LA CROISSANCE ECONOMIQUE Le Modèle Keynésien HARROD ...

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LA CROISSANCE ECONOMIQUE Le Modèle Keynésien HARROD-DOMAR
INTRODUCTION : LE CONTEXTE : LA PENSEE KEYNESIENNE ET LA CRISE DE 1929
PARTIE I. HARROD ET L'INSTABILITE DE LA CROISSANCE
A.) Le taux de croissance garanti
B.) Le fil du rasoir
C.) Le taux de croissance naturel PARTIE II. DOMAR ET LES 2 EFFETS DE L'INVESTISSEMENT
A.) La double nature de l'investissement
1) L'effet "capacité" de l'investissement
2) L'effet "revenu" de l'investissement
B.) La difficulté d'atteindre une croissance de plein emploi CONCLUSION INTRODUCTION : LE CONTEXTE : LA PENSEE KEYNESIENNE ET LA CRISE DE 1929 Pour Keynes, il peut exister un équilibre de sous emploi, c'est à dire un
équilibre dans lequel toutes les forces productives ne sont pas employées.
On se trouve alors face au chômage. Cela se produit quand l'incitation à
investir n'est pas suffisamment forte. Pas assez de consommation et trop
d'épargne. L'équilibre ne sera rétabli que grâce à l'intervention de
l'Etat.
La parution de la Théorie Générale de Keynes date de 1936. Même si Keynes
n'essaie pas vraiment de donner une explication à la crise de 1929, il
affirme que l'économie capitaliste n'est pas forcément stable. Keynes
renouvelle la présentation des relations économiques par rapport à la
vision libérale : il évite de raisonner par marchés pour raisonner par
fonctions (investissement, consommation...) et en terme de circuit. Il
dénonce la loi de Say. L'offre ne crée pas sa propre demande : une part du
revenu engendré par le processus de production peut ne pas retourner dans
le processus, c'est à dire être épargnée. Selon Keynes une épargne trop
importante et une consommation trop faible peuvent mener à une situation de
dépression chronique du type de celle de 1929. => chômage massif et
capacités de production excédentaires (destructions importantes de
marchandises, dumping, effondrement des prix). L'épargne doit donc être
dépensé, c'est à dire investie selon les keynésiens.
Harrod et Domar prolongent Keynes sur plusieurs plans :
- le rôle important de l'investissement et de la demande
- les doutes sur la capacité du capitalisme à assurer le plein emploi (des
hommes et des machines)
- le raisonnement en terme de déséquilibre
Mais Harrod et Domar s'intéressent au long terme (Keynes : "à long terme
nous serons tous morts").
Alors que les théories précédentes sur la croissance s'intéressaient à ses
causes (Schumpeter et de Young), Domar et Harrod étudient sa stabilité. PARTIE I. HARROD ET L'INSTABILITE DE LA CROISSANCE Anglais et professeur à Oxford, Roy Forbes Harrod (1900-1978) rencontre
souvent Keynes pendant les années 30. Celui-ci critique ouvertement
l'ouvrage de Harrod "The Trade Cycle", où apparaît le concept d'une
économie croissant à un taux régulier. Harrod tient compte de ces critiques
ce qui l'amène à publier en 1939 l'article "An Essay on Dynamyc Theory",
son premier travail important sur la croissance. Cet article traduit un
grand scepticisme sur l'aptitude du système à connaître une expansion
régulière et durable. A.) Le taux de croissance garanti
Harrod dès 1939 propose un modèle de croissance équilibrée, c'est à dire
avec plein emploi des ressources. Gw (warranted) = taux de croissance qui
permet à l'économie de suivre un sentier d'équilibre. Sur ce sentier,
l'investissement planifié par les entreprises est égal à l'épargne des
ménages. Hypothèses : un seul bien produit, facteurs de production non
substituables.
I : Harrod utilise le principe de l'accélérateur. Le principe de
l'accélérateur stipule que les entrepreneurs fondent leurs projets
d'investissement non pas sur le niveau de revenu mais sur la variation du
revenu. Accélérateur : I = ? (?Y) avec ? > 0. ? = I/?Y = K/Y , ? est
le coefficient de capital (K/Y) supposé stable car les facteurs de
production ne sont pas substituables. C'est l'investissement désiré, ou
encore investissement requis ex ante par la variation prévue de la demande
effective..
S : S = s.Y avec 0 < s < 1. Il s'agit de l'épargne ou encore de
l'investissement réalisé, ou investissement ex post.
L'investissement ex ante et ex post peuvent différer si l'investissement
est trop important par rapport à la demande qui va se manifester.
A l'équilibre, on doit avoir l'égalité entre l'investissement désiré et
l'épargne :
I = S => ? (?Y ) = s.Y => ?Y / Y = s/?
=> Condition de la croissance équilibrée => Gw = s/?
2 manières d'interpréter ce résultat :
1- Gw = taux de croissance qui permet l'égalité I = S => A ce taux, les
plans d'investissement sont parfaitement coordonnés avec les plans de
consommation (ou épargne).
2- Gw = taux de croissance qui permet l'égalité entre I désiré (I lié à
l'accélérateur) et I réalisé (S) => A ce taux, il y a plein emploi des
capacités de production.
Gw dépend du comportement des entrepreneurs (?) et des consommateurs (s).
Si s et ? demeurent constants, la croissance sera régulière, c'est à dire à
taux constant. B.) Le "fil du rasoir"
Le problème est donc de savoir si ce taux Gw coïncide avec le taux de
croissance effectif (ou constaté) du revenu appelé G. Pour Harrod, c'est
rarement le cas. G dépend de choix individuels aux motifs divers et
fluctuants ; s et ? sont des données struturelles de l'économie
relativement stables. Il emploie l'expression taux garanti plutôt que taux
d'équilibre car l'équilibre Gw = G est très instable.
En plus, s'il y a un écart entre G et Gw, il aura tendance à s'accroître.
Une telle problématique tire son inspiration de Keynes qui évoquait dans sa
Théorie Générale les défauts de coordination des agents : ils peuvent faire
des anticipations de dépenses que ne se réalisent pas => la demande
effective est trop faible pour permettre le plein usage des capacités. Si
un déséquilibre intervient, le système de sera pas ramené sur le sentier
d'équilibre = pas de processus de régulation. Harrod introduit ici le
multiplicateur. Envisageons les 2 cas possibles :
1- G est à peine inférieur à Gw => demande effective < demande prévue
=> (accélérateur) v I => (multiplicateur) v Y => excédent de capital
=> v I => v demande => v G => récession => G demande effective > demande prévue =>
(accélérateur) ^ I => (multiplicateur) ^ Y => pénurie de capital =>
^ I => ^ demande => ^ G => inflation => G >> Gw
Dans les 2 cas, l'écart entrez G et Gw s'accroît. C'est pourquoi la
croissance est dite en équilibre en fil de rasoir. Le chemin suivi revient
à naviguer sur une arête en lame de couteau. L'instabilité de la croissance
est inhérente à l'économie capitaliste. Proposition qui rompt avec les
thèses d'inspiration néo-classiques de l'époque qui privilégient
l'équilibre (s'il y a un surplus sur un marché donné, les forces du marché
vont le réduire). Au contraire pour Harrod, le terrain autour du taux
garanti contient des forces centrifuges : quand il y a excès de capital, la
réponse de l'économie est de diminuer le demande ce qui rend cet excès
encore plus grand. L'Etat doit intervenir pour éviter que s'enclenche la
spirale de récession, ou pour en limiter les effets. Démonstration algébrique :
Soit une économie définie par les paramètres suivants : s = 0,12 et ? = 4.
Taux de croissance garanti Gw = 0,12/4 = 0,03 = 3%. Le revenu national est
de 100 au départ.
1er cas : la croissance au taux garanti : G = 3% = Gw
|Année |Revenu national|Epargne = s.Yt ( = I |Investissement désiré It = |
| |Yt |réalisé) |?(Yt+1 - Yt) |
|1 |100 |12 |12 |
|2 |103 |12,36 |12,36 |
|3 |106,09 |12,73 |12,73 |
=> I réalisé est en permanence égal à I désiré => les entrepreneurs n'ont
pas de raison de modifier leur comportement. 2ème cas : la croissance à un taux inférieur au taux garanti : G = 2% = Gw
|Année |Revenu national|Epargne = I réalisé |Investissement désiré It = |
| |Yt |= s.Yt |?(Yt+1 - Yt) |
|1 |100 |12 |8 |
|2 |102 |12,24 |8,16 |
|3 |104,04 |12,48 |8,32 | => I réalisé > I désiré => les entrepreneurs sont incités à réviser à la
baisse le taux de croissance effectif. Ajustement par la baisse du taux
d'épargne qui prend une valeur inférieure à sa valeur de plein emploi (il
va passer de 12 à 8%). Equilibre restauré mais apparition d'un chômage
chronique. C.) Le taux de croissance naturel
Harrod introduit le concept de taux de croissance naturel pour exprimer les
capacités physiques de croissance du système, une sorte de croissance
potentielle. Gn = taux de croissance naturel = S taux de croissance de la
population active (n) et de la productivité du travail (?).
=> Condition de la croissance équilibrée de plein emploi => G = Gw = Gn
=> G = s/? = n + ?
Selon Harrod il est très difficile d'atteindre cette égalité, du fait que
ces taux dépendent de 4 paramètres exogènes et indépendants : s, ?, n et ?.
Le 1er relève des préférences des agents, le 2ème et le 4ème des conditions
techniques, le 3ème de la démographie. La réalisation spontanée du plein
emploi ne peut être que fortuite.
De plus, si jamais cet équilibre est atteint, il est «hautement instable»,
tout écart accidentel hors du chemin de la croissance é