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COUNTRY REPORT : CAMEROON Rapport de visite du CAMEROUN [pic]
Béatrice Delpouve et Dominique Breillat Lieu : Cameroun
Dates : du 6 au 13 Novembre 2010
Equipe d'experts:
- Dr. Béatrice DELPOUVE, Directrice des Relations Internationales à
l'Université de Lille 1,
membre expert Tuning
- Prof. Dominique BREILLAT, Professeur émérite de droit public à
l'Université de Poitiers,
membre de la Task Force ACP du réseau Groupe de Coimbra
Etablissements visités : Université de Yaoundé I et Université de Buea.
Agenda de la semaine : voir en Annexe 1
Liste des personnes rencontrées : voir en Annexe 2
Directive ministérielle sur la mise en ?uvre en place du LMD : voir annexe
3
Commentaire sur la terminologie : De nouveau, au Cameroun, de nombreux
interlocuteurs à commencer par le Ministre de l'Enseignement supérieur ont
soulevé la question du sens du mot tuning montrant bien que le mot n'a
aucune signification pour un francophone. Les mots tels « harmonisation »,
ont été également proposés. Il est de bonne stratégie politique de
résoudre cette question. (c f. Rapport sur le Burundi). I - Stratégie politique
. 1884 : L'Allemagne proclame sa souveraineté sur le Kamerun
. 1916 : Occupation franco-britannique
. 1919 : Le Cameroun est divisé en deux mandats de la Société des
Nations : Cameroun oriental (4/5 du territoire) à la France, Cameroun
occidental (1/5 du territoire en deux parties) au Royaume-Uni
. 1935 : création par arrêté du gouverneur Repiquet du premier institut
de recherche Camerounais : la SECAM (Société d'Etude Camerounaise).
. 1946 : Les territoires sous mandat deviennent territoires sous tutelle
dans le cadre de l'ONU. Après la seconde guerre mondiale les premiers
instituts français commencent à s'installer au Cameroun. Au total, une
dizaine d'instituts composent le paysage de la recherche.
. 1er janvier 1960 : Accession à l'indépendance du Cameroun sous tutelle
française
. février 1961 : référendum sous l'égide de l'ONU : le sud du Cameroun
britannique choisit le Cameroun et le Nord choisit le Nigeria. Le
Cameroun devient un Etat fédéral avec un système bilingue..
. 1961 : Création de l'Ecole Normale Supérieure (UNESCO)
. 1962 : Création de l'université fédérale du Cameroun à Yaoundé ; 213
étudiants y sont inscrits.
. 1972 : fin du fédéralisme. République unie du Cameroun.
. 1978 : création des centres universitaires de Douala et Dschang
. 1982 : création du centre universitaire de Ngaoundéré
. 1985 : création du centre universitaire de Buéa
. 1993 : réforme de l'enseignement supérieur ; création par décret de
loi des six universités d'Etat du Cameroun. Réforme majeure de
l'enseignement supérieur
. 11 avril 2001 : Loi d'orientation de l'enseignement supérieur donnant
une mission particulière aux
Universités
. 2008 : création de la septième Université d'Etat à Maroua
. 14 Décembre 2010 : nouvelle université d'Etat dénommée Université de
Bamenda, avec deux transformations de l'Ecole Normale de Yaoundé I en
une en Ecole Normale Supérieure de Bamenda ; une Ecole Normale
Supérieure de l'Enseignement Technique (ENSET) a aussi été créé sur le
même site.
A la différence de nombre de pays africains, le Cameroun a connu une très
grande stabilité politique avec seulement deux présidents : Ahmadou Ahidjo
(1er janvier 1960-6 novembre 1982) et Paul Biya (depuis le 6 novembre
1982). Cela n'a pas empêché certaines tensions notamment dans la partie
occidentale du pays. La mission s'est déroulée pendant la période
préélectorale avant les élections présidentielles de 2011. Plan National Les éléments de réflexion pour l'harmonisation des cursus sont exposés dans
le rapport des Assises nationales des Programmes universitaires 2010[1].
Ces assises qui ont fait suite à la résolution de la conférence des « Chefs
d'institutions universitaires relatives à la tenue urgente 'd'une assise
des programmes' pour la mise en place d'un langage commun sur le LMD
permettant de faciliter la mobilité des étudiants », ont vu de vifs débats
sur l'harmonisation des programmes. Elles se sont tenues du 14 au 16
juillet 2010
Les universités camerounaises expérimentent progressivement le système LMD
depuis les directives CEMAC (Communauté Economique et Monétaire de
l'Afrique centrale) en 2006. On en est au L et au M mais en adaptant les
Unités de valeur. Les Assises se sont terminées par une déclaration finale
dite Serment de Yaoundé, à caractère politique et non juridique La
déclaration se termine par « un vibrant appel au Gouvernement, aux milieux
sociaux-professionnels, aux partenaires techniques et financiers et à la
Nation toute entière pour soutenir durablement une réforme déterminante qui
ferait du Cameroun une économie compétitive, émergent et fondée sur la
valorisation des savoirs, des savoir-faire et des savoir-être ».
On devine que la méthode Tuning a suscité un vif intérêt chez nos
interlocuteurs en même temps que beaucoup d'interrogations, - et parfois
d'inquiétude -, à un moment où des mutations liées à la mise en place du
LMD interviennent au Cameroun. L'enseignement supérieur privé [2] s'est considérablement développé depuis
la réforme du système universitaire entamée en 1993. Ce développement qui
s'est engagé dans une relative impréparation de l'État a conduit à une
multiplication quasi exponentielle d'institutions présentant des
caractéristiques différentes en termes d'origines,
de nature, d'identité et de statuts. Ces institutions ont également des
situations différentes, notamment au niveau des structures, des offres de
formation, des possibilités d'action variable ainsi que des positions
différentielles dans l'espace. Ce secteur qui reste assez fragile incite au
questionnement quant aux possibilités réelles de son développement. A ce
jour, on compte plus de 70 institutions privées d'enseignement supérieur.
La loi dispose qu'il faut développer l'enseignement privé mais en le
contrôlant. Or le contrôle est bien insuffisant.
Il y a une grande disparité en ce qui concerne les universités privées et
publiques qui peut prendre un caractère discriminatoire pour les étudiants
les moins favorisés. Ainsi, les droits d'inscription sont de 605 000 FCFA
(922E)(2009) à l'Université catholique d'Afrique centrale pour le premier
cycle contre 50 000 FCFA (76 E) dans les universités publiques. Ces
établissements offrent peu de diversité, se limitant essentiellement à la
gestion. Les seules véritables universités qui sont reconnues en tant que
telles sont l'Université des Montagnes de Bangangté, l'Université
adventiste Consendai de Nanga-Eboko, et surtout l'Université catholique
d'Afrique centrale avec deux campus à Yaoundé (UCAC) et l'Université
protestante d'Afrique centrale à Yaoundé. II - Résumé des entretiens et des principaux résultats Les entretiens avec S.E. le Ministre de l'Enseignement supérieur, le Prof.
Jacques FAME NDONGO, professeur de sémiologie littéraire et sémiologie de
la communication, qui avait réuni ses principaux collaborateurs pour nous
informer sur l'enseignement supérieur ont été très fructueux et une
excellente entrée en matière pour notre mission, le Ministre montrant une
très particulière attention au projet Tuning et souhaitant faciliter notre
mission..
Le Cameroun connaît quelques points forts selon le Ministre. Il y a tout
d'abord, originalité du Cameroun, le bilinguisme puisque le Cameroun est le
seul pays réellement bilingue français-anglais de l'Afrique (les cas du
Rwanda et de Madagascar sont artificiels et obéissent à des finalités plus
politiques que culrturelles). L'université de Buea est de type anglo-
saxon.
Le Cameroun connait depuis la réforme de 1993 une densité de la carte
universitaire avec 8 universités d'Etat (Yaoundé I [Ngoa-Ekélé], Yaoundé II
[Soa], Buea [anglophone], Douala, Dschang, Ngaoundéré et Maroua). On
ajoutera les très nombreux instituts privée d'enseignement supérieur
évoqués plus haut. L'innovation est l'existence de deux universités
virtuelles, l'une nationale, l'autre sous-régionale dans le cadre de la
CEMAC.
Autre élément important pour les autorités, un corps enseignant bien formé
et relativement nombreux avec 3 000 enseignants, certaines universités
étant mieux doitées que d'autres.
Une zone franche universitaire doit permettre de pouvoir former à Yaoundé
des étudiants de très haut niveau en ingénierie et « technologie ». Elle
bénéficiera de plusieurs exonérations et permettra d'attirer les plus
grandes universités du monde (France, Allemagne, Japon, Inde...). Cela a
déjà commencé avec l'Ecole nationale supérieure polytechnique de Yaoundé. A l'Université Yaoundé I, nous avons été chaleureusement accueillis par le
Vice-Recteur Prof. Guy TSALA NDZOMO qui remplaçait le Recteur Oumarou BOUBA
en mission à l'étranger qui a saisi l'occasion pour souhaiter la bienvenue
aux hôtes. Il a ensuite brossé l'historique de l'Université de Yaoundé I,
son évolution, ses potentialités (université de référence, la plus ancienne
et offrant des formations diversifiées, l'ouverture aux réformes
institutionnelles...) ainsi que ses limites/faiblesses (la massification de
l'enseignement, le besoin de renouveler le corps enseignant, la grande
faiblesse du tissu industriel, la professionnalisation difficile).
L'Université de Yaoundé I compte aujourd'hui cinq établissements à savoir,
trois fac