La perception des changements comptables par les acteurs ... - Hal

Examen : BEP ... Puis, ils entrent dans le nouvel atelier de mécanique où le métal
est travaillé de .... des instituts d'enseignement technologique (lUT, CNAM.

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Comptabilité sans frontières : Intérêt d'une cartographie
Stéphanie CHATELAIN-PONROY Olivier VIDAL CNAM Paris
|Résumé : |Abstract : ACCOUNTING WITHOUT |
|Comme bien des domaines des |BORDERS: THE METAPHOR OF THE MAP |
|sciences de gestion le champ de la | |
|comptabilité n'échappe pas aux |Many metaphors are used to describe|
|métaphores. Parmi elles, |accounting. Among them, the |
|l'expression « langage comptable » |expression "accounting language" is|
|est sans doute la plus courante. |probably the most common. But other|
|Mais d'autres métaphores sont |metaphors are used, such as |
|utilisées, comme celles de la |photography, lenses or Scrabble |
|photographie, des lentilles ou du |board game. Each ot them focuses on|
|jeu de société Scrabble. Chacune |some of the many features of |
|met l'accent sur certaines des |accounting. |
|nombreuses caractéristiques de la |In this paper we propose a new |
|comptabilité. |metaphor to describe, understand |
|Cet article propose une nouvelle |and explain accounting : the map. |
|métaphore, celle de la carte, pour |Beyond its educational interest, |
|décrire, comprendre et expliquer un|this metaphor vivifys accounting |
|objet souvent perçu comme complexe |research by shifting the attention |
|pour les non initiés, et illisible |from the communication role of |
|par le grand public : les documents|accounting to that of |
|comptables. |representation. |
|Cette métaphore permet, au-delà de | |
|son intérêt pédagogique, de |Key words : metaphor; accounting; |
|vivifier la recherche comptable en |mapping; representation |
|déplaçant l'attention de la | |
|fonction « communication » de la | |
|comptabilité vers celle de « | |
|représentation ». | |
| | |
|Mots-clés : métaphore ; | |
|comptabilité ; cartographie ; | |
|représentation | | 1. Introduction De nombreux chercheurs en management manient des représentations
métaphoriques des organisations, certains allant même jusqu'à affirmer que
toutes les modélisations des organisations mobilisent une métaphore
implicite. Et si l'on pense volontiers à Morgan (1980, 1984, 1999), on ne
saurait oublier Tsoukas (1991, 1993), Grant et Oswick (1996), Palmer et
Dunford (1996), Meyer (1984) ou encore Le Roy (1997, 1999, 2001) pour ne
citer qu'eux. L'ouvrage de Morgan (1999) cherche à faire une synthèse des
métaphores ayant marqué l'étude des organisations et montre combien les
changements subis par la discipline « sciences de gestion » se lisent dans
la manière dont elle métaphorise ses concepts, modèles ou théories. Les exemples ne manquent pas. Les sciences de gestion utilisent de nombreux
concepts issus de disciplines souvent éloignées du champ des
organisations : Les organisations mécaniques et organiques de Burns et
Stalker (1962), les théories issues du modèle écologique avec les travaux
de Hannan et Freeman (1977), les recherches inspirées par la doctrine
militaire comme ceux de Ries & Trout, les auteurs qui puisent leurs grilles
de lecture et concepts dans la géographie culturelle, comme Casey, ou la
théorie de l'architecture à l'instar de Yanow (1993) en sont de multiples
exemples.
Le champ de la comptabilité n'échappe pas aux métaphores. Celle du langage
en particulier y est très largement mobilisée. Les métaphores de la
photographie, des lentilles ou des lunettes sont également très fréquentes.
Ces métaphores ont été étudiées par les chercheurs et leurs avantages et
limites ont été soulignés. Ainsi, la comptabilité ne répondant que
partiellement à la définition du langage retenue par les linguistes, la
métaphore langagière conduit à privilégier le rôle de communication au
détriment de celui de représentation. La métaphore de la photographie
traduit quant à elle une dimension statique, et laisse penser que la
comptabilité est un instrument neutre qui reflète une réalité visible. À
l'inverse, la métaphore des lunettes met l'accent sur le caractère
subjectif des états financiers. Chacune de ces métaphores offre un point de
vue sur l'objet étudié mais comporte également des limites. Il est, par
conséquent, intéressant de chercher à proposer une métaphore alternative et
d'en discuter l'intérêt. L'article est construit comme suit : Dans un premier temps, après avoir
dressé une revue de la littérature des métaphores mobilisées pour évoquer
la comptabilité (section 2), l'article propose une nouvelle métaphore, la
comptabilité comme carte de l'entreprise (section 3). Dans un second temps,
les fonctions endossées par les métaphores en sciences de gestion sont
étudiées (section 4), avant de discuter des apports de la métaphore de la
cartographie (section 5). La conclusion souligne les perspectives et les
limites de ces réflexions. 2. Les métaphores de la comptabilité Il n'est pas dans le propos de cet article de réaliser un recensement
exhaustif des métaphores qui ont été utilisées pour décrire la
comptabilité. Une rapide recherche du terme dans quelques revues comptables
donne cependant une idée du phénomène et révèle que celui-ci n'est pas
marginal.
Tableau 1. articles mentionnant une métaphore
|Revue |Période |Nombre d'articles |
| | |mentionnant une |
| | |métaphore* |
|Accounting, Organizations and |1995-2012 |211 |
|Society | | |
|Comptabilité Contrôle Audit |1995-2012 |3 |
|Critical Perspectives on |1995-2012 |117 |
|Accounting | | |
|Management Accounting Research |1998-2012 |30 |
* source : interrogation des bases « ScienceDirect Freedom Collection
(COUPERIN) » et « Vente et Gestion » examinant, pour ces quatre revues, les
articles mentionnant le terme « métaphore » (ou « metaphor »), dans leur
titre ou leur résumé. Quelques métaphores, les plus courantes, sont développées ci-dessous : le
langage, la photographie, les lunettes, mais aussi les lentilles, le
scrabble et l'instrument.
2.1. La métaphore du langage La métaphore du langage occupe une place prépondérante dans les articles
recensés dans le tableau 1. H. Hoogervorst, nouveau directeur de l'IASB, ne
déclarait-il pas en prenant ses fonctions : « Je pense en définitive qu'il
n'y a qu'un seul langage comptable. Ce langage mondial sera les IFRS, et
cela se fera tôt ou tard. »[1] (Bruce 2011). L'article développe l'analyse de cette métaphore en examinant les
caractéristiques de la comptabilité à la lumière des particularités d'un
langage telles qu'elles sont définies par les linguistes. Il apparaît alors
que si la comptabilité peut effectivement être définie comme un objet
sémiologique, elle ne répond pas à toutes les qualités attendues d'un
langage. L'expression « langage comptable » est si courante qu'il peut sembler
superflu de justifier une telle assertion. Tout comptable, professeur de ou
chercheur en comptabilité a, un jour ou un autre, utilisé cette métaphore
et beaucoup s'accordent à dire que « La comptabilité est largement reconnue
comme étant « le langage du commerce », et par conséquent, un
« langage » »[2] (Amernic et Craig 2009). Une rapide requête sur le moteur
de recherche Google à partir des mots « langage comptable » répertorie
environ 2 210 000 résultats ! Quelques exemples issus de cette longue liste
illustrent l'étendue de cette pratique. L'expression « langage comptable » est ainsi présente dans les
encyclopédies et les dictionnaires, « papier » ou électroniques. Le
dictionnaire de l'économie Larousse explique par exemple, au sujet de la
notion d'amortissement, que « en langage comptable, cette perte de valeur
périodique s'appelle dotation aux amortissements ». De même, l'encyclopédie
libre Wikipédia indique que « depuis plus de trente ans, avec la création
de l'IASB [...], l'objectif d'un langage comptable universel a été
poursuivi. » L'expression est aussi couramment utilisée dans la presse. On peut lire,
par exemple, dans un article du quotidien Les Échos intitulé « La création
d'un langage comptable international », que l'IASC est « chargé d'élaborer
un véritable langage comptable mondial au plus tard pour 1999». Dans les ouvrages pédagogiques et les travaux académiques l'expression fait
aussi florès. Dès 1953, un article de H. Avery s'intitule tout simplement
« accounting as a language ». L'auteur tente d'y présenter la comptabilité
comme un objet d'étude scientifique. L'utilisation du terme langage n'est
pas réellement justifée. L'auteur affirme que « le langage comptable aux
États-Unis s'exprime en anglais et se compose de symboles identifiés comme
le dollar, des tableaux, des ra