Chapitre premier Discours politique et ... - TEL (Thèses-en-ligne)

La vérification comprend un examen, une mesure et/ou un essai et s'achève par
la ...... Matériau du conducteur: - cuivre. 1. 103. 100. 86. 143. 141. 115. 135-115?
.... LPAL est considérée comme étant 1 km et Lp devient dans le pire des cas
égale à 1; ...... Panneau principal de distribution. L1 ????. Bus L1. L2 ????. Bus
L2.

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UNIVERSITÉ DE LA SORBONNE NOUVELLE PARIS 3 LES DÉCLARATIONS GOUVERNEMENTALES EN BELGIQUE (1944-1992). ÉTUDE DE
LEXICOMÉTRIE POLITIQUE THÈSE pour le doctorat en Sciences du Langage (Arrêté du 30 mars 1992)
Présentée par Jean-Claude DEROUBAIX
Sous la direction d'André SALEM
1996 La parole ne sert pas à cacher une pensée mais à la révéler même quand on
ne le veut pas. (Leonardo Sciascia, En future mémoire, si la mémoire a un
futur) Sans encouragements, sans appuis, sans soutiens amicaux, jamais ce
travail n'aurait pu aboutir. Sans critiques, sans discussions, sans
polémiques, nourri de mes seules réflexions, il serait sans doute encore
moins parfait. Que ceux qui m'ont encouragé, appuyé, soutenu mais aussi
critiqué, discuté et même contesté, soient remerciés. Ces remerciements s'adressent en particulier à André Salem, dont l'appui
fut sans faille dès les origines de ce projet et dont les conseils et les
critiques ont été souvent plus que précieux. À Maurice Tournier aussi, dont
l'intérêt pour ce travail a pesé dans notre envie de transformer ce travail
de recherche en thèse. À Corinne Gobin surtout, avec qui se poursuit notre
travail sur les discours institutionnels belges et européens, qui fut à
l'origine de la constitution du corpus des déclarations gouvernementales et
dont il est peu dire qu'elle a soutenu ce travail de thèse jour après jour
à mes cotés. Rassembler un corpus comme celui des déclarations gouvernementales est un
long travail de recherche de l'information, de saisie et de correction du
texte ; à ces tâches parfois fastidieuses m' ont plus qu'aidé no seulement
Corinne Gobin mais aussi Catherine Closson et Viviane Savels. Xavier
Mabille a permis la publication de ce corpus au CRISP. Evelyne Lentzen et
Lydia Zaïd ont été les lectrices très attentives du manuscrit. Leurs
nombreuses remarques ont permis d'en améliorer la qualité tant au fond que
sur la forme. À ces remerciements particuliers, je voudrais associer tous ceux qui ont,
à l'occasion de rencontres informelles, de séminaires et de colloques,
discuté des idées et des méthodes de ce travail : Marie-Noël Beauchesne,
Monique Bécue, Sergio Bolasco, Etienne Brunet, Simon Cabitsis, Josette
Dawance, Dominique Labbé, Annie Laurent, Josette Lefebvre, Lydia Romeu,
Paticia Servato, Yves Tillé. Pas question d'oublier Jordan Deroubaix et les
amis dont le soutien a été essentiel : Françoise Kemajou, Isabel Alvarez
del Llano, Alain Wilbert et Jean-Pierre Yonnet.
Introduction Saisir la politique à travers son discours, mesurer en quelque sorte le
discours politique des uns et des autres pour mieux les comparer et mettre
en évidence en quoi, au-delà de la lecture immédiate et quotidiennement
politique, ces discours nous renseignent sur le fonctionnement de la
société, voilà les objectifs que nous nous étions assignés au commencement
de cette recherche. Le développement de ce travail nous a amené à transformer l'hypothèse
initiale d'une alternance politique entre discours de centre-droit et
discours de centre-gauche pour découvrir que ces alternances gouvernaient
moins le discours gouvernemental en Belgique qu'un certain pragmatisme de
l'action caractéristique de la fonction gouvernementale. En somme,
transparaissent dans le discours gouvernemental les éléments, les mots,
d'une « culture » politique commune aux milieux dirigeants. Cette
« culture » qui transcende les différences entre partis évolue surtout
sous la poussée de la transformation de la société et en fonction des
mutations politiques extérieures surtout en Belgique, petit pays soumis aux
influences de nations plus puissantes. L' application des méthodes statistiques de la lexicométrie à un corpus
de textes politiques n'est pas une simple opération mécanique. En effet
comme pour toute application statistique dans quelque discipline que ce
soit, le fait de soumettre des « données » formellement bien conditionnées
à une procédure ou à un ensemble de procédures statistiques, par la grâce à
l'informatique, suffit à la production de résultats. On peut imaginer qu'à
ce stade commence le travail du chercheur et celui du lexicologue politique
en l'occurrence. Nous savons que ce patron est évidemment irréaliste,
qu'une recherche se construit et que, d'une certaine façon, elle demeure
indissociable d'une réflexion sur les méthodes et sur l'interprétation.
Dans cette recherche-ci en particulier, nous verrons que la découverte de
la dominance d'un facteur temporel dans la structuration du vocabulaire
politique gouvernemental nous amènera à définir une méthode spécifique pour
mettre en évidence ce facteur, pour essayer de l'analyser et de comprendre
le processus d'évolution du langage politique qui lui est sous-jacent. Le plan de l'exposé s'ajuste étroitement à la stratégie de recherche qui
vise à mener de front sans jamais les confondre une réflexion sur l'objet
(le vocabulaire du discours politique gouvernemental belge tel qu'il
s'exprime entre 1944 et 1992 dans la déclaration liminaire à la prise de
fonction d'un nouveau cabinet ministériel), sur la méthode (le choix, la
critique et éventuellement la construction de méthodes qui sans être
nécessairement nouvelles dans leur principe le sont dans leur mise en
?uvre) et sur l'interprétation (en distinguant bien les deux sens du mot
selon qu'il s'agisse de l'interprétation linguistico-socio-politique ou de
l'interprétation statistique). Le premier chapitre circonscrit l'objet de la recherche en le situant
dans son contexte théorique et historique. On y trouvera la réponse à la
question : pourquoi s'intéresser au vocabulaire du discours des
gouvernements en Belgique ? Le chapitre 2 énonce les principes méthodologiques qui sous-tendront les
choix de méthodes particulières ; il contient aussi une présentation des
principes d'interprétation des résultats dont l'objectif est d'en mettre en
lumière la puissance mais aussi les limites. Le chapitre 3 introduit une première approche du corpus des déclarations
gouvernementales, on y trouvera les définitions et les descriptions
quantitatives de base du vocabulaire. Le chapitre 4 présente les résultats de l'analyse factorielle des
correspondances d'un tableau lexical construit à partir du corpus. Parmi
d'autres résultats, c'est dans ce chapitre qu'est mis en évidence la
prégnance d'un facteur temporel dans la structure du vocabulaire
gouvernemental. Ce chapitre dont l'approche est très globale est complété
d'une étude fine de l'évolution de certaines classes d'un vocabulaire lié à
la notion de « sécurité ». Le chapitre 5 est entièrement consacré à l'étude de classifications du
vocabulaire obtenues de manière automatique. On y montre la convergence des
résultats issus de l'analyse factorielle des correspondances et des
techniques de classification automatique. On y insiste aussi sur
l'approfondissement de l'analyse que permet la construction de typologies
de vocabulaire. Ainsi l'accent est mis sur la possibilité de mieux cerner
le contenu de ce fameux effet temporel. Une proposition d'explication de la
formation de cet effet est présentée in fine. Les chapitres 4 et 5 utilisaient, de manière sans doute transformée et
adaptée des techniques bien maîtrisée de l'analyse des données. L'intérêt
de ces chapitres tient essentiellement aux résultats produits et à la
manière de les interpréter et de les affiner. Le chapitre 6 présente tout
d'abord une approche expérimentale qui vise à tenir compte, pour mesurer
l'écart ou la ressemblance entre deux parties du corpus, non seulement des
fréquences respectives d'usage du vocabulaire du corpus mais aussi de la
manière dont les mots se succèdent dans les deux parties en question. Avec
cette approche, on obtient des images des ressemblances sous forme de plans
factoriels qui sont assez différents de ceux que l'analyse des
correspondances avait révélés. La deuxième partie de ce chapitre 6 expose la méthode de choix des
extraits de déclarations gouvernementales qui servent d'exemple dans les
différentes parties de cette dissertation. La méthode d'élection des
exemples fournit elle aussi la possibilité d'une réflexion sur le caractère
chronologique du corpus.
Chapitre premier
Discours politique et déclaration gouvernementale en Belgique
1.1 Société politique et discours
Il n'est pas de société politique, de société organisée sur une base
politique, sans discours politique. Il n'est pas non plus de sociétés
politiques sans institutions politiques. Sitôt que le politique émerge
comme "activité" humaine, sitôt qu'un champ particulier de l'activité
sociale se distingue comme politique, s'autonomisant de la famille, du clan
ou de tout autre système "automatique" de structuration sociale, se
cristallisent dans ce champ politique des institutions, des codex de
règles, des rituels. La révélation que la société est un processus d'auto-
institutionnalisation qui ne prend sa source que dans son propre système de
lois et non dans un système extérieur à la société (la loi divine, la loi
naturelle ou la tradition) crée de fait et de droit