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L'analyse fonctionnelle des comportements
Prof. Ovide FONTAINE (U.Lg.), Prof. Michel YLIEFF (U.Lg.)
et Dr. Sara MARY-RABINE (U.L.B.)
INTRODUCTION Tout traitement débute par un diagnostic nécessitant un recueil de données
dont l'analyse permettra de formuler des hypothèses explicatives et de
choisir les méthodes d'intervention. Diagnostiquer ne se réduit pas à
recueillir des faits mais consiste surtout à raisonner sur ceux-ci. Il
s'avère donc important d'identifier les « idées a priori » qui sous-tendent
le raisonnement diagnostique pour en comprendre le déroulement et la
finalité. Le recueil des données, leur sélection, leur analyse et les hypothèses sont
influencées par le cadre théorique et conceptuel adopté par le clinicien
mais aussi par son histoire personnelle et son milieu socioculturel. Ainsi,
face au patient, celui-ci privilégie certains faits et il en recherche
d'autres par des méthodes d'investigation spécifiques. Puis, à partir de
certains d'entre eux, il formule des hypothèses causales qui déterminent
les objectifs, la nature et les modalités du traitement choisi. L'analyse fonctionnelle constitue la démarche diagnostique développée au
sein des thérapies comportementales. Elle s'inspire des concepts et de la
méthodologie de l'analyse expérimentale du comportement. Ses postulats
théoriques la différencient nettement des approches diagnostiques
habituellement utilisées en psychopathologie et en psychiatrie. 1. Les thérapies comportementales Issues de la psychologie expérimentale, les thérapies comportementales sont
définies comme : « la tentative d'utiliser de manière systématique ce corps de
connaissances empiriques et théoriques qui résulte de l'application de
la méthode expérimentale en psychologie et dans les disciplines
étroitement liées (physiologie et neurophysiologie) dans le but
d'expliquer la genèse et le maintien de patterns anormaux de
comportements, ainsi que l'application de cette connaissance au
traitement ou à la prévention de ces anomalies par des études
expérimentales contrôlées de cas uniques, tant au niveau descriptif que
thérapeutique ». Ces thérapies s'appuient sur le postulat selon lequel le comportement
humain peut s'analyser et s'expliquer en se basant sur le raisonnement
expérimental et sur des approches méthodologiques similaires à celles qui
ont permis le développement des sciences naturelles. Leur objet d'étude est
le comportement observable dans ses relations avec l'environnement en
considérant que les conduites « normales » et « anormales » sont régies par
les principes psychologiques identiques. Ce paradigme n'exclut pas les
variables internes, symboliques, cognitives ou émotionnelles ainsi que les
facteurs héréditaires, développementaux et biologiques qui peuvent moduler
l'impact des variables externes sur l'organisme. Néanmoins, la réalité et
l'importance des variables impliquées s'identifient et se mesurent,
directement ou indirectement, à partir des comportements observables. A l'inverse d'autres approches, la démarche comportementale ne se
caractérise ni par l'adhésion à un corpus théorique déterminé, ni par la
prééminence d'un modèle thérapeutique particulier, ni enfin par la
filiation à un père fondateur. L'évolution vers un éclectisme croissant
tant sur le plan des modèles théoriques que des méthodes d'intervention
témoigne de la permanence au sein de la recherche et de la pratique du
scepticisme constructif, de la remise en cause constante de ce qui semblait
"acquis" et, par conséquent, du refus du dogmatisme. Toutefois, le
raisonnement expérimental reste le ciment méthodologique qui unit les
différents points de vue et assure la cohérence interne du mouvement
comportementaliste. Les thérapies comportementales attirent par leurs aspects pragmatiques et
leur efficacité. Elles sont souvent perçues comme moins confortables au
niveau intellectuel et moins séduisantes sur le plan théorique que d'autres
systèmes proposant de vastes théorisations hypothético-déductives,
apparemment cohérentes mais ne reposant, la plupart du temps, sur aucune
démonstration fiable. Toutefois, « cette incomplétude apparaît comme plus
prometteuse d'avenir que certaines certitudes fondées sur le dogmatisme »
(Fontaine & Rognant). 2. Les modèles diagnostiques A - MODELE MEDICAL L'approche diagnostique la plus répandue se fonde sur le modèle
physiopathologique ou « pasteurien ». Le symptôme constitue la
manifestation directe d'une déficience d'un organe ou d'un système de
l'organisme qui résulte elle-même de facteurs étiologiques spécifiques. La
cause d'une maladie réside dans un facteur spécifique (organique) de nature
diverse qui suffit à expliquer le processus pathogène (déterminisme
biologique) - ETIOLOGIE PHYSIOPATHOLOGIE
SYMPTOMATOLOGIE Les relations entre les symptômes, les déficiences et les facteurs
étiologiques sont essentiellement analysées selon des rapports de causalité
linéaire. Cette analyse débouche sur des traitements symptomatiques,
physiopathologiques ou idéalement étiologiques lorsque la cause de la
maladie est identifiée. La fécondité du modèle médical dans le diagnostic et le traitement d'un
grand nombre de maladies organiques est indubitable. Mais, celui-ci
rencontre ses limites lorsqu'il se confronte à l'analyse des atteintes
fonctionnelles et des perturbations mentales. Face à la réalité mouvante
des troubles comportementaux, cette approche s'acharne d'une part, à
décrire des maladies et à répertorier des syndromes ou des sous-syndromes
qui n'ont guère d'utilité dans la pratique clinique et d'autre part, à en
rechercher les corrélations avec les symptômes et les facteurs étiologiques
invoqués. Les classifications nosologiques et les traitements statistiques
sophistiqués n'accèdent ni à une analyse des troubles, ni à une
détermination précise de leur étiologie, ni à une décision thérapeutique
claire, ni à un pronostic fiable. La critique du diagnostic médical en psychopathologie n'est pas uniquement
l'apanage des comportementalistes. D'autres courants de pensée, tel celui
de la psychiatrie sociale, ont également relevé les insuffisances de la
nosographie qui « fige, structure, empaquette, évite, ségrége, réprime,
déshumanise ....et qui ne peut refléter le dynamisme complexe et
multidimensionnel auquel nous nous confrontons et qu'aucun apport théorique
ne peut résumer ». On note d'ailleurs que la classification proposée par le
DSM IV (1987) s'écarte de la nosologie traditionnelle pour se rapprocher
d'une attitude diagnostique beaucoup plus « opérationnelle ».
B - MODELE PSYCHOSOCIAL Ce modèle met l'accent sur le rôle des facteurs psychosociaux dans le
développement des troubles physiques et psychologiques. L'analyse
privilégie soit le déterminisme psychologique (psychanalyse) soit le
déterminisme social (thérapies comportementales du schéma S - (O) - R -
C, cf. Skinner). Fondé sur les théories analytiques, le modèle diagnostique psycho dynamique
postule une dissociation entre personnalité et comportement, entre
symptômes et troubles sous-jacents. Les perturbations comportementales,
émotionnelles ou autres ne constituent que l'expression symptomatique d'un
conflit intrapsychique dont les origines se situent à des stades
particuliers du développement psychique (relations de causalité linéaires,
similitude avec le modèle médical). En privilégiant l'analyse des structures sous-jacentes censées diriger les
conduites, les postulats psychodynamiques négligent l'observation des faits
comportementaux et des conditions environnementales dont ils ignorent ou
minimisent les effets. Ce modèle fige le comportement en lui accolant une
étiquette diagnostique qui entrave une analyse réellement dynamique. Enfin,
il glisse vers des hypothèses causales se référant à des entités internes
(pulsions, besoins, désirs,...) et s'appuyant sur des constructs
hypothétiques de nature tautologique ou analogique qui n'ajoutent rien à
l'analyse des phénomènes et dont la valeur explicative est limitée. Bon
nombre d'hypothèses s'articulent sur des constructs qui relèvent soit d'une
substantivation du qualificatif décrivant le comportement soit d'emprunts
terminologiques à d'autres disciplines scientifiques telles que la
physique, la physiologie ou, pour être à la mode, l'informatique. Les approches diagnostiques médicales et psycho dynamiques s'appuient sur
des rapports de causalité linéaire. Elles sont intrinsèquement incapables
d'analyser l'ensemble des variables qui contrôlent le comportement. Elles
débouchent souvent sur une définition vague des objectifs d'un traitement
et ne contribuent guère à son individualisation ainsi qu'à l'évaluation de
ses effets. C - MODELE BIOPSYCHOSOCIAL Issu de la psychologie de la santé, le modèle biopsychosocial se
caractérise par :
1) l'hypothèse d'une pathogenèse multifactorielle sans distinction entre
déterminants physiques, psychologiques et sociaux ;
2) l'hypothèse d'une interaction constante entre les conditions physiques,
psychologiques et sociales dans le maintien d'un trouble ou d'une maladie ; 3) l'affirmation de la nécessité de traitements multimodaux. Ce modèle cherche à rendre explicites les facteurs multiples qui
contribuent à la genèse et au maintien de toute maladie - somatique ou
psychologique - pour un patient déterminé dans son environnement
spécifique. Comme l'illustre le schéma suivant, ce modèle introduit un
changement radical dans la façon de penser, d'analyser et d'expliquer. Psychologiques
Biologiques Sociaux En effet, les relations de cause à effet ne sont qu'un cas particulier des
interactions complexes et même circulaires qui peuvent exister entre
facteurs biologiques, psychologiques et sociaux. La stabilité de ces
relations à travers le temps n'est ni nécessaire, ni garantie. Ainsi, à
tout moment, le clinicien aura à sur