EXAMEN DE L'APPAREIL GENITAL DE LA VACHE
L'examen de l'appareil génital de la vache est un acte de routine dans la pratique
vétérinaire rurale. ... individuellement, ou sur plusieurs animaux dans le cadre de
suivi de reproduction. ..... Son aspect varie suivant le stade physiologique.
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Propédeutique- Sémiologie - Année A1
Travaux dirigés : EXAMEN DE L'APPAREIL GENITAL DE LA VACHE
N. Hagen, X Nouvel et X Berthelot - Pathologie de la Reproduction-
2016 Généralités L'examen de l'appareil génital de la vache est un acte de routine dans
la pratique vétérinaire rurale. Il peut être réalisé sur un animal
particulier, individuellement, ou sur plusieurs animaux dans le cadre
de suivi de reproduction. Dans ce cas, les animaux sont examinés
régulièrement, à différents moments de leur cycle reproductif:
. contrôle de l'involution utérine à 30 jours post-partum
. contrôle de l'activité ovarienne
. diagnostic de gestation
. examen d'une vache infertile
L'examen clinique comprend différentes étapes, dont l'inspection et la
palpation. Pour chaque organe, à l'inspection, on examinera des
modifications de couleur (muqueuses), de forme, de volume, de
position. A la palpation, on notera les modifications de volume, de
forme, de position, de mobilité, de consistance, de sensibilité, de
contractilité et éventuellement des zones de chaleur. Recueil des commémoratifs Dans le cadre de suivi de troupeau, il est important de suivre
l'animal et de disposer d'une fiche, papier ou électronique, sur
laquelle figurent les événements de la vie reproductive de l'animal
(vêlage, chaleurs, IA) et les événements pathologiques.
Dans l'anamnèse, différents éléments sont importants pour déterminer
le stade de la vie génitale auquel on intervient et les objectifs en
matière de reproduction. Les principaux éléments à connaître, pour
l'animal, sont :
. l'identification de l'animal et son âge ou rang de vêlage
. la date du vêlage précédant (ou le délai postpartum) et les
conditions de vêlage,
. les dates de chaleurs ou de mise à la reproduction et les signes de
chaleurs
. les dates d'inséminations ou de saillies
. la production laitière, les problèmes de santé et les traitements
éventuels. Contention La contention la plus simple, dans un lieu habituel, est la plus
adaptée. En général, la vache est à l'attache au cornadis ou dans une
logette. Il faut éviter les systèmes où la mobilité latérale est
facile. Si la vache réagit beaucoup, on peut la faire tenir à la tête
ou au nez par l'éleveur. Exceptionnellement, il sera nécessaire
d'entraver les postérieurs. Examen général Le clinicien inspecte :
. L'état d'engraissement et l'état de propreté de l'animal (cf.
grille Institut de l'élevage). En effet, les vaches trop grasses ou
trop maigres ont une reprise d'activité ovarienne tardive après
vêlage et une fertilité médiocre.
. La facilité de mouvement lors des déplacements. En effet,
l'intégrité de l'appareil locomoteur conditionne l'expression du
comportement sexuel (acceptation du chevauchement, augmentation de
l'activité locomotrice).
. L'attitude de la femelle, par exemple, le dos voussé est un signe
de douleur abdominale. Examen de la région périgénitale Le clinicien inspecte la symétrie et l'angulation du bassin, les
ligaments sacro-ischiatiques et le port de la queue. L'inspection du
bassin donne une indication sur les dimensions de la filière pelvienne
: elle permet de déceler des déformations susceptibles de gêner la
mise-bas. Inspection rapprochée de la sphère génitale En soulevant la queue, l'opérateur examine la région périnéale et la
face interne de la queue, en recherchant des traces de sécrétions
d'origine génitale (mucus ou sang en période perioestrale ou pus lors
de métrite). Palpation de la région périgénitale Le bord caudal des ligaments sacro-ischiatiques, palpé de chaque côté
de la base de la queue, est tendu en temps normal et relâché un à 2
jours avant vêlage.
De part et d'autre de l'anus, la palpation des ganglions ano-rectaux
permet, lors d'hypertrophie, de déceler une éventuelle inflammation
loco-régionale. Examen de la vulve
Inspection de la vulve La vulve est normalement verticale et dans le même plan que les
pointes de l'ischium et l'anus. La coaptation des lèvres lui confèrent
un rôle de barrière. Lors d'amaigrissement important à cause de la
fonte des coussinets graisseux du périnée, la vulve est parfois
oblique car elle suit le renfoncement de l'anus (Figure). Cette
déformation est normale et temporaire avant vêlage en raison du
relâchement des ligaments sacro-ischiatiques mais devient permanente
et anormale chez certaines femelles multipares.
La commissure supérieure de la vulve peut disparaître suite à une
déchirure consécutive à un part dystocique et, dans ce cas, l'anus et
la vulve sont réunis en un cloaque.
L'examen de la commissure inférieure permet de détecter des
écoulements en provenance de l'appareil génital : les poils de la
commissure inférieure sont humides et collés par ces sécrétions. Les
écoulements filants, translucides sont un signe d'?strus, alors que
des glaires plus visqueuses sont observées sous imprégnation
progestéronique (dioestrus notamment). Des glaires cassantes, troubles
ou jaunâtres signent une inflammation vaginale ou utérine. A noter
toutefois que ces écoulements sont souvent souillés par les excréments
et ne sont pas toujours interprétables.
Inspection interne
Les lèvres de la vulve, saisies entre le pouce et l'index, sont
écartées mettant en évidence le clitoris. Cette inspection interne
permet d'apprécier l'intégrité et la coloration de la muqueuse vulvo-
vestibulaire et la morphologie du clitoris. La muqueuse vestibulaire
est normalement rosée, luisante et lisse. Une hyperplasie des
follicules lymphoïdes donne à la muqueuse un aspect bosselé, ces
granulations peuvent correspondre à une réponse inflammatoire normale
du vestibule à la flore saprophyte, notamment chez les génisses, ou
bien à une réaction à des germes pathogènes spécifiques (herpes virus,
uréaplasmes, ...). Palpation de la vulve A la palpation, on apprécie l'épaisseur des lèvres vulvaires. Les
lèvres sont petites chez les femelles free martin (c'est à dire
jumelles d'un mâle) et chez les animaux atteints d'une aplasie
gonadique. En revanche, elles sont plus ?dématiées et plus flasques en
période de chaleur ou en période prépartum et plus rouges et plus
épaisses lors d'inflammation locale.
La vulve peut être l'objet de déformations diverses, déchirures,
cicatrices, consécutives à un part difficile, abcès ou tumeurs
(rares). Ces déformations entraînent une mauvaise apposition des
lèvres prédisposant au passage d'air lors du déplacement de l'animal
(pneumovagin). Examen du vagin Le vagin est un organe souple et dilatable d'une longueur de 30 cm,
situé caudalement au col. Sa lumière est généralement virtuelle,
excepté lors d'urovagin ou de pneumovagin. Il est difficilement
palpable par voie transrectale excepté lors de dilatation importante
suite à l'accumulation d'air, d'urine ou de fèces. La muqueuse
vaginale forme des plis longitudinaux peu visibles, mais surtout des
plis radiaires, formant une collerette de 3 à 5 replis entourant
l'ouverture vaginale du col (Figure). Inspection du vagin La lumière du vagin est quasiment virtuelle, aussi l'inspection du
vagin et de la partie caudale du col exige l'utilisation d'un
instrument, spéculum ou vaginoscope, destiné à écarter les parois de
l'organe et d'une source lumineuse. Il est conseillé d'effectuer
d'abord la palpation transrectale pour 2 raisons :
. La pose du spéculum provoque un pneumovagin (entrée d'air dans la
cavité vaginale)
. Lors de la palpation de l'appareil génital par voie rectale, le
massage de l'utérus peut entraîner le passage des sécrétions de
l'utérus vers le vagin. L'examen du vagin au spéculum est alors
plus riche d'informations.
Préparation de l'animal : Afin de ne pas introduire d'éléments
souillés dans le vagin, il est indispensable de pratiquer un nettoyage
complet de la région périgénitale. A l'aide de lavettes (papier
absorbant) à usage unique et d'eau tiède additionnée d'un antiseptique
doux (solutions iodophores, polyvidone iodée, chlorhexidine), on
nettoie la région périgénitale, la vulve et notamment la commissure
inférieure au niveau de laquelle s'accrochent les souillures et les
fèces. Il faut s'assurer que la queue est maintenue déviée par un aide
et ne revient pas contaminer la vulve.
Mise en place du spéculum : le spéculum n'est pas lubrifié afin de ne
pas confondre le lubrifiant avec les sécrétions vaginales. Mais
l'instrument peut être préalablement trempé dans une solution
antiseptique tiède. Les lèvres vulvaires sont écartées, puis le
vaginoscope est avancé d'abord en direction crânio-dorsale sur environ
le tiers de sa longueur, puis horizontalement. Le vaginoscope est
orienté de manière à observer la partie caudale du col utérin. S'il
s'agit d'un spéculum, les 2 valves sont écartées pour inspecter la
cavité vaginale à l'aide d'une lampe.
Sémiologie du vagin
L'axe du vagin est généralement rectiligne et horizontal. L'axe du
vagin peut être dévié latéralement, lors de réplétion de la panse et
crânio-ventralement lors de contenu utérin (métrite, gestation). Chez
la vache âgée, on observe une bascule ventro-crâniale du vagin et de
l'utérus et dans la partie antérieure ptosée, s'accumulent des
sécrétions et de l'urine à l'origine d'un urovagin. Cette affection
pourrait avoir une origine génétique et être liée à la conformation du
bassin, avec notamment un angle du bassin crânio-ventral (tubérosité
ischiale plus haute que la tubérosité iliale). Elle est également liée
à un état corporel insuffisant des vaches laitières hautes
productrices en postpartum, associé à une vulve oblique.
Des rétréc