iv. politique commerciale - analyse par secteur - Inter-réseaux
iii) Nouvelles orientations de la politique agricole. Le gouvernement ...... OMC (
2001), Examen des politiques commerciales ? Gabon, Genève. Organisation des
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POLITIQUE COMMERCIALE - ANALYSE PAR SECTEUR
1 INTRODUCTION La Mauritanie est un pays à économie rurale prédominé par l'élevage, auquel
se sont ajoutés depuis son indépendance, les secteurs minier et de la pêche
et dans une moindre mesure l'industrie manufacturière.[1] La structure de la production en Mauritanie est restée relativement stable.
Les secteurs traditionnels continuent à dominer l'économie mauritanienne
en termes de contribution au PIB et à l'emploi (graphique IV.1). Le
secteur agricole représente environ 18 pour cent du PIB (près de 14 pour
cent revient à l'élevage seul) et occupe environ 60 pour cent de la
population active. L'agriculture continue à être le deuxième secteur
contribuant au PIB après les services, néanmoins son importance a diminué
depuis les années 1980, due principalement au déclin de l'élevage. La
contribution du secteur des services est passé de 42,2 pour cent du PIB en
1990 à 49,9 pour cent en 2001 (incluant les services non-marchands fournis
pas les administrations publiques, dont la part dans le PIB a diminué de
12,9 à 10,7 pour cent). Les secteurs dominants en termes d'exportation et de contribution au budget
de l'État sont les secteurs de la pêche et minier, qui à eux seuls
représentent presque 100 pour cent des exportations et contribuent à
environ 40 pour cent des recettes de l'État. Par contre, leur contribution
au PIB reste relativement faible (4,2 et 12,8 pour cent respectivement).
La pêche artisanale ne représentait que 1,2 pour cent du PIB en 2001. L'industrie manufacturière, constituée principalement par l'industrie agro-
alimentaire et chimique, est relativement récente et contribue à environ
4,2 pour cent au PIB. La quasi-totalité de la production est consommée
localement. Dans le domaine agricole, après avoir suivi une politique d'autosuffisance,
le gouvernement s'est engagé depuis les années 1990 à libéraliser le
secteur: le monopole des importations de l'entreprise d'État SONIMEX a été
éliminé, les taxes à l'exportation et le quota d'importation liant les
importations du riz à l'achat du riz local ont été supprimés et le crédit
agricole, destiné dans le passé principalement à la production du riz, est
dorénavant disponible pour d'autres cultures. La priorité du gouvernement
dans le secteur reste la sécurité alimentaire. Le secteur de la pêche a connu un libéralisation graduelle depuis 1994.
Les eaux côtières mauritaniennes étant considérées comme parmi les plus
riches du monde, le secteur attire beaucoup de partenaires économiques
étrangers. Le développement du secteur fait néanmoins face à un certain
nombre de contraintes, tels une exploitation trop intensive de certaines
ressources ou le vieillissement de la flotte. Pour améliorer la gestion du
secteur, le gouvernement a adopté en 2000 un nouveau Code des pêches qui
cherche à favoriser la pêche artisanale côtière, créatrice d'emploi et
considérée plus respectueuse des ressources. Le secteur minier est considéré comme le secteur offrant le plus grand
potentiel à l'économie mauritanienne. Le gouvernement a adopté en 1999 un
nouveau Code minier pour offrir un cadre juridique et fiscal plus attrayant
pour les investisseurs. Il simplifie les procédures d'attribution des
titres miniers et offre des exonérations de droits et taxes pendant la
période de recherche et les cinq premières années d'exploitation. Le gouvernement a également entamé, depuis le milieu des années 1990, la
libéralisation du secteur des services, en particulier des services de
transport aérien et de télécommunications, en les ouvrant aux investisseurs
étrangers et en privatisant partiellement les entreprises d'État actives
dans ces secteurs.
2 Agriculture
1 Aperçu général L'agriculture représente environ 18 pour cent du PIB et occupe près de 60
pour cent de la population active.[2] L'élevage demeure l'activité
dominante représentant, à lui seul, 14,1 pour cent du PIB en 2001.
L'activité agricole est principalement dédiée aux cultures vivrières et à
l'élevage nomade de bovins et d'ovins. Les principales cultures sont
celles de dattes, millet, sorgho, riz paddy, maïs, légumes, et racines
alimentaires.[3] La quasi totalité de la production est consommé dans le
pays. La production locale ne couvrant qu'environ 40 pour cent des besoins
alimentaires du pays, les importations et l'aide internationale en période
de sécheresse sont un complément incontournable aux cultures locales.[4] Les principaux produits agricoles exportés, selon l'information disponible,
sont le bétail, les cuirs et peaux, et la gomme arabique. Les exportations
de bétail sur pied sont difficiles à évaluer dues au manque de statistiques
officielles. Les autorités mauritaniennes estiment cependant à 30 000-
70 000 têtes bovines et 300 000 ovins les exportations traditionnelles du
bétail sur pied vers les marchés malien, sénégalais et marocain.[5] Selon
les statistiques les plus récentes (1997), la Banque centrale de Mauritanie
a estimé que l'exportation de peaux et cuirs représentait une valeur de
51 millions d'UM.[6] La production de gomme arabique reprend
progressivement, après le déclin des années 1980[7], grâce à de meilleures
conditions climatiques et une participation accrue des
villageois.[8] Actuellement, selon les autorités, la production se situe
entre 1 500 et 2 000 tonnes par an; les exportations directes et
indirectes[9] étaient estimées à 1 000 tonnes en 1997.[10] La Mauritanie a
aussi commencé à exporter des haricots verts, des gombos et des melons. L'agriculture en Mauritanie est fortement dépendante des conditions
climatiques. Bien que le pays soit étendu, moins de 3 pour cent des terres
(502 000 ha) sont arables, et seulement 1 pour cent reçoit de la pluie
d'une façon satisfaisante pour permettre la production des cultures
vivrières - principalement dans la vallée du fleuve Sénégal. Le potentiel
irrigable du pays est de 137 000 ha, dont seulement 33 600 sont
actuellement aménagés et consacrés principalement à la production intensive
du riz, le reste étant occupé par le maraîchage.[11] Le pâturage occupe 10
pour cent du territoire. Le sous-secteur de l'élevage a été fortement touché par des sécheresses
répétées au cours des trente dernières années, en particulier celles de
1972 et de 1982-84. Certains troupeaux n'ont pas encore été entièrement
reconstitués: par exemple, on comptait 1 394 000 bovins en 2001 contre
2 000 000 en 1969. Cependant, en temps normal, la production de viande
arrive à satisfaire la demande locale.[12]
2 Politique agricole Jusqu'au début des années 1990, le gouvernement a poursuivi une politique
d'autosuffisance alimentaire, dans le cadre de laquelle l'importation de
produits de première nécessité était contrôlée par la SONIMEX. Depuis
1989, dans le cadre du Programme d'ajustement du secteur agricole (PASA),
le gouvernement a entamé la libéralisation du secteur et son désengagement
progressif des activités productives. Parmi les mesures mises en oeuvre
figurent l'élimination progressive du monopole de l'entreprise commerciale
d'État SONIMEX entre 1990 et 1993[13]; l'abandon, en juin 1999, de
l'ancien système de contingents qui liait l'importation de riz à l'achat de
paddy local (encadré IV.1); et la suppression des taxes à l'exportation
(qui existaient dans la législation mais selon les autorités n'ont jamais
été appliquées) sur les produits agricoles tels que les animaux vivants, la
viande et les abats comestibles, certains produits laitiers, la gomme
arabique, le sel, les peaux et les cuirs, prévue pour janvier 2000
(chapitre III 3) ii)). Comme envisagé dans la Lettre de politique de développement de
l'agriculture irriguée - Horizon 2010, et dans le cadre du Programme de
développement intégré de l'agriculture irriguée en Mauritanie (PDIAIM), le
gouvernement a également poursuivi la baisse des tarifs douaniers, et a
unifié les taux de la TVA à 14 pour cent; les importations de certaines
denrées alimentaires sont exonérées du paiement de la TVA. L'un des points essentiels de la réforme a été le développement du crédit
rural, indispensable pour compenser le manque d'autofinancement des
agriculteurs. Ceci a été concrétisé avec la mise sur pied, en 1992, de
l'Union nationale des coopératives agricoles de crédit et d'épargne de
Mauritanie (UNCACEM), supportée par le budget de l'État (section 6) ii)).
L'UNCACEM octroie des crédits aux agriculteurs (à l'exception des éleveurs)
à des taux inférieurs à ceux pratiqués dans le marché.[14] Jusqu'à
récemment les crédits étaient strictement réservés à la production rizicole
mais, depuis 1997, l'UNCACEM s'est engagée à diversifier les produits de
crédit et à accorder des crédits à long terme. Selon les autorités,
l'objectif de diversification est largement entamé, par contre l'octroi des
crédits à long terme n'a pas encore démarré.[15] Dans le cadre générale du
Programme de développement intégré de l'agriculture irriguée en Mauritanie
(PDIAIM) (voir ci-après), l'UNCACEM a adopté un programme de développement
comprenant l'objectif d'autofinancement pour 2002. |Encadré IV.1: La filière du riz en Mauritanie |
|Le développement de la culture du riz et sa prédominance sur les |
|autres activités rurales a été essentiellement dû aux efforts du |
|gouvernement en matière d'aménagement hydro-agricole, de politique |
|foncière et d'encadrement et de soutien de cette filière. |
|Jusqu'aux années 1990, l