Orientations pour l'école primaire - Snudi FO 84

L'école primaire n'est pas une simple étape de la scolarité : c'est la clé du ... de l'
Ecole primaire, d'en mesurer et d'en connaître les progrès et les réussites, ....
Pour les élèves de CM2, il ne s'agira en aucun cas d'un examen d'entrée en 6
ème.

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Document d'orientation Propositions du Ministre de l'éducation nationale, soumises à discussion , pour définir un nouvel horizon pour l'école primaire Donner à chaque enfant les clés du savoir et les repères de la société dans
laquelle il grandit est la première exigence de la République et l'unique
ambition de l'école primaire. Avec l'unification et l'allongement des parcours scolaires, la spécificité
de l'école primaire s'est estompée. Elle a cessé d'incarner à elle seule
l'idéal scolaire. Mais son rôle n'en est pas moins devenu déterminant dans
la réussite scolaire des élèves jusqu'au terme de la scolarité obligatoire,
et même au-delà. L'école primaire n'est pas une simple étape de la
scolarité : c'est la clé du succès de toutes les autres. C'est à l'aune de ce constat qu'il convient de tracer un nouvel horizon
pour l'école primaire. Elle doit permettre à chaque élève d'acquérir le
socle commun de connaissances et de compétences déterminé par la loi
d'orientation et de programme pour l'avenir de l'Ecole du 23 avril 2005, et
qui constitue un ensemble incontournable pour obtenir ensuite une
qualification professionnelle ou poursuivre des études supérieures.. Il est donc nécessaire de réaffirmer avec force les objectifs centraux et
les contenus d'enseignement de l'Ecole primaire, d'en mesurer et d'en
connaître les progrès et les réussites, de permettre à cet immense réseau
d'instruction et d'éducation de s'organiser au plus près des besoins des
enfants et des familles et, enfin, de permettre des investissements de long
terme pour l'amélioration de la qualité de son service. 1°) Redéfinir les objectifs de l'école primaire : 1-1 L'école primaire est la première étape de la scolarité obligatoire : sa
mission centrale est de préparer tous les élèves à réussir leurs études au
collège. Or aujourd'hui, comme l'a récemment noté le Haut Conseil de
l'Education, 15% des élèves quittent l'enseignement primaire en situation
d'échec lourd. La première étape de cette nouvelle ambition sera de diviser par trois,
d'ici la fin de cette mandature, le nombre d'élèves en situation d'échec
lourd. C'est le premier objectif de ce projet pour l'Ecole primaire. 1-2 Pour cela, nous devons nous attacher à faire diminuer
significativement le taux de redoublement à l'école primaire. Aujourd'hui,
18% d'une classe d'âge a redoublé au moins une fois pendant le cycle
élémentaire. Or nous savons que le redoublement précoce n'a aucun impact
positif sur la poursuite de la scolarité d'un élève. Cette priorité est d'autant plus forte que le redoublement varie fortement
selon l'origine sociale des élèves. 3% des enfants d'enseignants et 7%
d'enfants de cadres ont redoublé au moins une fois à l'école primaire,
contre 20% des enfants d'ouvriers et employés et 41% d'enfants de ménages
inactifs. La réussite scolaire ne doit plus être la conséquence des inégalités
sociales. C'est le rôle de l'Ecole de mettre fin à cette disparité. Pour
cela, en investissant sur ceux qui en ont le plus besoin, dans 5 ans, la
proportion d'élève ayant redoublé une fois à l'école primaire devra
diminuer et être inférieure à 10 %, quelle que soit l'origine
socioprofessionnelle des familles lorsque ce n'est pas déjà le cas
aujourd'hui. 1-3 Enfin, il faut distinguer plus clairement les deux temps de l'école :
le temps de la transmission des savoirs au service de l'acquisition par
tous les élèves des apprentissages fondamentaux et le temps de
l'accompagnement éducatif. L'école reçoit de nombreuses sollicitations qui,
pour avoir un intérêt éducatif global, empiètent par trop sur le temps qui
doit être consacré aux apprentissages fondamentaux. 2°) Donner à l'école des programmes et des horaires recentrés sur des
objectifs clarifiés : Les programmes scolaires doivent pouvoir être lus et compris de tous. Ce
n'est pas le cas des programmes actuels dont la dernière révision pour
intégrer le socle commun de connaissances et de compétences est jugée peu
satisfaisante. 2-1 Les nouveaux programmes devront respecter un cahier des charges
précis : ils devront intégrer le socle commun de connaissances et de
compétences. Ils fixeront les contenus à enseigner pour chaque année
scolaire dans le cadre des cycles. Clairs sur les objectifs à atteindre,
compréhensibles par tous, ils ne comporteront pas d'injonction propre à
limiter la liberté pédagogique du maître garantie par la loi. La répartition des enseignements doit donc se faire à partir de blocs
horaires qui donneront une priorité absolue à l'apprentissage de la langue
française tout au long de la scolarité primaire. Ces blocs horaires
pourront se décliner avec des variantes selon les années de la scolarité.
24 heures hebdomadaires pleinement utilisées, sans détours inutiles,
permettent d'enseigner à un élève de l'école primaire tout ce qui lui est
indispensable pour réussir au collège. 2-3 Parce qu'ils ne doivent pas être réservés aux seuls experts, les
programmes d'enseignement du primaire seront soumis à l'avis de la
commission des Affaires culturelles, familiales et sociales de l'Assemblée
nationale et de la commission des Affaires culturelles du Sénat. 3°) Construire des outils fiables pour l'évaluation régulière des acquis
des élèves : 3-1 Dans chaque classe l'évaluation des élèves est assurée tout au long de
l'année par le professeur. Elle relève de sa responsabilité, et sert à
repérer le degré de maîtrise des savoirs et des compétences, mais aussi les
difficultés de compréhension et d'apprentissage. Elle sera régulière et systématiquement communiquée aux familles, en les
informant des réponses prévues pour remédier aux difficultés. 3-2 Les professeurs des écoles auront accès à de nouveaux outils
d'évaluation diffusés sur la banque nationale qui sera notablement
renforcée. 3-3 Il faut également se donner les moyens de connaître et de faire
connaître quels sont les acquis des écoliers français à des moments clefs
de leur scolarité, notamment par rapport aux pays comparables. C'est
pourquoi seront créées deux évaluations nationales témoins qui serviront à
mesurer les acquis des élèves au CE1 et au CM2. Ces évaluations seront conçues par rapport aux paliers du socle commun.
Elles seront construites à partir des connaissances et des compétences
légitimement attendues à ces niveaux de la scolarité. Le résultat de ces
évaluations sera communiqué aux familles. Elles seront menées au milieu de l'année scolaire afin que les professeurs
des écoles aient le temps nécessaires pour organiser leur enseignement.
Leurs constats seront rendus publics et permettront d'apprécier l'évolution
de la réussite du système éducatif. Pour les élèves de CM2, il ne s'agira
en aucun cas d'un examen d'entrée en 6ème. L'horizon de l'école primaire,
c'est le brevet des collèges puis l'accès au baccalauréat, pas le retour au
certificat d'études primaires. 3-4 Le niveau obtenu lors de ces évaluations mais surtout les progrès
accomplis par les élèves et mesurés par ces évaluations constitueront le
véritable indice de réussite de la politique scolaire. Les bonnes pratiques
qui aboutissent aux meilleurs résultats seront valorisées et mutualisées. 4°) Evaluer autrement les professeurs des écoles : 4-1 Il faut changer de logique et, d'abord, faire confiance aux maîtres
pour mettre en ?uvre les choix pédagogiques qu'ils estiment les meilleurs.
Ce qu'on appelle la liberté pédagogique n'est pas un vain mot. Elle est
inscrite dans la loi. Cette liberté implique une responsabilité car, en
matière pédagogique, tout choix a des conséquences sur l'apprentissage des
élèves. 4-2 L'évaluation des professeurs des écoles doit être redéfinie : pour ne
plus s'attacher seulement à la méthode pédagogique de l'enseignant mais
intégrer les progrès des élèves. 4-3 L'évaluation des enseignants du 1er degré sera plus fréquente et
régulière. L'inspecteur de l'Education Nationale sera responsable de la
mise en ?uvre des objectifs nationaux. L'évaluation et la réussite des
personnels enseignants de sa circonscription constitueront ses objectifs
prioritaires. 4-4 En cas de difficultés professionnelles avérées ou de besoin de
perfectionnement, le professeur des écoles bénéficiera d'une formation
professionnelle adaptée. 5°) Consacrer un temps de travail adapté à chaque élève en difficulté : L'école primaire française, dans sa configuration actuelle, ne parvient
plus à assurer la réussite de tous les élèves. Le nombre d'élèves en très
grande difficulté reste désespérément stable autour de 15 % des élèves et
notre position relative dans les enquêtes internationales a même tendance à
se dégrader comme le montreront les prochains résultats de l'enquête PIRLS.
C'est un très sérieux sujet de préoccupation qui doit conduire à de
nouvelles solutions. 5-1 La création de la semaine scolaire de 24 heures permet, pour la
première fois, d'instituer une aide personnalisée pour chaque élève en
difficulté sur un temps spécifique de deux heures hebdomadaires. Cette aide
vise la réussite scolaire. Ce temps sera inclus dans les horaires de
service des professeurs des écoles. 5-2 Le traitement de la difficulté scolaire comprendra plusieurs étapes
successives. Pour commencer, les difficultés repérées par le professeur
sont d'abord traitées dans le cadre de la classe. Si elles sont plus lourdes, elles donneront lieu à une prise en charge
complémentaire grâce aux deux heures dégagées, en a