Synthèse et lettre de novembre 2015 - Entrepreneuriat

Le référentiel de formation, de la 3e prepa pro vient de paraitre en annexe au
Bulletin Officiel du 13 octobre. DNB : Parties du programme non évaluées pour la
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Notes mensuelle d'analyses de novembre 2015 d'andre.letowski@free.fr L'actualité des TPE, PME et créations d'entreprises Les sources et le texte développé des analyses figurent dans la note
mensuelle
Ce mois-ci, je vous propose, à partir des analyses publiées dans ma note
mensuelle de novembre, six axes d'analyse : > La conjoncture : une légère amélioration, plus difficile pour les TPE
que pour les PME -Derniers chiffres sur l'emploi, une progression de 49 200 emplois sur un
an : le tertiaire contribue à hauteur de 135 100 emplois (dont l'intérim en
progression de 10%), alors que la construction et l'industrie perdent
85 900 emplois. -Sur un an, le nombre de créations d'entreprises est stable, avec une nette
hausse des entreprises « classiques » : près de 527 000 créations dont 44%
d'autoentrepreneurs (prés de
233 000), mais en retrait de 17%, alors que les créations « classiques »,
au nombre de 294 000, augmentent de 11% ; fait assez nouveau, l'activité
commerce, en berne ces deux dernières années, repart à la hausse
(entreprises classiques) avec une progression de 40% au cours des 4
derniers mois. -Ceci étant, la situation est bien moins favorable pour les TPE en
exercice : à l'appui de ces propos, les sondages dont j'ai fait écho le
mois dernier, et ce mois-ci celui de Fiducial, où l'optimisme est toujours
modeste, et l'emploi en situation difficile ; toutefois 15% des TPE ont
embauché au cours des mois de juillet à septembre 2015, un atout positif
qui a été mis à mal par les licenciements, contribuant à une situation
nette légèrement négative. Noter une situation plus favorable dans les TPE
d'au moins 6 salariés et plus. -Les PME ont affiché une situation meilleure que les TPE en 2014, avec une
légère hausse du chiffre d'affaires et de la valeur ajoutée : le taux de
marge se redresse légèrement à 21,6% ; les charges de personnel augmentent
moins que la valeur ajoutée, alors que la pression fiscale s'est allégée.
Près des deux tiers des entreprises étudiées ont dégagé un résultat
supérieur à celui de 2013 (en hausse de 9%) ; 81% affichent un résultat
positif.
> Un zoom sur les entreprises de croissance -Une situation meilleure que les autres entreprises, déjà observée avant
« la crise » : l'observatoire du financement des entreprises, s'appuyant
sur un échantillon de PME et ETI d'au moins 750 000E de chiffre d'affaires,
fait le constat que 25% d'entre elles peuvent être qualifiés « entreprises
de croissance » ; leurs taux de marge sont supérieurs, et en conséquence
leurs investissements ; innovation et export y sont fréquents ; des
résultats tempérés par d'autres travaux sur les « gazelles » qui montrent
que les fortes croissances sont le fait de jeunes entreprises, dont la
forte croissance est concentrée sur un temps court (plus encore pour les
petites entreprises). - « L'entreprise libérée » permet de booster les performances grâce aux
innovations issues de l'intelligence collective : l'organisation classique,
pyramidale, souffre d'un excès de processus bureaucratiques, de reporting,
de procédures et de toutes sortes de systèmes de contrôle qui entravent les
salariés ; la capacité d'entreprendre des autres acteurs de l'entreprise
s'en trouve freinée. « L'entreprise libérée » propose un nouveau mode
relationnel, créateur d'innovation et de performance, parce que les
salariés ont la responsabilité du résultat de leur travail du fait de leur
capacité à s'organiser librement, et d'une forte réduction des échelons
hiérarchiques ; ceux-ci sont désormais portés bien plus sur le soutien aux
équipes que sur le contrôle ; la volonté et l'implication du dirigeant sont
essentielles pour réussir ce passage.
> L'emploi et le chômage selon les régions -Les régions du sud et de l'ouest ont été les plus créatrices d'emploi :
en 2014, 26,5 millions de personnes occupent un emploi, salarié ou non,
en France métropolitaine. L'emploi dépasse ainsi pour la première fois son
niveau d'avant la crise (+ 0,2% entre fin 2007 et fin 2014) et +5,7% au
regard de 2000. Exception faite de l'Île-de-France, les régions les plus
créatrices d'emplois de 2000 à 2007, celles du sud et de l'ouest, le sont
aussi entre 2007 et 2014, mais l'ampleur des créations d'emploi y est plus
limitée; de même, les régions qui enregistraient les plus faibles hausses
d'effectifs avant la crise sont celles qui ont perdu le plus d'emplois
entre 2007 et 2014 (le nord-est et le centre).
Le taux de chômage a progressé de 7,1% en 2008 à 9,9% en 2014, avec une
progression proche par région (entre 2,5 et 3,5 points). Le nord et le sud
sont davantage touchés par la montée du chômage (entre 11,5 et 12,5% en
2014) et par la hausse du chômage entre 2008 et 2014 (+3 à 3,5 points). Le
taux de chômage 2014 est le plus faible en Île-de-France, Auvergne Rhône-
Alpes, Bretagne et Pays de Loire (8,8%) avec une hausse 2008-2014
légèrement inférieure à la hausse France. -Les grandes agglomérations, telles Lyon, bénéficient de leur attractivité
pour y développer l'emploi : de 2003 à 2013, la métropole de Lyon compte
chaque année en moyenne 3000 établissements et 4000 emplois salariés
supplémentaires dans le secteur marchand ; les évolutions de l'emploi
salarié s'appuient notamment sur 3 situations :
* le solde des créations d'entreprise, disparitions d'entreprise ; sur 100
nouvelles structures, 72 sont des créations pures, 22 le fait de transferts
et 5 de reprises ; sur 100 établissements qui disparaissent, 66 ferment, 28
sont déplacés vers un autre site et 6 sont rachetés
Les gains d'emploi salarié ne sont pas dus au renouvellement
d'établissements au cours de l'année (-300 emplois),
* mais beaucoup plus aux déplacements d'établissements (+1 300 salariés)
* et sur le développement des entreprises pérennes, bien plus pourvoyeurs
d'emploi (+4 300 emplois)
> Des idées reçues à remettre en cause - La France au 27éme rang sur 189 pays, en ce qui concerne les
améliorations apportées aux règlementations en vigueur : enfin un propos
qui contredit le french bashing ; on y découvre que la France offre
notamment un cadre favorable à la création d'entreprise, à la protection
des investisseurs, à l'efficacité de sa justice en cas de contentieux, avec
des frais de justice bien moins élevés que dans les pays anglo-saxons. - 88% des jeunes de 16 à 21 ans en activité dans le BTP trouvent leur
métier valorisant ; 16% envisagent de créer/reprendre une entreprise : il
est bon ton de dire que les métiers manuels sont pourvus par des jeunes qui
ne les ont pas choisi, poussés en cette direction par l'orientation
scolaire. Cette étude de la fondation BTP+ montre au contraire que pour 78%
c'est un choix personnel, influencé par les parents et l'entourage qui
travaillent souvent dans le BTP, et l'orientation. 57% y sont très
« impliqués » ou se définissent comme des battants. - 90% des ménages français possèdent des produits financiers et 63% un bien
immobilier : on ne peut pas dire que les ménages français soient sans le
sou. Noter que les « indépendants » et libéraux (actifs ou en retraite)
sont ceux qui possèdent le plus souvent un patrimoine immobilier (74 à 90%
contre 72 pour les cadres et 38 à 53% pour les autres CSP) : idem pour le
patrimoine financier.
> Des chiffres pour cadrer l'importance des TPE -Quelle fiabilité quant aux données statistiques sur les TPE ?
La production de données fiables sur les TPE demeure un souci plus que
modeste de nos institutions statistiques ; certes le sujet est complexe
(autoentrepreneurs compris ou non, non-salariés rarement intégrés dans les
effectifs de l'emploi...). A lire l'édition 2015 des « entreprises en
France » par l'INSEE, on ne sait que retenir pour fiables puisque dans les
différents chapitres les données pour les TPE différent quelquefois
sérieusement pour une même année voire pour une même source (sans doute du
fait de concepts et champs d'observation différents, mais non explicités) ;
cela est encore plus vrai pour les comparaisons Eurostat (office
statistique de l'Union Européenne), où le décalage avec l'INSEE est
beaucoup plus important encore. Mais ces informations de cadrage sont
pourtant essentielles ; tenons nous en aux axes majeurs d'enseignement des
données les plus récentes. -Les TPE en 2013 regroupaient 3 161 900 unités légales dont 1 035 000
autoentrepreneurs et 2 152 000 salariés : un an avant (en 2012), dans la
même publication, l'INSEE les chiffrait à 3 416 182, alors que le nombre
d'autoentrepreneurs a évolué à la hausse. Oublions ce décalage, pour nous
focaliser sur le chapitre consacré aux TPE et dont les chiffres sont ceux
retenus dans le titre.
L'INSEE mentionne par ailleurs 110 600 TPE appartenant à des groupes
d'entreprises (on retrouve aussi cette problématique dans les chiffres
création, sans les différencier alors qu'ils apportent un flux important
d'emplois).
En ce qui concerne l'emploi, les données fournies sont celles des salariés
en équivalent plein temps (intégrant vraisemblablement les chefs
d'entreprises salariés mais pas les non-salariés, fort nombreux) ; ceci
conduit soit à 18% des salariés plein temps du secteur privé, soit à 30%
des emplois de ce secteur (intégrant les salariés quel que soit leur temps
de travail et les non-salariés).
> 4 secteurs d'activité en chiffres : 2 activités en forte évolution
dans le temps (numérique et optique), 2 secteurs activités de type
« social » (ESS et servi