L'auto-évaluation de la compréhension en lecture - Académie de ...

Lorsque je n'arrive pas à cibler le sujet du texte, ce qu'il essaie de nous
apprendre, .... l'élève dyslexique n'a pas pu restituer l'histoire dans ses grandes
lignes. ..... Suite à cette réflexion, dans le cadre d'un projet de travail sur Le Petit
Prince ...

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LIRE : AVON Florence, GONZALEZ Lucie, MULLER Béatrice, POTIN Jean-Louis,
ZINGRAFF Yves
Compréhension 01
L'auto-évaluation de la compréhension en lecture
Apprendre à lire, c'est apprendre à évaluer sa propre compréhension
le plus objectivement possible, sans fausse modestie ni sous-estimation
systématique. En ce qui concerne, les élèves dyslexiques de collège,
l'enquête sur le « LIRE » a montré qu'à propos de leur maîtrise de la
lecture, ils se sous-estiment majoritairement. La représentation qu'ils ont
de leurs compétences en lecture est très médiocre, pour des raisons qu'on
peut bien imaginer. Le rôle de l'école serait donc d'amener les élèves
dyslexiques à une juste évaluation de leur compréhension de lecture. I. Mesurer son incompréhension :
« Quand
je lis, que se passe-t-il dans ma tête lorsque je ne comprends pas ? »,
lorsqu'on pose cette question à des normo-lecteurs, on se rend compte que
leur auto-évaluation de ce moment précis où l'interprétation du texte
s'interrompt, se traduit par des mots différents. Tous les lecteurs ont été
confrontés un jour ou l'autre à une difficulté de compréhension dû à un
vocabulaire spécialisé inconnu. Ici la question concerne une autre
incompréhension, le vocabulaire est accessible et la lecture consiste à
traiter les informations pour comprendre.
Pour répondre à la question posée, certains normo-lecteurs
disent : « Je ressens une sorte d'alerte, un déclic, une gêne intérieure.
Puis je vis une frustration intellectuelle parce que le texte résiste. »,
« Il s'agit alors non pas de combattre le texte, mais de composer avec lui
pour retrouver le sens. » D'autres normo-lecteurs expriment ce moment par
des métaphores visuelles comme « Tout à coup, le film s'arrête. », ou
encore « On n'est plus en lien avec l'auteur, il n'y a plus de fil », ou
enfin « on ressent du vide ». Ce qui est remarquable ici, c'est la capacité
naturelle de ces lecteurs à décrire leur ressenti de l'incompréhension. De
plus, c'est à cette seule condition que l'on peut développer des stratégies
de relecture. Par conséquent, la question qui se pose est la suivante : si
savoir évaluer sa compréhension est une compétence nécessaire du lecteur
expert, alors les élèves dyslexiques ne bénéficieraient pas de développer
cette compétence ? Dans ce cas-là, pourrait-on pédagogiquement mettre en
place des pratiques ?
Cette première expérience a été effectuée en lycée. En
menant une pause réflexive, l'enseignante a tenté de faire prendre
conscience aux élèves non seulement de la précision de ce qu'ils ressentent
lors de leur incompréhension mais également de la variété de ce qui peut
être ressenti.
LIRE : Gonzalez Lucy
Discipline : sciences et techniques sanitaires et sociales
(STSS)
Pause réflexive : Quand je lis, comment m'apercevoir que je n'ai pas
compris ?
Contexte classe : En lycée, les élèves accueillis dans les classes ne sont pas clairement
identifiés dyslexiques et leur proportion est peu importante : 1 à 2 par
classe voire nulle pour la 2eme année du GRF. Il m'est apparu intéressant d'interroger les élèves sur leur technique de
repérage du moment où ils perdaient le fil de leur lecture et de repérer
leur propre stratégie pour renouer avec la compréhension du texte.
Cette phase a été réalisée sous la forme d'une pause réflexive.
Le contenu de la pause réflexive :
Les élèves ont répondu à la question suivante, à l'écrit et de façon
anonyme.
Quand je lis, que se passe-t-il dans ma tête lorsque je ne comprends
pas ? Comment je m'aperçois que je ne comprends pas ?
Leurs réponses sont regroupées et classées. 1. L'incompréhension se traduit par des impressions physiques :
« Dans ma tête c'est comme s'il y avait un gros blanc et que
le sens de la phrase ne montait pas au cerveau. », « ça monte
au cerveau ou pas. », « ça tourne dans ma tête. », « Je suis
dans le flou total. », « Quand je ne comprends pas, c'est le
vide pendant quelques secondes pour après relire pour essayer
de comprendre et c'est après deux lectures que je me rends
compte que je ne comprends pas. », « Quand je bute dessus. » ,
« Tout se mélange dans ma tête. », « Dans ma tête, c'est
confus. », « Quand le texte ne reste pas dans ma tête. » 2. Les élèves cherchent une compréhension à l'échelle de la
phrase, la phrase est considérée comme l'enchainement d'un
sens, la construction du sens dans le temps : « Quand la suite
des mots, ou la phrase ne me parait pas compréhensible, quand
je n'ai pas compris l'idée de la phrase, ce qu'elle veut
dire. »
3. Face à l'incompréhension, la lecture s'interrompt et les
élèves s'auto interrogent ou se parlent : « Je m'aperçois que
je ne comprends pas quand je me pose des questions sur ce que
je viens de lire, sur son sens sur le pourquoi de ce qui est
écrit et je ne trouve pas la réponse. », « Je m'aperçois que
je ne comprends pas lorsque je me pose beaucoup de questions
du style : comment ça, de quoi ? », « Tout se mélange dans ma
tête, il y a des choses que je ne trouve pas logiques, en me
posant des questions, je ne trouve pas les réponses et je
m'aperçois que je n'ai pas compris ».
4. Les élèves s'éprouvent: « Lorsque je ne suis pas capable
d'expliquer ou de savoir de quoi il s'agit après avoir lu et
entrepris la relecture. », « Je m'aperçois que je ne comprends
pas quand j'ai besoin de relire immédiatement ou que je serai
incapable de résumer le texte. », « Quand je n'ai même pas
réussi à retenir une phrase importante du texte et que je
n'arrive pas à relever les informations... », « Quand je ne
sais pas de quoi parle ce que je suis en train de lire, quand
je n'arrive pas à résumer ce que j'ai lu et détecter les
passages ou les termes les plus importants », « Dans ce cas
(quand je ne comprends pas), j'essaie de reformuler ce que je
lis, de tourner la phrase dans un autre sens en gardant la
même signification, j'essaie de comprendre mot à mot la
phrase. », « Lorsque je n'arrive pas à cibler le sujet du
texte, ce qu'il essaie de nous apprendre, je n'arrive pas à
cibler les étapes ce qui ne facilite pas la compréhension. » 5. L'incompréhension provoque des conséquences que les élèves
expriment : « C'est le désordre dans ma tête, et je deviens
impatiente car je n'arrive pas à répondre aux questions que je
me pose. », « Il n'y a pas de lien entre les différents
éléments, je me sens perdue », « Quand je bute dessus, je
panique ! », « Je ne suis plus concentrée ».
Cette pause réflexive montre que, d'une part, même si au bout du compte la
compréhension du texte est insuffisante, incomplète ou absente, les élèves
ne sont pas passifs face à l'épreuve ou à l'échec. D'autre part, ils
décrivent assez précisément leur incompréhension, ce sont des élèves de
lycée. Ainsi leurs réponses permettent de créer une grille d'auto-
évaluation pour aider les plus jeunes en difficulté de lecture à affiner
l'auto évaluation de leur incompréhension.
|Je viens de lire un texte : |Plusieurs|Une |
| |fois |fois |
|Ai-je ressenti le vide/ le blanc/ un | | |
|silence pendant quelques secondes ? | | |
|Ai-je eu l'impression que tout se mélange | | |
|dans ma tête ? | | |
|Me suis-je posé beaucoup de questions comme| | |
|« comment ça ? » ? | | |
|Ai-je été déconcentré ? | | |
|Ai-je eu envie de pleurer/ de m'énerver ? | | |
|Ai-je retenu des informations du texte ? | | |
|Puis-je reformuler les idées du texte ? | | |
|... | | |
Enfin une fois que l'incompréhension est conscientisée, on peut aborder les
stratégies de lecture. Les documents de STSS se caractérisent par leur
longueur et leur nature. Il s'agit de textes explicatifs ou informatifs qui
laissent peu de marge à l'interprétation ; leur compréhension repose sur
des inférences précises. Comprendre, pour les élèves, signifie maîtriser
le vocabulaire spécifique, lire des phrases, et des paragraphes pour en
extraire des idées, des mécanismes, des arguments, et repérer leur
enchaînement logique. Comment faciliter cette lecture ?
Avant la lecture: Premièrement, il est recommandé de s'intéresser à la nature du document.
En effet, la lecture est différente selon le type de document, on ne lit
pas un tableau comme on lirait un graphique ou un texte, mais aussi on ne
lit pas de la même façon un article de journal reconnu et un témoignage
extrait d'internet. La fiabilité de la source, son origine spécialisée ou
non doivent être questionnées.
Ensuite la lecture se fait à travers différents repérages : le titre donne
une information explicite sur le sujet de l'article ou de