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En parallèle, au tournant du XXe siècle, le courant axiomatique conquiert de ...
mathématique du domaine que des algorithmes qui représentaient des tours de
..... les ordinateurs du moment, un examen exhaustif des cas spéciaux conclut la
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Chapitre 4
Les technologies de l'information et de la communication : de
l'introduction de l'informatique à l'École aux pratiques actuelles des
jeunes
François-Xavier BERNARD[1], Rodica AILINCAI[2], Daniel BAUR[3]
Introduction « La rapide évolution des technologies de l'information et de la
communication a engendré au cours de ces dernières années une progression
notable des applications disponibles dans la vie courante et dans la vie
professionnelle. Toute personne est aujourd'hui concernée par l'usage,
désormais banalisé, d'outils informatiques. » Telles étaient les premières
lignes du Bulletin officiel de novembre 2000 qui allait instaurer à l'école
un Brevet informatique et Internet - dénommé B2i - en vue de donner à tous
les élèves la possibilité d'accéder à la maîtrise de ces outils. Cette
préoccupation était déjà ancienne puisque, nous le verrons, l'Education
nationale dès les années 1970 mettait en place des actions, aux plans
humain et matériel, visant l'intégration de l'informatique éducative dans
l'enseignement général. Aujourd'hui, 10 ans après la naissance du B2i, cette préoccupation est
restée intacte au niveau de l'institution scolaire mais des évolutions se
sont produites sur d'autres fronts, notamment chez les principaux
intéressés, les élèves. Leurs pratiques, spécialement celles des
adolescents, ont fortement évolué au plan privé ces dernières années,
prenant une dimension nouvelle d'ordre identitaire. Ces pratiques, qui
s'appuient pour partie sur des outils tels que les messageries instantanées
ou les blogs, ont donné naissance à une nouvelle culture juvénile
s'exerçant dans le monde du numérique. La question se pose du coup de
savoir comment s'articulent aujourd'hui pratiques privées des jeunes et
pratiques scolaires dans le domaine des technologies de l'information et de
la communication, et de s'interroger notamment sur la possibilité d'un
transfert des premières vers les secondes. Ce chapitre se propose d'apporter quelques éléments de réponse et de
réflexion au lecteur - étudiant, enseignant - intéressé par ces questions.
Afin de comprendre comment les outils informatiques se sont peu à peu
installés dans le paysage scolaire français, nous allons rappeler dans ses
grandes lignes le processus d'intégration de ces outils dans l'enseignement
général, tous niveaux confondus, depuis son commencement dans les années
1970 jusqu'à aujourd'hui. Nous verrons que ce processus s'est réalisé en
deux grands mouvements, d'expérimentation puis de généralisation, articulés
autour de la période charnière de fin des années 1980 qui allait marquer
l'avènement du multimédia et les premiers pas de l'Internet dans la
société. Ce panorama effectué, nous nous pencherons sur les pratiques
quotidiennes des élèves - et plus précisément des collégiens -, telles
qu'elles se manifestent aujourd'hui en France et nous verrons de fait
comment elles s'articulent avec les pratiques scolaires. Nous terminerons
notre réflexion avec le cas singulier de la Guyane et ses sites isolés des
bords de fleuves. Nous nous appuierons sur l'exemple de Camopi où nous
avons mené en 2009 une étude avec les élèves de 3ème du collège, à propos
d'un environnement d'apprentissage collaboratif sur ordinateur. L'informatique éducative : histoire d'une intégration Comme le rappelle Lelièvre (2002), historien de l'éducation, contrairement
à ce que l'on pense trop souvent l'informatique a été rapidement un sujet
de préoccupation et d'intérêt en France, premier pays à se lancer dans les
années 1970 dans l'aventure de l'informatique éducative de façon
conséquente. Si dès le début des années 1960, un certain nombre
d'expériences d'intégration de l'informatique dans l'enseignement sont
menées, elles concernent essentiellement les filières techniques et du
supérieur. Il faudra attendre le début des années 1970 pour voir naître
véritablement le premier plan d'ampleur concernant l'enseignement général,
qui n'avait jusque-là bénéficié que de quelques actions isolées. Nous
dresserons dans les lignes qui suivent un rapide aperçu des principales
phases qui se sont succédées, depuis les origines jusqu'au milieu des
années 1980[4]. En 1967[5] le Général De Gaulle, sous l'impulsion du Premier ministre
Michel Debré, lance un plan national, le Plan Calcul, destiné à développer
en France l'informatique et son industrie en vue notamment d'assurer
l'indépendance du pays en matière de gros ordinateurs[6] vis-à-vis des
constructeurs américains. C'est dans ce contexte de course à l'informatique
industrielle que fut menée la première opération d'introduction de
l'informatique dans l'enseignement général (Baron et Bruillard, 1996). Dans
le cadre du Plan Calcul, une Mission à l'informatique est créée au
ministère de l'Education nationale, dont l'objectif est de réfléchir aux
modalités de cette introduction Il s'agit d'initier les lycéens à une
démarche de pensée nouvelle « modélisante, algorithmique et
organisationnelle » (Bardi et Bérard, 2005) traversant toutes les
disciplines et de former des enseignants susceptibles de les encadrer. La
réflexion engagée débouchera rapidement sur la mise en place de
l'expérience dite « des 58 lycées ». Menée de 1970 à 1976, cette expérience
consistera en la mise sur pied de formations proposées à des enseignants
volontaires du second degré et à l'équipement en mini-ordinateurs de salles
informatiques de cinquante-huit établissements, avec la création d'un
langage informatique ad hoc, le LSE (langage symbolique d'enseignement).
Durant cette période, plusieurs centaines de logiciels d'EAO (enseignement
assisté par ordinateur) seront mis au point dans toutes les disciplines et
des clubs informatiques verront le jour dans les établissements scolaires.
En 1976, pour des raisons notamment budgétaires, la Mission à
l'informatique est supprimée, entraînant l'arrêt des formations et des
équipements. Avec l'évolution des matériels et l'avènement des micro-ordinateurs[7],
l'intérêt pour l'informatique pédagogique est ravivé dans les années qui
suivent. La décision est prise en 1978 de relancer un projet d'ampleur
d'équipement informatique des établissements scolaires. Il s'agira du plan
« dix mille micro-ordinateurs » qui concernera essentiellement les lycées,
avec pour ambition d'équiper de huit postes tous les établissements dans
les cinq ans à venir et de contribuer à la formation des personnels à
l'utilisation de l'informatique. Avec le changement de Présidence et de
gouvernement en 1981, le ministère de l'Education nationale français lance
un nouveau plan d'ampleur, le plan « 100.000 micro-ordinateurs et 100.000
enseignants formés ». En 1983/1984, 20.000 enseignants doivent être
concernés, l'équipement de tous les lycées étant prévu pour 1986 et celui
des collèges pour 1988. Les élèves des écoles élémentaires devront avoir eu
quant à eux une « approche significative » de l'informatique. Durant cette
période les équipements augmentent rapidement dans les établissements, de
nombreux stages et formations sont proposés aux enseignants, de même que
les colloques et séminaires visant - y compris en direction des parents -
un travail d'information et de réflexion sur les technologies nouvelles.
Notons qu'à cette même époque, de la fin des années 1970 au milieu des
années 1980, un phénomène venu des Etats-Unis connaît un grand succès dans
les écoles primaires françaises ; il s'agit de LOGO, un langage de
programmation pédagogique destiné aux enfants dès la maternelle et visant à
les inscrire dans une pratique active de l'informatique. Le monde LOGO
suscitera durant cette période de nombreuses recherches, notamment au sein
de l'INRP (institut national de la recherche pédagogique). Début 1985, ce qui sera le plus important et dernier[8] plan gouvernemental
en matière d'équipement informatique pour l'enseignement, est annoncé. Il
s'agit du très ambitieux plan « informatique pour tous » (IPT) qui a pour
objectif de dépasser les objectifs du précédent, en visant l'initiation de
tous les élèves et étudiants du territoire à l'informatique. Fondé sur un
ensemble d'idées considérant l'ampleur du développement de l'informatique
dans la société, il attribue au système scolaire un rôle moteur dans ce
processus. L'informatique est alors envisagée comme objet d'étude en tant
que composante de la culture générale et comme outil au service des
disciplines scolaires, ayant vocation à être intégré dans les pratiques
pédagogiques. Dans le cadre du plan sont prévus l'équipement de 120.000
machines (40.000 sont déjà installées), la formation de 110.000 enseignants
et la mise à disposition de plusieurs centaines de logiciels pour
l'enseignement et la formation professionnelle. Ce plan, qui sera stoppé
une année après son lancement lors du changement de majorité
gouvernementale en 1986, aura néanmoins joué un rôle très important,
surtout au niveau de l'école élémentaire et du collège qui avaient
jusqu'alors été relativement peu concernés par les vagues d'actions
précédentes. Par ailleurs, même si les objectifs initiaux auront sans doute
été loin d'être tous atteints, le plan « informatique pour tous » a
vraisemblablement contribué de manière marquante à la prise en compte des
nouvelles technologies dans le système éducatif, par ses différents acteurs
et à ses différents niveaux, et a constitué un symbole fort du caractère