saga est porteuse de thématiques plus larges qu'il
n'est habituellement considéré, car elle est justement portée
par des archétypes qui, par leur nature même, peuvent nous en
dire beaucoup sur les comportements humains, même dans leur
dimension économique et/ou sociale.

Si l'ouvrage sera sérieux sur le plan théorique et
permettra au sociologue ou à l'économiste de retrouver des
théories et concepts connus qui seront illustrés de manière
originale, le lecteur non initié à ces sciences pourra quant
à lui s'amuser à découvrir de nouvelles significations à la
saga, à la redécouvrir telle qu'il ne l'a jamais imaginé et,
qui sait, à ne plus jamais le regarder par la suit