Préface - UOC

Les échelles THL. Les besoins ...... Quelques observations générales s'imposent
avant l'examen de chacun des groupes. Observations générales. La plupart ...

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Les besoins de votre communauté Préface
1. Introduction 2. Le modèle Euromosaic et les résultats 3. Analyse des besoins i. Le Rapport SMILE
4. Les Groupes et leurs besoins i. Observations générales
ii. Groupes 1 et 2 iii. Groupe 3 iv. Groupe 4 v. Groupe 5 vi. Langues d'Etat et langues sans Etat vii. Développement économique
5. Construction d'une typologie 6. La question des langues dans la Nouvelle Economie i. Les échelles THL ii. Les besoins Préface
Ce document présente l'esquisse d'un travail réalisé dans le cadre du
projet ADUM. Pour mémoire, il s'agit de développer une analyse des besoins
qui nous permette d'élaborer une typologie des groupes linguistiques (GLs).
On pourra, par la suite, comparer les besoins aux opportunités de
financement. Un travail considérable reste toujours à accomplir, dans cette
perspective. Cependant, afin d'assurer une collaboration utile aux porteurs
de projets, il est souhaitable que chacun puisse examiner cette partie de
notre travail. Le présent document a donc principalement pour but
d'encourager cette collaboration qui permettra à chacun d'apporter ses
commentaires et une contribution à son développement. Il servira, en tant
que tel, de base de discussion lors de la première réunion du projet. Il s'agit, avant tout, d'un document à caractère interne, ce qui se traduit
dans sa nature critique et analytique et dans l'emphase portée sur les
principes théoriques qui guident notre compréhension de la production et de
la reproduction des groupes linguistiques minoritaires (GLMs). Il est
possible que certains lecteurs ne se retrouvent pas dans le cadre théorique
proposé. Il devra, en cas, être rediscuté. La question de savoir dans
quelle mesure l'analyse des besoins doit devenir un document public,
intégré au site web du projet, reste ouverte. 1. Introduction Le raisonnement qui aboutit à la formulation d'un « cadre des besoins » des
différents groupes linguistiques renvoie à l'idée que les processus de
planification linguistique (PL) peuvent être différenciés au regard, non
seulement du « corpus planning » et du « status planning » [1], mais aussi
des différents processus nécessaires à l'exploitation par chaque groupe
linguistique (GL) du potentiel lié à chacun de leurs contextes normatifs.
Par exemple, une langue qui n'est pas standardisée ne pourra pas développer
le vocabulaire technologique nécessaire à son intégration à la Nouvelle
Economie (NE). Ses besoins se différencient de ceux des groupes
linguistiques déjà intégrés à la NE, dans la mesure où c'est sa capacité de
participation même qui est en cause. Il faut donc prêter attention au processus de PL en tant que cadre pour
l'évaluation des besoins des différents GL. De plus, la PL ne doit pas être
considérée comme un exercice stéréotypé et déconnecté de la promotion socio-
économique de tout groupe social ou culturel. Dans le cadre de l'étude
Euromosaic, nous avons conçu un modèle de développement basé sur la
capacité des GLs à produire et à reproduire leurs langues. Les GLs y sont
définis comme des groupes sociaux pleinement intégrés à l'ordre socio-
économique ambiant. L'accent a donc été mis sur le « status planning » et
sur les circonstances par lesquelles on peut favoriser l'utilisation de la
langue. Par ailleurs, l'étude Atlantis, nous a fait nous intéresser à la
capacité des GLs à s'adapter à la NE. Dans une certaine mesure, nous avons
davantage mis l'accent sur le corpus planning. A notre avis, ces deux
études constituent la meilleure base dont nous disposons pour entreprendre
l'analyse des besoins. La finalité des deux projets, restait, bien entendu,
de proposer une analyse qui pouvait aboutir à la mise en ?uvre de mesures
politiques fondées sur les besoins. Il est toutefois nécessaire de reconnaître que ce que nous tentons de
réaliser ne présente qu'un intérêt marginal pour la LP considérée en tant
que pratique institutionnelle. Nous cherchons plutôt à mettre en place un
contexte dans lequel les associations, les organisations et les centres de
recherche peuvent s'emparer de notre initiative en entreprenant des projets
qui, tout en étant pertinents pour les pratiques associées à la PL, ne
constitueront pas le fondement d'une PL formelle. Cette dernière est
considérée comme une activité publique qui se rapporte à des contextes
légaux et institutionnels et qui fait appel à un ou des organismes auxquels
on va déléguer la responsabilité de définir et de mettre en ?uvre un
ensemble de pratiques intégrées qui vont constituer la PL. Il se peut que
ces organismes tirent profit du travail que nous mettons en place, mais ils
n'en seront, en aucun cas, les utilisateurs finaux. 2. Le modèle et les résultats de l'étude Euromosaic
Le modèle théorique Euromosaic se basait sur la capacité de différents GLs
à tirer le meilleur parti de divers contextes institutionnels cruciaux pour
leur reproduction culturelle : la famille, la communauté, l'économie,
l'éducation. Il se présente schématiquement de la manière suivante : Economic Process (economic accumulation/market forces) : Processus
économique (accumulation économique / forces du marché) Cycle of economic accumulation in the periphery : cycle de l'accumulation
économique dans la périphérie Political discourse : Discours politique Economic restructuring : restructuration économique Labour markets : marchés du travail Public sector : secteur public Local : local Circulation of Capital : circulation du capital Il s'agit d'un modèle fondamentalement matérialiste qui s'efforce
d'identifier et d'analyser des tendances à l'?uvre qui influencent
principalement la production et la reproduction des groupes linguistiques
minoritaires. Notre interprétation emprunte beaucoup à l'orthodoxie
sociologique, même si elle se différencie des principaux courants
sociolinguistiques. C'est aussi un modèle qui se réfère à une économie de
type industriel et qui nécessite certaines modifications pour pouvoir
mesurer l'impact de la Nouvelle Economie - comme nous le verrons par la
suite. Dans l'analyse sociologique, la reproduction sociale est envisagée
comme une manifestation des modifications dans la structure sociale sous
l'influence des changements qui interviennent dans l'ordre économique. Cela
laisse de la place pour la mobilité sociale individuelle, tout en se
référant à la manière dont l'économie capitaliste structure les relations
entre les classes sociales. Pendant longtemps, plusieurs des
interprétations les plus orthodoxes de la société ont cherché à privilégier
une analyse en termes de classes sociales. Elle s'est toutefois transformée
en une appréhension plus vaste des inégalités en termes de classes
sociales, de sexes, de groupes ethniques ou culturels. De cette façon,
lorsqu'on aborde un groupe linguistique en tant que groupe social, il est
possible d'envisager son modèle de reproduction en référence à l'ensemble
des groupes précités. De plus, la reproduction, en tant que concept ne se
rapporte pas seulement aux individus qui restent au sein du groupe social
mais aussi aux personnes qui y pénètrent. C'est le groupe social qui est
reproduit, et qui connaîtra une mobilité individuelle interne et externe.
La langue étant considérée comme le marqueur du groupe social, il devient
possible de se référer, à la fois, à la production et à la reproduction
dans la mesure où la production renvoie aux nouveaux membres du groupe
social. Alors que dans les rapports de production (économique), c'est la
position qui constitue la base pour identifier l'appartenance à des classes
ou à des groupes sociaux, c'est la maîtrise linguistique qui permet
d'identifier les membres du groupe linguistique. Bien sûr, tout en
considérant le groupe linguistique comme un type particulier parmi de
nombreux groupes sociaux auxquels appartiennent les individus, il est
fondamental d'analyser la multiplicité des identités qui découlent de ces
groupes sociaux et, également, de considérer les implications d'une analyse
à plusieurs dimensions des groupes sociaux. Il est donc important, dans ce
cas, d'éviter une réification qui fasse une référence constante à « la
langue », comme s'il s'agissait d'un objet animé, pour s'attacher à
l'analyse d'un groupe social d'un type particulier qui se trouve identifié
par la langue. C'est sur ce point que réside notre principale divergence
avec la sociolinguistique orthodoxe. De fait, l'étude Euromosaic ne devrait
pas être considérée comme une étude sociolinguistique. Jusqu'au années 80, il y a avait une tendance, pour une bonne partie de la
théorie sociologique, à considérer que le comportement des acteurs sociaux
était strictement déterminé par leur position au sein de la structure
sociale. Il ne restait de place pour aucune forme de créativité sociale ou
aucune résistance à la manière dont les individus étaient construits par la
structure sociale. Ceci a ouvert la voie à une orientation qui s'inspire
largement de la « construction sociale du sens » et qui inclut, notamment,
la manière dont l'acteur social est construit. Cela signifie aussi que
l'acteur social est capable d'influencer la structure sociale. Ainsi, tout
groupe linguistique qui résiste à l'exclusion de sa langue et de ses
membres, en tant que locuteurs, hors du marché du travail, en développant
un mouvement qui va générer de l'activité et des emplois, va créer une
segmentation du marché du travail dans laquelle une partie du marché n'est
ouverte