REUSSIR SON ORIENTATION EN CLASSE DE 3e - Rectorat de l ...
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de susciter chez les élèves les plus faibles, alors qu'en juin la lassitude gagne, ...
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REUSSIR SON ORIENTATION EN CLASSE DE 3e Fiche technique Collège Jules JEAANNENEY (Académie de Besançon)
33, rue du général de Gaulle
70190 RIOZ
03 84 91 81 99
E-mail : cl070002b@ac-besancon.fr Coordination : Sylvain GLAND, professeur d'Histoire-Géographie.
E-mail : sylvain.gland@ac-besancon.fr Elèves concernés : L'ensemble des élèves de 3e. Personnels intervenants : 7 professeurs (et parmi eux les 4 professeurs
principaux de 3e (1 Histoire-Géo, 2 Physique, 1 Mathématiques) + 2
professeurs de Français et 1 professeur de Mathématiques).
La Conseillère d'Orientation Psychologue. Partenaires extérieurs : Entreprises locales. Contrainte de l'emploi du temps : les classes de 3e et les sept professeurs
engagés dans le projet sont « mis en barrette » (le mardi de 11 heures à 12
heures). Résumé : L'orientation est au c?ur de la dernière année du collège. Elle
peut être perçue comme discriminante et conduire à l'échec. Elle peut être
aussi l'occasion d'une prise en charge globale, tant disciplinaire que
cognitive de tous les élèves et les conduire à la réussite par une
remédiation à géométrie variable, adaptée à chacun car négociée avec lui.
C'est tout le pari de cette action pédagogique. Sommaire
Première partie : Genèse d'une action pédagogique
a) La dette du passé : l'expérience de la ZEP
b) La constitution d'une équipe
c) Le contexte du collège Jules JEANNENEY
d) La politique de l'établissement Deuxième partie : La mise en ?uvre du projet
a) L'organisation matérielle
b) Eduquer au bilan
c) Une remédiation individualisée
d) La remédiation par l'alternance Conclusion : Résultats provisoires et perspectives Annexes
Orientation bibliographique
Première partie
Genèse d'une action pédagogique
L'action présentée a pour but d'aider les élèves de troisième à
réussir leur orientation, quelle qu'elle soit et quels qu'ils soient. Mais
avant d'en décrire et analyser les différents volets, il convient d'en
situer le contexte, et d'abord, de préciser nos dettes... a) La dette du passé : l'expérience de la ZEP
Enseignant l'Histoire-Géographie et l'Education Civique depuis 1991,
j'ai fait mes armes à Créteil. Une dizaine d'années durant, je me suis
surpris de ma capacité d'enseigner dans un collège classé ZEP et inscrit au
plan de prévention de la violence. J'en retire une fierté certaine qui,
j'en conviens, peut agacer comme les propos d'un ancien combattant à la
veillée... Mais les lignes qui suivent doivent beaucoup au souvenir des
échanges passés, à l'expérience acquise en région parisienne, que quelques-
uns de mes anciens collègues, parfois devenus amis, m'ont transmises. Ils
savent combien cette action leur est redevable. Au collège Molière (Val-de-
Marne) où nous exercions avait été mise en place une heure hebdomadaire
d'aide au travail de l'élève sur chacun des niveaux d'enseignement avec des
objectifs spécifiques, afin d'accompagner la réussite scolaire d'enfants
issus de milieux particulièrement défavorisés. En 3e, dans le cadre d'une
approche globale de la problématique de l'orientation et du projet
personnel de l'élève, il s'agissait de l'aider à s'évaluer, à définir des
objectifs et à trouver des solutions pour les atteindre[1]... Au contact de
ces collègues, je me suis familiarisé avec un certain militantisme
pédagogique et j'ai appris à l'assumer. Dans notre métier en effet, il
n'est pas rare de chercher à minimiser le rôle d'une action pédagogique et
de ses auteurs -le statut « expérimental » de celle-ci n'étant pas son
moindre handicap... Tout se passe comme si, dans le cadre scolaire, il
était impensable -sinon honteux- de prétendre avoir une action, si minime
soit-elle, sur le réel ! Le souvenir d'anciens, jamais blasés quels que
soient les résultats obtenus (et ils étaient souvent bons), animés par la
seule croyance qu'on pouvait faire réussir chaque élève pour le bien
commun, c'est-à-dire l'intérêt de tous, a définitivement orienté le sens
que l'auteur de ces lignes a donné depuis à son métier, quels que soient
les obstacles et parfois les sourires... Muté à Rioz en 2002, fort de cette
expérience, la question fut notamment pour moi celle de sa transposition
dans un milieu autre, avec des réalités très différentes qu'il conviendra
d'analyser. b) La constitution d'une équipe
Pour autant, ce travail ne saurait être le calque d'un modèle qui a
pu fonctionner ailleurs, dans un autre contexte et quelques années plus
tôt. Sa genèse doit également beaucoup aux conditions locales, et d'abord à
la rencontre avec Jean-Sébastien BREUILLARD. Enseignant la Physique (mais
n'hésitant pas à sortir du cadre de sa discipline pour aider les élèves en
mathématiques ou s'inscrire dans la démarche des IDD), appartenant à la
même génération que moi, il a une sensibilité identique aux désarrois
scolaires des élèves : jadis, la négociation du fameux "cap" de la Seconde
ayant été pour nous particulièrement délicate, je crois que nous avons en
commun d'avoir ressenti les affres de celui qui, un moment, ne réussissait
plus en classe... Dès l'année de mon arrivée au collège Jules JEANNENEY,
nous avons plusieurs fois constaté la démotivation des élèves de 3e,
démotivation qui n'était pas sans conséquences sur leurs apprentissages,
leurs résultats au brevet ou leur adaptation au lycée ; le manque
d'ambition de plusieurs, alors que leurs moyennes leur aurait permis
d'envisager des études plus poussées ; leur manque de projet parfois, pour
les plus démotivés ; enfin la difficulté d'adaptation à la classe de 3e
d'élèves fragiles mais travailleurs ayant bénéficié à la fin du cycle
central d'un dispositif d'aide et soutien en Français, Mathématiques et
Langue vivante I. Nous ne souhaitions pas pour autant nous en tenir à ces
constats, déplorés par la plupart des collègues, à proximité de ce
baromètre de l'humeur d'une salle des professeurs qu'est la machine à
café... Notre première réponse, de notre propre initiative, fut de demander
qu'à la rentrée suivante, une heure quinzaine, même non rémunérée, soit
inscrite à notre emploi du temps ainsi qu'à celui de la classe de 3e que
nous avions en charge en tant que professeur principal. Il s'agissait, dans
le cadre pédagogique de la vie de classe, qui était tombée en désuétude au
collège, en association avec Fabienne PAGET (Conseillère d'Orientation
Psychologue) d'amorcer avec les élèves une première réflexion sur
l'orientation et la sensibilisation à l'évaluation. L'acceptation de ce
bénévolat (présenté comme tel même devant les élèves) peut être contestée.
Mais, quant à nous, nous l'avons toujours considéré comme une forme
d'investissement : il s'agissait de démontrer avant tout la nécessité de
cette heure. Après, les moyens, l'intendance finiraient bien par suivre...
L'année suivante, l'idée fut étendue à quatre classe de 3e sur
cinq : Pascal CHIPAUX (Histoire-Géographie) et Denis GOUAILLE (Physique),
tous deux professeurs principaux de 3e, acceptèrent de nous rejoindre[2].
Le dispositif, qui prévoyait maintenant une rémunération en HSE,
s'enrichissait de la possibilité d'une aide disciplinaire en Mathématiques
et en Français. Christophe BARRET (Mathématiques), Philippe MICHAUT et
Françoise CHRIST (Français) acceptèrent de les animer. Mais les classes
n'étant pas forcément en barrette, le fonctionnement fut parfois chaotique.
Toutefois, tandis que la réflexion sur l'actualisation du projet
d'établissement se précisait, il fut entendu de généraliser le dispositif à
toutes les 3e, d'accord avec les enseignants. Faisant aujourd'hui partie
intégrante du projet d'établissement, soutenue par M. MAZOYER, alors
Principal du collège, qui a cru et encouragé le projet et en a facilité la
mise en ?uvre, cette action s'est ainsi mise en place progressivement.
C'est cette dernière étape qui, contractualisée dans le cadre de
l'innovation pédagogique, est l'objet principal de ce bilan. c) Le contexte du collège Jules JEANNENEY[3]
Le collège Jules JEANNENEY se situe à RIOZ (Haute-Saône), entre
Vesoul et Besançon. Il s'agit d'un établissement recrutant
traditionnellement en milieu rural mais dont les effectifs connaissent une
progression constante depuis une dizaine d'années du fait de la
rurbanisation qui conduit des populations urbaines à construire des
pavillons non loin de la ville où ils conservent leur travail et certaines
habitudes : 537 élèves y étaient scolarisés cette année, contre 428 en
1998. C'est le seul établissement du département dont les effectifs
devraient continuer leur progression dans les années à venir. La population
scolaire, d'origine rurale et périurbaine est donc de tradition moins
homogène qu'auparavant. Pour autant, son origine sociale est très semblable
aux caractéristiques académiques de la Franche-Comté : les populations
issues de catégories sociales favorisées sont proches des moyennes
départementales et académiques (entre 25 et 27 %), tandis que les
populations issues de catégories sociales défavorisées sont légèrement
inférieures aux moyennes départementales et académiques (entre 41 et 45 %).
Pourtant, les taux de passage en 2nde GT, jusqu'en 2005 étaient
légèrement inférieurs aux taux départementaux (moins de 60 %), moins en
raison d'une trop grande sévérité des conse