La PRAGMATIQUE - Académie de Nancy-Metz

Etudier la Pragmatique de la communication interpersonnelle, c'est s'intéresser
au .... se transforme en un réel malaise à la veille d'un examen ou d'un contrôle.

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La PRAGMATIQUE de la COMMUNICATION Selon l'Ecole de PALO ALTO
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TABLE des MATIERES
INTRODUCTION 3
Etudier le "Comment" et non le "Pourquoi". 3 I - LES CINQ AXIOMES de la COMMUNICATION 5 II - DU NORMAL au PATHOLOGIQUE 10
Confirmation de la communication 10
Annulation de la communication 10
Le Symptôme comme communication 11
Le Rejet 11
Le Déni 12 III - PONCTUATION DISCORDANTE 13
Cause et Effet 13
Erreur de Traduction entre l'Analogique et le digital 14
Escalade symétrique 14
Complémentarité rigide 15 IV - LA COMMUNICATION PARADOXALE 16
Définition du Paradoxe 16
Les trois types de paradoxes 16
1 - Les paradoxes logico-mathémathiques (antinomies syntaxiques) 16
2 - Les définitions paradoxales (antinomies sémantiques) 17
3 - Les paradoxes pragmatiques 18
Injonction paradoxales 18
Prévisions paradoxales 19
La double contrainte paradoxale (double bind) 21
Le double bind comme modèle relationnel d'interaction schizophrénique
22
La double contrainte thérapeutique 25 V - LE CHANGEMENT 26
Comment bien poser le problème ? 26
Par un petit exercice amusant qui va nous faire rentrer dans le vif du
sujet 26
Par l'utilisation d'outils conceptuels théoriques 26
La théorie des Groupes (Evariste Galois) 26
La théorie des Types Logiques (Bertrand Russell) 27
Complexité de la communication 28
Continuité et Discontinuité 29
Niveaux et méta-niveaux sémantiques 29 VI - BIBLIOGRAPHIE 32
INTRODUCTION
Etudier le "Comment" et non le "Pourquoi".
Etudier la Pragmatique de la communication interpersonnelle, c'est
s'intéresser au comment s'articule une communication entre 2 ou plusieurs
personnes ; c'est comprendre les "je" et les jeux qui s'y jouent au travers
des échanges et des interactions vécues dans l'ici et le maintenant, en
situation présente et active, et non dans le passé ; c'est donc focaliser
sur la structure opératoire et opérante des échanges et non sur leur
genèse. Essayer de comprendre le pourquoi du discours d'une personne (l'approche
psycho analytique classique) n'est en effet d'aucune utilité effective dans
cette approche. Nous considérerons donc les interlocuteurs comme des
"boîtes noires", avec une approche cybernétique ou systémique, et nous nous
intéresserons uniquement à leurs échanges et à leurs interactions (Les
"input" et les "output").
Objectif : Passer d'un mode de penser causal et linéaire à un mode de
penser systémique, récursif et dynamique, caractérisé par la rétroactivité
et la circularité des échanges. Nous montrerons en quoi cette façon de considérer le comportement de deux
individus qui communiquent relève d'une approche complexe, où la
rétroactivité et la circularité des échanges fait place à une causalité
linéaire.
Nous partirons du postulat que lorsqu'une communication entre deux
personnes est établie, il n'y a plus ni commencement ni fin, mais un modèle
circulaire d'échanges dont ni l'un ni l'autre des interlocuteurs n'a la
prééminence. La communication sera considérée alors comme système
d'interactions en marche, et, à l'extrême, certains ont pu dire que : "On
ne communique pas, mais on prend part à une communication." Cette approche est intéressante à plus d'un titre car elle ne met jamais en
cause directe les interlocuteurs. Elle ne met en cause que leurs
interactions. Elle est donc beaucoup plus "soft" et moins agressive. I - LES CINQ AXIOMES de la COMMUNICATION
1 - "On ne peut pas ne pas communiquer." Le comportement n'a pas de contraire ==> On ne peut pas ne pas avoir de
comportement (ou alors on est mort ... ). Si le comportement existe ==> Il a valeur de message ==> Le message a
valeur de communication ==> On ne peut pas ne pas communiquer CQFD. Le message = unité de communication (ou de comportement).
L'interaction = une série de messages entre l'émetteur et le récepteur.
2 - "Toute communication présente deux aspects : le contenu et la relation,
tels que le second englobe le premier et est par suite une méta-
communication." Tout message transmet une information mais induit également un
comportement.
Toute interaction suppose un engagement et définit par suite une relation. L'information = contenu de la communication = il a valeur d'indice.
La relation = la manière dont on doit entendre le contenu = elle a valeur
d'ordre. Exemple les données informatiques = les informations élémentaires = les valeurs
indiciaires.
les programmes = la relation = les informations sur les informations (ou
les méta-informations) = les ordres opératoires qui traitent les indices. La relation est donc une communication sur la communication ou une méta-
communication. Illustration Une relation saine est spontanée et donne priorité aux messages, donc au
contenu Une relation perturbée est une relation qui pose problème, pollue le
contenu qui passe en arrière plan et finit par perdre toute importance.
3 - "La nature d'une relation dépend de la ponctuation des séquences de
communication entre les partenaires." De l'extérieur, une interaction peut être considérée comme un échange
ininterrompu d'échanges de messages, mais de l'intérieur, les choses
changent : chacun ponctue ces messages à sa façon. Exemple 1 Une expérience de psychologie expérimentale sur l'apprentissage, mettant en
oeuvre un rat dans une cage. L'expérimentateur ponctuera la séquence en
termes de stimuli, de renforcements, de réponses. Le fait que le rat appuie
sur un levier au fond de la cage entraînera pour lui l'obtention de
nourriture. Que dire du rat qui pourrait parler et qui dirait "J'ai bien dressé mon
expérimentateur. Chaque fois que j'appuie sur le levier, il me donne à
manger". Le problème en jeu est donc un problème de dépendance, de prééminence ou
d'initiative. Il existe foule de conventions culturelles admises qui structurent notre
vie sociale avec de telles ponctuations. En psychologie, dans la vie de
tous les jours, on parle de leader, de suiveur, mais qui commence et que
deviendrait l'un sans l'autre ? Exemple 2 Cas classique du conflit conjugal du type : L'homme : "Je me tais parce que tu es bien trop agressive ".
La femme : "Je suis agressive parce que tu te tais et me dis jamais rien".
Le mari n'a tendance à ne voir que l'agressivité de sa femme, et la femme à
ne voir que le silence ou l'indifférence de son mari. Ils ne ponctuent pas leurs échanges de la même façon. Ils ont surtout des
difficultés à parler de leur relation, à méta-communiquer. Exemple 3 La course aux armements des deux blocs pendant la guerre froide. Objectif :
préserver la paix. Chaque nouvel armement d'un des blocs induisait en réaction un armement
réciproque ou supérieur de l'autre, qui lui-même, etc ... Exemple 4 Exemple mathématique : la suite logique infinie et alternée de Bolzano. S= a - a + a - a + a - a + a - ... Il existe trois solutions paradoxales possibles: S = (a - a) + (a - a) + (a - a) + ...
S = 0 + 0 + 0 + ...
S = 0 S = a - (a - a) - (a - a) - (a - a) - ...
S = a - 0
S = a S = a - (a - a + a - a + a - a + ...)
S = a - S
S = a / 2 L'erreur, ici le paradoxe, est de croire qu'il y a un commencement quelque
part. Conclusion : On doit considérer la communication comme un système
circulaire et récursif d'échanges comportant des boucles de rétroaction. Le
comportement de l'un des acteurs induit le comportement de l'autre, qui lui-
même (re-)induit le comportement du premier, etc ...
4 - "Les êtres humains usent simultanément de deux modes de communication :
digital et analogique." Le langage digital possède une syntaxe logique très complexe et très
commode, mais manque d'une sémantique appropriée à la relation. Par contre
le langage analogique possède bien la sémantique, mais non la syntaxe
appropriée à la définition non équivoque de la relation. Exemple 1 Au niveau physiologique, les neurones ont un fonctionnement digital qui se
traduit ou non par un déclenchement d'impulsion électrique. C'est tout ou
rien. Le système végétatif ou hormonal a lui, par contre, un fonctionnement
analogique qui se traduit par une concentration et une circulation plus ou
moins grande de substances actives dans le sang. Ce n'est jamais tout, ce
n'est jamais rien.
Exemple 2 Exemple de communication analogique : la communication non verbale, celle
de nos mimiques et expressions corporelles qui sont l'expression de nos
sentiments et la base de nos relations interpersonnelles. Toute communication non verbale est une communication de nature analogique.
C'est une communication primitive et animale riche de sens, facilement et
directement compréhensible même entre espèces différentes. Par exemple, un
chat qui vient se frotter à vos pieds vous réclame soit à manger, soit un
câlin. Son message signifie : "Soit une mère pour moi". La communication analogique définit la relation. Elle est très intuitive et
signifiante mais manque de souplesse et peut être ambiguë, par manque de
discriminant. Les larmes peuvent exprimer la joie ou la peine, selon le
contexte. Elle manque aussi d'indices et des fonctions logiques, comme les
fonctions " ou bien ... ", "si... alors", et même la négation. On ne peut
nier une émotion, un sentiment ; on ne peut que le vivre. De plus, il est
difficile de mentir dans le domaine analogique. Pour lever dans certains cas l'ambiguïté propre à ce mode de communicatio